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BLOGART(LA COMTESSE)
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1 janvier 2012

Ballade ombrienne

ombri + Meilleurs voeux à tous!

                 William Trevor dont on n'a pas oublié Coups du sort ou Le voyage de Felicia est une de ces nombreuses plumes irlandaises de talent que les blogs aident d'ailleurs à (re)découvrir.Ma maison en Ombrie est en fait la deuxième époque d'un diptyque,Two lives,la première étant En lisant Tourgueniev que je n'ai d'ailleurs pas lu.Si j'ai lu Tourgueniev mais pas En lisant Tourgueniev,vous suivez un peu?Emily Delahunty, vieille fille,écrit des romans à l'eau de rose et vit dans sa villa près d'Assise.Elle reçoit quelques voyageurs mais les trois derniers,c'est leur convalescence qu'ils passent là-bas non loin du Lac de Trasimène.Un attentat dans un train a fait plusieurs morts et quatre blessés,un vieux général anglais,un jeune Allemand, une enfant américaine et Emily l'hôtesse.

             On apprend au fil du récit le passé d'Emily qui n'a pas toujours été fleur bleue,loin de là.Elle a déjà vécu l'Amérique et l'Afrique.Quinty,son âme damnée,ou son amant,ou son complice ou tout ça à la fois est un bien curieux personnage difficile à cerner.Cependant les trois survivants vont un court moment vivre "un peu" une vie de famille.Tout au moins jusqu'à l'arrivée de M.Riversmith,oncle de l'orpheline chargé de reprendre l'enfant bien qu'il ne la connaisse pas.Cet homme trouble Emily.Et puis il ressemble à Joseph Cotten et Emily est restée un peu midinette.Ma maison en Ombrie est un récit mezza-vocce qui ignore les éclats de voix et les scènes tapageuses,et fait d'Emily Delahunty une maîtresse de maison attentive,sensible aux cocktails et en proie à la tristesse d'une vie s'effilochant alors que ses ultimes pensionnaires s'apprêtent à partir chacun à sa manière. William Trevor nous a séduits dans cette villa d'Italie du Nord où le hasard aura pour quelques mois réuni des cassés de la vie qui auront "réveillé" le jardin et aussi un tout petit peu mieux vécu les séquelles d'un drame aveugle.L'enfant s'appelle Aimée...Le metteur en scène Richard Loncraine en a tiré un téléfilm dont je vous propose la bande-annonce avec la grande Maggie Smith.

http://youtu.be/bESsOYQl2V0  My house in Umbria

Et l'avis de Dominique  http://nuagesetvent.over-blog.com/article-6047185-6.html#comment94069459

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18 décembre 2011

Enfance (en)volée

  stolen                     

            Je pense que le rock en ses variations presque infinies se pose parfois en digne héritier du romantisme que l'on aime tous puisqu'on se retrouve régulièrement chez l'hôtesse Claudia.Bien avant leur album tout récent Appointment with Mr.Yeats les Waterboys avaient enregistré ce somptueux The Stolen child en 88.William Butler Yeats dont j'avoue ne pas savoir s'il se rattache vraiment au Romantisme a écrit ce poème en 1886 et je pense que les thèmes sont très marqués par son Irlande,ses landes et ses fougères.Oeuvre de jeunesse de Yeats on peut me semble-t-il, mais de cela je ne suis sûr,y déceler des tendances préraphaélites et aussi une spécificité celtique qui conduira Yeats sur les chemins escarpés de l'identité nationale irlandaise et un théâtre souvent très engagé,le célèbre Abbey Theater.

yeats

                Mike Scott,le leader historique des Waterboys,a convaincu Tomas McEoin,barde gaélique originaire de Galway,de prêter sa voix sur The stolen child.C'est peu dire que l'on en frissonne.Et puis n'est romantique que ce qui nous vrille le coeur et nous torsade l'esprit.A l'évidence pour moi ce poème me naufrage toujours un peu.Et j'aime ça.Je vous propose les paroles anglaises et ma propre traduction.Pour les dernières lignes je n'ai pas su et les laisse à votre interrogation.

 http://youtu.be/mVSN9DMvl6I The stolen child   The Waterboys

water   Tomas_20Mac_20Eoin_202

logo_romantisme

Lyrics]
Come away, human child
to the water
Come away, human child
to the water and the wild
With a faery, hand in hand
for the world's more full
of weeping than you can
understand

Where dips the rocky highland
of Sleuth Wood in the lake
There lies a leafy island
where flapping herons wake
The drowsy water rats;
there we've hid our faery vats
Full of berries
and of reddest stolen cherries

Come away, human child
to the water
Come away, human child
to the water and the wild
With a faery, hand in hand
for the world's more full
of weeping than you can
understand

Where the wave of moonlight glosses
the dim gray sands with light
Far off by furthest Rosses
we foot it all the night
Weaving olden dances
mingling hands and mingling glances
Till the moon has taken flight;
to and fro we leap
ANd chase the frothy bubbles
while the world is full of troubles
And is anxious in its sleep

Come away, human child
to the water
Come away, human child
to the water and the wild
With a faery, hand in hand
for the world's more full
of weeping than you can
understand

Where the wandering water gushes
from the hills above Glen-Car
In pools among the rushes
the scarce could bathe a star
We seek for slumbering trout
and whispering in their ears
We give them unquiet dreams;
leaning softly out
From ferns that drop their tears
over the young streams

Away with us he's going
the solemn-eyed:
He'll hear no more the lowing
of the calves on the warm hillside;
Or the kettle on the hob
sing peace into his breast
Or see the brown mice bob
around and around the oatmeal-chest

For he comes, the human child
to the water
He comes, the human child
to the water and the wild
With a faery, hand in hand
from a world more full
of weeping than he can
understand
Human child
human child
With a faery, hand in hand
from a world more full of
weeping than he can
understand...
than he can understand...
he can understand...

