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24 juillet 2016

A part entière

  joseph-o-connor-maintenant-ou-jamais

                                     Je retrouve très heureusement Valentyne (La jument verte de  Val) sur d'autres rives après une expérience italienne pénible et un forfait espagnol. Alors je l'ai à nouveau entraînée en Irlande où manifestement je suis plus en phase. C'est que j'ai déjà presque tout lu de Joseph O'Connor qui figure à l'heure actuelle dans mes auteurs de prédilection. Ce livre, au titre français ridicule (The thrill of it all, en VO, est une chanson de Roxy Music), avait a priori tout pour me séduire. Et je confirme le talent varié d'O'Connor. Robbie, quinquagénaire, entreprend d'écrire ses mémoires. Ancien guitariste du groupe rock Ships in the Night, asthmatique et solitaire dans sa péniche londonienne, il se raconte à travers son groupe, Fran, irlando-vietnamien, les jumeaux Sean et sa soeur Trez, batteur et violoncelliste. Ships in the Night est bien sûr fictif mais chaque lecteur pour qui le rock a compté (et croyez-moi dans mon cas il a compté triple et m'a presque sauvé la vie) y dessinera ses idoles des décennies passées, voire y fabriquera ses propres rêves et légendes. Car Maintenant ou jamais est un chef d'oeuvre de narration multivoix, et d'émotion, épousant parfaitement les affres et les triomphes d'un groupe de rock passant en quelques mois de l'anonymat d'un garage à la lumière mondialisée. En passant par les tournées d'abord un peu spectrales  devant douze ivrognes, puis les premières parties (U2, rien que ça), enfin les mégaconcerts et déjà le début de la fin car fulgurant est souvent ce rock tant aimé. Ayant ultramodestement joué avec quelques potes dans un grenier je me considère, abusivement, comme de ceux là, tant cette musique a dessiné des pans entiers de ma vie.

                                    Ships in the Night est un élément des années quatre-vingt. C'est qu'ils sont de la génération Joseph O'Connor et la musique évoquée dans ce roman nous dirige plus du côté de The Cure ou Depeche Mode. A chacun d'y retrouver les siens. Survolté de la fin des sixties j'ai hélas passé d'une douzaine d'années l'âge du rôle mais Maintenant ou jamais ne souffre pas d'être trop ancré dans sa (courte) existence historique. Si Rob est le narrateur central les trois autres interviennent sous forme d'entretiens tout au long, cela donne une symphonie parfois un peu cacophonique très réactive à cette histoire. Terriblement vivante. L'aventure de quatre copains qui s'essaient au rock est fabuleuse, vouée à l'échec dans 99% des cas, et vouée à l'explosion des egos et des frais d'avocats dans le 1% restant, est intemporelle depuis Liverpool. Ceci importe peu. Le superbe de Maintenant ou jamais , c'est la finesse d'analyse des rapports entre les membres de Ships in the Night. Lui-même ancien journaliste proche des milieux musicaux, frère de la très controversée Sinead O'Connor, Joseph O'Connor, dont vous pouvez retrouver plusieurs critiques ici-même sur ses livres précédents, sait à merveille décrire les premiers contacts entre Robbie et Fran, ces Glimmer Twins des eighties, ces Jagger-Richards, ces Lennon-McCartney de Luton, banlieue londonienne ordinaire.

                                    Musiciens moyens, très, comme la plupart des stars du rock à leur ignition, transcendés par l'envahissante personnalité de Fran, puis comme oppressés, Ships in the Night, c'est toute une jeunesse d'excès en tous genres. Ca, vous n'y échapperez pas car personne n'en réchappe. Ca m'a d'ailleurs toujours consterné, cette ahurissant conformisme de ces jeunes en révolte parce que jeunes, donc conformes. Et ceci n'empêche pas de les aimer, mais, bon sang, de les aimer. Des navires dans la nuit, quel beau nom, dont les voiles frissonnantes mènent au nirvana du Rock'n'roll Hall of Fame et à l'inévitable déréliction inscrite dans les gênes de l'aventure musicale et humaine de ce microcosme qu'est un quatuor de jeunes musiciens. Livre passionnant, bouleversant, sidérant d'exactitude et qui m'a fait me sentir membre à part entière de Ships in the Night, que dire de mieux. Il est vrai que si investi dans cette musique depuis cinquante ans, j'ai aussi joué avec les Fab Four, les Stones et les Doors. Ou tout comme.

