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BLOGART(LA COMTESSE)

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12 octobre 2013

Récit d'un fluide,fluide d'un récit

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                                       Ce livre assez peu connu revient sur Franz Anton Mesmer, thérapeute contesté de la cour de Vienne,contemporain de Haydn et Marie-Antoinette. A l'origine de mon choix à la Bib. Municipale, le goût de l'Irlande  et le hasard auquel je laisse assez souvent la bride sur le cou,c'est l'un des meilleurs moyens de sortir un peu de ses écrivains fétiches.Brian O'Doherty est surtout connu comme critique d'art mais il a réussi avec L'étrange cas de mademoiselle P. un récit joliment maîtrisé sur l'histoire vraie de la "guérison" de Maria Theresa von Paradies, jeune aristocrate et pianiste aveugle, par Mesmer,alors célèbre par ses expériences sur le magnétisme et les fluides (le fameux baquet de Mesmer). C'est cependant un roman à plusieurs voix, narré subjectivement par Mesmer lui-même, la jeune artiste qui a subi le traitement,et son père,officier à la cour de l'empereur Joseph II,de facto dirigée par la reine mère,homonyme de Marie-Thérèse.

                                    Intéressante plongée dans une époque des Lumières,qui toutefois vacillent encore pas mal. Si dans un premier temps Mesmer reçoit le soutien et même l'enthousiasme du père de Marie-Thérèse,assez vite l'ambiance devient intenable et Paradies, jaloux de l'influence du praticien et obsédé par l'absence de sa fille, lui rendra la vie impossible. Les professionnels de l'académie ne seront pas plus larges. A Vienne, comme ailleurs on n'accueille pas toujours ravis les précurseurs ni les partisans des chemins de traverse.O'Doherty ose à ce propos,mais subrepticement, une métaphore musicale à propos du divin Wolfgang qui très vite se heurta lui aussi à un certain conservatisme.Mozart composa par ailleurs son Concerto pour piano n° 18 pour l'héroïne de cette histoire.

                                La quatrième de couv. cite Stefan Zweig disant de Mesmer dans La guérison de l'esprit qu'il était un novateur incommode. On ne peut pas ne pas penser à d'autres, plus tardifs, Freud par exemple. Je vous laisse avec un peu de musique. Attention,le silence qui suit Mozart c'est encore du Mozart (oscar du cliché usé à la corde dont j'ai grande vergogne).

http://youtu.be/zO-s0XPn7GA    Concerto pour piano n° 18  3° mvt.  Leif Ove Andsnes  joue et dirige le Norwegian Chamber Orchestra

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9 octobre 2013

Géographie: Lake Charles, Louisiane

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                             Lake Charles, 75 000 habitants,est la cinquième ville de Louisiane. Pétrochimie puis tourisme et casinos ont fait l'attrait de cette ville sur le lac du même nom,qui a souffert du passage de Rita.Voici une jolie ballade acoustique de Lucinda Williams,une balade aussi puisqu'on y écoute le blues d'Howlin' Wolf dans une Camino jaune entre Lafayette et Baton Rouge,deux villes déjà traversées sur ces chroniques voyageuses transam'. Tout cela extrait d'un bel album, Les roues des voitures sur le gravier de la route.

http://youtu.be/FvMWgWOnObE    Lake Charles   Lucinda Williams

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                                       Sur les bords de la rivière Calcasieu,Lake Charles est probablement la ville où la culture cajun est la plus vivace au moins sur le plan gastronomie. Régalez-vous d'écrevisses et du fameux gombo ainsi que d'alligator grillé. Bon appétit. La langue française par contre s'effiloche au fil du temps comme un serpent mocassin dans les bayous.

 

                           

7 octobre 2013

Rudoiement belge

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                                           Présenté à l'époque comme un très grand écrivain souvent évoqué pour le Nobel,je n'avais jamais abordé Hugo Claus,nanti d'une oeuvre foisonnante et peu suspect de sympathies flandriennes. Drôle de bonhomme que Hugo Claus qui subit très jeune l'influence d'Antonin Artaud,du rude,qui laissera des traces chez ce touche à tout, poète, romancier, auteur de théâtre et même cinéaste. Roman tardif de Claus, Belladonna, dont je ne sais s'il est vraiment représentatif de l'univers de Claus,je pencherais pour l'affirmative, ne  m'a pas donné envie d'aller un peu plus loin.Même Le chagrin des Belges, semble-t-il son livre majeur,n'aura pas ma visite.

