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BLOGART(LA COMTESSE)

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8 septembre 2017

Une semaine là-bas

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       Der Himmel über Berlin... Mais ce sont depuis longtemps mes Ailes du désir. Mon petit tour de l'Europe citadine continue. Après Dublin, après Stockholm, après Bologne. A très bientôt.

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7 septembre 2017

La poésie du jeudi, Edualc Eeguab

Poésie du jeudi

                                Belle semaine puisque je retrouve la Poésie, Asphodèle et tous les rimailleurs qui bien souvent m'enchantent. Comme vous le savez , muses m'ont boudé. Alors j'ai essayé, comme un enfant sans nurse. J'ai bien un peu triché, mais suis resté dans le rythme du haïku 5-7-5. Merci Isabelle, d'un merci qui restera toujours en deça de ce que je voudrais dire. J'ai appelé ça...

Dérober

Ca brasse du vide

Ca veut pas vraiment fuser

Trouver quelque chose?

Quelque chose à dire

Tenant vaguement debout

Si possible drôle

Romanesque, presque

A la rigueur, du burlesque

Qui prête à sourire

Bannir l'incurie

Qui m'occulte les neurones,

Inapte au défi,

Comme à la bonace,

Pire encore, à la ramasse

Plume racornie

Lac inanimé

Inconsolé, morne oiseau

Vallon sans dormeur

Albatros pataud

Pathos d'un loup moribond

Feuilles au tournis

Tous l'ont déjà dit

Soyez maudits vils poètes

Que suis-je sans vous?

Pillard ça et là

N'ai-je  fait que dérober

Vous, Prométhéens?

 

 

 

 

 

 

 

25 août 2017

L'Ecrivraquier/14/Derelict

L'Ecrivraquier

Haïkus

Désir, fuiras-tu?

Muses, où donc musardez-vous?

Qui vous emprisonne?

18 août 2017

Passant par la Lorraine

Masse critique

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                    Merci à Babelio et à Gallimard. Ce cru découverte et avant-première est une assez belle réussite venant d'un auteur que j'ignorais et dont c'est le deuxième roman. Malheureusement et à mon avis, comme le cinéma, la littérature a oublié depuis longtemps les vertus de la concision,qui me sont si chères. Ainsi, et c'est dommage, le roman de Frédéric Verger s'essouffle par épisodes, étirant inutilement ses 442 pages. C'était pourtant très bien parti. Les rêveuses nous transporte dans la campagne lorraine de 1940, occupée par l'armée allemande.  Ces rêveuses, quant à elles, sont des nonnes que l'histoire locale a retenues et qui confinent à ces légendes qui existent partout. Mois de mai. Les armées de Hitler fondent sur la France. Peter, un jeune Allemand de dix-sept ans engagé dans l’armée française, prend l’identité d’un mort pour échapper aux représailles. Prisonnier, il croit avoir évité le danger quand on lui annonce qu’on va le libérer et le reconduire dans sa famille. Comment sera-t-il accueilli chez ces gens qui ne le connaissent pas?

                   Peter, que l'on croit Alexandre, va ainsi dans ses fuites et ses geôles rencontrer Hélène et Joséphine, soeurs ou cousines ruinées, un commandant allemand obèse et contradictoire, la vieille Russe Sofia qui joue les moribondes et que l'on imagine forcément comtesse, et se mettre en quête de Blanche que sa famille a internée dans un couvent qui ressemble beaucoup à celui d'Ourthières d'où s'envolaient les rêves des nonnes. La déraison, enfin la presque déraison sera toujours en lisière de notre histoire. Diiriez-vous sortilège?

                   Les rêveuses ne manque pas d'air ni d'ambition. J'avoue m'y être quelque peu égaré comme en une forêt vosgienne car les  sentiers y sont souvent sinueux et le fantastique sourd parfois sous la roche. Mais manifestement Frédéric Verger manie la prose avec dextérité, les cinquante dernières pages particulièrement riches, en grande partie aux bords de la rivière, occasion pour l'auteur de très belles métaphores, de bruissements et de musiques qui seraient élégiaques s'ils ne se déroulaient pas dans l'enfer belliqueux des années quarante, où les flammes, les plaies et la puanteur semblent annoncer des découvertes au delà de tout. Les rêveuses n'est pas loin d'être un très grand livre.  

15 août 2017

Leo, l'as-tu lu?

