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BLOGART(LA COMTESSE)

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24 mai 2014

Un livre, un film (énigme 96)

film

                                       Très célèbre ce livre et là vous avez déjà une indication. Si, si. L'auteur aussi est resté très connu, un peu remis en question aujourd'hui, le taxant un peu vite d'impérialisme. Ce bouquin, publié à la fin du XIXème Siècle, est en fait un recueil de nouvelles,ce que l'on a un peu oublié. Se rappelle-t-on qu'un grand mouvement de jeunesse s'est fortement inspiré de ce livre? Par contre certains personnages sont restés très familiers des enfants, surtout grâce au cinéma. Le héros principal s'est trouvé une famille d'adoption et des amis. Pas mal d'ennemis aussi. Les deux plus célèbres adaptations datent de 1942 et 1967. Mais il y en a eu d'autres avec ces personnages. Très généreux en cette fin de saison, je vous offre un indice musical supplémentaire pour trouver le nom et l'auteur du livre. Le film porte le même nom. 

                                      Pieds qui ne font pas de bruits; yeux qui voient dans l'ombre; oreilles tendues au vent, du fond des cavernes, et dents blanches pour mordre : qui porte ces signes est de nos frères.

 

 

 

 

                                    

                                 

 

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21 mai 2014

Les verts dimanches d'Erin ou Curragh, bossons

1002499

                                                           Et Dieu fit le dimanche... est un joli recueil du "Galway man" Walter Macken (1915-1967) dont j'ai déjà présenté ici Le Seigneur de la Montagne. Treize nouvelles plutôt rurales et insulaires, plutôt versant Ouest que Dublin. Publié en 1962 le livre est une délicieuse promenade dans ce versant océanique de l'Irlande  où rien ne manque. Bien sûr, ayant déjà beaucoup lu le pays, on retrouve des traits communs à d'autres auteurs dont le pays est si riche mais j'ai appris depuis bien longtemps qu'à trop chercher la singularité la littérature peut parfois se fourvoyer. Trêve d'exégèse, quelques nouvelles des nouvelles de Walter Macken en ce florilège dont je vous ai proposé une illustration en version originale non pas parce que je l'ai lu ainsi, ça me serait assez difficile, mais parce que je l'ai trouvé bien jolie.

                                                           On y rencontre de modestes pêcheurs réparant leur curragh, petit bateau traditionnel du côté de Dingle. On y rencontre un prêtre, élément à peu près obligatoire. Mais voilà, le Père Henderson, dit Solo, n'est pas le personnage torturé digne des Magdalen Sisters, mais un brave type courageux qui ne dédaigne pas le football gaélique et penche plutôt du côté de L'homme tranquille de Maurice Walsh mais annexé par John Ford. S'il faut défendre un simple d'esprit ou une fille perdue, deux autres figures très présentes dans les lettres irlandaises de ces années-là, il n'hésitera pas à faire le coup de poing (Solo et la pécheresse, Solo et le simple d'esprit). Ces histoires paraissent parfois presque naïves, dans leur rudesse, où de bons chiens de bergers sauvent les moutons, où les fameux "tinkers", ces nomades irlandais ne sont pas (trop) pourchassés,où même la lutte fratricide et séculaire des deux clans connait quelques relâchements individuels, quelques bonnes volontés. On n'est pas chez le O'Flaherty du Mouchard ou d'Insurrection.

                                                            Et puis Walter Macken décrit si bien les nuances de ce pays parfois âpre, tellement laborieux, mais si attachant. "De paresseuses volutes bleues montent des cheminées"."Les agneaux avaient l'air de ballons de laine blanche que les brebis poussaient à coups de pattes". Et Dieu fit le dimanche... est une délicate offre de voyage dans un pays qui n'existe plus tout à fait mais qui a cependant la chance d'avoir attiré assez tardivement les curieux pour savoir garder in extremis quelque chose en lui de Walter Macken.

18 mai 2014

In the name of rock/Maudie

                                                                                       1969, les bluesmen américains qui s'étiolaient, souvent privés de royalties par des aigrefins et sonnés par des années de galère, ont été récupérés (fort heureusement) par le Swingin' London, et John Lee Hooker est un de ceux-là. Un prénom de femme, Maudie, un blues en noir et blanc, ce rythme de shuffle absolument hors d'âge, et par là hors du temps, quelques bribes de souvenirs des  Maudie de ma vie, qui elles aussi "have been gone so long". Maudite Maudie, yeah!