                                         J'étais pourtant un peu attiré par le thème de la comédie culturelle auquel je peux être sensible,ayant sur ces mêmes acteurs de la vie dite culturelle une opinion pour le moins mitigée. Snobisme et arrogance y étant souvent de mise avec une certaine démagogie parfois habilement déguisée, j'ai là dessus pas mal de recul. Claus, provocateur de longue date, anticlérical jusqu'au grotesque, et vitupérant le pouvoir flamand tout néeerlandophone qu'il écrive, est un féroce, parfois drôle mais pas assez souvent. Pas assez souvent pour m'intéresser vraiment. A trop meurtrir on me fatigue.

                                         Le monde où clabaudent les personnages de Belladonna ne souffre pas d'exceptions. Les politiciens flamands y sont corrompus ,les scénaristes ventrus et malhonnêtes, les femmes très "femelles", abjection à tous les étages avec un vieil acteur incontinent, cabots au sens propre et figuré pourvoyeurs d'étrons. "Salut à toi,Dame Bêtise,toi dont le règne est méconnu.Salut à toi,Dame Bêtise,mais dis-le moi,comment fais-tu?" chantait un autre Belge guère plus flamandophile et né quatre jours avant Claus. Hugo Claus fut en 2008 la première célébrité  belge à choisir le départ volontaire assisté. L'autre grand Belge natif d'avril 29, lui,qui chantait à la Mort "J'arrive,bien sûr j'arrive,n'ai-je jamais rien fait d'autre qu'arriver" était parti depuis 30 ans déjà.

1 octobre 2013

On ira tous aux parasites (titre douteux)

JOHN HENRY

                            Comme John Henry, Colson Whitehead est un géant,des lettres tout au moins. Mais commençons par le commencement car c'est assez compliqué. De la méthode pour ce discours sur un livre dont le thème colle tant à toute la partie musicale du remarquable blog qu'actuellement vous avez la bienveillance de lire.

Première partie:John Henry

                    Les amateurs de blues et de rock connaissent cette chanson dont circulent des centaines de versions.John Henry aurait été un ouvrier foreur de Virginie Occidentale vers les années 1870 qui aurait été si performant à manipuler son maillet qu'il aurait battu la toute nouvelle machine à creuser la pierre. Ce stakhanoviste noir serait mort d'épuisement immédiatement. Je sais ce vieil air américain depuis que j'ai dix ans et je ne citerai pas les interprètes,tous l'ont chanté.A la fin de l'article deux trois versions vous seront proposées. Problème,il y a tellement de sons de cloche différents qu'on n'est plus sûr de rien.John Henry a-t-il seulement existé? Ou est-ce le nom courantissime et générique du prolo noir américain de base,soutier de la conquête. Un comble,s'il a existé,on n'est même pas sûr qu'il ait été noir.

                  Toujours pour ce qui concerne la chanson,il semble et c'est mon cas,ma thèse si j'ose dire,qu'on ait fini par la confondre avec une autre chanson,à peine moins connue,John Hardy,qui raconterait un assassin irlandais.Colson Whitehead y consacre quelques pages arguant du fait que les émigrés irlandais misérables étaient à peine au-dessus des noirs dans la hiérarchie du travail vers l'Ouest. Tin Pan Alley, dont j'ai déjà parlé mille fois, c'est à dire l'histoire de la musique populaire américaine, en a fait l'une de ses légendes,de celles que l'on aime à se transmettre au son du banjo ou de la guitare. Du nanan pour moi,fondu de cette culture.

                 Cette énorme somme de 620 pages constitue vraiment le roman d'un pays,d'une immensité,d'une diaspora,d'un melting-pot qui melte pas toujours terrible..Je reviendrai à l'aspect purement littéraire dans la seconde partie.Trois choses encore concernant la musique,personnage principal évidemment.Colson Whitehead digresse facilement mais jamais gratuitement ou par coquetterie mode comme c'est souvent le cas.Il consacre 40 pages environ au concert maudit des Rolling Stones à Altamont en décembre 1969,de sinistre mémoire.Prodigieux,hal-lu-ci-nant,ce que j'ai jamais lu de plus fort sur le rock. Si vous voulez vous pouvez même ne lire que ça,c'est extraordinaire.