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                                Jamais Leo ne m'a déçu. Il est dans mes tout premiers compagnons de lecture, en compagnie de ma fidèle colectrice Valentyne (La neige de Saint Pierre – Leo Perutz) , cette fois pour La neige de saint Pierre, neuvième livre de cet auteur juif autrichien en ce qui me concerne. Valentyne  a-t-elle été convaincue? Je considère Perutz (1882-1957, né à Prague, ayant vécu à Vienne, exilé à Tel-Aviv, une vie bien remplie) comme un des conteurs les plus importants de ma chère Mitteleuropa qui m'a déjà donné tant de bonheurs littéraires. Sous ce titre énigmatique (mais Perutz a souvent des titres curieux, Où roules-tu, petite pomme? ou Le Cosaque et le Rossignol ou Le miracle du manguier, découvrez-les, ça vaut le coup), se cache une découverte biologique explosive dont je vous laisse la surprise. Sachez cependant que le livre fut interdit par le pouvoir nazi dès sa parution en 1933.

                              Allemagne années 30. Dans le modeste village de Morwede, au fin fond de la Westphalie, quelques personnages, Amberg, jeune médecin engagé par le baron von Malchin, une séduisante collaboratrice, d'origine grecque, Kallisto dite Bibiche, oui, un aristo russe ruiné par le bolchevisme, un curé de bonne volonté, tout ce petit monde, dans le sillage du baron, joue en fait à l'apprenti sorcier. Et que va-t-il sortir de cette sorte de chimie? Une drogue surpuissante qui permettrait la manipulation de tout un peuple? Vous comprenez maintenant le pilori national-socialiste pour ce roman un peu brûlot et d'ailleurs pour tant d'autres.

                             Du laboratoire du baron une sorte de virus des céréales, champignon, parasite, je ne sais exactement, pourrait bien changer le monde. La neige de saint Pierre (l'un des nombreux noms de cette lèpre) est évidemment une fable annonciatrice et le baron Malchin poursuivant des buts douteux et un délire mégalomaniaque rappelle quelqu'un. Souvent drôle, parfois hallucinant, ce livre s'apparente aussi au roman d'investigation, voire d'anticipation, où Jules Verne aurait croisé Jorge Luis Borges. Je suis un inconditionnel de Leo Perutz, cela ne vous aura pas échappé. Notamment pour sa façon de prendre à bras le corps toute l'histoire tourmentée de cette Europe Centrale dont le baron voudrait restaurer la grandeur quitte à lorgner vers une tyrannie qui ne hante pas  seulement les fictions littéraires. Pour l'imagination faites confiance à Leo.

                             Cette maladie des céréales s'appelait en Espagne le lichen de Madeleine, en Alsace la rosée des pécheurs, à Crémone le blé de la miséricorde, à Saint Gall le moine mendiant, dans les Alpes la neige de Saint Pierre, en Bohème la moisissure de Saint Jean,, chez nous en Westphalie le  feu de  la Sainte Vierge.

                            

                          

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4 juillet 2017

L'Ecrivraquier/13/Accalmie

L'Ecrivraquier

Savoir m'arrêter

Un peu, un peu plus encore

Le saurai-je un peu?

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Mais rien n'est moins sûr

Quelques saisons sabbatiques?

Cavale estivale?

Chat Studio Harcourt

M'étonnerait bien

Je ne tiens pas mes promesses

Vrai, je vous le jure.

P.S. De toute façon un billet Lecture Commune est prévu vers le 15 août et elle concerne un de mes auteurs favoris.

 

28 juin 2017

In the name of rock/Judy

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                                     Dame Judy et ses yeux bleus méritaient bien toute une suite. Est-ce le syndrome de la sortie restaurée de Hair de Milos Forman, notre prochain et dernier ciné-débat de la saison, lundi 3 juillet? Toujours est-il que l'envie m'a pris d'entendre à nouveau les si délicates harmonies de David, Stephen et Graham, Neil n'ayant pas encore emboîté le pas pour l'album Crosby, Stills and Nash. Galette enchanteuse, grace en 33 tours, dont tous les titres peuvent prétendre au panthéon. Suite: Judy blue eyes ouvrait cet album.