                                  Dublin et la Liffey, 2012. On retrouve Robbie Goulding, Francis Mulvey, Sean et Trez Sherlock près de trente ans plus tard. L'histoire ne repasse pas les plats. Que faire de ces éventuelles retrouvailles? Les ignorer, en rester là vers 1982, quand l'aube dorée et les fées se penchaient sur ces petits bateaux de papier, les adolescences de quatre gamins? Mieux ainsi, mais je crois qu'avec moi, ça faisait cinq.

                                  La bande originale, le soundtrack de The thrill of it all, vu les fantômes que l'on y croise de Bowie à Bono et  consorts, elle est bien sûr stupéfiante. Mais vous la faites vous-mêmes, hein?

                                 Robbie  "En arrivant aux studios de télévision de White City j'ai cru que j'allais pleurer. A la stupéfaction des hommes de la sécurité, Fran s'est agenouillé avec une solennité de pape pour baiser les marches que Bowie et Bolan avaient foulées."

                                  Fran "Ce vieux truc de l'Irlande contre la Grande-Bretagne. J'y crois pas, mec...Autrefois c'était différent...Ouais, l'histoire de l'Irlande, ça te déchire le coeur. Mais pour moi, l'Angleterre, l'Irlande, c'est pratiquement pareil...Voilà d'ou vient mon groupe. On n'était ni Anglais, ni Irlandais. On était Ships in the Night."

 

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10 juillet 2016

Calme...

                                        ... qui ne sera troublé d'ici septembre que par une lecture commune d'un livre formidable avec La jument verte de Val et la chronique du dernier livre d'Amos Oz chez Babelio, dont j'attends beaucoup. Bon été. A bientôt.

 

5 juillet 2016

Ludique, aquatique, cinématographique

                     Y a des siècles que je n'ai pas proposé de jeu cinéma. En voici un, léger, estival, rafraîchissant. Si le coeur vous en dit jetez-vous à l'eau et proposez-moi quelques réponses en mail, svp. Certaines sont très faciles, la 1et la 5 par exemple, d'autres un peu moins. Quant à la 16 c'est un film qui n'existe pas. Merci. Et bonnes vacances à tous.

  1. A2
  2. A
  3. A3
  4. A4
  5. A5
  6. A6
  7. A8
  8. A9
  9. A7
  10. A10
  11. A12
  12. A11
  13. A13
  14. A14
  15. A15
  16. something3

 

 

 

 

 

 

2 juillet 2016

L'Ecrivraquier/7/L'amour du lot

                                Ce texte, délivré par L'Ecrivraquier, s'inscrit aussi dans la délicieuse fantaisie ludique et mensuelle de  Filigrane (La Licorne), qui ce mois-ci nous priait d'un sonnet dont le premier vers serait celui d'un poème célèbre.

L'Ecrivraquier 

Les nuages couraient sur la lune enflammée

L'avait bien dit, l'Alfred et l'agonie canine

En une lande alpestre ou faut-il dire alpine

Eut son petit succès, hop, un quatrain. Calmé,

vigny-timbre

Canis lupus, se sachant ainsi en sursis

Ni agneau ni renard lui laissant le beau rôle

La Fontaine tari, la Faucheuse le frôle

Maître Loup voit sa fin, le mode en est précis.

Fables_5_1995

Oublions le cruel et ne pensons qu'aux yeux

Lubriques à souhait que le Tex intégral

Lui octroya devant des appâts généreux.

129_001

Ainsi je m'ysengrine, ainsi, je m'enlouvise

Exophtalmé,  étoilé devant le sein graal

Qui et le coeur et l'âme et les sens m'atomisent.

                            Outre la Licorne je me dois de remercier par ordre d'entrée en scène Alfred de Vigny, Jean de La Fontaine et Tex Avery.

                               

 

                          

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