                 Et puis deux autres morceaux d'anthologie.Une petite fille découvre dans un lot de vieilles partitions pourries une sorte d'incunable,une version très ancienne de John Henry. Enfin les négociations laborieuses et les tout premiers enregistrements du bluesman, fictif ou non, qui sortira la chanson John Henry pour toucher comme la plupart des pionniers une fiasque de mauvais gin et une passe dans un  bordel de Memphis ou de Tupelo.

Pause musicale bien méritée

http://youtu.be/54GNI2K3-ec   John Henry    Mississippi Fred McDowell

http://youtu.be/-xPwEGPRmb8  John Henry   Big Bill Broonzy

http://youtu.be/U3eutnpTr3E    John Henry    Bruce Springsteen

                      A ne pas confondre avec John Hardy,ce salopard de meurtrier irlandais.Quoique...voir plus haut.Et dont voici la très bonne version des excellentissimes sbires du non moins bon Manfred Mann. Ca c'est de l'hébreu réservé aux birbes baby boomers fans même pas ex des sixties.

http://youtu.be/KLhboAj-b2I     John Hardy     Manfred Mann

Bon,c'est pas tout ça.Deuxième partie:Ballades pour John Henry,le livre

                      L'action principale du bouquin se passe en 1996.Le héros, J., sa seule initiale courra tout au long du livre,est un parasite de métier, vaguement pigiste et dont la spécialité est de s'infiltrer dans les parties, cocktails, inaugurations, tout ce qui nourrit son homme pour pas un thaler. Avec quelques autres il fait partie de la Liste.Mais lui a fait le pari de faire l'intégrale, un an, avec 365 invitations à jouer les pique-assiettes. C'est ainsi que lui et ses potes se retrouvent au premier Festival John Henry,à Talcott, improbable bled de West Virginia, où aurait eu lieu le titanesque combat entre John et la Machine. Occasion pour Colson Whitehead de décrire par le menu les citoyens américains avec férocité et une certaine affection manifeste car après tout ils ne sont pas beaucoup plus débiles que nous autres les Européens nantis de siècles d'histoire,de culture et de modestie. Majorettes, élus locaux, commerçants, musiciens, prêcheurs gospellisants, le festival bat son plein avec ses enfants perdus pour une barbe à papa et ses fontaines à bière assiégées. La prose est oxygène,les phrases sont ciselées.

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                                  Choral est ce livre et Whitehead est son prophète à tête blanche.Tu l'as bien cherchée,cette vanne là, Colson. Une foule d'autres personnages,aucun n'est vraiment prédominant, mais quelle étoffe.Par exemple la fille d'un passionné de John Henry qui est venue à Talcott pour d'un côté  disperser les cendres de son père près du fameux tunnel meurtrier,et de l'autre vendre les innombrables pièces de la collection de son dit père, invraisemblable capharnaum de mochetés à l'effigie de John Henry. Un peu comme votre voisine avec Claude François,d'accord.

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                                   Je n'en finirai pas de décrire la richesse de Ballades pour John Henry. et je n'oublierai pas Alphonse Mills, philatéliste ferropathe,qui est épris de timbres sur le chemin de fer, et qui a fait lui aussi le voyage de Talcott pour cet extraordinaire bal des Américains sur leurs racines, où le grotesque le dispute au prodigieux, où un auteur majeur nous embarque dans une odyssée Americana qui a la profondeur d'un blues ancestral et le souffle d'une épopée du cheval de fer.Alors s'il y a un livre que j'avais envie de voir figurer dans le bel Octobre américain de Noctembule http://22h05ruedesdames.wordpress.com/   c'est bien Ballades pour John Henry.

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Un avis déjà ancien mais très proche du mien sur http://passiondeslivres.over-blog.com/article-16271776.html

 

 

29 septembre 2013

Bzzz bref mais troublant

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                                   Ce satané Bison de Le Ranch sans Nom  a fini par me convaincre de nipponiser un peu plus. Alors,soucieux de ne pas abuser ni du sake ni du sumo j'ai lu les 75 pages des Abeilles de Yoko Ogawa et ce fut un nectar.J'en ai fait mon miel. Voilà la beauté du texte court dans toute son épure,sans effets ni scories. "Les tulipes du massif oscillaient.Les ailes des abeilles étaient mouillées." Une ligne et demie,vers la fin du livre,et je la trouve superbe en sa simplicité. Puisque de Japon il est question on pense au crayon d'Utamaro, quelques traits dans un coin d'une grande feuille,et qui en disent tant. L'héroïne de ce beau et discret récit rencontre un directeur de résidence d'étudiants,sans étudiants pour y résider. L'homme, très gravement handicapé, prend une place dans sa vie,sa vie un peu en stand-by, son mari en lointaine Suède pour son métier. De petits mystères sur la disparition du dernier pensionnaire,l'habileté manuelle ou plutôt pédestre du personnage, une curieuse tache au plafond,et surtout le bruit des abeilles dans le jardin sous la brise, un étonnant mélange qui distille bientôt une inquiétude,comme si sous le calme le pire était à venir. Pas sûr du tout. Hum hum,possible cependant.

