Chroniquette paresseuse

                    Ca fait pas mal de semaines que je n'ai pas écrit sur les livres, exception faite du roman sud-africain. Ma relative désertion est-elle passagère? Je ne le sais pas. Pourtant je lis toujours énormément. C'est plutôt que je peine à transcrire mon sentiment. En vrac l'excellente biographie de Sylvie Simmons I'm your man, très complète plongée dans la vie et l'oeuvre de Leonard Cohen. Je devrais en reparler en janvier à l'occasion de ma conférence sur L.C.

                   Un très vieux bouquin qu'une vieille patiente m'avait donné m'a somptueusement ennuyé. C'est une bluette vaguement humoristique sur un périple à bicyclette dans le sud de l'Angleterre. Prétendument drôle. Ca s'appelle Les roues  de la chance  et n'y tentez pas la vôtre. L'auteur est pourtant Herbert-George Wells dont une machine à explorer le temps, un homme invisible, une île et son docteur fou et des mondes en guerre m'ont cependant jadis séduit.

                   Repasser chez Simenon ne peut que faire du bien. Le maître de Liège est hors du temps et Maigret chez le ministre comme L'amie de Madame Maigret en disent long sur les détresses et les turpitudes de tous les âges. Les nouvelles des Roses d'Atacama de Luis Sepulveda sont excellentes. Mais tout de même elles vont un peu trop toujours dans le même sens politique. Me suis-je bien fait comprendre? Je sais, Guevara, Pinochet, ça paraît simple.Un peu trop, mais les textes sont très bons.

                  Nina Simone, roman,de Gilles Leroy, bio très libre, m'a convaincu. Mais uniquement convaincu d'écouter et réécouter la diva. Le très bon Les chiens noirs de Ian McEwan est un roman qui aurait mérité un peu de courage critique. Je l'ai lu sans en savoir grand-chose à l'avance. On y passe des années 40 à une bergerie provençale, par l'intermédiaire de la chute du Mur. Drame familial, couple déchiré mais surtout une certaine réflexion sur l'engagement et rien de manichéen, une rareté. Je n'ai pas regretté mon choix. Alors pourquoi pas vous?

                  Stefan Zweig est un nouvelliste prodigieux ( je viens de lire Brûlant secret, Etait-ce lui?, Un homme qu'on n'oublie pas). Mais je ne vous apprends rien. Plus encore peut-être c'est un biographe magique qui fait revivre à merveille Magellan, passionnante incursion dans la vie et les voyages de ce visionnaire incompris. Extraordinaire recréation littéraire où l'on se sent intelligent. Ca fait du bien.

Comments

[ta d loi du cine]

Bon, je note quand même Les roues de la chance... (je suis en train de lire, de Wells, La guerre dans les airs, où il est aussi un peu question de bicyclette!).

Si vous avez envie de relire les titres bien connus d'H G Wells qui vous avaient jadis séduit - ou d'en découvrir d'autres, et de les chroniquer, ça peut être le moment, avec le "Mois Wells" co-organisé par Sibylline et moi-même (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola), jusqu'à fin juillet 2022...

[Dominique]

je suis aussi assez paresseuse il faut souvent que je me donne quelques coups de pieds aux fesses pour écrire mes billets et je lis toujours plus que je n'écris

Magellan c'est un bonheur de lecture, mais les bio de Zweig sont vraiment des petite merveilles

[le Bison]

énormément d'intérêt finalement dans cette chroniquette

[bizak]

Je lis un peu de tout, sans savoir ce que je découvrirais, et je vois que tu es choyé comme un dieu dans ce labyrinthe de littérature.

Bien à toi

[soene]

Hello Edualc

Un petit coucou matinal dans cette grisaille de Toussaint.

Les silences sont propices à la lecture et se caler dans une bulle ne fait pas de mal :wink:

A part Zweig découvert grâce aux Clubs de Lecture, je ne connais pas les auteurs que tu cites et mes chemins littéraires sont à l'opposé des tiens...

Le temps passe si vite que même si je pense souvent à mes Aminautes, je laisse le silence s'installer et la distance gagner du terrain. Comme je regrette le temps d'avant...

Porte toi bien

Gros bisous d'O.

[manU]

Paresseuse je ne sais pas mais intéressante c'est certain...

[celestine T]

Pour un paresseux, je trouve que c'est assez chiadé comme chronique...

Je retiens Zweig parce que j'adore son écriture géniale.

Et Sepulveda parce que j'adore aussi.

Je ne lis plus que ce que j'adore, sinon je dors...

Kisses my sweet friend

atttb

❤️🌷❤️

[K]

J'ai lu quelques romans de McEwan et ça vaut toujours le détour. Sur la plage de Chesil, Solaire, L'intérêt de l'enfant, Opération Sweet Tooth, Dans une coque de noix, ... de mémoire.

Un intérêt : le politiquement correct en prend souvent un coup, humour british au rendez-vous et - j'y suis très sensible- McEwan semble être un auteur qui sait s'arrêter. Quand 150 pages suffisent par exemple, c'est stop.

Beaucoup devraient en prendre de la graine !!!

[V. s.]

Chroniquette, c'est toi qui le dit. Une bien belle revue qui nous donne encore de bonnes idées. J'aimerais lire Stefan Zweig et la bio de Cohen. Je ne connais que les grandes lignes de sa vie par des magazines.

A ce propos, connais-tu la très longue interview accordée aux Inrocks en 1991, reproduite dans le Hors-série qu'ils ont fait au moment de sa mort ?

A bientôt.

[EEGUAB]

A tous deux...Les chiens noirs est assez ancien. Je connais assez mal McEwan, n'ayant lu qu'Amsterdam il y a longtemps. C'est le film My Lady, récemment, adapté de L'intérêt de L'enfant qui m'a incité à le choisir en bibliothèque. Merci de votre visite.

[dasola]

Bonjour eeguab, comme Ingannmic, jamais entendu parler du roman de McEwan. J'ai vérifié qu'il était paru en 1992 chez Gallimard. Il faudrait que je le trouve en bibliothèque. Bonne journée.

[Ingannmic]

Il est nouveau ce McEwan, je n'en ai pas entendu parler ?!

Je note en tous cas, et te rejoins sur Les roses d'Atacama, j'avais beaucoup aimé ces nouvelles, très émouvantes..