Bye bye Johnsey

                                       Après le beau et choral Coeur qui tourne le roman Une année dans la vie de Johnsey Cunliffe est un peu l'inverse et se conjugue au singulier, un an de Johnsey, 24 ans, modeste paysan irlandais, naïf et solitaire, dans la fermette héritée de ses parents. Dans cette Irlande en plein boum il se retrouve bien seul, timide et introverti, en proie aux vexations et éventuellement aux râclées des plus forts. Il se trouve qu'en ces années bizarres ses maigres terres en viennent à prendre busquement de la valeur. Et que son refus de céder aux pressions lui vaut un regain d'inimitiés. Le ton de cette chronique qui court sur douze chapitres/mois est plutôt relativement allègre tant Johnsey semble s'accommoder tant bien que mal, sans que le ciel d'Irlande ne soit trop bleu pour autant.

                                      Pas d'amis, bien peu à l'aise avec les filles, le garçon se gave de séries télé sur le canapé et tache d'éviter les mauvaises rencontres. L'une de ces rencontres l'expédie à l'hôpital qui lui sera un havre de paix relative et où il trouvera l'amitié et quelque chose qui pourrait ressembler à de l'amour. N'exagérons rien, le bonheur n'est pas dans le pré, fût il vert Irlande, mais une infirmière lui est très dévouée et il se trouve un copain à la figure défoncée mais qui aime la rigolade. S'ensuivront des semaines de réadaptation qui finalement se révéleront les plus sympathiques de sa très moyenne existence. Vous trouverez dans un Une année ... peu de pubs et peu de musique et on n'y danse guère de gigues endiablées.

                                     Le combat de cet homme simple, Donal Ryan nous en fait le récit sans faiblesse et l'humour qui perdure un moment n'empêche pas la gravité du sujet. Il cible cette perte de repères et une inquiétante globalisation économique aux effets désastreux. Dans cette désunion des hommes sur cette terre longtemps l'une des plus pauvres d'Europe, il est à craindre que Johnsey, nanti de son seul et maladroit courage, n'ait pas le dernier mot.

Comments

[Ingannmic]

Ah, je cherchais un avis sur ce titre (j'aurais tout de suite dû penser à venir fureter par ici). J'avais beaucoup aimé Le cœur qui tourne mais j'hésitais un peu.... visiblement, son 2e roman est tout aussi bon !

[EEGUAB]

Ah mon cher Bison, cest avec plaisir que je trinque avec toi. Je ne dédaigne ni le Jameson ni le Morrison. Merci à tous. Slainte :P

[le Bison]

1. Tu vas arrêter avec tes irlandais. Tu me donnes mauvaise conscience, parce qu'à chaque fois, je te dis que je vais m'y mettre... mais que je trouve toujours au final un amerlok ou un jap à lire avant.

2. Pourtant, je me suis acheté une bouteille de Jameson... Tu vas voir que je vais la finir avant d'entamer un roman irlandais.

3. Pas d'amis, bien peu à l'aise avec les filles, le garçon se gave de séries télé sur le canapé... Tiens, ça me rappelle quelqu'un. Sûr qu'il va mal finir ce p'tit, dans l'esprit à aller boire des bières tout seul des années plus tard...

4. Qu'est-ce donc vais-je choisir comme prochaine lecture irlandaise ? En attendant même sans gigue ni musique, si je me mettais un Van...

[celestine T]

Un garçon timide une sorte d'Alain Souchon irlandais en quelque sorte...Il a l'air attachant ce garçon.

Moi aussi, je reviens timidement dans la blogo, après mon interruption judiciaire.

Kisses and attb

¸¸.•*¨*• ☆

[Dominique]

un livre qui m'attend sagement sur l'étagère, je crois qu'il va me plaire

[V. s]

Cette année dans la vie de Johnsey Cunliffe semble pouvoir représenter toute sa vie. Et pourquoi pas aussi celle de beaucoup d'autres jeunes gars comme lui, qu'on n'imagine nombreux dans nos pays occidentaux.

Encore un de tes billets qui donne envie de lire et encore cette fois de lire cette merveilleuse Irlande même sans pub, sans musique, sans gigue ...

A bientôt.

[Luocine]

Ce livre me fait penser aux films que je vois lors du festival du film britannique. J'aimerais bien le lire.