15 mai 2014

La poésie du jeudi, Alphonse Allais

Complainte amoureuse

Oui dès l'instant que je vous vis

Beauté féroce, vous me plûtes

De l'amour qu'en vos yeux je pris

Sur-le-champ vous vous aperçûtes

Ah ! Fallait-il que je vous visse

Fallait-il que vous me plussiez

Qu'ingénument je vous le disse

Qu'avec orgueil vous vous tussiez

Fallait-il que je vous aimasse

Que vous me désespérassiez

Et qu'enfin je m'opiniâtrasse

Et que je vous idolâtrasse

Pour que vous m'assassinassiez

Alphonse Allais (1854-1905)

Recolte_de_la_tomate_

Plût à Asphodèle qu'elle  permit

Qu'Allais-grément je satisfis

A ce que l'humour ainsi saillît

Et, ce jovial jeudi, jaillît

E.E.Guab (dates inconnues, enfin pour moitié)

                                                                             On le sait peu, le facétieux natif d'Honfleur, fut aussi peintre. On lui doit notamment une série de sept magnifiques monochromes dont celui que je vous propose et que l'hilarant natif de Senlis a rebaptisé Mercurochrome plutôt que Cinquante nuances de rouge.

15 mai 2014

Du côté de Wicklow, du côté de Cleveland, du côté du coeur

 canaan

                                            J'espère que Valentyne, La jument verte de Val,  maintenant primée à Lyon, encore toutes mes félicitations, aura toujours le temps de lire en commun avec  moi. Aujourd'hui nous revenons tous deux de Canaan et d'Irlande avec le bien beau roman de Sebastian Barry, sur la partance Irlande-Amérique un peu certes, mais bien plus sur la vie d'une femme que les graves dissensions, le mot est faible, dans l'Irlande des années vingt, ont conduite à l'exil avec son fiancé. En effet Du côté de Canaan raconte une femme, Lilly Bere, dont on fait la connaissance lors qu'elle a 89 ans et que son petit-fils vient de mourir. La construction du roman m'a beaucoup plu, entremêlant sa vie, brève, avec Tadg qui n'avait pas choisi le bon camp, celui de l'IRA, avant la traversée clandestine et Chicago, des souvenirs de son frère Willie qui combattit en Picardie (voir Un long long chemin, Beau roman de boue ), et des épisodes plus récents de sa vie à Cleveland, Ohio.

                                           C'est que déjà son père, policier à Dublin, n'était pas vraiment du côté que l'Histoire aura retenu. Et que dire des guerres qui lui enlèveront son frère dans la Somme et plus indirectement son fils des suites du Vietnam et son petit-fils de celles du Golfe. Ainsi les choses se répètent dans la vie de Lilly Bere et passent les hommes, passent les années dans cette Amérique qui exclut souvent tout autant que la vieille Erin là-bas à l'Est. Mais la Lilly Bere vieille dame sur le départ, tout comme la jeune émigrée confrontée à la vengeance et au mépris qu'elle fut jadis, aura doucement changé les choses, sans bruit, sans extravagance, sans grandes théories féministes, par sa simple disponibilité envers de plus modestes encore qu'elles, Cassie, sa meilleure amie, noire, par exemple. Autour d'elles les hommes auront fait ce qu'ils auront pu, tant d'erreurs, parfois suivies de rédemptions comme Nolan le jardinier ou Eugenides  le vieux marchand grec.Tous de très beaux personnages.

                                          Nous pensions agir pour le bien de l'Irlande.

                                          Les Italiens partirent, Mike Scopello parmi les premiers, bien que leur pays fut de l'autre côté. Les Irlandais y partirent, bien que l'Angleterre fut du même côté.

                                          Deux citations pour un livre dont il faudrait tout retenir. Mon Irlande littéraire se porte bien et là au moins du côté de Wicklow, le nouvelles sont bonnes. Quelque chose me dit que ma co-listière Valentyne partagera mon sentiment mais là je m'avance un peu. Par ailleurs mon vieil ami Yvon est aussi un ardent défenseur de ce beau roman BARRY Sebastian / Du côté de Canaan.