 

                                     Judy c'est bien sûr Judy Collins, compagne de Stills en ces années et la suite est vraiment une suite composée à partir de bribes de morceaux restés à l'état d'ébauches. Tous ces gens là ont maintenant 75 ans. Je ne laisserai personne dire que 75 ans est le plus bel âge de la vie. Du haut de mes vingt ans ma version à moi s'appelait Suite: Martine black hair mais qu'en reste-t-il? Tout de même, un autre 30cm, dédicacé, Songs of love and hate, le troisième de Leonard, tout un symbole.

                                 

22 juin 2017

L'Ecrivraquier/12/Stances, absence

 L'Ecrivraquier

Elle est silencieuse

Comme oriflamme en partance

La bannière hésite

Haïkus

Je veux le retour

De ses goûts, de ses couleurs

Mon Nord manque d'Ouest

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Ainsi j'ai osé

Revienne la liliacée

Si chère à mes yeux

 

 

 

16 juin 2017

Prenez garde à la fonte des choses

41JfgOIjXNL__SX210_  Peu à peu j'explore l'univers de Yoko Ogawa. Quatrième épisode, un roman splendide, qui confine à un certain fantastique, en toute discrétion, et peut faire penser parfois à Fahrenheit 451. Cristallisation secrète est le roman de la disparition et se déroule dans une île,ce qui lui confère déjà un statut particulier. Par un étrange phénomène les choses s'effacent. Toutes sortes de choses.Des plus anodines aux plus essentielles, les oiseaux par exemple. Les roses, les photos, les livres. Et si un jour les mots eux-mêmes...

           Effarant montage que ce livre où l'héroïne est elle-même romancière et n'a bientôt plus de contact qu'avec son éditeur caché. Avec habileté Yoko Ogawa nous perd un peu en faisant de l'écrivaine une recluse au milieu des machines à écrire hors d'usage. Quel symbole car bientôt ne sera-ce pas l'humanité entière qui sera hors d'usage? Volontairement exempts d'identité, les personnages, narratrice, éditeur (ce dernier a droit cependant à une initiale, R qui sonne évidemment kafkaien), grand-père, forment un trio d'entr'aide et de solidarité, face aux traqueurs de souvenirs, ces miliciens à la solde d'on ne sait qui.

          Le plus fascinant de Cristallisation secrète, beau titre, réside  dans la relative acceptation de cet état de fait. Pour digérer la disparition on dirait que certains l'anticipent presque, victimes soumises, consentantes, presque complices. Mais ce disant, je suis bien en deça de la grandeur de ce roman parabole de la condition humaine où heureusement l'amour conserve une place  de choix. Mais Ogawa est aussi une poétesse qui sait nous toucher avec trois fois rien, un ticket de transport retrouvé, un harmonica désaccordé, ou, plus monumental, un vieux ferry qui sombre, bouleversants.

13 juin 2017

Lisbonne et Varsovie

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                                Composé pour le texte presque entièrement des véritables lettres de l'écrivain portugais Lobo Antunes durant la guerre d'Angola, le film d'Ivo M.Ferreira ne se laisse pas apprivoiser facilement. Vers 1970 le grand écrivain était alors âgé de 28 ans et, médecin militaire, servait en Afrique dans ce pays qui devait accéder à l'indépendance en 1975. Près de 300 lettres furent ainsi écrites à sa femme et constituent la trame du film. Souvent lues par la voix féminine, ces missives déstabilisent au début du film et l'artifice prend un peu de temps à convaincre. Mais le noir et blanc et la lumière de Lettres de la guerre finissent par fondre le spectateur et comme une hypnose nous emporte dans une certaine fascination.

                               Malgré tout Lettres de la guerre reste un film de genre, et son genre c'est la guerre. J'ai trouvé, mais tout le monde n'était pas de cet avis, que le film échappait assez bien à la thèse anticolonialiste, situant le débat au delà de la repentance si stérile. A sa manière il n'est pas si éloigné des grands films américains sur le Vietnam. L'Afrique de l'Ouest y est bien belle au cépuscule. Crépuscule qui est aussi bien sûr celui d'une certaine idée de l'Afrique vue d'Europe.

