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BLOGART(LA COMTESSE)
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31 août 2013

Les plumes...by Asphodèle: Ce qu'il faut de douleur pour un air de musique

                                 Asphodèle et Syl,cette semaine,et je les en remercie, nous ont dispensé les mots suivants,au nombre de 26: gens-survivre-univers-découverte-terre-partage-bonheur-macrocéphale-cultures-tour-astral-grandeur-mer-extraterrestre-envahisseur-animal-mappemonde-journal-pluvial-couleur-parallèle-fin-guerre-nymphe-néant-négliger.

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                                 Il avançait pas mal ce scénario de bande  dessinée.Quoi de mieux qu'un roman graphique,si à la mode,pour raconter son univers,et bien que lui-même ne dessinât que l'absolu néant depuis l'enfance,il comptait,à la rédaction du journal,sur l'un des deux caricaturistes pour une collaboration efficace.Il imaginait déjà une mappemonde en ignition en couverture, rougeoyante invite à la découverte de cet album, puisque les gens de lettres, les patentés, renvoyaient depuis quinze ans ses manuscrits,négligeant même pour la plupart la moindre explication. C'est donc dans le Neuvième Art qu'il excellerait. Dame! Il fallait bien exceller quelque part,nom d'un chien!

                               Son histoire il l'avait voulue proche de l'inédit. Vagabondant, son imaginaire se présentait comme un kaléidoscope constellé d'envahisseurs dont l'objectif suprême était d'asservir la terre entière,jusque là rien de très neuf,mais de l'asservir au moyen d'un bonheur insoutenable, imposé à la population,sans partage et sans couleur.Un vrai monde  de rêve tellement policé et aseptisé qu'hommes et femmes, d'extase en plaisir et sans cesse satisfaits,n'en pouvaient plus,réclamant qui au moins un air de guerre,qui la fin des ces ahurissants sourires béats.

                                Comme tous regrettaient le maudit temps béni des ces fictions d'avant.Le temps où les extraterrestres colonisaient et les albums et la planète,la confinant dans un espace parallèle cauchemardesque,à seule fin d'oppresser encore et encore,de réduire la société à l'état animal luttant pour survivre. Le joli temps où les paquets de mer, pavillons méphitiques,semaient la peste noire.Et où la science avait fait de sa grandeur d'antan une arme létale donnant la vie à des poupons macrocéphales tandis que les eaux pluviales inondaient les vallées d'où surnageaient de bien horribles créatures, nymphes thalidomisées. Même les cultures jadis si prometteuses n'offraient plus à l'homme que le souvenir des belles semaines astrales.Et puis..il n'y aurait pas de second tour.

Astral weeks

P.S. Je n'ai trouvé ma voie que très tard cette semaine et n'en suis pas très content.Mais si vous voulez écouter Van Morrison et Astral weeks, c'est peut-être ce qu'il y a de mieux ici ce  soir.

http://youtu.be/4ech6pZoBJ4 Van Morrison  Astral weeks

 

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24 août 2013

Les plumes by Asphodèle: L'au revoir à l'Ill au trésor

                                         Notre vaillante Aspho nous propose cette semaine les vingt mots suivants: espérer, flotter, perdition, cap, sillage, bouteille, iceberg, vent, déambuler, bateau, continent, flot, amiral, génétique, sentiment, débarquer, faille, myrte, malhabile, muraille.

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                                          C'en était terminé de ses ambitions artistiques.Rodolphe se trouvait cette fois la tête sur le billot et c'est sur le sentier de la perdition qu'il se débattait avec les mêmes chances que les baigneurs d'Atlantique Nord devant un iceberg la nuit du 14 au 15 avril 1912.Ses créanciers n'avaient cure de sa splendeur passée de meilleur peintre de marine du Bas-Rhin et les bateaux dans le port de Puerto Vallarta,sa dernière et bien piètre production, mettraient prochainement le cap vers la prison des Pommettes, accompagnant le portrait de l'artiste en taulard, à l'abri des murailles qui n'avaient même pas le charme au gré du vent du mur de l'Atlantique.Etouffant sous les dettes et les trois pensions pour ses huit enfants comme un catamaran ramant sur les flots fantasques, ses longs cheveux qu'il avait voulu romantiques forever n'ayant pas vu un shampooing depuis la première dérive des continents, les bouteilles dans le salon impayé n'étant pas à la mer mais au défunt bourbon, Rodolphe que sa vie de bohème n'amusait plus attendait les huissiers.Mieux,il les espérait.Autant en finir.

                                        Il était si loin le succès dans la salle d'apparat à l'hôtel de ville de Guebwiller,riche en tradition navale bien que le parfum qui flottait alors évoquât davantage les vendanges tardives que le sillage salé des baleines des Malouines. Depuis, sa quatrième épouse avait largué les amarres pour un marinier mosellan,pas malhabile à la godille,véritable amiral du delta du Rhin. Enfin Marina avait débarqué dans sa cambuse,le temps de quelques lunaisons,de quelques marées basses. Très vite ce qui lui restait d'inspiration disparut devant la virago qui déambulait avec autant de réserve qu'un matelot en bordée et engloutissait ses alcools comme la faille des Bermudes compilait les vaisseaux fantômes.Ni la lyre d'Erato,ni sa couronne de myrte et de rose,ni aucune autre muse ne purent jamais lui redonner ce coup de pinceau qui avait tant ému les invités de la sous-préfecture. Nanti d'un sentiment de gâchis inéluctable,il ne sursauta pas quand les hommes en noir sonnèrent.

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P.S.          J'ai abandonné la génétique comme un capitaine son navire de croisière. Et les écrivains Francisco Coloane et Pierre Boulle sont un tout petit peu responsables de salmigondis thalasso-alsacien.On n'est pas à une contradiction près.

