Sophie, telle
Je n'avais pas du tout aimé Quand le diable sortit de la salle de bain. D'ailleurs je m'en suis débarrassé très vite. Voir Les malheurs de Sophie .Je n'aurais jamais acheté Trois fois la fin du monde. Nous en serions restés là si une amie ne me l'avait laissé dans les mains, me disant que ça se lisait vite,. Alors pourquoi pas? Résultat: pas si mal, curieusement organisé en trois parties très dissymétriques, mais pas si mal. Enfin n'exagérons rien.
La première fin du monde, à mon avis, on peut la sauter, une cinquantaine de pages sur l'univers carcéral. J'en ai marre de la prison à la télé, au cinéma, dans les livres. Joseph Kamal y a atterri après un braquage qui a mal tourné. Divry s'y complait dans le sordide et la surenchère. C'est facile et somme toute assez moche. Tant pis pour Joseph. Mais il en est sauvé par une deuxième fin du monde, qui ne court que sur quelques pages et qui raconte la catastrophe, très sobrement.
La troisième apocalypse est de loin plus attachante. Suffira-t-elle à rallier vos suffrages? Dans un style un peu irritant, abusant du verlan dont elle semble penser que c'est le summum de la créativité littéraire, s'amusant à passer du je au vous, caprice, l'auteure parvient cependant à nous intéresser, même à nous émouvoir, avec Joseph-Robinson, qui trouvera deux Vendredi, un mouton et un chat. C'est à l'histoire de sa survie qu'on assiste. Et ça n'est pas désagréable. On finit par souhaiter le meilleur à Joseph bien que Divry continue de délivrer un message pas mal démagogique déjà très présent dans le livre cité plus haut. A savoir, mais vous aviez compris, que l'homme parmi les hommes c'est l'enfer, et que l'homme seul c'est...l'enfer. Bien. Par contre en parlant des arbres et des fruits, de la nature et de la vie qui grouille malgré tout, elle se révèle un peu plus intéressante. Pour le reste elle nous l'assène un peu.