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26 septembre 2016

Réunis

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                                  Le hasard fait que les deux phénomènes se sont retrouvés en huit jours en séances uniques au cinéma. Notre cinéma est un endroit où je me sens bien. Je ne suis pas sûr qu'il y en ait tant que ça. Là je dois dire que j'étais particulièrement bien. Je préviens que ce billet est celui d'un ancien combattant, billevesées d'un ancien combattant, telles que celles dont je me moquai jadis. Beatles et Stones, qui sont gens qui ont orienté ma vie, au programme, pour deux documents très différents mais pas loin d'être historiques et qui tournent autour d'une scène unique, la  Scène. Le film de Ron Howard revient sur les Beatles en tournée, ce qui est antédiluvien puisqu'inaudibles et ne maîtrisant plus les foules ils stoppèrent les prestations live dès 1966. Help traduit d'ailleurs très bien leur inquiétude, voire leur panique. Eight days a week (titre de l'un de leurs nombreux numéro un) est un très bon document sur les premières années  où tout bascula en quelques semaines. Ce n'est pas un film sur l'histoire des Beatles, encore moins sur leurs dissensions et leurs dérives. Pas mal d'images inédites nous replongent dans la Beatlemania, qui, rappelons-le traîna un peu avant d'envahir l'hexagone.

                              En revanche on saisit bien leur spontanéité, parfois pas très spontanée lors des interviews, leur surprise d'avoir été les élus parmi des centaines de groupes parfois aussi talentueux. On saisit aussi les approximations musicales et au même moment on comprend très vite, dès l'album A hard day's night, la finesse de certaines harmonies. Amusant, le côté boys band du quatuor, quand on voit les filles en transes hurler et s'évanouir dans les salles ou les stades, déjà. Bien avant Yoko Ono ce sont les filles qui ont fait et aussi détruit un peu les Beatles, les empêchant de continuer les concerts devant les risques encourus et la qualité sonore innommable de leurs dernières prestations. Ca les arrangeait bien, les renvoyant dans les studios d'où sortirait deux ans plus tard une galette ayant pour titre Sergeant Pepper's Lonely Heart Club Band. Ca valait le coup, les filles, vous avez bien fait.

stones

                            Fin du flasback. 2016, La Havane. L'entreprise The Rolling Stones nous débarrassera-t-elle enfin des posters du Che? Hors sujet, vous avez raison. Il n'aura fallu que 53 ans environ aux Stones pour conquérir Cuba. A croire que le blocus concernait aussi le rock. Donc les suppôts du capitalisme braillard et génial débarquent. Et...ils sont plutôt en forme, souriants, roublards, Mick est hispanophone et... diantre, qu'est-ce qu'ils sont bons. Et comme je mesure la chance des baby boomers (j'avais seize ans et Satisfaction tournait en boucle au golf miniature de Houlgate, je vous avais prévenu pour le côté anciens combattants), d'avoir vécu ça, si j'ose dire, en temps réel.

                             Sous la houlette du documentariste Paul Dugdale les quatre lascars sont bien mis en valeur, souriants et gambadeurs, sauf Charlie qui n'a jamis été un sautillant. Mais qu'est-ce qu'ils sont bons! Symbole historique d'un certain changement, ce concert est tout simplement un grand moment de rock'n'roll, donc un grand moment tout court. Mick arpente de long en large, Keith se fend d'un  des titres où il chante, le génial blues You got the silver. Hyperbien soutenus par leur bassiste depuis un bon moment, cuivres, chanteuse et deux claviers, les classiques y passent tous, Gimme shelter, Sympathy for the devil, Honkytonk woman, Jumpin' Jack flash... Et un public manifestement à la fête, sur fond d'immeubles lézardés, comme le sont les spectateurs à Copenhague, Francfort ou Melbourne, avec quelque chose en plus, sortis au moins musicalement de décennies d'isolement.