20 juillet 2013

Les plumes...by Asphodèle: De l'usage des mots

                         Chez Asphodèle cette semaine il nous faut nous accomoder du vocabulaire suivant: liberté-sens-découverte-régime-déraison-pantois-hasardeux -obligation-privé-barrière-demeurer-tabou-aventure-inceste (facultatif)-rouge-honte-hallucinant-hangar.

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                              De l'usage des mots il n'est certes pas innocent et chaque texte de chaque auteur demeure une aventure. Parfois l'idée nous séduit et l'on s'engouffre pour quelques lignes qui ne sont jamais faciles mais toujours enrichissantes.Parfois,et selon les fantaisies quelque peu hasardeuses des plumiers et plumières ça semble filer un coton qui plaît moins.Foin de polémique j'ai estimé que le format court de ces hebdomadaires imaginaires n'autorisait qu'un régime léger,sans pour autant que l'ensemble soit privé d'émotion.La question n'est pas dénuée de sens car ce bel exercice semainier, estival qui plus est,n'est en rien anodin de par le choix du vocabulaire.Or,cette semaine,et sachant qu'il est interdit d'interdire,la tournure risquait d'osciller entre l'insupportable et la démagogie libertairissime.Les barrières d'un côté comme de l'autre m'ont un moment mis sur la voie de garage,enfin de hangar, pour cette fois.Et puis j'ai changé d'avis et me suis cru dans l'obligation de revenir sur ma décision.

                                La liberté règne sur ces chroniques si diverses mais elle n'exclut pas certaines options.La mienne,d'option,est que certains mots sont effectivement de plomb et laissent un peu pantois quant à leur usage sur un texte qui ne peut qu'être bref,même si nombre de ces écrits explorent parfois le rouge sang ou certaines affres de la déraison. Mais ceci toujours dans un cadre qui se veut créatif,ou recréatif,ou récréatif,à la découverte des différents et réels talents des auteurs du samedi.J'ai bien conscience que risquent de pleuvoir gentiment quelques accusations de censure,qu'il n'y a pas de sujets tabous,qu'il est hallucinant de s'octroyer un tel pouvoir et que la honte devrait me submerger.Mais après tout,une fois n'est pas coutume.Et la posture du martyre est parfois confortable.

13 juillet 2013

Les plumes...by Asphodèle: Le lai de Dolce Marie de Vermandois

                Asphodèle  a récolté cette semaine pour notre plaisir laborieux et notre labeur plaisant les mots suivants: aube-fontaine-débit-grand-fraîcheur-cascade-baignade-chute-flux-dérive-trésor-noyade-trouble-goutte-glisser-gorge-grain. Assez peu inspiré au demeurant j'ai cependant eu un petit déclic, terminant en ce moment un roman de Patrick Besson qui évoque les croisades.Oyez si le voulez!

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                         Que grande frayeur mon vaillant chevalier me fit

                     A l'aube verte du retour d'Orient

                     Quand la gente rivière affola son débit

                     Que son corps glissa au long du pas d'avant

                     Trouble est un mot bien peu disant

                     Pour dire ma ma gorge étreinte

                     Et chagrin,peine au flux malfaisant

                     M'occirent presque,dérive et longue plainte

                     Et de ma vie firent fontaine obscure

                     Cascades de larmes en ce lit torrentiel

                     La baignade, malemort, Dieu qui n'a guère cure

                     De la fraîcheur à toujours perdue,ô tendre jouvencelle

                     Que j'étais,de chute et de tréfonds

                     Que jamais nulle extase n'effleura mon trésor

                     Oncques ne connaîtrai le grain au ventre fécond

                     Ni l'enfant  aux gouttes lactées d'or

                     Que noyade un jour d'été mon doux sein dessécha.

 

croisade

27 juin 2013

Des mots,une histoire: De passage

                     L'escarcelle 107 d'Olivia cette semaine: secret-mystère-dessert-gomme-mâcher-chewing-gum-s'étirer-libération-tondre-brebis-galeuse-puce-sale.Je n'ai pas réussi à échapper à la "brebis galeuse".Je pense qu'il faut, lors du choix, se méfier des associations trop évidentes.Ce n'est bien sûr que mon avis.Vous constaterez aussi que ce texte est "épucé",incapable que j'étais d'introduire ce sympathique parasite ni sur le marché,ni à l'oreille.

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                              Comme j'aimais la voir tondre ses quelques arpents de pelouse.La plupart du temps elle étaît vêtue d'un short kaki et d'un polo jaune qui scintillait lors que je l'observais à la dérobée dans le secret des thuyas protecteurs.Mal aimée du village,le qu'en dira-t-on allait bon train quant à cette femme récemment débarquée d'on ne sait où dans cette calme bourgade picarde qui n'appréciait guère les nouveaux visages.Sans être tout à fait traitée de brebis galeuse on ne goûtait pas trop le halo de mystère qu'elle semblait suggérer.Après les vétilles,chewing-gums dans sa boîte aux lettres,assez vite apparurent les sales insinuations devant la poste ou la boulangerie, puis un calicot ,à l'orthographe incertaine "A la Libération,vous savé ceux qu'on leurs faisait?" que le maire fit enlever,pas assez prestement.Je me souviens surtout du geste qu'elle faisait après avoir fini ses travaux verts,elle s'étirait longuement jambes et cuisses et j'avais la chance d'apercevoir ses reins qui m'affolaient quelque peu.J'appelais ça mon dessert de printemps.Elle n'est guère restée plus de deux saisons dans notre village.Je n'ai jamais su son prénom.Depuis,quand je pense aux femmes de ma vie,pourquoi est-ce son image qui me revient si vite? Rêveur,je mâche un crayon hors d'âge,j'écris sur elle,ni gomme ni rature,spontanément,elle me sourit.