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11 mai 2014

Un livre, un film (énigme 94), la solution

film

                                        Voici les réponses illustrées. Les oreilles, la queue et toutes mes félicitations à Pierrot Bâton, Aifelle, Nathalie (qui cependant ne m'a pas officiellement donné la réponse). A noter que Rudolf Valentino joua aussi dans une première version des Cavaliers.Claudia et Wens vous attendent samedi 17. Olé!

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10 mai 2014

Les plumes...by Asphodèle: Plaidoyer pour un malvenu

 Il faut donc nous transformer en bâtisseurs, nous métamorphoser en écrivains du samedi matin, pour assembler les vingt mots que nous propose Asphodèle cette semaine. Voilà le tableau: changement, incrédule (ou incrédulité), papillon, régénérer, chenille, évolution, climat, déguiser, magie, transformation, grossesse, adolescence, éclosion, cafard,  amour, majestueux, éphémère, éperdu, envol, travesti.

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          Ce n'est pas encore aujourd'hui que l'on rendra justice à ce mal-aimé, ce paria, ce laissé pour compte. Le changement ce n'est pas pour cette semaine. J'aurais tant aimé que sa réputation s'améliore, et qu'un souffle, même éphémère, ait nimbé d'air frais sa dure condition de détritiphage, dont l'éclosion comme l'adolescence, dans un climat humide et putride, sont dignes des plus beaux romans misérabilistes du siècle avant-dernier. Humilié, bafoué, c'est le Rémi de Sans Famille, la Cosette hugolienne, mais hélas nulle évolution favorable qui régénérerait le pauvre maudit. Les dieux ne lui ont pas accordé comme au papillon démagogue cette fabuleuse capacité, cette magie qu'on entonne au logis (limite exclusion des Plumes, j'en ai conscience) d'opérer,  sans pour cela recourir au travesti, une transformation un tantinet lénifiante qui conduira la chenille au doux duvet méconnu à devenir ce présomptueux  lépidoptère dont le battement d'ailes nous gonfle depuis qu'on l'a trouvé capable, dans sa prétention éperdue à faire l'intéressant, de faire prendre au grand air de Carmen d'une diva de l'opéra de Sidney son envol jusqu'à la Tour de Pise.

         Qui saura faire aimer son pas majestueux au milieu d'escarbilles en décomposition? Qui pour écrire une ode à la grossesse et à l'enfantement de la femelle, pas si éloignée de celle du kangourou compatriote de la diva? Qui pour ne pas être incrédule quant à la beauté déguisée de cet être ignoré, méprisé, vilipendé, rejeté de partout? Qui pour accorder un tout petit peu d'amour à mon ami des feuilles mortes et des composts? Qui? Qui? Qui? Il me vient un cafard monstre.

Note de la rédaction (un peu beaucoup copiée) Utiles, inoffensifs, ils ne mangent pas le bois sain, ne mangent que des détritus, ne mordent pas, ne piquent pas, nocturnes, silencieux : mignons cloportes.

P.S. L'auteur, dans sa tentative de réhabilitation, a vivement souhaité que vous preniez trois minutes de votre temps pour regarder et écouter deux éléments à la décharge du pauvre crustacé, victime d'une erreur judicaire.

 

 

10 mai 2014

Un livre, un film (énigme 94)

  film

                                      Pour cette énigme direction un  pays d'Europe dont je ne parle pas très souvent avec un livre et un film portant le même titre. Publié il y a un peu plus d'un siècle le roman eut un succès considérable. Il est vrai que le sujet en était une tradition très forte dans ce pays. Fort contestée, cette tradition d'ailleurs, et c'est déjà une indication importante. Deux films furent adaptés de ce bouquin, un muet des années vingt avec un acteur célébrissime de l'époque, dont la carrière fut très brève. Et un du début des années quarante dont c'est plutôt l'actrice qui fut une star, pas très longtemps non plus d'ailleurs, face à un acteur fringant qui devait lui aussi disparaître assez jeune.