                               Mais ce film reste également une histoire d'amour, dont l'intérêt littéraire est magique tant la prose de Lobo Antunes (accessible au contraire de ses romans, semble-t-il, car je ne l'ai jamais lu) est magnifique, d'une ardeur poétique qui nous ferait presque regretter que les images soient si belles. Car le dilemme est là et se pose tout au long du film à moins d'être parfaitement lusophone. Le texte à lire est très fort. Comment n'en rien perdre si l'on regarde les images? Et vice-versa. Pas résolu, mais le public a aimé le film dans son ensemble. Une personne avait même lu un peu Lobo Antunes, ce qui n'est pas si fréquent. Une autre a évoqué la longue attente de Drogo dans son cher désert qui m'est, vous le savez bien, très cher aussi. Réactions intéressantes alors que notre saison d'animation ciné se termine bientôt.

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                     Bon. Ca dure 81 minutes. Ca s'appelle Onze minutes. Mais le temps a pu paraître long pour queqlues-uns. Tant de bruit et de fureur pour cette variation sur le hasard et la violence. Impossible d'en dire trop sur le film de Jerzy Skolimowski. Expérience à vivre, qui laisse comme en apnée, selon un spectateur. Une quinzaine de personnages dans une Varsovie comme hors lieu, ou au moins hors Pologne. Je l'ai vu deux fois en 48 heures. Il fallait bien ça pour (en partie) réunir les fils ténus de ces gens pour la plupart antipathiques. Assez ébouriffant pour certains dont je suis. Parfaitement insupportable pour d'autres, et nanti d'une musique industrielle à l'avenant.

                   Nous sommes assez nombreux cependant à avoir trouvé des beautés à Onze minutes. La multiplicité des points de vue et le montage sévère, la misanthropie qui en émane, les aliénations dont font preuve la plupart des protagonistes sont ainsi condensés en une concision dont feraient bien de s'inspirer les apôtres des 180 minutes qui nous intoxiquent régulièrement. Pourtant c'est ce film court qui a mis deux ans à sortir petitement sur nos écrans. Cependant c'est à vous de voir.

10 juin 2017

In the name of rock/ Renée

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                        Ce prénom bien désuet, bien français, les gens du rock l'aiment bien. Ils ont du mal à le prononcer et ça donne aux morceaux un exotisme continental bon chic. J'adore. Surtout quand Mark Hollis se met en quête de le psalmodier. La new wave de 1984 avait de bien beaux atours, Depeche Mode en particulier et les très bons Talk Talk dont Mark était la tête pensante. Ambiance sombre et égocentriste pour cette ballade. Talk Talk n'a jamais fait dans la joie de vivre. Il fut des moments où ça m'a plutôt convenu. Oui, les prénoms féminins que j'ai murmurés ont parfois frôlé le noir. Bien sûr, extrait de l'album It's my life, Renée est un prénom, disons emprunté.

 

                        Maintenant sexagénaire Mark Hollis a enregistré en solo quelques plages. Il s'est dirigé vers toujours plus d'épure, toujours plus d'intimisme, toujours plus de minimaliste, qu'il a fini par presque disparaître du paysage musical britannique. Un peu à la manière de son aîné Scott Walker. L'évangile selon Mark semble bien écrit, destin rock oblige. "I love sound, but I like silence more". La vie comme dissoute. Frissons. Inquiétude. Léger snobisme "J'me sens mieux quand j'me sens mal".

 

 

 

9 juin 2017

Chantage peu enchanteur

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 Masse critique

                         Babelio et moi c'était polar cette foi, avec un roman français qui se déroule en Californie, et qui ne restera pas dans l'histoire. Un couple d'enquêteurs, un businessman véreux, de somptueuses villas fenêtre sur Pacifique, beaucoup, vraiment beaucoup de nouvelles technologies. Tom Riley et Tess Lorenzi, on brasse large, patronymes d'origines irlandaise et italienne. Trêve de persiflage ce Blackmail blues se lit bien et si l'on comprend tout de suite que la victime de cet homicide était une belle ordure on se désintéresse tout aussi vite de l'assassin. Maître chanteur multicarte, ce Pounds a bien mérité son sort. La quatrième de couv.: voitures de sport, bijoux, conquêtes féminines, voyages, n'a pas menti. Ajoutez grands vins et high whiskies. Bon, ça peut se lire, dans le train sauf que plus personne ne lit dans le train.