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                              Drôle d'endroit que la blogosphère avec ces étranges rencontres. C'est au Bison que je dois cette perle du Soleil Levant. Oui,ce même Bison dans sa grande prairie, amateur de bière,de Southern-rock, très chatouilleux sur Chet Baker, très noirpolarophile,tout ça mais pas seulement. Sous sa pelisse on trouve aussi une belle plume qui court  sur la littérature japonaise. Il faut, comme le peintre du Quai des Brumes, voir les choses qui sont derrière les choses.

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26 septembre 2013

Sobre ode et sycomore

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                                       Je botanise toujours à ma manière de citadin et je musarde par la même occasion en musique.Cela me donne l'opportunité de revenir au Luxembourg de mes études paramédicales. Le sycomore y est superbe et on y voit toujours des étudiants qui rêvent qu'ils on fini leurs études et des professeurs qui rêvent qu'ils les commencent. J'ai une vénération pour le Lux,j'y déambulais à une allure de sénateur, j'y lisais déjà Hammett,pas encore Buzzati.Parfois j'obliquais vers les cinémas,Odéon,Saint Michel, Monsieur le Prince au lieu de la rue d'Assas,le ciné valait mieux que la kiné,bien que  l'étymologie ait réuni depuis longtemps deux des pôles de ma vie.J'avais abandonné la guitare mais je la retrouverais à peine quarante ans plus tard.De toute façon je ne jouerai ni ne chanterai jamais comme Bill Callahan.Alors à quoi bon,à quoi bon tout ça?

                                       Là il y a un gars qui touche au coeur,ça n'est même pas un souvenir qui m'encombre joliment,c'est une chanson  que j'ai découverte ce matin. Bill Callahan est accompagné au violon,au tambour,à la guimbarde. J'veux pas en faire trop,j'arrête là,écoutez...

hqdefault         http://youtu.be/GGeofZWsky8  

                                 

23 septembre 2013

Des années difficiles,toute une vie difficile

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                    Ce mois-ci l'Italie m'a fait défaut sur le plan littéraire.Ni le laborieux polar Renaissance de Giulio Leoni La conjuration du troisème ciel où Dante mène l'enquête,ni les écrits d'Anna Maria Ortese datant de 1953,La mer ne baigne pas Naples,ensemble de deux nouvelles et trois reportages sur le quart monde napolitain après guerre,ne m'ont convaincu. Fort heureusement le cinéma veillait, avec deux films méconnus.

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                               L'histoire du cinéma d'Italie passe par Luigi Zampa.Or, aucun livre et très peu d'articles, très peu de DVD à se mettre sous la dent.En fait je découvre mon premier film de lui, datant de 1947. Le film s'appelle Les années difficiles et revient sur le parcours d'Aldo Piscitello,un fonctionnaire municipal moyen qui sera plus ou moins forcé d'adhérer aux Faisceaux à seule fin de garder son modeste emploi. Adapté d'un roman du Sicilien  Vitaliano Brancati (auteur du Bel Antonio) nommé Le vieux avec ses bottes, le film s'inscrit dans le registre, malgré tout pas trop alourdi par le thème,d'une certaine comédie discrète qui n'en fait pas des tonnes,avec des dignitaires fascistes que les auteurs semblent avoir voulu relativement point trop méchants.Point trop méchants mais certes opportunistes car Les années difficiles s'avère un chef d'oeuvre dans la description du fréquent syndrome de fin de guerre,syndrome dit du "retournage de veste". L'écrivain Brancati avait, lui aussi, en ses jeunes années, frémi pour le Duce au point d'écrire une pièce à sa gloire.Faut bien que jeunesse se passe. Ce film,une rareté, prouve si besoin était que le cinéma italien ne se limitait pas aux géniaux,c'est pas moi qui dirai le contraire,Ross., Fell., De Sic., Visc. ou Anton.Géniaux mais parfois encombrants. Le cinéma italien a souvent dans son histoire eu la faculté rare d'être vraiment en phase avec un peuple, une époque, un pays. Croyez-moi ce ne fut pas le cas en France à quelques  exceptions près. Mais ceux qui me lisent savent qu'au moins sur le plan Septième Art mon coeur bat la romaine. Ne me demandez pas l'objectivité.