                                      Il trouvait là, jusqu’au moment de ..., une distraction à sa pénible attente. Comme le temps était long ! Ces heures d’incertitude, où de vagues appréhensions surgissaient du fond de son âme et le faisaient douter de lui-même, étaient les plus amères que lui imposât son métier. Il ne voulait pas sortir, parce qu’il songeait aux fatigues de l’après-midi, à la nécessité de se conserver frais et agile, et il ne pouvait pas prolonger le déjeuner, parce qu’il fallait manger peu et vite...

                                       Cet écrivain, qui eut souvent maille à partir avec le pouvoir politique de son pays, fut adapté plusieurs fois pour d'autres romans, surtout du temps du muet. La Divine tourna d'ailleurs dans un de ces films. Maintenant passablement oublié on ne connait plus guère que le livre en question aujourd'hui et un autre, deux fois adapté lui aussi, pour lequel je ne vous demande pas de couper les chevaux en quatre ( c'est drôle,ça,non?). On récapitule, livre, auteur, film, et après c'est facultatif, les réalisateurs, les acteurs, et, nec plus ultra, le deuxième roman qui vous a valu le trait d'esprit ci-dessus, absolument génial.

6 mai 2014

Géographie: Ventura, Californie

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                                                     America, trio puis duo maintenant antédiluvien nous entraîne, sans son Horse with no name cette fois sur le Ventura Highway, Californie du Sud. La ville de San Buenaventura est couramment appelée Ventura et compte 106 000 habitants. C'est l'une des nombreuses stations balnéaires du sud de l'état. Je ne suis pas sûr qu'il y en ait davantage à dire. Mais écouter America me semble toujours être une bonne idée. Ces Anglais d'Amérique ont longtemps passé pour des enfants sages du son West Coast. Vite dit. Rares étaient les enfants sages du début seventies dans ce coin du monde. (And the winner is ...Death)

 

 

 

3 mai 2014

Affres, hics en questions

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                                         Un titre bien banal pour un roman fort enlevé. Des enquêtrices qui s'assument, des femmes fortes, on sent bien l'intention de l'auteur, un tantinet militante, de revendiquer la pleine légitimité de la parité. Pas de surprise de ce côté mais un excellent voyage qui mêle assez habilement les services secrets, les rivalités policières, les boeufs-carottes, les hommes de l'ombre, face aux mouvements terroristes, en l'occurrence la piste syrienne semble avoir la côte ces temps-ci. Mais on pense évidemment à l'affaire dite Karachi et à certaines ventes d'armes. 

                                          Lola, flic en disponibilité et son amie Ingrid en rupture de Las Vegas se penchent, mais pas très officiellement, sur la mort mystérieuse du commissaire divisionnaire Mars en Côte-d'Ivoire, sur un chantier abandonné sous la pluie tropicale. Un avocat marron en taule semblerait être en possession de carnets compromettants. Un autre grand flic que tout accuse, et un monde parallèle d'ex-barbouzes ayant conservé un petit job, de mercenaires sans scrupules, un grand camé devenu serviteur zélé. On patauge dans la déliquescence, qui remonte très haut dans la sphère politique, mais on s'y trouve bien car la plume de Dominique Sylvain est alerte et conjugue fort bien rythme soutenu et humour percutant, les réparties entre Lola et son associé dans cette recherche, Berlin, fusant avec  bonheur même pieds et poings liés.

                                        Particulièrement réussie toute la partie africaine d'Ombres et soleil, où un patron de boîte de nuit et un conteur un peu griot renseignent Lola et Ingrid dans les gravats d'une résidence des beaux quartiers d'Abidjan. L'image d'un continent noir où la débrouillardise tient lieu de passeport et où la chanson  Reine Pluie scande avec drôlerie les aléas de l'enquête au milieu des ingrédients naturels d'un bon thriller version Françafrique, trahison, violence, corruption, le tout venant de l'âme humaine tant à Treichville que dans l'Ile-de-France résidentielle. Remontent lentement les meurtriers souvenirs de la station Saint-Michel et d'un attentat à Damas. On s'y perd un peu,le labyrinthe parfois se complique de frénésie mais dans le monde du polar on sait bien que climat, ambiance et dialogues noient souvent l'intrigue la plupart du temps tarabiscotée pour des neurones moyens,je parle des miens. Qu'importe la façon pourvu qu'on ait la liesse. De toute façon Dominique Sylvain vous en parle mieux que moi.

