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2 mai 2017

Sept fois deux

                         Je reviens juste avec quelques mots sur ce septennat cinéma que je viens de terminer. Il s'agissait d'explorer, modestement, l'alchimie très particulière, parfois l'osmose, entre un cinéaste et son actrice de référence. 10h30 d'intervention avec quelques extraits de films ne se résument pas facilement. Alors, en quelques lignes et quelques photos, si vous le voulez bien, mon sentiment. Et mes remerciements au public, constitué de fidèles essentiellement qui me suivent depuis pas mal d'années.

Morocco

                         Marlene ne serait rien sans Josef von Sternberg mais les films de Sternberg sans Marlene sont en général à peu près sans intérêt. Délaissant un peu L'Ange Bleu j'ai privilégié le mélo des sables Morocco. C'était un temps déraisonnable où la légion était de mise. Pour les beaux yeux de Gary Cooper Dietrich jette ses chaussures et rejoint l'escouade sur le sable chaud. Elle prend une chèvre en laisse et avec quelques autochtones accompagne les hommes. Filmé à travers cette ogive mauresque, inoubliable. Le film fut distribué en France sous le titre Coeurs brûlés. Si ça vous fait pas fondre...

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                        Ensemble séparés, souvent notre lot. Toute l'incompréhension entre Ingrid Bergman et George Sanders dans le sublime Voyage en Italie. Corps calcinés de Pompéi, âmes en perdition divisées par quelques marches. Le scandale du cinéma mondial de l'après-guerre. Roberto Rossellini maître du Néoréalisme, catholique père de (bonne) famille et la star suédoise adoubée et adulée par Hollywood. Plus dure sera la chute.

Ingmar_Bergman_L-heure-du-loup 

                      Tourmente et tourments dans le cinéma et dans la vie d'Ingmar Bergman et Liv Ullmann. Ici dans L'heure du loup. L'île de Farö réceptacle idéal des interrogations du maître. L'occasion pour moi, pas le meilleur connaisseur de Bergman, loin s'en faut, de me familiariser un peu avec son oeuvre unique, et d'en proposer à l'auditoire une approche accessible. J'avais un bel outil pour ça, le DVD du metteur en scène indien Dheeraj Akolkar, bouleversant document sur le couple, guidé par Liv elle-même.

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                   Dernier volet de la tétralogie existentielle que d'aucuns considèrent comme nihiliste et que je tiens pour essentielle, le moins connu, Le désert rouge où Monica Vitti, dans la banlieue industrialisée de Ravenne, dynamite le personnage de la femme italienne. A sa manière, au début des années soixante, Michelangelo Antonioni changeait l'Italie. Loin des girondes Sofia ou Gina, des verbes hauts, et des rondeurs de marchés, ainsi parut Monica, ici dans la griseur des choses.

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                  John Cassavetes et Gena Rowlands, autre couple en fusion fission, nous ont conduits plusieurs fois aux lisières. Ce cinéma américain, en quasi autonomie, est une merveille d'étude clinique dans Gloria, dans Love streams et plus encore dans Une femme sous influence. Son personnage de Mabel, en permanence sur le fil du rasoir, nous bouleverse tant Gena parvient à maîtriser les excès souvent inhérents à ces types de rôle.

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                   Woody Allen m'avait téléphoné pour me proposer Mia Farrow. Je lui ai préféré Diane Keaton, si élégante dans Annie Hall (Hall était le vrai nom de Diane Keaton). Peut-être les plus belles années de M. Allan Stuart Konigsberg, où le célèbre piéton binoclard de Big Apple trouve à mon avis l'état de grâce. Elle irradie aussi dans Manhattan et dans l'hyperbergmanien et sans une once d'humour Intérieurs que je recommande spécialement à ceux qui l'ignoreraient.

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                   M. le Président du Festival de Cannes 2017 n'a certes pas constitué avec Carmen Maura un couple tel qu'on l'entend généralement. A titre exceptionnel j'ai inclus l'oeuvre commune de la riche héritière Carmen et du modeste fils d'une famille rurale de la Mancha dans ce florilège du syndrome de Pygmalion évoquant l'artiste et sa créature. Et c'est dans leur troisième film ensemble (il y en a sept), Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça! que j'ai trouvé la Maura réellement bouleversante. Assez éloigné de l'esprit BD des tout premiers opus ce film hisse l'actrice au rang d'icône, de mère courage, de femme forte dans un univers d'hommes, une Magnani espagnole, une oubliée de la Movida. Pour moi, le meilleur film de la première période d'Almodovar.