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                           Pour Dino Risi (Le fanfaron, Les monstres, Parfum de femme), en 1961, Alberto Sordi est absolument génial et incarne à lui seul toute une Italie post-fasciste avec ses contradictions. Pourtant Une vie difficile ne sortit en France que dans les années 70, mais là je fais peut-être erreur. C'est un des meilleurs films de Risi, analyste plus fin qu'il ne l'a été écrit souvent de  cette société italienne de l'après guerre.Sordi est l'interprète le plus italianissime parmi les cinq colonels (Gassman,Tognazzi, Manfredi, Mastroianni), somptueux dans la petite bourgeoisie,souvent pleutre et fayot, parfois grandiose d'humanité, tellement vrai ici dans le rôle d'un journaliste fauché,résistant puis courageux pourfendeur des trop nombreux "aménagements". Mais voilà, la vita c'é la vita et on est amené à changer parfois. Comme dans le film de Zampa on peut retourner un peu sa veste et ses idées.Quoi de plus humain. Quinze années de la vie de l'Italie sous l'oeil taquin et finaud de Dino Risi,à la fin d'un film comme ça on en sait un peu plus sur ce pays dont j'attends au moins une statue équestre à mon effigie sur la Piazza della Signoria de Florence depuis que je l'encense.

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                           Travaillant actuellement sur Cinécitta j'ai apprécié aussi dans Una vita difficile l'incursion dans les studios quand Sordi tente de vendre les droits de son roman. On y croise dans leur propre rôle Gassman, Silviana Mangano et Alessandro Blasetti, encore un cinéaste sur lequel j'ai envie de me pencher.Ciao amici miei é supratutto Nathalie da Chez Mark et Marcel per l'ultima volta.

20 septembre 2013

Nous sommes tous des spadassins

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                                 Très beau roman,sombre et brusque d'un auteur français que je découvre. Les spadassins est une grande réussite du roman sur fond historique qui conjugue le regard sur la brutalité d'une époque,les Guerres de Religion, et le récit d'aventures et de combats refusant totalement,et à ce point là c'est rare,le picaresque qui enjolive parfois un peu trop ce type de littérature.Jean-Baptiste Evette confie la narration de cette histoire à Antonio Zampini,bretteur italien assez lettré pour devenir l'homme de confiance et le chroniqueur de Guillame Du Prat,baron de Vitteaux en cette fin de XVIème Siècle. Le royaume de France est à feu et à sang et s'ils s'engagent  du côté du roi et du parti catholique ce n'est certes pas par conviction papiste.La seule fougue qui stimule Vitteaux,c'est le goût de la bagarre,très en vogue à l'époque où le fratricide était un art majeur dont l'exemple venait de très haut.

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                              Car de religion ou de foi point n'est question dans ce qui ressemble parfois au journal de bord d'une bande de brutes rappelant certains univers de westerns, plutôt à l'italienne,ou fin de mythologie.Très loin d'Alexandre Dumas où l'on a du chevaleresque,du preux, Evette nous présente ses combattants,courageux certes mais n'hésitant pas à tirer sur un fuyard ou à trucider au coin de la rue,rue bien peu avenante en ces années de Saint Barthélémy.Car si la Saint Bart est la star incontestée de ces années obscures on assiste à une multitude de sympathiques petits massacres sans importance,où l'on trucide le parpaillot,même pas gaiement d'ailleurs.Certes le huguenot n'est pas en reste quant à brûler et dévaster.