 

 

 

1 mai 2014

La poésie du jeudi, Robert Walser

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                                         C'est avec un immense plaisir que je fouine chaque quinzaine pour cette superbe idée d'Asphodèle. Cette fois c'est outre Rhin que j'ai voyagé. Je me suis souvenu de Robert Walser, que j'ai peu lu mais dont Vie de poète m'avait enthousiasmé Couleurs en marche.

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Temps

Je suis couché, j’ai bien le temps,

je réfléchis, j’ai bien le temps.

Le jour est sombre, il a le temps,

plus de temps que voulu, du temps,

j’en ai à mesurer, du temps, du long temps.

La mesure croît avec temps.

Une seule chose dépasse le temps,

c’est le désir, car aucun temps

n’égale du désir le temps.

Robert Walser (1878-1956)

                                               Robert Walser, Suisse de langue allemande (1878-1956) fut un promeneur fragile. Après quelques années de bohème à Berlin il mena en Suisse une vie d'errance et de solitude. Sa faiblesse mentale le conduira à un internement psychiatrique dès 1929. Il n'écrira plus. Admiré par les grands Germains, Hesse, Hoffmanstahl, Musil, il est considéré comme un maître du minimalisme. Cela apparaît bien dans ce court texte sur le temps. Pour Stefan Zweig Walser était "le miniaturiste par excellence". Grand marcheur, il mourut le jour de Noël 1956, tombé dans la neige de son pays qu'il avait tant arpenté.

28 avril 2014

Mon coming out

                                  Voilà, il faut que je vous le dise, je crois qu'en bon français de maintenant on appelle ça un coming out. Allez, vas-y ( je m'adresse à moi-même). C'est pas facile, vous savez. Bon, alors j'y vais. Je change de paragraphe et j'y vais.

                                  Vous m'imaginez sûrement, si vous avez un peu de temps à perdre, comme un fan de rock, de blues, de folk, qui a beaucoup traîné musicalement outre-Manche et outre-Atlantique. Toutes ces chroniques,ces riffs, ces "yeah" et ces "baby", ces comptoirs enfumés, ces semi-bouges de sueur, de bière et de blues (comme ceux qu'on rencontre souvent du côté de tiens, un exemple au hasard ,Le Ranch sans Nom), ces inconnus gratteux et ces routards attardés, vous pensez que c'est un peu moi, pas mal même. Et vous avez raison, mais cependant...mon coming out... Allez, j'y vais...Je sors du picard placard.

                                  Et bien voilà, allez courage, moi qui ne jure que par John Lee Hooker, Cash ou The Byrds, entre autres, moi qui hante la Route 66 sur ma vieille bécane hors d'âge (là, nous sommes au sens figuré,suivez), moi qui rêve du Fillmore ou du Grand Ole Opry, moi qui ai vu de mes yeux Hendrix (là, c'est vrai), moi qui, moi que, après m'être si longtemps tu, je ne peux garder le silence plus longtemps, au risque de ne plus pouvoir me regarder dans la glace (c'est superbe cette expression et original, hein?). Voilà, j'avoue, c'est vrai, le rocker blanchi sous le harnais a gardé une âme de "midinet" et j'adore les deux bluettes, les deux roucoulades suivantes. Je crois que dans le rocker sommeille toujours le romain et que la Harley n'a pas totalement supplanté la Vespa.

 

                                                      Bon, je me suis trouvé deux petites excuses de ciné-ritalophile. Dans le clip de Il mondo on voit une image de L'Aurore de Murnau, le plus beau film de l'histoire du cinéma. Et Ritornerai est utilisée, fort bien, par Nanni Moretti dans le très beau final du très beau film La messe est finie. J'espère que cela suffira à conserver à ce blog ses côtés sérieux,intellectuel et modeste.

