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2 avril 2015

La poésie du jeudi, Sully Prudhomme

Poésie du jeudi

Le vase brisé

Le vase où meurt cette verveine

D'un coup d'éventail fut fêlé ;

Le coup dut effleurer à peine :

Aucun bruit ne l'a révélé.

 

Mais la légère meurtrissure,

Mordant le cristal chaque jour,

D'une marche invisible et sûre

En a fait lentement le tour.

 

Son eau fraîche a fui goutte à goutte,

Le suc des fleurs s'est épuisé ;

Personne encore ne s'en doute ;

N'y touchez pas, il est brisé.

 

Souvent aussi la main qu'on aime,

Effleurant le coeur, le meurtrit ;

Puis le coeur se fend de lui-même,

La fleur de son amour périt ;

 

Toujours intact aux yeux du monde,

Il sent croître et pleurer tout bas

Sa blessure fine et profonde ;

Il est brisé, n'y touchez pas.

Sully_Prudhomme_2007

                                J'ai redécouvert grace à La si chère Poésie du jeudi ce poème du premier Prix Nobel de littérature. Je crois que c'était l'un des plus connus. Mais passa le temps et plus grand monde pour lire Sully Prudhomme. Raison de plus pour lire ou dire ces quelques vers, ces brisures de vase et ces blessures de coeur. Et merci à Asphodèle dont les vélos fleuris tapissent cet écran, au rythme des saisons.

 

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Commentaires
C
Un poème que j'avais appris quand j'étais ado! Mais tu as raison plus personne ne lit Sully Prudhomme de nos jours.
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S
On voudra tout ce qu'on voudra, il a de la gueule le poème que tu as choisi, Edualc :wink:<br /> <br /> C'est en plus tellement vrai dans la vie...<br /> <br /> Gros bisous sous le soleil
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E
Merveilleux poeme! Doux et triste.<br /> <br /> Pour moi, un cœur peut supporter plusieurs fêlures...il peut se réparer aussi...<br /> <br /> Mais l'analogie est magnifique.
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S
Aifelle tu m'as devancée ! J'ai pensé aussi à ce beau roman de F. Martin. Très beau poème, tout en finesse.
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A
Merci Aifelle pour le rectificatif, en effet je les confonds toutes les deux, va savoir pourquoi puisque je n'ai encore lu ni l'une ni l'autre, rhaaa pauvre de moi !!! :cry:
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A
J'ai découvert ce poème en même temps que le roman "le vase où meurt cette verveine" qui est de Frédérique Martin (Asphodèle ta mémoire te trahit). Il est très beau.
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P
Joli poème tendre.<br /> <br /> on devrait faire venir le raccommodeur de porcelaine!<br /> <br /> je comprends ce que veut dire avoir le cœur gros, c'est contenir un énorme bouquet de fleurs, non?<br /> <br /> Merci Asphodèle
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A
Il est superbe ce poème ! Il y a un livre de Michèle Lesbre (je crois) qui s'intitule"le vase où meurt cette verveine" et j'adore ce titre ! Sinon, l'éventail devait être en corne de buffle et le vase en cristal ! Mais l'image est si belle, la blessure si profonde. Comme le dit un proverbe (chinois ou pas) : "on ne recolle pas un vase brisé, l'eau s'en échappera toujours"... Sully Prud'homme l'a bien mis en vers...<br /> <br /> Sinon : ce matin, DEUX liens ne marchaient pas ! Les liens CanalBlog bien sûr ! ton lien était bon, c'est la plate-forme à mon avis qui a bugué ! :cry:<br /> <br /> Le vélo aux hortensias est superbe ! La poésie des vélos nonchalamment abandonnés contre un arbre, un mur me fait rêver... Bises ô poète du jeudi ! à ttds ! :)
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V
Un vase brisé par un éventail et un cœur brisé par le même éventail on dirait .... <br /> <br /> Bisessss Edualc :-)
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