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20 octobre 2018

Il est tard, et c'était il y a longtemps

Masse critique

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                            Chance exceptionnelle avec cette livraison bien agréable dont je remercie Babelio et Phébus. Je suis tombé cette fois sur la sixième traduction du géant sud-africain Karel Schoeman, disparu volontairement en 2017, et dont j'ai chroniqué tous les autres livres avec beaucoup de chaleur. Et volià pourquoi je suis un peu moins disert sur L'heure de l'ange. Ce roman est en quelque sorte le troisième volet d'une trilogie des voix, après Cette vie et Des voix parmi les ombres. A ceux qui ne connaissent pas Schoeman il faut dire que son univers est loin d'être fantaisiste. La société sud-africaine, souvent celle de Bloemfontein, décrite par l'écrivain n'est pas  celle du Cap ou de Joburg. Elle est probablement plus corsetée encore et la vie y est pour la plupart d'une grande austérité.

                            Il était une fois un berger dans le veld, illettré et poète, et L'heure de l'ange n'est qu'une longue quête sur le passé d'une petite ville quelque part en Afrique du Sud, ce pays si particulier, à la violence insondable et multiple. Un documentariste télé envisage un reportage sur ce Daniel Steenkamp, pâtre devenu poète à la suite de l'apparition d'un ange. Suivent les témoignages, un peu longs, d'un instituteur, d'un pasteur presbytérien (il est souvent question des ministres du culte chez Karel Schoeman et dans toute la littérature afrikaner). Celles de Daniel Steenkamp en personne et diverses "voix de femmes". J'ai mis des guillemets car les voix, les voix du passé enfoui, les bribes de souvenirs des vieillards, les rares écrits des décennies antérieures, articles, recueils, procès-verbaux, sont cruciaux dans cette trilogie de Schoeman. C'es magnifiquement écrit et cela finit par rendre chair et sang aux personnages, nombreux, et certains très complexes.

                          Cependant, mais cela tient aussi à ma forme physique un peu délicate ces dernières semaines, car je crois que lire est une activité sportive quelque sorte, les tourments de tous ces gens m'ont parfois un peu fatigué, comme si j'avais vu l'intégrale d'Ingmar Bergman en dix jours. Et mon rythme s'est ralenti entre les offices et les deuils, les visites aux malades et aux indigents. La vie de la communauté blanche laborieuse et souvent désargentée a fini par me peser un peu. C'est pourtant somptueusement élaboré par un écrivain immense que j'imaginais un jour Prix Nobel. Mais les immenses sont immenses et moi, cette fois, j'étais un peu petit. Les références bibliques sont si fréquentes, si belles et un peu épuisantes.

                         "Pourquoi pas un berger du veld, aussi bien qu'Elisée qui labourait derrière douze paires de boeufs, que David qui faisait paître son troupeau, ou qu'Amos, l'un des bergers du Tekoa; pourquoi pas ici aussi bien qu'au mont Carmel ou au mont Horeb, pourquoi pas bégayant et bredouillant dans notre langue maternelle aussi bien que dans n'importe quelle autre langue humaine?"

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Commentaires
K
Pareil je regrette le départ de Schoeman, que je voyais bien un jour prix Nobel, et là, j'avais déjà lu tous ses livres (traduits). Mon préféré pourrait être 'En étrange pays', mais il est difficile de choisir...
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V
Des voix parmi les ombres, Cette vie et La saison des adieux, voilà les trois livres de Schoeman à ma Bmi. J'ai lu tes critiques. Pour les trois, tu m'as convaincu. Je vais peut-être commencer par Des voix parmi les ombres. <br /> <br /> A bientôt.
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E
Dominique, tu es donc de mon avis dans l'ensemble. Ca reste évidemment de la très haute littérature. Les phrases sur la flore du pays par exemple sont extraordinaires. A bientôt.
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D
je l'ai terminé et je suis d'accord sur le fait qu'il y a ici ou là quelques longueurs mais comme d'habitude j'ai aimé l'introspection, la réflexion sur le sens de l'existence et les descriptions magnifiques du Veld <br /> <br /> j'ai aimé aussi la construction classique mais bien maitrisée
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N
C'est vrai que certaines lectures sont épuisantes... c'est souvent un gage de qualité d'ailleurs. Certains livres nécessitent de la concentration et nous absorbent comme une bonne balade.
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E
Hello Patrick. Oui, j'ai trouvé beaucoup de beauté dans ce roman mais il m'a semblé plus difficile que les autres. Schoeman est un auteur assez exigeant et parfois on n'est pas tout à fait capable de répondre aux exigences. A bientôt l'ami et désolé d'être assez inapte également à vous suivre Cel et toi. J'espère que c'est partie remise. A bientôt.
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V
Peut-être pas celui donc, mais je lirais un des trois autres livres de Schoeman que possède ma Bmi. <br /> <br /> Très content de te lire à nouveau, Claude.<br /> <br /> A bientôt.
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