 

 

 

27 avril 2014

Un livre, un film (énigme 93), la solution

film      

                                            Au nom de La loi  je déclare vainqueurs Dasola, Pierrot Bâton (qui si je ne m'abuse a fait un lapsus Claude/Pierre Brasseur), Keisha. Les illustrations tiennent lieu d'explications. Joe Dassin apparaît à plusieurs reprises dans le film. Parmi les adaptations de Roger Vailland au cinéma, outre La truite de Joseph Losey, citons Les mauvais coups  et Drôle de jeu.

la loi

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                                          Claudia et Wens, qui lozent actuellement en Lozère seront de retour pour le jeu du 17 mai. Mais le 10 mai je vous proposerai une autre énigme. A bientôt et merci.

26 avril 2014

Un livre, un film (énigme 93)

film

                                        Titre identique pour un roman et un film datant tous deux des années cinquante. Ce roman français obtint un prix très célèbre et fut adapté par un réalisateur américain dont le nom est également très célèbre, plus encore par son fils d'ailleurs. Lequel fils fait de la figuration dans ce film dont l'action se situe dans un sud de l'Europe du Sud, un pays  très souvent évoqué sur ce blog. Coproduction oblige, cinq monstres sacrés à l'affiche, de trois nationalités différentes dans ce film assez peu considéré dans la carrière de ce grand cinéaste. Le titre du livre comme du film a une double consonnance, c'est à la fois un jeu et une règle de vie tacite, encore terriblement "virile".

                                        Sans le désavouer nettement l'auteur a très peu commenté l'adaptation de son roman, à laquelle il n'avait pas participé. D'autres de ses romans ont été l'objets de films, dont l'un évoquant un poisson réalisé par un autre metteur en scène américain qui eut lui aussi maille à partir avec certaine commission assez tristement fameuse. Par courriel j'aimerais le titre, l'auteur, le metteur en scène, quelques acteurs peut-être. Merci.

24 avril 2014

Un petit goût de revenant

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                                          Chez Babelio les livres se suivent et ne se ressemblent pas. Parfum d'aventures, un souffle westernien balaie Le revenant, signé Michael Punke, un peu appliqué et un peu scolaire,dirai-je, mais bien plaisant cependant. Nous sommes vers 1820, avant la conquête de l'Ouest par les masses de chariots bâchés. C'est encore le temps des éclaireurs, des aventuriers qui remontent le Missouri et ses affluents, à pied et en bateau, par exemple en bullboats, en peaux de bison. Dans le froid de la route des Rocheuses à peine agrémentée de quelques forts pour le moins sommaires Hugh Glass, très gravement blessé par un grizzly, est abandonné et dépouillé par ses deux compagnons. Le revenant tient un peu du manuel de survie et de Robinson Crusoe qui aurait lu Monte-Cristo et ne vivrait plus que pour la vengeance. On rêve un peu à Fenimore Cooper et à Bas de Cuir. Et puis surtout les vieux birbes comme moi égrènent leurs souvenirs de westerns. Nostalgie de ces noms magiques la Yellowstone, la Platte River, la Big Horn.

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                                         Ce roman de la conquête a cela de bien , qu'il ne revisite pas forcément la mythologie du grand Ouest à l'aune de l'autoflagellation et de la repentance. Les Indiens y sont en général l'ennemi bien que les trappeurs et les coureurs des bois soient le plus souvent tout aussi sanguinaires et surtout pas bien malins. Loups et bisons, rapides charriant glaces et cadavres, pluies de flèches et mauvais whisky sont le lot de ces aventuriers. Hugh Glass et  certains autres personnages ont réellement existé. Cependant Michael Punke a tressé ces péripéties dans le plus pur style roman d'aventures, très vivant et très agréable, nous (ré)apprenant au passage le rôle si important des comptoirs commerciaux et des hommes d'affaires établis au centre du pays, faisant de St.Louis la porte de l'Ouest, celle qui devait conduire dans la poussière, la sueur et le sang, aux rêves dorés californiens et aux ultimes pistes de l'Oregon. En résumé une lecture oecuménique pour (presque) tous les âges. Et probablement un film du Mexicain Gonzalez Inarritu avec DiCaprio vers 2015-2016. Il fallait s'y attendre, mon ami le Bison a déjà ruminé sur Le revenant. http://leranchsansnom.free.fr/?p=7306

 

 

