Argentina Negra

                     Je ne connaissais que de nom l'écrivain cinéaste argentin. Un compagnon de blog de longue date m'a offert un roman qui lui tenait à coeur. Ca je l'ai compris très vite en feuilletant Dark. L'Amérique du Sud, dont il est très fervent, la nuit, l'écriture, la mémoire qui revient et qui étouffe un peu, un certain goût pour les bars et la musique qu'on y entend. La musique, vous voyez le genre, selon la latitude, blues, fado, reggae, flamenco, tango dans ce cas. De la tripe.

                    Buenos Aires, années 50. Un adolescent, 16 ans peut-être, s'essaie à un début de rupture familiale. Un inconnu, la cinquantaine, l'aborde, un peu obscur, un peu mystérieux. Il lui sert de cicerone en l'emmenant dans une capitale méconnue, lieux insolites, monde interlope. Lui offre des vêtements que sa famille réprouverait. L'achète-t-il?

                    Ce bref roman, 140 pages, est fascinant et intense. Roman d'initiation bien sûr, mais par petites touches. On saisit bien le trouble de Victor le jeune homme face à Andrés. Quelques rencontres, gymnases, plages, une prostituée notamment, est-ce le début de la perdition? Puis Andres se fait plus rare, faut-il s'en inquiéter? De plus, en ces années d'Amérique Latine, les pouvoirs politiques ne font pas dans la tendresse. Edgardo Cozarinsky qui quitta l'Argentine de 74 à 85, en sait quelque chose. Victor, un demi-siècle plus tard, devenu écrivain, se souvient. Lisant Dark on comprend que l'histoire ne se départira jamais d'une réelle ambiguité. Ca nous a plu, à mon ami blogueur et à moi.

                   Oui..., les garçons de ton âge n'aiment pas le tango, ils n'en comprennent pas les paroles et sa musique les laisse indifférents. Mais peu importe. Le tango t'attend. Un moment viendra dans la vie où en l'écoutant tu t'apercevras que le tango raconte tout ce que tu ressens. Tout ce que tu as vécu.

Comments

[thé âche]

le titre fait peu penser à l'Amérique du sud merci pour cette info...

[les Caphys]

beaucoup de conseils judicieux par chez toi. Faut que je fasse ma liste pour la médiatèque

[V.s.]

Si c'est un livre qui vous a plu à tous les deux, alors voilà une Argentine où j'irai avec plaisir.

A bientôt.

[le Bison]

Même vieux - ou disons d'un certain âge, le tango peut laisser aussi indifférent. Peut-être parce que je ne parle pas non plus le tango. Mais ça doit aussi être une question de latitude. D'ailleurs, ce que je préfère dans le tango, c'est la plaque de beurre...



Un beau billet sud-américain d'un réalisateur que ne connaissais pas du tout. Ce n'est que bien plus tard que j'ai appris qu'on pouvait le classer dans la catégorie des cinéastes exilés...



oui, je pense que c'est un beau livre, jugement totalement subjectif, qui offre une plongée dans un autre temps, une autre fumée de cabaret, le genre d'endroit où finalement la latitude a peu d'impact sur la bière qu'on peut y boire en silence...