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                             Zampini,qu'il ne faut pas trop sanctifier parce qu'il sait lire et écrire,est en fait fasciné par le baron de Vitteaux,que rien n'arrête,et que rien n'intéresse hors les lames et à la rigueur,les aventures sans lendemain.Des lendemains il n'y en aura pas pour tout le monde,même pas pour les grands,Coligny, Guise, Charles IX ou Henri III. Mais Vitteaux semble protégé par un quelconque talisman alors que ses proches rejoignent le paradis ou l'enfer, romain ou protestant.J'ai aimé ce livre aussi pour son vocabulaire très riche. D'ailleurs pour défendre la langue française je suis prêt moi-même à tirer de l'émerillon ou du fauconneau,voire du basilic,coiffé d'un morion. La guerre a parfois de bien jolis mots. On pense un peu à La Reine Margot mais on est aux antipodes de ce brave Alexandre.Alors on pense à l'autre Reine Margot, celle de Patrice Chéreau. Pour la brutalité et l'effet "soudard" on a un peu de ça,c'est vrai.Mais débarrassé des intimes obsessions du metteur en scène. Si vous ne craignez pas de chevaucher et ferrailler, claquant des dents, affamé et crotté, foncez dans les sillage des Spadassins. Eux au moins ne vous donneront pas de leçon de morale.

                            

18 septembre 2013

Citation m'était contée (2)

                                        Jenny a vécu un drôle de drame sur le quai des brumes.Mais le jour se lève,les visiteurs du soir et le enfants du paradis ont fermé les portes de la nuit.               

                                      En fait ce n'est pas une citation mais un moyen mnémotechnique dont j'ai eu l'occasion de me servir et que je trouve plutôt joli. Nul doute que ça vous dira quelque chose. C'est tout pour aujourd'hui. Etonnant,non?

16 septembre 2013

American teaser

Mois américain

                                             Chez Noctembule http://22h05ruedesdames.wordpress.com/ le mois d'octobre sera américain. Très intéressé je vous proposerai dès le 1er octobre le meilleur livre que j'aie lu depuis,depuis,depuis... très très longtemps. Le billet s'appelle On ira tous aux parasites.

                                             Et pour fin octobre en Lecture commune avec La jument verte de Val le livre de Sylvia Plath La cloche de détresse.Si cela vous tente...

14 septembre 2013

Géographie: Montgomery, Alabama

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                         Montgomery,capitale de l'Alabama est une ville importante. Pas seulement parce que Nat King Cole y naquit en 1919 bien que la vie sans Nat King Cole eût certes été moins belle. Pas seulement parce que Hank Williams y donna son ultime concert à 30 ans avant de mourir dans un taxi. Surtout parce que le 1er décembre 1955, dans un autobus de la ville, Rosa Parks refusa de céder son siège à un Blanc. Il y a des jours comme ça...Bien de l'eau a coulé et la chanson de John Prine, Angel from Montgomery, est ancienne maintenant. Sur de récentes vidéos de John  on entend à peine sa voix.Alors j'ai rajouté la plus belle chanson sur l'âge et le temps, le Hello in there de ce même John Prine.Old friends de Simon et Garfunkel et Father and son de Cat Stevens me font pleurer presque autant, médailles d'argent et de bronze catégorie larmes. Et puis,avec le temps,voulez-vous que je vous dise? Ca s'arrange pas.

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http://youtu.be/eXqFFfVpnhQ    Angel from Montgomery  John Prine

http://youtu.be/RfwGkplB_sY    Hello in there  John Prine (dédiée à Celestine)

12 septembre 2013

L'irréparable...

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                 ...ou presque,je l'ai commis hier lors d'une manipulation informatique plus qu'hasardeuse qui effaça TOUT.Vous comprendrez ma discrétion pendant un certain temps qui,je l'espère, ne sera pas trop interminable.A bientôt.

10 septembre 2013

Table d'hôte

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                                           La table a souvent servi de décor,de (s)cène en littérature et au théâtre.Le souper, Le dîner de cons, Le festin de Babette,etc... L'auteur néerlandais Herman Koch nous la sert style film danois Festen.Deux frères dînent avec leurs épouses respectives dans un grand restaurant d'Amsterdam.L'un des deux est le possible futur premier ministre. Mais un cadavre va s'inviter à leur table,leurs enfants,un fils chacun,ont commis ensemble un acte ignoble et la rencontre a été initiée pour éventuellement faire front commun. Mais pas tout de suite,dînons d'abord dans cet établissement prestigieux où les deux couples, bien sous tous rapports,s'installent avec ce qu'il faut d'ostentation. Apéritif et mondanités,universellement connus à tous les étages de la planète, enfin sauf chez ceux qui se demandent ni ce ni quand ils vont manger,mais seulement s'ils vont manger.

