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3 juillet 2019

Nowhere to run

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                                Nulle part sur la terre, titre français, n'est déjà pas d'une franche gaîté. Mais le titre original, Desperation Road, est encore plus sombre. Nous sommes dans le Sud américain, une terre de Mississippi classique, où l'on a déjà rencontré pas mal d'auteurs. C'est un bon roman, où les personnages sont évidemment marqués du sceau de la violence et du destin. Vengeance, rédemption, des restes d'amitié, de la déveine surtout. Oui, c'est surtout ça. Dans ce Deep South la plupart du temps on n'a pas de pot. Et les rencontres sont souvent mauvaises.

                                Maben traîne de motel en motel Annalee sa gamine de cinq ans. Les camionneurs sont souvent son seul horizon avec les flics. Il y a parmi les deux corporations de braves types, pas tous. Russel, lui, vient de purger de 11 ans de cabane pour homicide involontaire, voiture et alcool, très vieille antienne. La poisse leur colle aux basques à tous deux et n'est pas près de les lâcher. Maben, dès le début, et toujours en rupture, doit se défendre et ça tourne mal. Russel, dès sa sortie de prison, se fait cogner par les frères de sa victime de jadis. Tous les ingrédients du sud brutal, écrasant et alcoolisé, sont en place. Vengeance, remords, et surtout bien mince espoir, voir le titre original.

                                Nulle part sur la terre se lit avec plaisir. Bien sûr cette Amérique dite des laissés pour compte a été mille fois dépeinte et le cinéma s'en est bien souvent emparé. Ces autoroutes, ces motels, cette moiteur, ces relents de bière et de bourbon, ces filles paumées, ces baluchons qui montent en cabine... La route du désespoir. Cependant Mitchell, le père taiseux de Russel, ou Boyd, un copain d'enfance policier honnête, sans grandes phrases ni accolades, aident chacun à leur manière. Et les autres, Heather aimait que Larry soit toujours galvanisé par la haine. Elle aimait l'entendre parler de son frère mort, l'entendre parler de vengeance. Elle aimait son côté fruste, la rage qui s'allumait quand il la basculait. Voilà de quoi est fait le Sud. Voilà de quoi est fait le monde.

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Commentaires
V
Littérature, cinéma nous ont souvent emmenés sur cette route-là. Et la musique aussi. Ce qui fait que basiquement j'imagine une folk, americana sur cette histoire.<br /> <br /> Je ne sais pas si Célestine a raison quand elle dit qu'on n'a pas besoin de lire ce livre mais elle a raison, il faut lire ta chronique. <br /> <br /> A bientôt.
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C
Le monde ? Un certain monde, je dirais plutôt...un monde artificiel shooté aux plaisirs du même nom...Tu en parles si bien que ce n'est même pas la peine de lire le livre.Ces relents de road movies avec leur odeur d'huile chaude, de bière et de sueur, ont envahie mes narines au fur et à mesure que je lisais.<br /> <br /> C'est ton talent de faire coller ton écriture à une ambiance. Même si elle est bien trop noire pour moi.<br /> <br /> Big kisses, my friend<br /> <br /> Angel B<br /> <br /> •.¸¸.•*`*•.¸¸☆
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