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30 mai 2013

Des mots,une histoire: Enfance escamotée

                    Pour cette édition 103 Olivia a hérité de ceci: pirate-bateau-Bigoudène-crêpe-chignon-perle-cristal-facette-prisme-polygone-soirée-crépuscule-déclin-fin-vigile.A propos il faudra m'expliquer comment le mot "polygone" peut inspirer le mot "soirée",du moins dans la logique du rapport des mots entre eux.Ceci n'est pas bien grave.

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                  La petite bonne bigoudène,je l'aimais bien,du haut de mes six ans, et les soirées s'animaient, comme en fête lorsque, c'était elle qui nous gardait,les parents partis à l'opéra ou au restaurant.Son chignon,cet appendice supérieur,me faisait bien rire.Mon frère aussi,et notre petite soeur s'esclaffait,bavant de toutes ses jeunes dents en avalant goulument les crêpes de Marig-Morgane. Parfois, il me semble voir encore son tablier aux armoiries du Guilvinec,assorties d'un pavillon pirate que la petite montrait du doigt en criant d'une voix de cristal crissant. J'ignorais que s'annonçait le crépuscule,alors que d'évidence nous n'en étions même pas au lent déclin de l'aube de nos vies.

                  Nous n'avons jamais bien su si Laure-Claire avait avalé par mégarde une perle du collier que la jeune Bretonne lui avait imprudemment laissé en main.Je n'ai appris que vingt-cinq ans plus tard la fin volontaire d'une employée de maison,revenue en Armor,après un drame survenu lors de son placement parisien.Un bateau l'avait découverte en Baie des Trépassés,sans mystère.Mes parents depuis longtemps s'étaient séparés,mon père ruiné et ma mère en soins constants d'une assez sauvage psychiatrie d'époque,tout cela,au prisme de ma mémoire,revenait me hanter,vigile trop attentionné.Des différentes facettes de l'enfance poignardée,plus que toute autre chose,me poursuit le polygone vert et rose de ce cimetière finistérien,adjectif si précis qu'il cogne à mon coeur,encore.

16 mai 2013

Des mots,une histoire: Trois déchus de l'Olympe

Notre amie Olivia présente cette semaine la liste suivante:capturer-image-son-évasion-alarme-danger-rouge-coquelicot-homme-mesdames-messieurs-faiblesse-âme-gris-ombre-doute-métaphysique-collège-professeur.

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Aucun des trois acolytes n'était capable d'aller plus loin.Plusieurs éternités déjà s'étaient enfuies depuis qu'ils étaient relégués pour deux d'entre eux dans le Tartare,capturés sur colère de Zeus et de ses sbires suite à d'obscures tractations entre hommes et dieux.Mais depuis qu'ils avaient établi une communication sans fil avec Prométhée,enchaîné loin à l'Est sur son Caucase, aux prises avec cet immonde vautour hépatophage,l'un comme l'autre caressaient sérieusement leur rêves d'évasion.Ils avaient somme toute fait preuve de faiblesse,trop longtemps.La révolte leur brûlait les tempes et ils voyaient rouge,un rouge vif qui comme la muleta de Cordoue,redoublerait leur fureur et leur détermination.

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Lassé d'être sujet de métaphysique pour bacheliers acnéiques,Sisyphe cesserait bientôt de rouler sa pierreuse pelote et Camus pourrait bien ravaler son mythe.L'image du Titan remontant sans cesse cette métaphore du monde,lourde s'il en est, qui n'avait qu'une idée, arrivée au sommet,se faire la belle et filer se remettre à l'ombre dans la vallée,cette image ne survivrait plus.L' alarme entre Sisyphe et son voisin carcéral Tantale avait bien fonctionné et les professeurs de philo du futur pourraient aller se rhabiller. Depuis le temps qu'ils glosaient sur ce pauvre Tantale se desséchant devant une eau fraîche et crevant de faim alors que les plus beaux fruits lui frôlaient les doigts,ils allaient pouvoir raconter la cavale des mal-aimés, genre série noire dans les bas-fonds de l'Olympe.A redonner le goût de l'antique dans nos sacrés collèges.

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Loin là-bas en son sympathique Caucase Prométhée soignait son ictère à sa manière,la rapace-thérapie.Ce sont des soins de longue durée,mesdames et messieurs,qu'on se le dise,mais non dénués d'intérêt,pour peu que l'on soit très attaché aux chaînes de montagnes.Songeons-y donc,même si c'est plus souvent le doute qui nous ronge.

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Doute qui d'ailleurs fait plus que me ronger quant à la manière de me sortir de cette histoire sans queue ni tête et dont seul un déicide pourrait me délivrer.Du danger d'inventer n'importe quoi pour figurer dans la liste du jeudi soir de notre guide au prénom de paix.Comme un marin dont le coeur chavire etvire au gris entre Charybde et Scylla,fredonnant "Comme un p'tit coquelicot,mon âme, un tout p'tit coquelicot" me voila contraint de laisser ma belle oeuvre inachevée.C'est si beau parfois l'inachevé, Schubert, Flaubert, Kubrick.Mais là j'aurais probablement dû privilégier l'incommencé.Pour tout autre son de cloche,se référer aux autres auteurs semainiers.

20 avril 2013

Les plumes...by Asphodèle: Chronique littéraire

                   Asphodèle,cette diablesse exige de nous cet exercice de haute voltige,écrire une quatrième de couverture,avec les mots suivants: départ-salle-téléphone-heure-désir-impatience-minute-frustration-déçu-enfant-pandémonium-liste-angoisse-patience (facultatif)-espoir-stupeur-galop-gifle-gigantesque.

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                  C'est l'occasion pour moi d'attirer l'attention sur un livre de toute beauté,qui ne semble pas promis hélas à un grand succès populaire,le nom de Pierre Kiroulnamaspamous restant scandaleusement méconnu de la critique française.