                                         Les fleurets sont d'abord mouchetés selon l'expression consacrée. On se gausse du maître d'hôtel, un soupçon de mépris peut-être. Ces gens là ne nous emballent pas,dirait-on. Et puis sonnent les portables de ces gens très occupés, de bonne compagnie.L'un des deux couples a même adopté un jeune Africain, Faso. Serge et Babette et Paul et Claire devisent cinéma, Woody Allen se prête particulièrement bien à ce type de papotage bobo, bonne conscience du cinéphile depuis quatre décennies, à peu près sûr que la moindre sous-préfecture européenne propose le film. Je suis personnellement très proche du cinéma de Woody Allen,j'aurais fort bien pu dîner avec eux.

                                          Puis les questions se précisent et c'est à petites doses que le lecteur apprend l'innommable, à savoir l'horreur commise par les cousins, et le plus qu'innomable que j'appellerai l'ignominommable, à savoir que tout le monde est plus ou moins au courant et que ça n'a pas déclenché chez les parents autre chose que quelques soucis domestiques somme toute casables dans un petit coin de mémoire,tout petit le coin. Prise de conscience tardive? Pas sûr. Herman Koch s'abstient de tout parti pris dans ce dilemme,comme tout cela est froid.Glaçant. Au long des chapitres, Apéritifs, Entrée, Le plat, etc.. on peut trouver à ce Dîner intéressant des vertus émétisantes.

L'avis de Dominique de Nuages et vent    Hermann Koch Le Dîner

7 septembre 2013

Le marin dans le placard

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                            Nous retrouvons la curieuse famille irlando-germanique de Sang Impur Une enfance à Berlin,non,à Dublin et c'est un vrai bonheur tant Hugo Hamilton est un auteur irlandais que sa double culture rend très original. Car le contexte irlandais commence à nous être pas mal connu à force de lectures sur la verte Erin. Avec Le marin de Dublin (et une fois de plus le titre français n'est pas bon du tout,puisque l'original fait référence à la photo d'un grand-père marin dans la penderie, The sailor in the wardrobe), on se rappelle ou on découvre si on n'a pas lu Sang impur,ce qui n'est pas grave,que le père interdit la langue anglaise à la maison,que la mère est venue d'Allemagne après la guerre,et que les jeunes Hamilton sont parfois appelés nazis par leurs condisciples scolaires.

                             Point de salut hors du gaélique pour le père, et de rudes souvenirs pour la mère,tout cela forme un couple,des parents, vaille que vaille,et qui élèvent leurs enfants entre tendresse et coups de trique,sur une côte est-irlandaise où le jeune Hugo,très tôt,traîne et bosse entre casiers à homards et calfatage goudronneux. Pas de drame véritable dans Le marin de Dublin, mais une très belle ambiance tanguant du cocasse au brutal, qui,en douceur, met le doigt sur la neutrissime neutralité du pays pendant la guerre,qui au pire finit par transformer la haine de l'Angleterre en sympathie pour le Reich.

                          Il serait injuste de ramener ce beau roman à cet antagonisme. Cest aussi une histoire d'adolescence, Hamilton est né en 53.Un gamin de quinze ans qui n'a pas le droit d'écouter les Beatles,son père préférant Elisabeth Schwartzkopf. Et les gifles volent assez bas. Très belles émotions aussi du côté du port quand les jeunes apprennent à se faire une poignée de livres irlandaises dans l'odeur de mazout et d'écailles,ce qui est incommode olfactivement parlant pour attirer les filles de la ville ou les premières touristes étrangères. Et puis on revient sur les souvenirs de la mère en son pays natal avec la visite d'un cousin qui ne supporte plus sa germanité à cause de l'attitude supposée de son propre père durant la guerre. Du coup ce cousin Stefan a la curieuse idée de débarquer à Dublin ... pour y disparaître ensuite, quelque part vers l'Ouest,vers Aran,comme pour s'y purifier.

                          Attention,je parle en connaissance de cause,l'Irlande ça fait du bien aux bronches, ça fait de la belle musique ,ça régénérerait bien un brin mais pour se purifier vraiment faut autre chose. Lisez Hugo Hamilton, aimez-le, son accent irlandais diffère un peu d'autres écrivains, tout aussi passionnants. Un Irlandais qui parfois, sait prendre un peu de recul pour resituer Erin quelque part au coeur de l'Europe. Quel pays pour avoir tant d'écrivains au mètre carré.

