L'Ecrivraquier/19/Désinvolture
Elle aurait dû m'accompagner au moins par épisodes mais je ne lui ai jamais donné sa chance. Aux antipodes d'elle j'ai vécu, les épaules appauvries du faix de culpabilités inventées à partir des aléas qui nous jalonnent, mitrailles de nos enfances et nos adolescences. Elle a de mauvaises critiques, on la confond souvent avec la nonchalance. Je dis malentendu. Je crois qu'il faut y travailler lorsqu'on n'a pas la chance qu'elle nous soit presque innée. Pour elle, Dame Désinvolture, et moi, ce ne furent que rendez-vous manqués, y compris les plus précoces. Le manège ne tournera pas une seconde fois. Bien sûr je ne lui accorde pas un crédit total et je sais bien qu'elle a fini par en désarçonner plus d'un. Pourtant maintenant, le maintenant de la vie, c'est l'automne, une saison propice à la réflexion, à l'autocritique, aux yeux humides. Il n'est que temps pour la belle Désinvolture, aux cheveux fous, amazone indomptable et rétive, papillon fugace, vif-argent, de me rejoindre. Essayons Dame, essayons de convoler enfin.