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                 Quelques aficionados trop rares guettaient le nouveau livre de Pierre Kiroulnamaspamous.Leur impatience est enfin récompensée après la frustration d'un silence de dix ans.Quant à ceux qui ignorent tout de l'auteur,tant mieux.Qu'ils prennent le départ pour cette aventure romanesque gigantesque dont ils se souviendront.Dans son style minimaliste et après 270 pages blanches qui attisent le désir du lecteur,haletant,Histoire du Rien frappe très fort et nous scotche à notre chaise,tout de stupeur inouie,devant la violence de cette scène où le héros,Hans Bastiani,renverse son café au Bar du Téléphone,Gare San Parnasseo.

               Et c'est presque le début d'un voyage littéraire hors du commun,une gifle intellectuelle,dont on ne peut sortir déçu.Déçu, non,mais meurtri certes oui.Le pandémonium originel,celui des Enfers,a tout d'une pension de famille à l'heure des tisanes à côté du fleuve Histoire du Rien,objet écrit mal identifié charriant les horreurs et les tendresses d'une humanité percluse d'angoisse et lorgnant le moindre espoir avec véhémence.Songez,mais je ne veux pas dévoiler d'indice,que dès la page 712 on apprend que le café de la gare,salle des pas perdus, était décaféiné.

              La liste des influences sur le roman de P.K. est variée de Buzzati à Confucius en passant par Hergé.Heureux lecteur néophyte qui va découvrir ce livre inclassable qui,dans la brièveté de se 1500 pages,nous emporte au grand galop vers les hauteurs vertigineuses d'une littérature à couper le souffle,qui ne laisse pas une minute de répit,et qui fait du lecteur un enfant ébahi, émerveillé,stupéfait devant tant de maîtrise.

Edualc Eeguab

"Le Picard sait lire" du 20 avril 2013

Histoire du Rien, de Pierre Kiroulnamaspamous,traduit du kirghizo-bantou par Anna Kuneki-Peferssa, 1523,5 pages, Ed. Gaminard/Le Deuil.

13 avril 2013

Les plumes... by Asphodèle: Noir tourbillon

                             Je remercie Asphodèle qui a reçu dans son bissac les mots suivants: blancheur – doute – débauche – enfance – pureté – accuser – angélique – temps – diablotin – naïveté – mensonge – fredonner – fastueux – flaque.

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                  Je cours dans la ville,ma ville,étouffé et en larmes.Je croise des visages,certains me sont connus,certains me sont amis.J'ai dérapé sur une flaque de gas-oil,je n'ai pas le temps de pester sur cette saloperie de voirie,ni d'en accuser les équipes municipales.Je cours mais je n'ai plus l'âge de courir ainsi.La flotte brouille ma vue,la tempête sous mon crâne culmine.Et le temps,le temps cet assassin aux mains toutes de blancheur et dont on ne perçoit pas les coups bas,le temps me happe et me fait vaciller. Pour en finir?

                Je sais que Catherine va mal,que ses maux sont de ceux sur lesquels les mensonges humains n'offrent plus aucune sédation.Je le sais,je n'ai pas la naïveté de m'illusionner.Et c'est Jules qui m'a fait appeler,balayant ses ultimes doutes.Mais as-tu jamais douté,Jules mon ami?Leur appartement m'a rarement semblé si éloigné.Pourtant ni eux ni moi n'avons quitté la ville.Nous modulions nos sorties urbaines,d'un commun accord,tacite mais efficace,pour éviter de reformer le fastueux trio de nos vingt-cinq ans.

              Le souvenir,ce diablotin facétieux nous guettait à chaque instant.Pas un bistrot où ne retentisse encore le rire de Catherine.Pas une ruelle où nous n'ayons jadis couru,à boire le vin frais de nos heures chaudes,à fredonner quelque air de caboulot. Plusieurs années que je ne l'ai vue,Catherine,et,haletant et la brume à mon regard,c'est une débauche d'images comme un film nouvelle vague.Elles m'assaillent, mêlant à ce maelstrom cette angoisse,crescendo d'inquiétude,comme un fragment d'une enfance orpheline.Je crois que je vais tomber.Enfin la rue Antoine Doinel,et,presque au bout,dans la pureté d'un halo sous la lune,la grande maison,où les douleurs la vrillent,Catherine,Catherine notre angélique,en partance. Epuisé,vieilli en un soir,il m'attend. Jules m'attend.Je me jette dans ses bras."C'est fini,Jim".

N.B.   Ceux qui décéleraient ci-dessus l'influence de H-P. R. et de F.T. auraient bien raison.Ces gens-là m'ont un peu bouleversé. Merci à eux. 

 

 

22 mars 2013

Des mots,une histoire: Riff ultime

              Cueillis par Olivia,toujours vaillante à collecter,les mots suivants: célèbre-attention-redoubler-bovin-apparaître-morceau-rigueur-opinion-force-mollet-notamment-intolérable-souhaiter.

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             La plage était normande et des hommes,il y a sept décennies y avaient laissé leur peau,avant même de l'avoir foulée vraiment.De cette opération militaire,célèbre entre toutes,Cal Drogo n'avait que faire et sentait plus seul qu'un mutin de Pitcairn dans une intolérable attente en un Pacifique de cauchemar. Pourquoi,suite à ce message sur répondeur,sec et coupant,"Phil est mort,tu es le dernier",pourquoi donc ces sept mots dans la force de leur concision l'avaient-ils à ce point ébranlé? C'était si loin,si vieux,si longtemps, tout ça.Février mordait Juno Beach et pourtant il marchait,à la lisière,le ressac lui cinglait les mollets,et les goélands qui braillaient avaient autant de charme balnéaire que les bovins voisins du Pays d'Auge.