22 avril 2014

Vois Belz et bute-le

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                                           Amateurs d'embruns, de sel et de houle atlantiques, embarquez pour la petite île de Belz, au large de Lorient. Le polar, on le sait, se conjugue sous toutes les latitudes, du Botswana jusqu'en Islande, c'est même devenu un genre en soi, le noir quasi ethnique. Cap à l'Ouest donc avec Emmanuel Grand pour son premier roman qui mêle habilement immigration clandestine venue de l'Est et ambiance tempête sur les îles, lorgnant avec un peu d'application vers le fantastique légendaire, le fameux Ankou, ange tutélaire de bien des malheurs bretons. Marko est ukrainien, une petite annonce lui a fait rencontrer un patron de pêche, taiseux comme pas permis qui l'embauche sur son chalutier. Curieux, pas d'une folle vraisemblance quand on sait que bien des îliens pointent au chômage et que Marko n'a mis les pieds sur un bateau qu'avec son grand-père à la pêche dans le port d'Odessa. Ce Caradec aurait-il une autre idée? Drôle de comité d'accueil pour Marko et drôles d'évènements sous le ciel souvent chargé du Morbihan. L'étranger attire les regards et dérange ce petit monde plutôt vindicatif en dehors de quelques figures imposées compréhensives, l'institutrice, le libraire lettré, le "fêlé" de service.

                                           Côté méchants, très, on a droit à une brochette de Roumains, des passeurs prédateurs mécontents que leurs proies leur aient échappé, avec un tueur sur la piste de l'exilé. On suit donc en montage alterné le gibier et le chasseur, selon un procédé habituel dans le roman policier. J'avoue avoir été plus séduit par le climat breton, ses grimoires et ses signes inquiétants sur terre et mer, que par la course-poursuite. Nous sommes en Bretagne, le prêtre, dit-on encore le recteur, joue un un rôle non négligeable dans cette lutte où les démons prennent parfois figure humaine. La malédiction, ce satané Ankou, c'est le cas de le dire, trouve beaucoup d'écho dans la population donnant à Terminus Belz un air assez passéiste à mon sens. Mais on ne s'ennuie pas sur cet îlot venteux, ni dans ce roman où le commissaire du continent ne s'attarde guère et où l'on a l'impression qu'on aime bien régler ses comptes entre autochtones. Revigorant comme une bolée de cidre lors de vacances sur une côte sauvage, salubre incursion en plein air, ce voyage vers l'Ouest fait plutôt du bien, dans une catégorie agréable et convenue.

19 avril 2014

Notre-Dame du crime

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                                                            Premier roman d'Alexis Ragougneau ce roman policier ne nous éloigne guère géographiquement du fameux Quai des Orfèvres. Tout près de là ce bon polar vaut surtout par son personnage principal, trônant en majesté au coeur de Paris depuis huit siècles,Notre-Dame. Imposante, impressionnante et intemporelle,un certain Victor Hugo nous l'avait déjà peuplée de héros inoubliables, gens de peuple, gens d'armes, gens d'église. Il y avait même déjà une "créature" du diable. L'été apporte dans l'île de la Cité son lot de touristes et la grande gothique ressemble à une babel cosmopolite, laquelle voisine avec toute une faune pas forcément très chrétienne.Voilà que se commet un meurtre à l'église comme dans Maigret à Saint Fiacre. Mais la victime n'est pas ici une comtesse dame patronnesse mais une fille de 21 ans, minijupe et décolleté, de blanc très court vêtue en ce 15 août dédié à Marie, et qu'on rtrouve sur la dalle curieusement souillée. A toute recherche il faut un limier, le Père Kern sera notre homme, prêtre malingre, contrefait, douloureux,il mène son enquête qui ne colle pas trop avec celle de la police. Classique, il ne faut pas espérer que La Madone de Notre-Dame donne  dans le suspense haletant ni dans le whodunit à la Agatha Christie. Loin de là mais ce n'est pas très grave. L'intérêt est ailleurs.
                   