 

Là où plonge la haute terre de roc
De Sleuth Wood vers le lac
S''étend l'île verdoyante
Où les hérons toutes ailes battantes éveillent les ragondins
Ici nous avons caché nos cuves magiques
Pleines de baies et de cerises volées du plus beau rouge.
Lorsque la vague du clair de lune irise
Les sables gris pâle de sa lumière,
Au loin, très au delà des Rosses
Que nous foulons au pied
A tisser des danses anciennes
Mêlant les mains et les regards
Jusqu'à ce que la lune ait pris la fuite;
Çà et là nous sautons
Et chassons les bulles mousseuses,
Quand l'univers entier traverse les drames
Et s'agite en son sommeil.
Où l'eau jaillit déjà vagabonde
Depuis les collines au-dessus de Glen-Car,
Dans les étangs entre les roseaux
Où baigne une rare étoile
Nous recherchons la truite endormie
Et chuchotant dans les oreilles
Donnez-leur l'inquiétude des rêves
Penchée sur doucement
De fougères qui laissent tomber leurs larmes
Au dessus des fringants ruisseaux
Loin de nous, il s'en va,
L'homme aux yeux solennels
Il n'entendra plus mugir
Le bétail au chaud sur le flanc de la colline
Ni la bouilloire sur le feu
Chanter la paix dans sa poitrine,
Ou voir la brune souris Bob
Rond et autour de la poitrine à l'avoine (???)
15 juillet 2011

Beau roman de boue

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       Ce beau livre mérite de figurer parmi les grands classiques historiques sur la Grande Guerre,écrits par ceux qui l'ont faite, Barbusse, Genevoix, Dorgelès, Junger, Remarque, Hemingway ,Manning.Et pourtant Un long long chemin a été écrit il y a quelques années seulement par Sebastian Barry,auteur irlandais né en 1955.Willie Dunne,fils de policier,s'engage dans les volontaires pour le front de Flandre et Picardie.Jeune et naïf,amoureux transi,catholique de tradition,Willie se verra broyé comme bien des jeunes gens de tous horizons par l'effroyable logique,inaltérable entreprise de destruction massive que fut le conflit.La vie dans les tranchées en ces années de fange,Sebastian Barry s'y entend parfaitement à nous la faire partager, version irlandaise alors même qu'à Dublin d'autres jeunes gens tombent lors des Pâques Sanglantes de 1916,plongeant la verte Erin dans des décennies fratricides.Plus que meurtri par la guerre chimique qui vient de faire son apparition Willie l'est au moins autant par la canonnière sur la Liffey et les maisons dublinoises bombardées.

   Un long long chemin ne laisse pas trop de place à la truculence,ni à la musique,un peu plus à Dieu et au catholicisme avec un beau Père Buckley,aumônier à l'écoute déchiqueté lui aussi.Brutal et sanglant ce chemin ne nous épargne ni la tripaille ni la trouille de ces gamins perdus.Et puis parfois une fleur des champs,un oiseau tenace ouvrent une toute petite fenêtre,un peu d'oxygène déchire l'ypérite.C'est un très bel ouvrage sur la guerre des hommes et leur folie,ce temps pourri où les meilleurs sont capables des pires exactions.Ce temps aussi où après la guerre la renaissance est douloureuse,infiniment.Willie aura au moins appris à lire Dostoievski qu'un soldat anglais,Timmy,lui a fait découvrir.Il aura aussi appris que son père,policier légaliste,ne verra plus jamais les choses comme son fils.Toujours très au fait de la littérature de ce coin d'Ouest l'ami morbihannais Yvon nous en a parlé bien avant moi.BARRY Sebastian / Un long long chemin

3 juin 2011

Irish ahuri hilarant

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    L'ahuri c'est moi à la lecture de ce bouquin unique et paradoxal.L'Irish c'est le dénommé Flann O'Brien dont seul le nom manque singulièrement d'originalité. L'hilarant c'est le qualificatif qui me semble adapté au Troisième policier.Prière d'abandonner dès maintenant toute velléité de rationnalisme pour essayer de comprendre ce que je vais essayer d'écrire à propos de ce stupéfiant roman dont l'auteur a manifestement essayé (et réussi,lui) à embarquer son lecteur dans un voyage véli-vélo (c'est dans le texte),sans queue ni tête mais pas sans génie et qui ferait passer Kafka pour un maître de la logique imparable et Lewis Carroll pour un amateur.Attention c'est parti pour un résumé qui ne nous avance guère:Un homme mort,qui ne sait pas qu'il est mort,se trouve dans un pays étrange où des policiers obèses volent des bicyclettes pour empêcher les gens de devenir leur propre bicyclette.?!?!?! Ca tient debout,non? Au moins ça tient à vélo.