          Ces vacances là,ce devait être en 66,leurs premières libertés,en cyclomoteur bridé.Au golf minature de Houlgate Satisfaction était en train de changer leur vie à tous quatre.Lui,probablement le plus sensible,du moins à sa propre opinion,avait déjà compris l'important.A savoir qu'au moins pour cette génération,elle aurait beau redoubler d'expériences et d'artifices,et les filles les affoler et les meurtrir,et leur jeunesse conquérante se briser dans une chambre d'hôtel,rien,rien jamais ne serait beau comme le groupe rock d'un quatuor de gamins de dix-sept ans,qui en leur splendeur matinale,s'imaginaient apparaître jeunes dieux que l' attention,puis le délire des foules porteraient à l'apogée.

           Certes il n'en avait pas été ainsi.Même le binaire a ses rigueurs qu'ils avaient été bien incapables d'assumer.Non,ils avaient été tragiquement ordinaires,comme tous les autres.Les querelles et les alcools,les jalousies... et leurs vies s'étaient faites miasmes et petitesses.Restaient cependant,jusqu'à ce jour,quelques morceaux de souvenirs,notamment d'épiques vols de 45 tours qui les laissaient hilares autant qu'essoufflés.Et aujourd'hui Phil avait choisi la nuit, rejoignant Syd et Reg.Les yeux vers l'Angleterre, qui avait tant brillé pour eux,l'ancien organiste,seul survivant de Tulsa Train pleurait.Que demeurait-il qu'il puisse souhaiter?

N.B. Je donne rarement une explication à mes textes.Exceptionnellement je dois dire que le grand écrivain norvégien Lars Saabye Christensen est pour beaucoup dans la genèse de ces quelques lignes.De son dernier livre Obsèques je n'ai pourtant aimé que le dernier tiers.J'y reviendrai.

2 mars 2013

Les plumes...by Asphodèle: L'appel du New Hampshire

            Chez Asphodèle,maîtresse de céans que je remercie encore pour son sens de l'organisation,nous planchons cette semaine sur les mots suivants: liberté-fusée-nature-étoile-respiration-steppe-vital-étendue-océan-voiture-majestueux-claustrophobie-galaxie-infini-atmosphère-cosmos-euphorie-évidemment-éclipser.

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                Je pars.C'est décidé,c'est probablement folie,mais un jour l'homme doit se conformer à ses voeux de jeunesse.Perdue,la jeunesse.Le temps nous est chichement imparti et la Nouvelle-Angleterre me manque.Trop de romans encombrent mes cellules,je dois impérativement,sous peine d'auto-dégoût,en finir avec celui de mon existence,et là bas,cet Atlantique là,qui n'est plus le nôtre, amplifiera ma respiration,ce sentiment d'un Ouest qui s'enoriente en un autre continent et regarde vers la vieille Europe,mater dolorosa, cette marche à l'étoile longtemps remise aux calendes grecques,il faut enfin m'y confronter.Ne vous leurrez pas sur ma lucidité,elle est totale,mais ici le minimum vital ne m'est plus acquis.La Côte Est d'un pays de l'Ouest me semble tout indiquée pour m'éclipser et là-bas il y a Nantucket,les souvenirs des baleiniers et l'omniprésente Moby Dick,un rêve de départ.Des oiseaux apeurés, néanmoins effrayants,m'y attendent,lisière de l'océan,à tire d'aile ils sillonnent les étendues saumâtres,la liberté d'un Jonathan Livingstone les berçant et m'enivrant.

            L'euphorie m'est étrangère et m'a toujours ignoré.Aucun alcool,aucun regard de femme n'a jamais été de nature à briser mon scepticisme.Aucune naissance non plus.Evidemment j'ai navigué comme tout un chacun,méandres et chausse-trappes furent notre lot à tous.Nulle originalité dans ma démarche hésitante et ce n'est pas majestueux que j'avance,loin de là,tout au sentiment d'impéritie d'un voyageur égaré dans une steppe asiate.Pourtant c'est adoubé que je cingle sur des flots presque infinis,l'écuyer a cessé depuis lontemps d'être un jouvenceau,et je me sens prêt à chevaucher le cosmos,mêlant dans une princière galaxie imaginaire et quotidien.Aux rêves fous de l'âge tendre,aux violences adolescentes,succèdent les atmosphères de mélancolie de l'automne qui sera donc entre Montagnes Blanches et Cape Cod,à déclamer Thoreau,à chanter les rubans de voitures du New Jersey Turnpike de Paul Simon.A considérer sternes et albatros,fusées maritimes au vol meurtrier de toute claustrophobie.Si j'osais.

23 février 2013

Les plumes... by Asphodèle: Faut que j'vous raconte

                    Asphodèle la passionnée nous a concocté pour ce samedi la combinaison suivante:obsession-fruit-calvaire-égarement-film-érotique-feu-intense-gouffre-fusionnel-folie-rouge-vertige-fulgurance-danser-délicieux-dément.

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                    Ben ouais(oui picard) faut que j'vous conte ça.J'avais promis un texte pour les plumes de notre chère Asphodèle et évidemment je n'avais pas la moindre idée.Faut vous dire que mon nègre est cette semaine à Morzine où vous le reconnaîtrez facilement.Sec comme un film de Bresson je m'appprêtais au forfait. Mais vraiment le hasard a bien fait les choses.Sûr,vous aurez du mal à me croire.J'ai été sollicité pour participer à un concours Cinéma et Littérature dont je vous livre les questions.

