La poésie du jeudi, Rainer Maria Rilke
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke
Ces lignes-merveilles d'Aragon, magnifiées par Ferré, m'ont de tout temps subjugué. D'abord le nom du poète, un nom qui s'envole, qui s'étire, qui dure. Rien qu'à le prononcer c'est si beau, Rainer Maria Rilke. Quelque chose comme les échos d'un romantisme qui se fracasse contre le XXe Siècle. Et puis ce destin, ces rencontres. En 1921 Rilke est installé en Suisse et ces poèmes écrits en français, de la part d'un écrivain né en 1875 à Prague alors autrichienne et au coeur de cette Mitteleuropa qui me fascine, témoignent d'un amour de notre langue et d'un apaisement bienvenu. Vieille et si belle Europe.