    Le héros du récit oscille tout au long de son aventure entre la panique, l'inquétude, la crédulité, l'envie. Absolument irracontable Le troisième policier ne ressemble à rien mais,surtout,rien de connu de moi ne ressemble au Troisième policier.A l'extrême rigueur c'est éventuellement à certains univers de bandes dessinées qu'on pourrait penser,mais de cela je ne suis guère spécialiste.Revenons à nos moutons d'Irlande.Dans ce doux pays de policiers et de bicyclettes un mort n'est pas forcément décédé mais une corde de pendu n'est pas forcément définitive.Si vous entrez dans ce livre serez-vous comme moi,à n'y comprendre goutte (de whiskey),à moins d'en connaître un rayon (de bicyclette) sur les bizarreries de la gravité pas toujours au centre et les mutations génétiques de l'homme-vélo ou du vélhomme,non,pas du vélum.On y croise entre autres sept unijambistes qui unissent leurs pilons deux par deux pour qu'il soient quatorze. Quelques extraits ne feront qu'ajouter à votre perplexité,j'en suis tout rouge,de confusion,mais d'un rouge vert d'Irlande.

    "N'y-a-t-il pas de danger d'avaler un piège à rats?"-"Si l'on porte un dentier il faut qu'il soit solidement agrafé et collé contre les gencives avec de la cire rouge." 

    "Où allons-nous?Sommes-nous sur le chemin d'un aller ou sur le chemin du retour d'un autre aller?"

     Par ailleurs notez l'effrayante violence de ce passage sur la délinquance, proprement cauchemardesque:

"La criminalité a terriblement augmenté dans cette localité.L'année dernière nous avons eu soixante-neuf cas de circulation sans feux et quatre vols.Cette année nous avons quatre-vingt-deux cas de circulation sans feux,  treize cas de circulation sur voie réservée aux piétons et quatre vols.Un dérailleur à trois vitesses a été bousillé pour rien,il y aura sûrement une plainte déposée au tribunal et la paroisse paiera les pots cassés.Avant que l'année s'achève vous pouvez être sûr qu'on volera une pompe,ce qui est un acte criminel aussi abject que pervers,une tache sur l'honneur de la région".

P.S. A propos de pompe à vélo Raymond Devos avait-il lu Flann O'Brien?Lui qui dans un sketch mémorable se promenait avec sa pompe à vélo pour éviter qu'on ne la lui vole:"Et j'ai bien fait parce que mon vélo on me l'a volé". 

 

29 avril 2011

Les vrais croyants

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   Premier livre de Joseph O'Connor ce recueil se compose de treize nouvelles sur l'Irlande d'il y a vingt ans,juste avant son boum économique et sa chute brutale.L'Amérique n'est guère présente contrairement aux livres ultérieurs d'O'Connor comme ses grands romans,surtout ce chef-d'oeuvre qu'est Inishowen. D'ailleurs ces personnages des Bons chrétiens,titre français de True Believers,ne partent guère.Parfois ils croient qu'ils partent,comme Ray,40 ans,qui dans Faux départ,comprend que "L'amour c'est parfois simplement rentrer chez soi et pas beaucoup plus".Et puis,les grands espaces,ils vont plutôt les chercher dans la bière et le whiskey,au bord de la noyade à chaque crépuscule.A chaque aube ils se lèvent, difficilement,pour une journée où le travail sera rare et la famille pénible.De la dure condition d'être irlandais pour qui n'est pas un trader du tigre celtique.La partition de l'île est le thème du premier texte,Les collines aux aguets,qui nous rappelle que Londonderry a longtemps ressemblé à Beyrouth.

    Consacré aux modeste,ce recueil sait nous toucher dans le regsitre familial avec L'évier,lieu privilégié de la solitude du mâle,pas très glamour mais si quotidien.L'humour souvent désespéré n'est pas absent non plus (La liberté de la presse où Jim Guthrie vient de perdre sa femme dans un accident de train et s'en trouve profondément choqué surtout parce qu'elle tenait sur elle le Daily Sentinel,journal qu'il détestait et ne lui avait jamais vu entre les mains).Un bon livre de nouvelles se doit de nous décevoir une ou deux fois.J'ai très peu goûté La fête chez les bédouins où pour le coup O'Connor quitte Irlande et Angleterre pour un voyage en Tunisie où bière et rires gras,hélas universels,nous présentent des abrutis notoires comme on en rencontre hélas souvent.

   Les deux derniers textes,parfois bouleversants,tracent le sobre portrait d'un prêtre troublé et courageux (L'amour du prochain) et celui d'une famille dont la mère est partie laissant quatre enfants et dont le père,lui aussi,force la dignité.Cette dernière nouvelle a donné son titre au recueil.Un certain Yvon aime aussi ce livre...

O'CONNOR Joseph / Les Bons chrétiens

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26 février 2011

Désormais son exil

Brooklyn_de_Colm_Toibin_galerie_principal      

   Colm Toibin est un de mes auteurs de chevet et je crois avoir presque tout lu de sa production romanesque et c'est pourquoi j'ai intitulé cette chronique à la manière d'un de ses titres.Brooklyn est un très beau roman,sur un thème très classique en littérature irlandaise,celui de l'exil de la verte Erin pour l'Amérique.On se souvient par exemple de la suite Les cendres d'Angela de Frank McCourt.D'une grande limpidité Brooklyn est le livre de la vie d'Eilis,jeune femme d'Enniscorthy,comté de Wexford au sud-est de l'Irlande dans les années cinquante, conduite à partir pour New York car l'Irlande a toujours été une terre de départ et pas seulement pendant la célèbre famine.Eilis est une femme simple,sans calcul et un peu complexée par sa soeur Rose,plus brillante.Le Père Flood,jamais très loin le personnage du prêtre dans ces années,lui a trouvé un travail de vendeuse à Brooklyn.Après une traversée atlantique ventre à terre au sens propre pour cause de mal de mer Eilis s'adapte assez bien à sa vie à Brooklyn,qui n'est pas Manhattan, calmement sans nostalgie écrasante mais avec une foule de petits mal-être quotidiens même si la communauté irlandaise est plutôt (trop) bien récréée.On assiste ainsi aux journées de travail d'Eilis au magasin,à sa vie dans une pension irlandaise comme il se doit,aux bals paroissiaux du vendredi soir.La vie d'Eilis ne se passe pas si mal somme toute.Elle tombe amoureuse.enfin ça y ressemble.