                  1/ Citez les Prix Goncourt 1916,1968,1996,2001.Une intense activité neuronale me permit de conclure au choix suivant.

le feu

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 calvaire

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             2/ Citez les films que vous avez vus cette semaine.Ca tombait rudement bien,j'en avais vu un par jour.Et voilà lesquels. Vraiment j'ai eu de la chance.C'est dément une telle veine.*

obsession

egarement

comedie erotique

gouffre

kingeorge1

vertiges

dansé

               Et puis,là,d'un seul coup,le doute me vrille,une fulgurance.Si à force de jouer au plus fin ça me valait une suspension, voire une exclusion de cette belle confrérie que titille l'envie d'écrire? Profil bas,mon gars (ça,c'est moi).Tu ferais mieux de présenter tes excuses à l'Amphitryonne de ce défi hebdo pour ce billet plus cavalier que littéraire.Et ipso facto,de te remettre à la rédaction ton roman au si beau titre en forme d'oxymoron Le délicieux fusil de Lionel (?).**

Notes de la rédaction

        * Pour les films,je les ai réellement vus tous les sept (et aimé six d'entre eux) mais en trente ans plutôt qu'en sept jours (licence poétique d'une belle mais humble créativité).  

        ** L'histoire ne dit pas si j'ai été lauréat du Goncourt,pardon,du concours.Quant au Goncourt je fonde de grands  espoirs sur Le délicieux fusil de Lionel.

      

17 janvier 2013

Des mots,une histoire: Texte plus émasculé que majuscule

                 Olivia a récolté cette semaine pour Des mots,une histoire 88: église-attendre-châtrer-midi-pauvre-chose-toujours-diable-alors-envie-décrire-accomplir-étal.

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              Midi déjà,à force d'attendre je vais finir par finir par faire chou blanc mais vraiment le hasard cette semaine ne s'est pas foulé.Moi non plus,mon imagination se révélant bien pauvre avec ces vocables strictement fonctionnels et notamment deux adverbes tellement pâlots.Vraiment pas grand-chose à proposer.C'est toujours mieux que rien?Ben justement non,parfois le rien est préférable. Une seule envie me titille un peu,tirer un trait sur ces lignes sans intérêt.Alors je vais accomplir cet acte de salubrité publique, envoyer au diable ce texte de folliculaire et sortir lancer des boules de neige sur la Place de l'Eglise,me réchauffer coeur et âme à l'étal de viennoiserie voisin,et rentrer pester devant mon incapacité à décrire correctement l'art de châtrer les tomates,opuscule que m'a commandé la société horticole qui connait si bien mes vertes compétences.

5 janvier 2013

Les plumes... by Asphodèle: L'or nuit au logis

                                  Asphodèle ouvre le bal 2013 avec: choix-devoir-se battre-crime-pingouin-amarres-divorce-étendard-vent-nuage-écrire-aspirer-s'envoler-s'évader-fraternité-cascade-clameur-chuchotement.J'ai voulu ce texte différent du précédent de façon on ne peut plus radicale.Qu'en pensez-vous?

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                   Au très sérieux Comité pour la dignité des pingouins,ils n'étaient pas manchots.Depuis qu'ils se battaient pour faire disparaître du vocabulaire les horreurs telles qu' "avoir l'air d'un pingouin" ou "habillés en pingouins" ils touchaient finalement au but.Employer l'expression précédente serait à partir du 1er avril considéré comme un crime.Des années de lutte s'accomplissaient enfin et le Professeur MacAreux,non content d'être président du conseil d'administration de la Banque Ise au Terme,allait sûrement devenir citoyen de la Terre de Baffin, honneur auquel il aspirait depuis si longtemps.Il n'avait plus qu'à mettre la dernière main à l'ouvrage de sa vie,les mémoires apocryphes d'un palmipède arctique,qui devait être publié sous le titre Le journal d'un gorfou.Le choix du nom de l'ouvrage ne devait pas grand-chose à Gogol mais le professeur tenait pour certain qu'avec ce livre,écrit au long de quatre années d'hibernation en caisson hypobare dans des conditions extrêmes d'où il ne s'était évadé que pour de rares rafraîchissements,il atteindrait enfin la célébrité,brandissant l'étendard de la lutte contre le réchauffement.

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               Flamberge au vent tel un mousquetaire il avait tant mouliné,moderne Quichotte,contre le mépris dont on avait abreuvé ces oiseaux du froid.L'heure était-elle venue de la réhabilitation de ces volatiles qui jusque là n'avaient guère recueilli lors de leurs dandinements,hâtivement jugés grotesques,que chuchotements malveillants ou clameurs assassines?Le coeur apaisé,son douloureux divorce digéré(c'est vrai que son ex-épouse avait tout d'une bécasse,pire, d'une harpie),le grand savant allait faire son ultime devoir,sa communication à l'Académie des Belles Plumes,dont la secrétaire perpétuelle et néanmoins charmante était la vicomtesse Aspho d'Aile,pour laquelle le digne professeur cultivait un sentiment un peu au delà d'une fraternité d'armes.Jabot impeccable,queue-de-pie bien tombant,jolie cascade en noir et blanc,à l'estrade,un peu ému,il sentit sa mémoire s'envoler doucement,bégaya tel un oisillon chu,voire déchu.C'est ainsi que la raison du digne universitaire largua les amarres pour retrouver les nuages,les merveilleux nuages,ceux de Baudelaire probablement,et dans le sillage de L'albatros.

29 décembre 2012

Les plumes...by Asphodèle: Quand les mots viennent à manquer

                    Les plumes à thème by Asphodèle, pour la collecte de Noel, ça donne:roman-tunnel-secret-naissance-témoin-vie-niveau-lumière-automnal-purgatoire-bruissement-rite-tourbillonner-tranche-sous-bois-sagesse-extrait-aversion-basculer-baiser-baston.

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                          A l'évidence cette saloperie de crabe progressait là,quelque part aux entrailles,il continuait de creuser son tunnel, l'inexorable, dont on sait où il conduit,tout d'abord dans le secret des labos,alcôve de l'horreur,puis dans le bruissement des conversations  des hommes de l'art qui hésitent à en dire davantage.Puis enfin dans les désordres physiologiques et l'aversion de soi-même,à l'heure déjà tardive où les sous-bois de la vie,ceux qui furent si charmants parfois,ne reçoivent plus que la lumière voilée des sybillins messages d'une relative stabilité,celle qui ne fait qu'à peine entrouvrir la naissance de l'espérance,folle et inconstante.