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                  Ce fut pour moi une belle expérience que d'assurer de mon mieux cette sorte de "formation continue" du Septième Art, sans aucune qualification que celle d'un amateur de longue date. C'est aussi pour moi la chance de revoir et rerevoir des films anciens, et dans l'immense majorité des cas, de les apprécier plus encore. Parfois aussi de mieux connaître l'univers d'un cinéaste que j'avais a priori pas mal négligé (Pedro Almodovar, allez savoir pourquoi, probablement parce que j'ai toujours coché la case Italie depuis des décennies de cinéma). Merci aux organisateurs de ces universités du temps libre (elles ont changé de nom) et merci à mes "étudiants" toujours très attentifs.

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Commentaires
M
Waouh ! Et bravo d'avoir assuré tout ce partage "vibrant" !<br /> <br /> J'étais sûr que ça se passerait bien quand tu en as parlé la première fois.<br /> <br /> Je suis très content pour toi que tu aies pris (et donné) du plaisir cinéphile.<br /> <br /> <br /> <br /> Comme j'aurais aimé pouvoir voir ne serait-ce qu'une seule de ces présentations !
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D
Bravo cela a du être des moments passionnants pour toi et pour ton auditoire
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E
Hello Celestine... Tu es bien placée pour connaître ma cinéphilie et tu comprends mes difficultés à faire comprendre que je lui préfère, malgré tout, la littérature. Peter Falk, très complice de Cassvetes effectivement, ne joue pas dans Gloria, mais dans plusieurs autres films dont Une femme sous influence (Nick, conducteur de travaux, mari de Mabel Gena). <br /> <br /> Quant à la scène préservatif, je t'avoue un trou (gênant en l'occurrence) et je ne me rapelle plus. J'ai tant vu de films, et d'extraits pour ce séminaire. D'ailleurs, et ça me fait toujours ça, en sortant d'un tel travail, j'ai envie de voir plein de films mais surtout pas Allen, Sternberg, Almodovar... Et ça dure bien... quinze jours.<br /> <br /> Bises chère Miss W. et merci de ton enthousiasme, my dear Barefoot Contessa. ATTB.<br /> <br /> Ton beau ténébreux :P
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C
L'un des meilleurs...
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C
Beaucoup d'amour, de passion, de vibration, de frisson...la quintessence du Cinema que j'aime.<br /> <br /> Je ne savais pas que mon idole Peter Falk jouait dans Gloria. Enfin, plutôt j'avais oublié. En revanche je sais que Cassavetes et lui étaient les meilleurs amis du monde, et d'ailleurs un épisode de Columbo avait été tourné avec le beau ténébreux en guest star. Un des l'ailleurs de la série.<br /> <br /> Quant à Annie Hall, est-ce que c'est dans celui la qu'il y a une scène absolument obsolète sur l'emploi du préservatif ? <br /> <br /> Sur ce coup là, le film â pris un coup de vieux... Mais seulement sur ce coup-là.<br /> <br /> Enfin, si j'ose dire.<br /> <br /> En tous cas on sent la passion dans toutes tes lignes.<br /> <br /> Kisses from your barefoot comtessa...and attb<br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ⭐️
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V
J'aurais bien assister à ces soirées. Voir les films de Rosselini et Almodovar, revoir les autres. T'entendre dévoiler une partie de ce qui se cache et se joue derrière l'écran. Annie Hall, une femme sous influence ... des chefs d'œuvre. Et je suis content de découvrir que vous passiez Le désert rouge ( un peu le 4eme volet de la trilogie :) ) que j'aime beaucoup. Dont je me lasse pas et comme tu dis, découvrant de nouvelles choses à chaque revisionnage.<br /> <br /> Enfin bref, a good job, Claude.<br /> <br /> A bientôt.
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S
Je te félicite, pour le travail et les choix effectués. As-tu l'intention de mettre ton travail à disposition sous format PDF ou autre ? Cela pourrait intéresser de nombreuses personnes, dont moi :)
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S
Bravo, cela devait être super ! L'avantage de ces formations que l'on dispense est toujours de se former soi-même en même temps (et ici d'apprécier encore plus les films, actrices, réalisateurs en question).
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L
Une belle balade dans des films inoubliables.
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