   Obligée de revenir à Enniscorthy Eilis se pose des questions sur sa vraie place.Est-elle là en Irlande près de sa mère?Est-elle à Brooklyn?Comment se départir de cette dualité qui ne satisfait aucune part d'elle-même? n'a rien d'un sombre mélodrame.Je ne suis pas tout à fait certain que le terme roman convienne tout à fait à ce livre où il ne se passe que peu d'évènements,où court sur ces deux années de la vie d'Eilis un fugace sentiment,comme à la porte d'un bonheur ordinaire,déjà magique.Mais la vie décide,bizarre et parfois à notre propre détriment.En 300 pages l'immense auteur qu'est Colm Toibin nous a fait vivre au plus près,au coeur même du coeur d'Eilis,sans passion fatale,sans vrais heurts,sans invectives mais avec une acuité rare un petit bout d'existence,celle d'une Irlandaise des années cinquante qui ne sait pas toujours comment orienter sa nouvelle et encore relative liberté.On peut retrouver des billets sur L'épaisseur des âmes et sur Le Maître dans Lire Irlande.On peut aussi fair un clin d'oeil à l'ami Eireann, chantre de cette littérature ilienne,qui a bien dû chroniquer maintes fois Colm Toibin. http://eireann561.canalblog.com/

25 mai 2010

Bonne adresse à Dublin

    Ouvrage collectif,comme un hommage à cet établissement célèbre,le Finbar's Hotel à Dublin,initié par Dermot Boger,ce livre sorti en 99 réunit outre ce dernier Anne Enright,Jennifer Johnston,Roddy Doyle,Hugo Hamilton,Joseph O'Connor et Colm Toibin.Chacun a écrit une nouvelle ayant pour cadre le Finbar's Hotel,une institution sur les bords de la Liffey.L'endroit fut fort connu au début du XXème Siècle pour avoir abrité entre autres turpitudes épiscopales et trafics divers de part et d'autre de la floue limite de la légalité.Les sept auteurs ont eu à peu près quartier libre mais unité de temps et de lieu étaient figures imposées.Dermot Bolger a lié ces étranges aventures notamment par un vieux barman amateur de vodka,un comble,ici.

   Autre énigme:les textes ne sont pas signés.J'ai crû reconnaître les univers de Colm Toibin et Joseph O'Connor mais rien n'est moins sûr bien qu'ils soient les deux écrivains que j'ai le plus lus parmi ce septuor.Un gangster,un héritier des premiers propriétaires fondateurs,une femme en fin de vie,deux soeurs haïssantes,un homme avec un futur cadavre dans son sac....Voilà les amis irlandais que vous fréquenterez si vous décidez de loger au Finbar's Hotel.Pour les irlandophiles dont je suis ce florilège est séduisant comme un whiskey tourbé,certains verres étant plus savoureux que d'autres.J'y ai retrouvé une phrase magnifique que j'avais lue dans le très beau roman Inishowen de Joseph O'Connor.Je lui avais attribuée à tort.Elle est de William Butler Yeats l'immense poète de là-bas..

    "Mon âme est enchaînée à un animal mourant"

  Comment voulez-vous écrire le moindre vers après ça?Salauds de poètes!

21 août 2009

Good bye to Frank

 

   

                     Le hasard fait bien mal les choses.A propos du Regard d'Aran sur Ellis Island que j'évoquais dans ma note précédente Frank McCourt nous a quittés le 19 juillet.Beaucoup ont lu Les cendres d'Angela et C'est comment l'Amérique?J'ai fini par ne plus savoir s'il était irlandais ou américain,ce qui veut tout dire.

19 août 2009

J'y suis tout à fait

   J'y étais déjà,favorable à la grande Nuala O'Faolain,après avoir lu On s'est déjà vu quelque part? Et je le suis plus encore après avoir lu J'y suis presque,écrit dans la foulée.Le talent de cette écrivaine irlandaise éclate dans ces Mémoires ironiques,sévères,d'une rare profondeur.J'ai décidé de vous proposer quelques extraits,plus parlants peut-être.Nuala O'Faolain restera une femme irlandaise lucide,qui aura réussi dans ce pays que j'aime tant mais dont j'ai déjà dit qu'il n'avait pas été exemplaire,à faire bouger les choses au delà du journalisme et de la littérature?Voir Vous avez lu Nuala O'Faolain?

  Nuala O'Faolain trouve des mots de tous les jours pour évoquer sa solitude,son penchant pour l'alcool et sa fratrie nombreuse(neuf enfants d'une mère elle-même alcoolique).Elle écrit aussi divinement sur l'Amérique et le 11 septembre.Et surtout à l'âge de soixante ans elle nous parle de l'âge venant avec une lucidité et une détermination qui,si elles vacillent parfois,demeurent inébranlables.Je tiens ce récit pour une oeuvre de toute première importance.Un petit florilège,ce que je fais rarement mais je voudrais tant faire découvrir ou mieux connaître ce livre.