                        Je suis un peu acerbe, un peu injuste à la rigueur. Mais ces romans policiers finissent par se ressembler tellement. Ce genre littéraire est à bout de souffle et je crois, mais j'ai déjà dit ça sans vraiment tenir parole, que j'éviterai dorénavant la plupart des enquêtes que des éditions pléthoriques ne manqueront pas de proposer. C'est que tant d'autres ouvrages nous tendent leurs pages et, chemin faisant, j'aimerais bien que mes lectures à venir, forcément moins nombreuses que celles passées, me marquent un peu plus. Je m'aperçois que je n'ai même pas cité l'auteur(e) Chris Diehl. Voilà qui est fait, ne m'en demandez pas davantage.

7 juin 2017

Le vieux de la montagne

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                                      Il est des petits livres, 140 pages, qui sont des merveilles. Claudio Morandini est un auteur italien né en 1960, né en Val d'Aoste, donc en Italie montagnarde et Le chien, la neige, un pied ne quitte pas non plus les hauteurs alpines. Evidemment j'ai pensé à Dino et Mario, deux de mes auteurs de chevet. Et je trouve que c'est assez cohérent, Morandini peut apparaître partiellement comme un héritier de ces conteurs hors pair, Buzzati et Rigoni Stern. Avouez que la barre est haut placée, normal pour ces écrivains alpinistes.

                                      Adelmo Farandola vit seul, âgé, reclus, mémoire défaillante, dans un chalet perdu avec son fusil et quelques fruits dans l'étable. Dans cette totale solitude sa misanthropie était prévisible. Ce vieux ronchon, plutôt muré, d'ailleurs il descend à peine au bourg pour quelques modestes provisions. Les très rares visiteurs sont mal reçus. C'est qu'il a la grisaille agressive, l'Adelmo. Si je me souviens bien Mario Rigoni Stern c'est tout à fait le contraire, ses montagnards (souvent inspirés de lui-même) cultivent encore le goût des autres et un certain parfum d'humanité.

                                      Mais voilà que l'arrivée d'un chien, plutôt moche, vieux lui aussi, change un peu la donne. Un peu seulement car Adelmo n'est pas dans le genre bras ouverts et le quadrupède aura plus de coups de pied que de d'os à ronger. Qu'importe car il est bavard ce chien (Buzzati aussi a mis en scène des chiens, parfois dotés de la parole). Ils passent comme ci comme ça le plus gros de l'hiver. La crasse tient lieu de manteau à Adelmo et le chien finit par obtenir quelque pitance.

                                      Troisième intervenant, à la fonte des neiges, un pied. Un pied humain qui dépasse du sol. Ce pied appartient bien à quelque corps. Et quel corps? Mémoire défaillante Adelmo aurait-il tué un garde ou un randonneur? Curieuses interrogations du vieillard presque sénile et du chien disert. Vous croyez au moins à une histoire d'amitié entre l'homme et l'animal? Avez-vous raison? C'est un joli conte assez cruel, en absurdie, qui s'accomode fort bien de la concision. Et qui frôle bien souvent la poésie et le surréalisme. Un très beau moment. Je vais me renseigner sur ce Morandini.

5 juin 2017

Réponses tennis et cinéma

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                                      Carrie Fisher, Princesse Leia, jouait au tennis ou au squash dans Shampoo. Voici les vingt réponses du jeu pour lequel quelques-uns d'entre vous sont courageusement montés au filet.

1/ Annie Hall

2/ Les vacances de M.Hulot

3/ Un éléphant ça trompe énormément

4/ Terre battue (c'est la réponse qui était donnée, littéralement écrite, dans le billet, mais aussi à mon avis la plus difficile tant ce film récent est sorti dans l'anonymat, 2014, Stéphane Demoustier, Olivier Gourmet, Valeria Bruni Tedeschi, critiques plutôt bonnes).

5/ L'inconnu du Nord Express

6/ Blow up

7/ Matchpoint

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8/ Le jardin des Finzi Contini

9/ Belle de jour

10/Gigi

11/Chambre avec vue

12/Les sorcières d'Eastwick

13/Les aventures extraordinaires d'Adèlé Blanc-Sec

14/Sabrina

15/Chaplin

16/Intolérable cruauté

17/Le genou de Claire

18/Une grande année

19/Jaloux comme un tigre

20/La famille Tenenbaum

                             Merci à tous. Ont particulièrement brillé Ronnie (17) et Dasola et Patrick de la Villa Seurat. Mais tout le monde a bien mérité de l'Ordre de la Petite Balle Jaune.