                      Sur la rue d'Isle,comme un rite d'entre deux fêtes,tourbillonnaient les acheteurs retardataires,avant que ne glissent les calendriers.Il y avait donc comme un parfum d'immuable, témoin d'une pérennité, bastion solide qui tiendrait bon,pour presque tous. Pourtant son roman de l'intime,ce livre que l'on vit sans jamais l'écrire,mais qui cogne un homme au jour le jour,l'épuisant à le faire basculer, purgatoire déchirant, vers le grand néant,à peine une interrogation,était maintenant parvenu au stade que l'on voudrait empreint de la sagesse des décennies.Pour autant rien n'était moins sûr. A ce niveau l'itinéraire avait de quoi laisser perplexe.Et de cette gangue de sécheresse il lui semblait que ne surnageraient que quelques extraits vacillants, la tranche dorée de sa biographie disparaissant, poussière en devenir.

                     Il avait tant aimé les mots,à les faire valser,mais ces vieux amis capricieux le battaient un peu froid.Il les cherchait quand même et,ironie inquiète,il lui semblait qu'automnal ne convenait plus,s'éloignant comme le doux et cruel baiser de Lina-Maria,un soir d'été,en...

                 

13 décembre 2012

Des mots,une histoire: La sortie du mercredi

            Merci à Olivia pour sa cueillette Des mots,une histoire 85: rentrer-racornir-grosse-prélude-vertueux-hasard-dire-peur-tout-ferronnerie-téléphone-tilleul-abîme-fils (fille)-héros.

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                C'est peu dire que le nouveau film de Shang Yu-lee,le grand cinéaste ouest-coréen,va diviser la critique.Certains hebdos pèseront le pour et le contre,un bonhomme souriant,l'autre grimaçant.J'ai donc vu Unhappy alone on Main Street,titre pour la France (?) de ce polar urbain d'hémoglobine et de sexe peu fringant dans les bas fonds de la capitale Pyong-eoul.Shang Yu-lee rentre dans le vif du sujet très vite si l'on excepte le court prélude,tonitruant, où le héros Toni, truand, membre de la Pentade,célèbre mafia de cet exotique carrefour asiatique,fait jaillir d'un immeuble corps et cris sur fond de hard-rock à faire passer Metallica pour Leonard Cohen,ceci tout en couleurs hurlantes elles aussi.S'en suivront des péripéties souvent vues et revues,avec fatras pseudo new age sur fond de trafic d'enfants,avec des scènes destinées à faire peur et qui m'ont semblé ahurissantes de laideur et que je vous laisse découvrir au hasard des programmations hexagonales.

           A dire la vérité,ce qui m'a effrayé,moi,c'est que Unhappy alone on Main Street ait pu obtenir l'Ornithorynque d'Or au festival de Wallaby City.S'ennuient-ils à ce point au fin fond du bush pour avoir préféré ce pensum au somptueux film estonien présenté sur téléphone portable,Last exit to Tallinn,dont les 6h39 passent comme une lettre à la poste? Grosse déception donc pour ce film de Shang Yu-lee qui nous avait enchantés avec Pour une poignée de wons,vertigineuse mise en abyme sur le thème éminemment westernien du fils vengeur.Mais ce film date déjà de quatre mois et l'on sait que le metteur en scène tourne au rythme hallucinant d'un film toutes les huit semaines environ.Attendra-t-on avec impatience son nouvel opus au titre enjôleur Par delà les feuilles racornies du tilleul vert dont le cercle vertueux des rares personnes ayant vu quelques rushes dit le plus grand bien.On aimerait que Shang qui eut dans ses premiers films la finesse d'un artisan en ferronnerie d'art nous fasse oublier la pénible soudure aux (très) gros points de Unhappy...

           

           

22 novembre 2012

Des mots, une histoire: Haïkaï... et banzaï.

            Olivia,que je remercie une fois encore, et Des mots,une histoire, cette semaine c'est:pièce-progresser-ricaner-dépenaillé-aller-hoqueter-affaires-doué-cygne-tournée-auparavant-supporter-frère-surface-chercheur-projectile. Sobriété, maître mot pour moi de ce millésime 82.

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Hoquetant,exsangue

Impuissant d'aller plus loin

Mon frère m'a laissé.

 

En fin de tournée

C'est vraiment La mort du Cygne

Comment supporter?

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Auparavant,oui

Affaire d'âge assurément

Je taillais en pièces.

 

Surface gelée

Projectiles homicides

Chercheurs mis à nu.

 

Tout dépenaillé

Je ne progresse plus guère

J'entends ricaner.

 

Un court,court moment

Pauvre fou,je m'étais vu

Peu,si peu,doué.

 

 

 

8 novembre 2012

Des mots,une histoire: Crainte

             Des mots,une histoire 80,déjà.Olivia nous propose cette semaine:apnée-admiration-tournoi-vérification-pardonner-mentir-circuit-chaussures-canular-susceptible-emménager-satiné-banquise-cape-scintiller-pavé.

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      Cet interminable tournoi de poker allait-il prendre fin?J'en avais mon compte de tous ces coupeurs de cheveux en quatre,à user et abuser des moindres vérifications pour contester notre victoire,de cet antre où mentir était la norme.J'avais bien l'intention de quitter le circuit,mais je devais encore une somme rondelette et savais un certain Wenceslas sur mes traces et susceptible à tout moment de m'infliger une apnée du sommeil,mais du sommeil type Chandler-Hawks-Bogart.