   "La cinquantaine,c'est l'adolescence qui revient de l'autre côté de la vie adulte-le serre-livres correspondant-avec ses troubles de l'identité,ses mauvaises surprises physiques et la force qu'il faut pour s'en accomoder"

   "Il se peut que je commence à m'apaiser au sujet de mon père,mais je pense que je serai à jamais hantée par ma mère.Cependant,je ne suis plus sûre que la meilleure chose soit de lui pardonner,et ça aussi me donne de l'espoir.Il se joue plus ici et maintenant que jamais auparavant et c'est beaucoup,beaucoup plus tard dans la vie.Pourquoi ne pas s"armer de courage pour rompre avec elle cette fois-ci?Pour lui dire de se débrouiller toute seule,enfin?"

   "En grimpant sur mes propres mots et ceux des autres,le trajet n'a cessé de me pousser plus haut.L'écriture m'a ramenée des mondes souterrains.J'ai été mon propre Orphée"

     A noter aussi les mots troublants et magnifiques sur la dualité Irlande-Amérique qui est au coeur de presque toute la prodigieuse littérature irlandaise.J'ai appelé cela Le regard d'Aran sur Ellis Island.Se plonger dans J'y suis presque,après On s'est déjà vu quelque part? c'est toucher au plus près le mal de vivre mais aussi la paix d'écrire de part et d'autre de l'Atlantique.

2 septembre 2008

Colline avec vue sur l'Ouest

     Voici une rareté,un livre irlandais non chroniqué par l'ami Yvon Eireann de Lorient

   Walter Macken est très méconnu en France,pourtant gourmande de lettres irlandaises.Né en 1915 à Galway,portes du Connemara,il est mort en 67.Son recueil de nouvelles Et Dieu fit le dimanche est certainement le plus réputé de ses ouvrages,tout en restant assez confidentiel.Publié quelques mois avant sa mort en 67 Le Seigneur de la Montagne nous narre le réveil économique,encore balbutiant,de la verte Erin dans les années cinquante.Près de Galway,très à l'Ouest de cette terre,Donn est le précurseur de cet essor et ses méthodes ne plaisent pas à tous.Pourtant une relative unanimité le soutiendra un temps.Mais "Dès qu'il y a des hommes les sept péchés capitaux sont là aussi". et la vallée va se mettre à l'heure meurtrière.Que peuvent l'amour et l'amitié quand se dressent face à l'océan le soeurs hideuses,la haine et la vengeance?

   Macken à l'évidence aime sa terre d'Occident et ses habitants.Le pire n'est donc pas sûr et on se prend à rêver que les choses se passeront finalement pas trop mal.Je n'ai rien lui d'autre de Walter Macken mais il me semble plutôt un conteur optimiste et rien n'ébranle vraiment sa foi en son Irlande.Sans angélisme mais sans noirceur Le Seigneur de la Montagne se déguste comme un vieux whiskey,en chantant Molly Malone bien que Dublin soit assez loin.

8 mai 2008

Mères et fils

                                        

           A l'ami Yvon pour deux ans de chroniques irlandaises et plus largement littéraires,que je visite si souvent. Anniversaire!

      On aura du mal à me convaincre que L'épaisseur des âmes transcrit correctement le titre irlandais Mothers and sons pour ce très beau recueil de nouvelles de Colm Toibin,dont j'au lu les,tous excellents,Le bateau-phare de Blackwater,Désormais notre exil,La bruyère incendiéee et Le maître Cher Maître . Composé de neuf histoires qui opposent une mère et un fils ce livre tisse une trame très fine sur ces rapports passionnels,jamais outrancièrement,plutôt musique de chambre qu'opéra wagnérien.Souvent en quelques phrases vers la fin de la nouvelle,pas à la Tennessee Williams à grand renfort de psychanalyse pesante,mais ponctuant une approche très sobre de la problématique familiale dans une Irlande moderne, pas trop cependant pour oublier la grande Histoire de ce pays.J'en citerai quelques-unes,ce livre confirmant la vitalité et la logique créative de ColmToibin.

  Un prêtre dans la famille,le terrible désarroi d'une dame âgée dont le fils,prêtre,vient d'avouer les pires perversions.En une vingtaine de pages,un affrontement qui n'en est pas un,et la dignité,au-delà,la dignité...

   Famous blue raincoat,revoilà ce vieil imper bleu de Leonard Cohen,pour une variation sur les années folk et un ado qui décide de compiler en CD les vieux enregistrements de sa mère et de sa tante,du côté de Fairport Convention.Bouleversant témoignage sur ces années et les traces des aiguilles.C'est douloureux, sobre et intense.

              Sept pages suffisent pour faire Un trajet,une mère ramène son fils dépressif au chevet de son père.Ecrire si bien et si serré laisse rêveur.Et Une chanson finit par les presque retrouvailles entre Noel et sa mère, celle-ci chantant une déchirante ballade,dans un pub, peut-être pour lui tout seul.Je vous laisse découvrir ce bien beau recueil dont une ou deux nouvelles m'ont cependant laissé de glace.C'est mieux ainsi,je ne gôute pas trop la perfection.