 

2 juin 2017

West Coast Promotion

Un verre

                               Roman posthume de Don Carpenter, écrivain que l'on redécouvre ici, 10-18 en soit remerciée, Un dernier verre au bar sans nom est mon quatrième livre de cet auteur. J'ai chroniqué ces trois autres romans. Avec beaucoup d'enthousiasme La promo 49, avec ennui Deux comédiens, avec intérêt mitigé Sale temps pour les braves. Mais ce dernier verre m'a régalé. Je pense au Bison qui devrait apprécier ce tableau de groupe de la Côte Ouest, une douzaine d'années fin fifties début sixties. Don Carpenter arrive après la génération beat, Kerouac, Burroughs, Ginsberg. Il n'est pas un écrivain de la route, plus proche de Richard Brautigan. Comme beaucoup Carpenter a cafouillé un peu du côté d'Hollywood sans laisser beaucoup de traces.

                              Dans Fridays at Enrico's (en V.O.) il nous immerge dans la vie littéraire et libertaire de cette bohème californienne des années soixante juste avant l'explosion flower. Un couple, Jaime et Charlie, tous deux écrivains, Jaime plus douée que Charlie, entre succès d'édition et impuissance créatrice.  Tout ce bobo monde est remarquablement bien campé par Carpenter qui connait le sujet. Et puis il y les autres, les amis, souvent rivaux, Dick, Stan, parfois passés par la case prison, toujours par l'inévitable et si conformiste case paradis artificiels, ça  me fatigue ça. Certains feront même fortune, piscine et "parties", en quête de ce qui pourrait ressembler au bonheur. Cette "pursuit of happiness" se révèle la plupart du temps "so vain". Je sais, j'ai truffé de mots anglais mais honnêtement ce livre est tellement  West Coast... (tiens, je recommence).

                            C'est donc une formidable balade dans cet univers de marginaux parfaitement snobs, n'ayant pas peur des contradictions, mal à l'aise dans le milieu mais crachant rarement sur les royalties. C'est aussi un roman écrit par un Carpenter malade et déprimé qui, on le sait, rejoindra son vieux pote Brautigan dans l'ultime nuit volontaire. Le plus difficile dans ce beau roman est de ne pas s'effondrer de nostalgie, de ne pas céder aux sirènes du Pacifique et du c'était mieux avant. Et puis après tout on s'en fout. Ce texte est souvent très fort et on les aime ces semi-losers qui ont été là, sur Laurel Canyon, finalement au bon endroit au bon moment. Je vous conseille d'y faire un tour. Moi, j'ai aimé, bien que ma West Coast à moi soit plutôt seventies et se réfère surtout aux musiciens. 

30 mai 2017

Allman will be brothers now

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                            Gregg Allman (1947-2017). Deep down in rockin' South. Très modeste tribut.

27 mai 2017

A vous le service (ce match a été programmé)

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               Pour la grande quinzaine de la terre battue je vous convie sur le central. SVP réponses en privé après avoir indiqué votre participation en commentaires. A vous de jouer. Une réponse au moins est donnée, vraiment donnée. Reste à savoir laquelle.

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P.S. Je ne joue absomulent pas au tennis. Mais mon dernier jeu portait sur les arbres. Or, je ne grimpe pas aux arbres non plus.

23 mai 2017

Après le film...calme

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                                 1/ Première projection (vendredi). J'avais beaucoup aimé Tel père, tel fils, une histoire d'inversion de nouveau-nés il y a trois ans et partais confiant pour Après la tempête. D'où me vient cette très légère déception? Et sera-t-elle partagée par les spectateurs de ce lundi? Ryota, écrivain raté, ci-devant détective besogneux, divorcé de Kyoko et père d'un garçon d'onze ans, Shingo, peine à la pension alimentaire et joue au vélodrome le peu qu'il gagne. Pas antipathique le Ryota, mais un tantinet lunaire, velléitaire et maladroit. Et puis sa maman, veuve depuis peu (la délicieuse actrice des Délices de Tokyo), qui souhaiterait voir le couple reprendre la vie commune. Serait-ce possible alors?