                                                            L'important dans ce livre c'est l'atmosphère et la découverte de la ruche Notre-Dame. Plus qu'un commerce, presque une industrie. Prêtres de tout niveau, hiérarchie sourcilleuse, petit personnel de sacristains, de surveillants mais aussi policiers omniprésents, et milliers de touristes font de la belle un monde à part en plein milieu de la grande ville. C'est parmi ce réglage minuté, particulièrement ce jour, dans un maelstrom de dizaines de langues, mais aussi à la technologie de surveillance pointue que le coupable sera identifié. La jeune Claire Kaufmann, procureur troublée , un commissaire manifestement un peu trop buté, les gargouilles en ont des vertiges. On s'attache au Père Kern, lourd passé et tentations refoulées, un enquêteur inattendu. Dans le Paris historique avec l'aide d'un clochard alcoolo et celle de Dieu bien qu'il ait ici fort à faire avec l'ombre du diacre hugolien Frollo, soumis au mal, on fait avec La Madone de Notre-Dame une belle escapade entre spirituel et ô combien charnel, bref tout ce qui fait de l'homme un diable potentiel.

                                                         Dasola a bien aimé aussi L'insoutenable légèreté des scones - Alexander McCall Smith / La madone de Notre-Dame - Alexis Ragougneau

17 avril 2014

Le retraité napolitain

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                                                                                    Retour à mon cher cinéma italien, cela faisait longtemps. En 74 Francesco Rosi est un cinéaste reconnu, estimé, sérieux. Il ne sera jamais vraiment élevé au rang de créateur, plus ou moins cantonné au constat politique, spécialiste de l'histoire houleuse de l'Italie. Ainsi vont les choses en cinéma., qui brille parfois d'un certain suivisme. Grand Prix à Cannes 71, il n'existait pas encore de Palme d'Or, avec L'affaire Mattei, il retrouve Gian Maria Volonte, omniprésent en ces années 70, pour Lucky Luciano. Extraordinaire personnage que Salvatore Lucania, né en Sicile, devenu l'un des plus célèbres chefs de gang aux Etats-Unis, condamné à 35 ans  de prison, libéré en 1946, après seulement neuf ans, pour "service rendus à l'armée américaine". On croit rêver. Vieillissant, se chauffant au soleil de la Baie de Naples, le Lucky Luciano que nous présente Rosi s'apparente plus à un fonctionnaire retraité qu'à un maître es cartels criminels. Le cinéma de Rosi ne donne pas dans le spectaculaire et nous ne sommes pas là dans l'opéra baroque à la Coppola.

Il viaggio

                                                                 Les connexions entre le pouvoir et la pieuvre, souvent évoquées au cinéma, de même que les sanglants réglements de comptes. Mais dans Lucky Luciano  la rigueur, voire l'austérité du propos, sont comme des lames qui zèbrent le récit absolument pas romancé et basé sur des faits strictement authentiques. Les mécanismes et les logiques de Cosa Nostra ne cherchent pas à retranscrire un cérémonial funèbre, simplement à exposer, à la manière dossier Rosi, qui peut irriter, la vérité de cette Italie à l'ambiguité immense. Retours vers le passé, chassé-croisé Italie-Amérique, dualité passionnante et fascinante, servie par la composition hallucinante, mais sobre de Gain Maria Volonte, définitivement l'arrogant Lucky Luciano.

14 avril 2014

In the name of rock/Guinnevere

                                                                       Guinnevere, y-a-t-il plus belle ballade que Guinnevere? Quintessence d'un folk-rock par des musiciens en état de grâce avant les perditions. Le temps où je rêvais d'une Guinnevere à moi, ma reine Guenièvre. Le temps des arabesques de David, Steven et Graham. Le temps où Guinnevere avait les yeux verts, comme toi, Milady, comme toi. Dessinant des pentacles, comme toi, Milady,comme toi. Cheveux or, comme toi, Milady, comme toi.  Les paons errent sans but sous les orangers. Pourquoi ne me voit-elle pas? Je répète,quoi de plus beau que Guinnevere?

                                                                                 

13 avril 2014

Un livre, un film (énigme 91), la solution

film       Aifelle, Manu, Dasola, Claudia, Asphodèle, Celestine ne se sont pas posé la question bien longtemps. Le film semble les avoir impressionnés, ce qui est mon cas également. Bravo à tous trois.La réponse:Jane,ma soeur Jane . Merci et rendez-vous samedi prochain du côté de  chez Claudia et Wens.

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