 

14 mars 2008

O'Thentique

   A suivre ce très beau document conseillé par l'ami Eireann O'CRIOMHTHAIN Tomas / L'homme des îles et digne des plus belles collections ethnologiques.Le récit de Tomas O'Crohan(1856-1937) nous transporte au point le plus occidental d'Europe,l'archipel des Blasket,dernière paroisse avant l'Amérique.Ces îlots moins connus que les Aran(voir le cinéma de Robert Flaherty) ont vu leur population quasiment disparaître.Les 22 derniers habitants de Grand Blasket furent évacués en 1953,Dublin considérant que la vie y était impossible.

  Tomas O'Crohan raconte par le menu et sans bravades le quotidien des îliens.Modestes parmi les modestes les gens des Blasket chassent le lapin,heureusement fort prolifique en ces climats.Ils chassent aussi le phoque qu'ils assomment allégrément en prenant bien des risques.De très belles pages nous décrivent les grottes marines et la pêche aux homards,les rivalités avec les "continentaux" de la péninsule de Dingle,les morts prématurées et l'absence de soins de ce bout du monde.O'Crohan lui-même aura dix enfants dont deux survivront,c'était à peu près normal.Ne manquent pas bien sûr les jours de marché à Dunquin ou Dingles,les chansons arrosées et cette fraternité rude qui n'exclut pas les bourrades,du classique en Irlande,plus marqué encore en ces contrées inhospitalières.On parle aussi assez souvent de l'autre côté,l'Amérique,chimérique et souvent pourvoyeuse de retours piteux.

     J'ai eu l'occasion de visiter il ya quelques années le Centre du Grand Blasket à Dunquin qui tente avec un certain succès de faire revivre la mémoire de cet archipel de l'extrême,nanti de photos superbes et des écrits des poètes de Blasket,plus nombreux que partout ailleurs en Irlande où ils sont déjà plus nombreux que partout ailleurs en ce monde.Tout cela fait un peu cliché.Mais tout cliché recèle une bonne part de vérité.

6 octobre 2007

Grand baroque à l'Ouest

 

Redemption Falls by Joseph O'Connor

   Le dernier roman de Joseph O'Connor (auteur entre autres d'Inishowen L'îlot non loin de l'ïle) est un oriflamme qui se déchire dans le feu et la boue de l'Amérique, une bannière étoilée du sang des rebelles du Sud,des victimes et des assassins,interchangeables.Nous sommes à la fin de la Guerre de Sécession et Joseph O'Connor brasse très habilement avec lyrisme et réalisme quelques destins individuels qui vont se couler dans l'immense maelstrom qu'est n'importe quelle après-guerre,plus encore quand il s'agit d'une guerre civile.Un révolutionnaire irlandais échappé des bagnes de Tasmanie,son épouse métisse sud-américaine,un frère et une soeur séparés par le conflit Nord-Sud et d'autres.

   Redemption Falls a la force des fresques sans la mollesse un peu sirupeuse qui souvent s'y attache.De construction très originale le roman fait appel aux témoignages,aux affiches,aux chansons pour constituer un ensemble cohérent sur cette période difficile de l'Amérique,sans véritables vainqueurs tant les haines et les rancoeurs demeurent tenaces entre migrants misérables et propriétaires arrogants.Joseph O'Connor ne s'autorise aucune démagogie ni aucun simplisme.Il sait décrire comme personne ces bourgs fantômatiques, ces réfigiés en haillons,ces justices sommaires,ces violences partagées et ces cieux du Nord-Ouest parcourus par la délicatesse d'un aigle sur lequel il prend le temps de s'attarder.Cet homme là est un immense prosateur qui une fois de plus fait mériter à l'Irlande ce beau titre de Terre des Lettres.Je ne peux que vous conseiller d'embarquer sur un vapeur et de remonter le grand fleuve jusque vers ces Territoires du Nord-Ouest,vierges et violents,baroques et sordides, humains,trop humains,par le fer et par le sang.

17 août 2007

Vous avez lu Nuala O'Faolain?

   Le Domaine Etranger de 10/18 effectue un remarquable travail pour faire connaître les écrivains du monde entier. Nuala O'Faolain née au début des années quarante en Irlande a connu la situation de la gent féminine si peu enviable jusqu'à l'époque plus récente.On s'est déjà vu quelque part? est un livre difficile,pas romancé pour deux sous,et qui décrit avec beaucoup de pertinence la lutte des femmes pour une émancipation qui en Irlande,tarda à venir.

  Nuala O'Faolain ne se donne pas le beau rôle systématiquement et n'occulte pas ses propres faiblesses, surtout son alcoolisme et ses errances.On se trouve devant de très belles pages sur la sexualité et la flétrissure des corps qui s'usent,et sur la maternité qu'elle ne connaîtra pas.Nantie de problèmes avec son père comme avec sa mère,et issue d'une famille de neuf enfants,l'énergie de cette femme va lui permettre de devenir une journaliste libre et de rencontrer les intellectuels irlandais dont Kavanagh à qui je viens de consacrer une note.Elle qui n'avait guère quitté son canton deviendra voyageuse et se penchera sur la cause des femmes,universelle.Mais rien n'est facile aux femmes et surtout pas en Irlande.Nuala O'Faolain reste une femme seule et ce livre ardu,qui n'en est pas moins bouleversant est un témoignage de ce que peut être la volonté d'exister à part entière.S'adressant aux trottoirs de Dublin elle a ces mots sublimes(nous sommes là en 97):

      "Vous êtes faits de beaux et grands blocs de granit. Etes-vous les mêmes que ceux sur lesquels j'ai marché il y a trente ans?Si oui,pourquoi ne pleurez-vous pas?"

