Les prostituées sont rarement loin des poètes. Enfin ça c'était peut-être avant. La poésie du jeudi a déjà présenté de très nombreux poèmes et il n'est pas exclu que Marizibill soit déjà passée par là. Mais Guillaume parle si bien d'elle. Et Léo chante si bien Guillaume.
Marizibill
Dans la Haute-Rue à Cologne
Elle allait et venait le soir
Offerte à tous en tout mignonne
Puis buvait lasse des trottoirs
Très tard dans les brasseries borgnes
Elle se mettait sur la paille
Pour un maquereau roux et rose
C'était un juif il sentait l'ail
Et l'avait venant de Formose
Tirée d'un bordel de Changaï
Je connais des gens de toutes sortes
Ils n'égalent pas leurs destins
Indécis comme feuilles mortes
Leurs yeux sont des feux mal éteints
Leurs coeurs bougent comme leurs portes
Guillaume Apollinaire (Alcools)
Leurs coeurs bougent comme leurs portes"
C'est bon, j'ai ma part de poésie pour démarrer la journée !
Merci