Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BLOGART(LA COMTESSE)
Derniers commentaires
Pages
1 décembre 2020

Mea culpa

CVT_Nemesis_5488

                      Belle lecture commune avec ma chère Val et sa  fidèle La jument verte.Très belle lecture. J'ai lu un peu Philip Roth, les plus anciens, Goodbye Columbus, Portnoy et son complexe, Zuckerman délivré, où ses obsessions érotico-universitaires  m'avaient un peu gonflé. Plus récemment le très bon La tache, inadaptable et donc un peu raté au cinéma sous le titre La couleur du mensonge. Philip Roth, mort en 2018, avait cessé d'écrire depuis six ans. Némésis est l'un de ses derniers livres. Je l'ai trouvé bouleversant.

                      Bucky Cantor vit à Newark, New Jersey. 1944, jeune juif américain élevé par ses grands-parents, sa mauvaise vue l'a  empêché de combattre en Europe. Il a vingt-trois ans et anime un terrain de jeu extrascolaire où les adolescents du quartier s'entraînent à différents sports. Aimé des jeunes et de leurs parents, presque tous des familles juives, fiancé à Marcia, fille d'un médecin juif, Bucky souffre d'une sorte de complexe de culpabilité, évidemment un thème récurrent dans la littérature juive newyorkaise. Ses deux meilleurs amis ont traversé l'Atlantique, bons pour le service. Et Bucky, honnête garçon, courageux et droit,  a pris ça de plein fouet et bat sa coulpe, considérant ce qu'il nomme renoncement, voire lâcheté.

                      Il n'en a pas fini avec ce sentiment qui va décupler lors de l'épidémie de poliomyélite qui frappe ce coin d'Amérique en cet été 1944. D'abord sournois, puis très vite amplifiant, le fléau frappe, plusieurs victimes, séquelles graves, et cas mortels, essentiellement des jeunes, sportifs et sains. D'abord épargné, Bucky, rejoint un camp de vacances à la campagne, idyllique, a priori vierge de virus. Très vite son sens du devoir semble reprendre le dessus. N'est-il pas deux fois déserteur?

                     Habilement construit, Némésis brosse magistralement le portrait d'un homme, un homme irréprochable, mais qui doute au point de remettre en cause sa vie entière sans craindre d'éclabousser, le mot est bien faible, les gens qui l'aiment. C'est par un total hasard que Val et moi avons lu Némésis en ces temps de pandémie, nous rappelant que l'homme avait bien vite oublié sa fragilité. Ce roman est l'un des livres les plus saisissants que j'aie lus depuis longtemps. Rappelons que Némésis personnifie la vengeance divine, mais aussi la colère et la jalousie. Le mot est même souvent utilisé comme un presque synonyme d'ennemi. 

Publicité
Commentaires
M
J'avais aimé un de ses romans et il faut que je découvre ses autres romans
Répondre
M
Beaucoup aimé Nemesis, redevenu d'actualité
Répondre
V
J'ai lu cinq livres de Philip Roth et ce mea culpa, je le prends aussi pour moi. Parce que j'ai arrêté même si j'ai beaucoup aimé Goodbye Columbus et Pastorale américaine. <br /> <br /> Par rapport à ce que tu en dis, à ton enthousiasme, Némésis me tente.<br /> <br /> A bientôt.
Répondre
V
Hello Edualc :-)<br /> <br /> <br /> <br /> Je regrette d'être passée à côté de ce livre. Je suis passée à côté sans réellement en avoir compris les raisons : l'écriture ? le fonds ? ou le "héros"? et cela m'ennuie d'autant plus ....<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis contente qu'il t'ai plu :-)<br /> <br /> <br /> <br /> A toi de choisir la prochaine lecture si tu es toujours partant <br /> <br /> <br /> <br /> Bisesssss
Répondre
I
J'aime beaucoup cet auteur, dont je n'ai pas lu, contrairement à toi, les premiers romans. J'ai adoré ce qu'on appelle sa "trilogie américaine" qui comprend La tâche, Pastorale américaine, et J'ai épousé un communiste.<br /> <br /> Celui-ci est sur mes étagères, une chronique lui avait été consacré sur France culture lors du 1e confinement, qui m'avait donné très envie de le lire !
Répondre
L
Quel grand écrivain... Je n'ai pas encore lu ce roman.
Répondre
BLOGART(LA COMTESSE)
Publicité
Archives
BLOGART(LA COMTESSE)
Newsletter
33 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 369 601
Publicité