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   L'avis de Camille  Nuala O'Faolain - On s'est déjà vu quelque part?

Disparition de Nuala O'Faolain http://www.actualitte.com/actualite/2268-Nuala-Faolain-Irlande-deces-Wespieser.htm

16 juillet 2007

Paddy

     Patrick Kavanagh(1906-1967) nous offre avec L'idiot en herbe son autobiographie des jeunes années.Poète plus que romancier à l'évidence tant la prose contant son enfance de fils de cordonnier besogneux est frappée d'un réalisme mêlé d'humour et empreint d'un quotidien au plus près de la nature,des animaux et d'une Irlande difficile et archaïque nullement idéalisée.

   On parle bien un peu politique dans L'idiot en herbe mais toujours sur un mode mineur.Les souvenirs d'enfance ont en commun des scènes à faire,peu importe le pays car l'enfance n'est qu'un seul pays.On n'échappe pas à la foire aux porcs,aux noces villageoises,à l'apprentissage rédhibitoire,aux premières amours.Tout ceci est,chez Kavanagh,pétillant mais pas racoleur et surtout témoigne d'un respect de l'enfant,de l'adolescent,qui n'exploite pas jusqu'à l'écoeurement le filon parfois un peu étouffant de  ce type d'écriture.

   Mais les passages que je préfère dans L'idiot en herbe concernent ses premières humeurs voyageuses et son séjour à Dublin où il tente d'approcher les poètes irlandais,c'est à dire deux Irlandais sur trois.Là non plus il ne glorifie pas béatement les clichés parfois envahissants de la verte Erin.A noter que Patrick Kavanagh est l'auteur d'un seul roman,Tary Flynn.L'avis autorisé de l'ami Eireann avec quelques extraits bien choisis: KAVANAGH Patrick / L'Idiot en herbe.

1 juillet 2007

L'ange exterminateur à Dublin

      Ici l'avis de l'ami Eireann que je remercie de ses critiques toujours très instructives.C'est d'ailleurs lui qui m'a donné envie de lire L'assassin O'FLAHERTY Liam / L'assassin

    Déjà lu il y a des lustres Le mouchard et Insurrection.Un peu plus récemment L'âme noire. O'Flaherty pour moi c'est l'intrusion de personnages dostoievskiens dans l'univers du roman noir, du roman noir insulaire si spécifique à l'Irlande.Il est patent que le thriller est en soi un monde d'innocents et de coupables,lesquels se fondent allégrément en une sorte de Tragedia dell'arte ou plutôt d'Irish Tragedy remplie d'Humiliés et offensés,entre Crime et châtiment et cauchemars théistes.D'ailleurs n'y-a-t-il pas du Raskolnikov chez McDara,l'assassin de ce roman sombre et d'une sécheresse lyrique ce qui n'est pas incompatible?

    L'excellente préface d'Hervé Jaouen montre bien les similitudes entre McDara et O'Flaherty lui-même.Il faut se souvenir qu'O'Flaherty ne jouit pas de l'unanimité en Irlande,personnage controversé qui fut obligé de s'exiler quelque temps en Amérique et en France.Il y a dans L'assassin une face totalement mystique qui peut déplaire et qui est peut-être en rapport avec les années de séminaire de l'auteur.Mais je trouve que L'assassin est un grand livre qui,outre le côté messianique voire christique du personnage,certes envahissant, nous offre de superbes lignes sur les fantasmes guerriers du tueur(impressionnante vision des légions d'Hasdrubal,général carthaginois auquel McDara s'identifie lors de sa balade dublinoise meurtrière). Car bien sûr un Irlandais a toujours un peu envie d'en tuer un autre pour peu qu'il ait une fois conversé avec un Anglais.Pardonnez-moi cette exagération mais j'aime tant ce pays qu'il m'arrive de le taquiner.

   L'hybridation va plus loin et O'Flaherty finit par nous donner le vertige comme si l"assassin et sa victime, ce politicien évidemment corrompu étaient la seule et même personne.Allégorie qu'on peut étendre à l'île toute entière,dichotomisée depuis si longtemps.Heureusement il me semble que le vent d'Irlande tende à se faire plus clément.Dans ce portrait d'un assassin,politique à la rigueur,le style d'O'Flaherty très efficace et jusqu'au-boutiste,est tendu comme l'arc de la volonté.Et l'auteur a le cran de ne pas éluder les saletés qui accompagnent les luttes politiques,qui ressemblent souvent aux guerres des gangs,quand des "généraux" de 20 ans se comportent comme des serial killers.Et les amoureux d'Erin dont je suis doivent être les plus ardents à ne pas idéaliser la violence quelle qu'elle soit.Ce pays n'en sera que plus beau avec sa littérature magnifique et inépuisable.

