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6 juillet 2015

Ronde irlandaise

Le coeur qui tourne

                                           Premier roman d'un nouveau venu, mais la collection Albin Michel est rarement décevante, Le coeur qui tourne, c'est une Irlande moderne, celle de la récession qui a suivi le boum dit du tigre celtique. Peut-on parler de choral, pas tout à fait car les vingt-et-un témoins qui interviennent le font sans qu'il y ait une véritable communauté de personnages dont beaucoup ne se connaissent guère. Mais la figure un peu idéale, voire christique, mais le mot est fort, de Bobby Mahon est le centre névralgique de ces mouvements, et alternativement chacun y va de son histoire. Ce sont des histoires terriblement ordinaires et ça fait presque peur, car universelles. La famille n'en sort pas grandie, on s'en doute. Et la chère Irlande non plus, à peine sortie d'une opacité un peu médiévale et balancée dans l'ère du profit à courte vue, grand pourvoyeur de laissés pour compte, même si ces sentences sont à pondérer.

                                          Ce Bobby Mahon, ancien contremaître de l’entreprise locale qui a mis la clé sous la porte, une personne somme toute plutôt estimée, devient peu à peu la cible des rancœurs de tout le monde. C’est une sorte de « pur », l’empathie faite homme, lui aussi a ses problèmes personnels, dont ses rapports avec son père, mais c’est l’espoir de beaucoup pour les aider à survivre. Mais l’irréparable intervient et il est le bouc émissaire parfait, même si personne ne croit en sa responsabilité. A propos cette notion de bouc émissaire finit par mettre mal à l'aise, en général. En effet parfois le bouc émissaire est... coupable, mais ce n'est pas bien de le dire. Mais le débat n'est pas pour aujourd'hui.

                                        Parmi la vingtaine de points de vue il est difficile d'en privilégier queques-uns. Sa femme, son père, des amis ou qui se prétendaient tels. Tous sonnent étonnament vrai dans cette vallée irlandaise d'où tout folklore, souvent abusif dans la littérature de l'île, est presque absent. Même les pubs ne sont plus ce qu'ils étaient. Beaucoup de personnages ne disposent pas du QI d'Einstein, c'est le moins qu'on puisse dire, mais pas méchants, pas forcément. J'aime beaucoup (façon de parler) les "talibanes à la théière", intégristes du tricot et tellement racontarophiles. Triona, l'épouse de Bobby, termine cette ronde des témoignages, avec finalement et envers et contre tous une note d'espoir car le coeur est tout ce qui continue de tourner. Comme Le coeur qui tourne, métallique, sur le portail de la maison de Frank Mahon, le père, crissant au vent.

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Commentaires
I
J'ai la chance de l'avoir trouvé d'occasion, malgré sa récente parution, dans une librairie Marseillaise, lors d'un déplacement professionnel, et me suis jetée dessus, ayant lu l'avis d'Athalie...<br /> <br /> Le tien s'y ajoutant, je brûle de l'entamer !!
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A
Il parait difficile de laisser de côté l'aspect politique de ce livre, et tu as raison de le souligner, comme aussi sa grande qualité littéraire, malgré le choix de l'auteur d'éclater la narration en autant de points de vue différents, qui ne sont pas, qui plus est, fortement reliés. Et cela finit par donner un tableau qui touche juste, j'ai trouvé.
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E
A Dominique... "foin de politique", comme tu as bien raison, restons-en à la littérature.
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D
foin de politique je vais en rester au roman et je le note car il y a une éternité que je n'ai pas lu de romans irlandais
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A
Je plussoie au commentaire de Célestine, j'aurais pu dire pareil et le drapeau grec qui flottait hier sur l'Acropole nous rappelle que nous pouvons nous sortir d'un système destructeur et dédié au dieu Argent, même si on ne sait pas si cela sera positif pour les grecs, ils ont au moins eu le courage de ne pas baisser leur froc (emprunté à Léo) ! C'est bien aussi les livres qui nous parlent des réalités contemporaines même si, forcément, ça nous fait moins rêver... :) I think to you today ! ;) Bises et à ttds♥
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E
Hello Miss W. "I am un immense pondérateur" Ca ne m'a pas valu que des éloges. Je t'embrasse et je miss you. :P Italo-irlandais, je le suis aussi, pas par le sang mais par l'élan. :D
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C
"L'ère du profit à courte vue, grand pourvoyeur de laissés pour compte, même si ces sentences sont à pondérer."<br /> <br /> Je ne crois pas, non, que ces sentences soient à pondérer. C'est sans doute ma fougue italo-irlandaise qui bouillonne intacte, et que le peuple Grec vient de ranimer en moi, mais je crois réellement que les adorateurs de la Phynance ont créé une intolérable misère que l'on ne peut faire semblant de voir. <br /> <br /> L'Irlande a subi ce choc de plein fouet, même si sa nature l'avait aguerrie aux assauts furieux de l'océan en colère. On n'est jamais préparé à ce genre de choc.<br /> <br /> Merci de me donner l'occasion de m'exprimer, mon Ami.<br /> <br /> Kiss from your miss W et attb<br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
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