     Il n'était pas une semaine depuis six mois où ses faits et gestes ne m'obsédaient.Je le voyais partout, riant sous cape,tout à son élégance de tueur occupant depuis longtemps le haut du pavé de sa belle profession.Il défrayait la chronique régulière de Killer's Week,star incontestée du "réglement" et semblait avoir emménagé du coté de Wordsstory City,ce qui n'était pas pour me rassurer. Rien de sacré chez lui,même des funérailles n'étaient pas de tout repos,ou alors éternel.

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    Malgré ça,ou à cause de ça,on lui vouait une sorte de culte,voire d'admiration envers ses services mortifères et son agenda que l'on imaginait satiné de cuir grenat et d'un soin exemplaire,comme celui qu'il mettait à exécuter,pardonnez cet humour du désespoir, ses commandes.Je ne savais même pas si un ponte le mandatait ou s'il était plutôt free lance,mais je penchais plutôt pour son indépendance.Sortant du tripot dans la nuit urbaine polaroïde je crus voir dans un porche inquiétant scintiller le canon d'une arme que lui ne prendrait pas le temps de me préciser.Tremblant du haut en bas, mes chaussures neuves m'étranglant le cou (de pied),c'est comme une banquise qui me tombait dessus.Et s'il goûtait très modérément mon dernier canular,avoir détourné son couvre-chef,prunelle de ses yeux?

    

2 novembre 2012

Les plumes...by Asphodèle: Panthéon

       Asphodèle nous propose cette semaine ce qui suit:funèbre-larme-ribambelle-cheminement-fleur-manifester-foules-costumes-rose-atmosphère-succession-carnaval-piquer-bleuté-attelage-embaumer-ancolie-cérémonie-tête-défiler-abattre-admirable-acclamation.

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                Entrez ici blogueurs connus et inconnus avec votre cortège magnifique de critiques qui manifestent votre passion des livres et  qui mêlent ancolies et roses sur l'autel de la littérature.Entrez ici foules curieuses et insatiables qui du rire aux larmes essayez de partager vos virulences et vos extases.Par delà les sentences  parfois contradictoires qui en ribambelles transforment la courtoisie en colère et qui un jour embaument tel livre et le vouent au culte avant que d'abattre lors d'un lendemain grincheux tel film.Entrez ici amis que j'aime sans les connaître, chez qui je suis mieux qu'avec ceux que je connais sans les aimer,ici avec votre bonne foi et vos costumes bleutés parés pour la fête des livres.Entrez ici vous qui avez tant oeuvré pour que la flamme de la lecture ne devienne pas,ou pas encore un témoignage funèbre du joli temps d'avant,celui lointain,où malgré les répétitions ouvrir un livre tenait toujours un peu de la cérémonie comme le refermer en énonçant son titre après un cheminement de plusieurs centaines de pages qui parfois avaient fait elles aussi,de la résistance.

               Entrez ici chers entoilés à la prose étoilée,que les fleurs,toutes les fleurs,qu'elles soient du mal ou A l'ombre des jeunes filles, vous accompagnent en ces attelages de charme et en costumes colorés, carnaval fringant et épuisant rassemblant tout ce qui se pique d'aimer lettres et mots,phrases et chapitres, tomes et sommes.Entrez ici avec votre maëlstrom de challenges à envertiginer qui ne sait plus où donner de la tête sauf à être multicéphale come un poulpe inversé,entrez ici nimber l'atmosphère de rimes et d'images,avec vos Voyages autour de ma chambre qui m'expédient au Népal ou à Saint Cast le Guildo,comme une succession de Connaissances du monde où défileraient sous les acclamations les sites les plus admirables des quatre coins.

P.S.Ne m'en veuillez pas si j'ai cette semaine emprunté la voie royale de l'hommage.J'avais l'espoir d'échapper ainsi à la condition humaine si difficile de l'hebdo-auteur en mal d'inspiration.   

25 octobre 2012

Des mots,une histoire: Deep South Delta Blouse

     Floraison hebdo d'Olivia pour Des mots,une histoire 79:alchimie-blouse-histrion-carrosse-amélioration-sécurité-évidemment-poésie-don-chaste-convenance(s)-antienne-alternance-champion-romain-robe-poil-sphinx.

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Oh yeah!

Je vois bien que rien ne va plus

Finie la douce alchimie

Je vois bien que rien ne va plus

Plus la moindre poésie

Il me faut rester chaste

Ne plus faire glisser ta robe

Je vois bien que rien ne va plus

D'amélioration?Non,plus question...

Oh yeah!

 

Oh yeah baby

Toi et moi,faut pas rêver

Au lit on était champion

Toi et moi,faut pas rêver

J'suis plus qu'un pauvre histrion

C'est foutu d'rouler carrosse

Et les bains à poil dans le delta

Toi et moi,faut pas rêver

On est sonné,évidemment

Oh yeah

 

Reste qu'une antienne,et c'est le blues

Et du sérieux pro de la santé

Faut pas rêver,j'ai plus qu'la blouse.

Oh yeah

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Oh yeah baby!

Pourtant si on s'y remettait

J'boirais moins,juste à ta convenance

Hey baby,si on s'y remettait

On pratiquerait l'alternance

On va s'la jouer sécurité

Net et glabre comme un romain

Yeah,mama,on s'y remettrait

J'aurai la patience d'un sphinx

Dam di dam don

Oh yeah!

(Reprendre la troisième partie,ad libitum,tant qu'on ne vous pas resservi en bourbon)

       A ceux qui ne goûteraient guère ce texte je dirais qu'ils ont échappé au pire car j'aurais pu le jouer,ce qui eût été cruel,et le chanter,ce qui eût été barbare.Oh Yeah!

Posted from Biloxi,Mississippi, by Picardy White Eeguab

http://youtu.be/1sEfLlVgG2w Hideaway blues

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

  

 

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