                            Je sais que le Stones business, et le Beatles business, différent mais bien réel lui aussi, peuvent apparaître comme des lauriers sur les fronts chenus de milliardaires. Si vous saviez comme je m'en fous. Il arrive que les milliardaires aient du talent. Il arrive que les "installés" donnent du plaisir. Ou disons qu'ils donnent Satisfaction. Vous pensez It's only rock'n'roll? Comme vous avez raison, justement.

 

 

 

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Commentaires
S
The Beatles better than the Stones for sure ! Bon, en réalité, la comparaison n'a pas lieu (ou n'a plus lieu) d'être tant la musique des deux groupes est différente, même si on l'aura compris, je mets The Beatles et leurs harmonies dans une catégorie à part. Chouette billet Edualc.
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A
Je suis moins "ancienne combattante" que toi mais les Beatles ont été mes premières amours (avec justement "And I love her") rock"n roll, talonnés par les Stones. Je n'ai pas suivi leurs "débuts" avec ta "frissonnitude" mais j'ai pas mal frissonné sur beaucoup de leurs chansons ! Ton billet est encore plus émouvant que toutes leurs chansons réunies et j'aime assez l'idée de ces vieux spectateurs "lézardés" qui se régénèrent en les écoutant. Pour l'argent ? Pfff ! Tant qu'ils ne font pas de politique avec !!! :lol: Bises Ô Homme-Orchestre et à ttds ;)
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E
A Villa Seurat...Ca va plus loin que ça, Patrick. Quand je dis que ces gens là ont orienté ma vie c'est au sens propre. En bouleversant l'adolescent timide, très introverti même que j'étais qui se réfugiait à l'écoute de ses idoles, en lui donnant le frisson comme tu dis bien. Je ne suis plus adolescent, il m'arrive d'être encore un peu timide. Le cinéma et plus encore la littérature (davantage que le ciné, ce qui surprend tout le monde) sont entrés dans ma vie. Mais je n'ai jamais été aussi heureux qu'en jouant, très très mal, dans un grenier, avec quelques dix-huitenaires tout aussi fous. <br /> <br /> Doors, Pink Floyd, Nirvana ont eu une importance capitale pour beaucoup et je suis client aussi. Mais ceux qui ont changé le monde et la vie ce sont les Beatles. Je ne suis pas sûr que d'autres auraient pu le faire. Mais tout ce que j'écris là est beaucoup trop docte. Après tout It's only rock'n'roll...
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V
Ni franchement Beatles, ni franchement Stones. Un petit peu des deux. Je dirai : Pas de polémique, je suis John et Keith. <br /> <br /> Cela dit, j'aime beaucoup ta chronique, son enthousiasme, celle de quelqu'un qui connaît ça par cœur, le frisson que peut procurer cette musique.
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E
Merci Celestine pour cette jolie réplique. J'ai vu Havana Moon avec mon fils tout aussi heureux que moi. N'y aurait-il eu dans ma vie que ce moment, :D je n'aurai donc pas tout raté (boutade bien sûr). <br /> <br /> Merci aussi pour l'écrit et l'écran, deux ans déjà.Je rate les Joutes encore cette année, à Mâcon, mais c'est le jour de mon retour de Bologne. Bises et ATTB.
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C
Beatles et Stones. Les deux faces de l'immortel dieu Janus du rock.<br /> <br /> Bestioles et cailloux comme autant de petites choses qui se glissent insidieusement dans la chaussure ou sous le pull, à même la peau, pour nous faire gigoter en tous sens et remettre en cause le bel ordonnancement de nos chignons choucroute...<br /> <br /> Le côté obscur de Mick le bad boy et le côté solaire de Paul le gendre idéal.<br /> <br /> Toutes les contradictions, tous les déchirements de l'homme dans ses pulsions et ses (dé) raisons de vivre et de mourir.<br /> <br /> Kiss you and atttb (j'ai pensé à toi ce week-end, pendant mon rendez-vous manqué avec l'écran et l'écrit.)<br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
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