   Retour sur John Ford et O'Flaherty: Un homme d'Aran

1 mai 2007

Cher Maître

 

           La littérature irlandaise est si riche que cette rubrique deviendra récurrente car j'aimerais faire partager ma passion pour le pays de Joyce,Wilde,Becket,Yeats...En attendant voici Colm Toibin dont Le Maître vient de sortir chez Robert Laffont.C'est un ouvrage très riche,qui explore cinq années de la vie du grand écrivain américain Henry James(Le tour d'écrou,Washington Square,Portrait de femme),lors de sa vie en Angleterre.Toibin,admirateur du Maître,nous entraîne dans le trouble de la création littéraire chez Henry James avec entre autres un joli tableau de la vie des artistes anglo-américains sous les pins de Rome,au bon vieux temps où ne voyageaient que des aristocrates,des écrivains ou des sculpteurs.On y trouve aussi  une intéressante étude de la famille américaine,celle de la Nouvelle-Angleterre,de Boston,la seule authentique n'est-ce pas?On est là totalement dans le cinéma d'un James Ivory par exemple.

 

D'autres romans de Colm Toibin sont tout aussi réussis:Le bateau-phare de Blackwater,Désormais notre exil,et mon préféré,La bruyère incendiée.Mais l'Irlande nous offre bien d'autres auteurs dont on reparlera.

 

28 avril 2007

Grand combat

J'ai l'honneur de vous informer de cette rencontre au sommet entre

  A ma droite

        Et à ma gauche      

                                     Eeguab,dit Blogart,pas favori sur ce coup.

   

    Reculant depuis des décennies j'ai décidé de relever le défi avant une éventuelle grève perlée de mes neurones.Il va de soi que je vous tiendrai au courant de l'évolution de ce combat de titans.

8 avril 2007

Mes aveux sur les aveux

eireann561.canalblog.com/archives/2006/05/18/1905186.html

Le livre des aveux

   John Banville,Irlandais comme il se doit,m'a été proposé par Eireann(références ci-dessus),Docteur ès littérature gaélique.Ce n'est pas la première fois que l'ami du Morbihan m'embarque ainsi.Soyons clairs,avec Banville ça ne rigole pas tous les jours dans Le livre des adieux.Et s'il y a bien un pub on n'y chante guère La ballade de Molly Malone.Le livre entier n'est qu'un monologue,une confession mais ce mot à mon avis ne convient guère car il recèle une part de culpabilisation qui ne semble guère émouvoir Frederick St John Vanderveld Mongomery.Qu'est ce que j'aimerais avoir un tel patronyme,qui à lui seul tient lieu de CV.

   Mais voilà Freddie est un assassin,pas vraiment volontaire mais pas vraiment occasionnel non plus.Aucun dialogue dans Le livre des adieux,seulement des mots,des phrases,beaucoup de mots et de phrases,dans la bouche du seul personnage à part entière.L'homme parle,ne cherche ni excuse ni compréhension,pas plus qu'il ne s'incorpore vraiment à la vie des autres.Mr.FSJVM est une sorte d'outcast,d'étranger.Est-il seulement vraiment vivant?Il y dans ce livre intéressant mais assez déconcertant quelque chose des grands romans russes,me semble-t-il.Une indéfinissable impression d'une conscience bafouée victime de sa propre barbarie.Le livre des adieux est écrit dans un style très littéraire et nanti d'un vocabulaire recherché,ce qui oblige à quelque remise en question du bagage du lecteur.Les grandes oeuvres sont parfois hérissées d'aspérités qu'il nous faut abraser un peu pour mieux les franchir.John Banville n'est pas forcément à lire toutes les semaines et la confession de Frederick s'avère souvent poisseuse et nous met mal à l'aise mais Le livre des adieux s'inscrit dans la tradition littéraire irlandaise,richissime et variée..

26 novembre 2006

Un homme d'Aran

Le Mouchard - Coffret CollectorCet homme était né aux Iles d'Aran en 1896.J'ai visité Aran en 2003.Elles ont changé,beaucoup changé.Pimpantes et fleuries elles accueillent les touristes en bateau,voire sur le petit aéroport.Mais au début du vingtième siècle cet extrême ouest de l'Irlande,donc de l'Europe,était misérable et l'oeuvre de Liam O'Flaherty raconte sans fioritures cette noirceur et cette quête des Irlandais pour vivre libre,vivre tout court.

On connaît un peu O'Flaherty gräce à son ami John Ford,Irlandais d'origine et qui a donné en 35 une bien belle version du Mouchard,publié en 28.Le Mouchard est l'histoire d'une trahison en une nuit,une tragédie de la misère.Si les brouillards du film ont un peu hérité de l'expressionnisme allemand(magnifiquement revendiqué par Ford),le livre,lui,est une très belle et poignante balade dans l'abjection mais l'informateur trouvera une véritable rédemption christique en allant mourir,pardonné,dans la chapelle de la très catholique Irande des années vingt.

On entend dans le film un sublime cantique irlandais.Je n'ai retrouvé une telle perfection vocale que dans les chants de Gens de Dublin,de John Huston,cinquante ans plus tard,d'après un autre immense Irlandais,James Joyce.Cette chronique s'appelle "à l'Eire libre".

O'Flaherty n'est pas l'auteur d'un seul livre.J'ai lu  L'Ame noire,sombre histoire de passion dans une île désolée,et Insurrection,chronique de la lutte pour l'indépendance.Me paraissent hautement recommandables l'Assassin et le Puritain.

Ne quittons pas l'Irlande ce soir sans une tournée générale:Pete McCarthy,dans l'Irlande dans un verre(collection Etonnants voyageurs chez Hoëbeke) nous raconte un voyage de Cork à Donegal en faisant halte dans tous les pubs nommés McCarthy.Je vous laisse imaginer.Allez,je vous laisse,j'ai une petite soif.

L'Irlande dans un verre

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