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7 février 2017

Chili con carnets

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                       Curiosité plutôt bien reçue par le public et discussion intéressante menée par un ami qui a présenté lundi dernier Poesia sin fin du metteur en scène protéiforme Alejandro Jodorowsky. Sorte de promenade dans l'imaginaire de l'auteur surréaliste et cosmopolite, le film se voit avec plaisir même si le snobisme lui convient bien et limite quelque peu les avis moins favorables. Mais ne pinaillons pas trop devant ce kaléidoscope du vieux saltimbanque effronté et en même temps presque institutionnalisé.

                       Très pêle-mêle décors de carton pâte, tératologie appliquée, scènes orchestrées, trop, à mon gré, pour faire semblant de choquer, ce qui ne choque plus grand monde. Il m'a semblé de bon ton dans le public d'apprécier outre-mesure, la mesure n'étant pas le point fort de Jodo. Reste un spectacle multicolore, multimachin, et finalement une soirée agréable. Evidemment à ce jeu Amarcord de Federico fut cité. Pour moi il n'y pas photo. Laissons Alejandro à ses tarots.

AFFICHE_NERUDA

                          Pablo Neruda est une des cibles de Jodorowsky dans Poesia sin fin. Mais laissons là les égos de ces messieurs. Pablo Larrain, chilien comme tout le monde aujourd'hui, nous embarque avec allégresse dans ce faux biopic sobrement appelé Neruda. Pas mal de monde hier pour le voir et en parler, et un réel enthousiasme chez les spectateurs. Larrain construit son film très intelligemment en centrant les deux personnages de Pablo Neruda et de l'inspecteur Oscar Peluchonneau dans une nasse virtuelle, liant ainsi le poète et son poursuivant dans une quête obsessionnelle, puis une traque quasi westernienne et enneigée. C'est passionnant d'un bout à l'autre, très troublant au début tant sont emmêlés la narration du policier et les mots de Neruda. mais ça confère à Neruda une étrangeté comme jouant sur les mots d'un film où les dialogues sont très importants sans nuire à la conduite de l'image. Et il y en a de belles, des images. Des scènes de bordels, très sud-américaines, j'ai pensé, bien  que peu connaisseur, aux grands baroques de la littérature du continent, Garcia Marquez, Vargas Llosa et consorts, souvent poétiques, parfois torrentiels, quelquefois usants. Les scènes intimes avec sa deuxième femme, peintre argentine, et leurs querelles d'amoureux artistes jouant à qui est le plus artiste. La totale immodestie de Pablo Neruda nous le rend d'ailleurs plus proche, éloignant l'icône de l'intelligentsia européenne (je goûte peu les icônes), et le "missionnaire" politique car Pablo Larrain nous épargne tout prêche, qui eût parasité le film. Et je ne vous dis rien du beau pays araucan.

                        C'est un film très riche. C'est un spectacle très riche, tenais-je à dire, ce qui est plus fort encore. Le public a vraiment apprécié et ce fut vraiment une belle soirée de ciné. Je crois qu'ils penseront longtemps à ces deux là, le maigrichon Gael Garcia Bernal, en policier obsédé de sa poursuite mais aussi d'une reconnaissance (quelqu'un m'a cité très à propos Javert-Jean Valjean), et le bedonnant, peu sexy mais très sexué Luis Gnecco en Don Pablo Neruda, poète, sénateur, capricieux, vantard et accessoirement d'immense talent.

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Commentaires
A
Bah voilà, je voulais ton avis sur Neruda (le film, non : "le spectacle"), il était là, je l'avais loupé ! ;) Tu confirmes ce que je ressentais déjà à travers d'autres critiques que j'ai lues, la tienne étant plus fine, plus aboutie aussi ... Un film que je m'offrirai en DVD quand il sortira car je n'imaginais pas Neruda "cabot", comme quoi les destins tragiques et autres drames effacent d'autres aspects de la vie d'un homme, célèbre s'il en est. Quant à l'autre film, le titre est alléchant mais je ne suis pas tentée, j'ai un peu peur du cliché... Bises et à ttds♥
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S
J'aime pas le chili (plat, con carne) mais je me régale de ton savoir, Edualc. Je ne comprends pas tout, bien sûr, mais tu me fais rêver de cette culture avec un grand C qui m'est inconnue :wink:<br /> <br /> J'arrête mes balivernes et te souhaite un bon jeudi<br /> <br /> A tout à l'heure pour la poésie :lol:<br /> <br /> Gros bisous
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L
Je serais moi aussi enthousiaste à aller voir Neruda, pour Gael Garcia Bernal, pour le Chili et aussi pour Pablo Neruda qu'au final je connais très mal...
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S
Tu me redonnes envie de voir Neruda (Garcia Marquez, quel talent !). Jodorowsky, cela ne m'a jamais tenté (sauf ses BD), mais pourquoi pas ce Poesia sin fin.
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V
J'ai vu La montagne sacrée et El topo de Jodorowsky après avoir lu des critiques dithyrambiques et franchement ... c'est trop barré pour moi.<br /> <br /> Quand à Neruda, ça serait une découverte complète, ne connaissant ni le réalisateur, ni le poète, ni sa vie - je n'ai pas vu non plus malheureusement Le facteur avec Philippe Noiret. <br /> <br /> A bientôt.
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C
Le pays araucan, je ne le connais qu'à travers la chanson de Ferrat...<br /> <br /> Un Neruda intime, voilà qui est tentant.<br /> <br /> Quant à ton titre, il se déguste sans faim ^^<br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
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S
Ah Gael Garcia Bernal, il est génial dans ce film ! Mais je l'aime beaucoup depuis longtemps déjà. Contente que Neruda de Pablo Larrain ait reçu un si bel accueil. Il déboulonne pas mal Neruda et c'est très bien ainsi. Bel éloge également à la création littéraire. Et un final émouvant ! Un très bon film, que je recommande tout autant. Poesia sin fin, je le verrai dans les semaines qui viennent. J'avais bien aimé son précédent film, il n'y a pas de raison que je boude celui-ci !
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