                                 Hirokazu Kore-Eda est un discret et refuse tout effet mélodramatique. Presque trop, ce qui peut engendrer un soupçon de monotonie pour un film de deux heures. Ca na pas été mon cas mais je peux le concevoir. Ainsi, qu'on ne s'attende pas à un typhon cataclysmique et révélateur. Cette tempête, d'ailleurs ultra-fréquente au Pays du Soleil Levant, si elle apporte des changements, sera en mineur. Regroupés tous les quatre dans le modeste HLM de la mère, les protagonistes, une famille comme tant d'autres, ordinaire, banale, se débat dans ses contradictions et tache de maîtriser ses émotions. Ici, pas de grands éclats de voix, pas  de colères. Pour l'évocation, retenue, de la figure du père et l'enfermement géométrique urbain du Japon passez donc chez les amis Strum et Le Bison, bien plus connaisseurs que moi du cinéma de là-bas Après la tempête de Hirokazu Kore-eda : apaisement et histoire de famille et Typhon N°24. Ce père disparu est d'ailleurs encore très présent chez Ryota, quelques souvenirs en font foi. Il faut absolument que je découvre les films d'Ozu, ce maître japonais dont bien des critiques considèrent que Kore-Eda est un continuateur.

                             2/Seconde projection (lundi suivant). Le film a été majoritairement apprécié mais très peu de spectateurs ont tenu à s'exprimer. Parfois, la vie associative et culturelle nous incite ainsi à la modestie à propos de notre efficacité. Il est  toujours bon de proposer. Quant à disposer...

15 mai 2017

Bye bye Johnsey

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                                       Après le beau et choral Coeur qui tourne le roman Une année dans la vie de Johnsey Cunliffe est un peu l'inverse et se conjugue au singulier, un an de Johnsey, 24 ans, modeste paysan irlandais, naïf et solitaire, dans la fermette héritée de ses parents. Dans cette Irlande en plein boum il se retrouve bien seul, timide et introverti, en proie aux vexations et éventuellement aux râclées des plus forts. Il se trouve qu'en ces années bizarres ses maigres terres en viennent à prendre busquement de la valeur. Et que son refus de céder aux pressions lui vaut un regain d'inimitiés. Le ton de cette chronique qui court sur douze chapitres/mois est plutôt relativement allègre tant Johnsey semble s'accommoder tant bien que mal, sans que le ciel d'Irlande ne soit trop bleu pour autant.

                                      Pas d'amis, bien peu à l'aise avec les filles, le garçon se gave de séries télé sur le canapé et tache d'éviter les mauvaises rencontres. L'une de ces rencontres l'expédie à l'hôpital qui lui sera un havre de paix relative et où il trouvera l'amitié et quelque chose qui pourrait ressembler à de l'amour. N'exagérons rien, le bonheur n'est pas dans le pré, fût il vert Irlande, mais une infirmière lui est très dévouée et il se trouve un copain à la figure défoncée mais qui aime la rigolade. S'ensuivront des semaines de réadaptation qui finalement se révéleront les plus sympathiques de sa très moyenne existence. Vous trouverez dans un Une année ... peu de pubs et peu de musique et on n'y danse guère de gigues endiablées.

                                     Le combat de cet homme simple, Donal Ryan nous en fait le récit sans faiblesse et l'humour qui perdure un moment n'empêche pas la gravité du sujet. Il cible cette perte de repères et une inquiétante globalisation économique aux effets désastreux. Dans cette désunion des hommes sur cette terre longtemps l'une des plus pauvres d'Europe, il est à craindre que Johnsey, nanti de son seul et maladroit courage, n'ait pas le dernier mot.

                                    

12 mai 2017

In the name of rock/ Annabel

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                                   Il arrive quelquefois un moment, un moment où c'est creux, enfin plus creux que d'habitude. La plupart du temps il serait juste de dire que le creux avait commencé de creuser son creux depuis pas mal de temps. Mais le creux, il creuse tant que c'est creux. Ainsi un creux peut longtemps être un peu plus creux. Et puis on s'aperçoit que le creux a vraiment pris un teint cireux, il a les joues creuses, le creux. Et badaboum, le creux tombe à plat. Les mots, même creux, demeurent au creux des gorges. Seule la crainte est commune. Mais la crainte est trop creuse pour rebondir. Serait-il temps de dire au revoir à Annabel, enfin au revoir... enfin Annabel... Reste la guitare, par exemple celle de Gordon Lighfoot, ou en mineur, la mienne. Mais, putain, ça fait un sacré creux, là. Farewell to Annabel, Gordon Lightfoot, 1972.

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