5 septembre 2013

Des hommes et des guitares/Daddy played the guitar,and Mama was a disco queen

guitare à plat

http://youtu.be/lTBo0H0HeMs     Daddy played the guitar,and Mama was a disco queen     Popa Chubby

                        Bon,pour mes parents c'est pas vrai. C'était même assez loin de ça. Pour Popa Chubby je ne sais pas si son père était guitariste et sa mère reine du disco,mais je crois que son pseudo fait référence la fois à sa ligne et à une expression argotique que rigoureusement ma mère m'aurait défendu de nommer ici.De son vrai nom Ted Horowitz le quinqua newyorkais prolifique a enregistré des dizaines d'albums,au nom parfois marrant comme The Good,the bad and the Chubby ou Electric Chubbyland.

POPA_C~1

                       Sûr qu'à première vue le lascar peut faire un peu peur.Originaire du Bronx,on dirait que ça se voit mais là je frise le délit de faciès (humour), il n'est pourtant armé en général que de sa guitare et de solides bases musicales ayant nom Hendrix ou Jimmy Page.Ce blues très urbain flirte parfois avec  des schémas musicaux plus récents mais le gaillard impressionne,et pas seulement par sa plastique et ses tatouages.

3 septembre 2013

Juge et père

rueducine_com-chronique-d-un-homicide-1972

                           Je poursuis mon exploration du cinéma italien,c'est un peu cahotique mais passionnant.Voici un inédit en France (perché?),nanti d'un titre à rallonge,ce qui fut un peu la mode dans le cinéma politique italien des années 70, Enquête sur un citoyen au dessus de tout soupçon, Confession d'un commissaire de police au procureur de la république. Ce film de Mauro Bolognini,décidément souvent abordé ici même, aurait pu s'appeler Accusation d'homicide pour un étudiant mais,sûrement parce qu'on le découvre 40 ans après n'a droit qu'au relativement court Chronique d'un homicide. Bolognini avait tourné peu avant Metello,  Metello vu par Mauro son meilleur film, avec le même acteur,le chanteur à succès Massimo Ranieri. Chronique d'un homicide revient sur le début des années de plomb et les mouvements d'extrême gauche, mais aussi d'extrême droite, avant les attentats de Milan et Bologne et l'enlèvement assassinat d'Aldo Mauro.

                       Cinéaste plutôt à gauche, presque pléonasme, version italienne assez souple et sympa,mais point trop doctrinaire ,Mauro Bolognini, avec le concours des deux Ugo, Liberatore et Pirro, scénaristes, s'intéresse surtout à la relation entre le jeune homme et son père, juge d'instruction qui est chargé de l'enquête sur le meurtre d'un policier, commis en fait par son propre fils.Joué par le second plan du cinéma américain Martin Balsam (Psychose, Douzes hommes en colère),sobre et crédible, ce magistrat est un homme intègre qui,confronté à son fils meurtrier, aura la réaction qu'il sentira la plus appropriée,comme si cela pouvait exister. On pense au long du film à une longue explication tortueuse et théâtrale entre les deux protagonistes.Apôtre ici d'une certaine sobriété et d'une belle discrétion, Mauro Bolognini refuse le morceau de bravoure.C'est tout à l'honneur du film que de ne pas  asséner ainsi des vérités de prétoire.

Il viaggio

                      Le rôle de la mère,dépassée mais toujours digne,est joué par Valentina Cortese. Et elle est très crédible.Les films italiens, souvent remarquables et tellement au contact du pays, ont parfois tendance à "fanfaronner" un tout petit peu comme le héros du chef d'oeuvre de Dino Risi Il sorpasso. Chronique d'un homicide, extrêmement sobre, demande à être (re)découvert. Ce sera pour moi l'une des dernières contributions au très beau challenge de Nathalie, Chez Mark et Marcel, qui se termine bientôt, l'un des rares challenges que j'ai vraiment honorés vu que je m'étais inscrit,trop inscrit un peu partout. Enfin,une petite madeleine sonore avec...

http://youtu.be/Jw-kZ0jb3XA    Morricone   Imputazione di omicidio...

                         

31 août 2013

Les plumes...by Asphodèle: Ce qu'il faut de douleur pour un air de musique

                                 Asphodèle et Syl,cette semaine,et je les en remercie, nous ont dispensé les mots suivants,au nombre de 26: gens-survivre-univers-découverte-terre-partage-bonheur-macrocéphale-cultures-tour-astral-grandeur-mer-extraterrestre-envahisseur-animal-mappemonde-journal-pluvial-couleur-parallèle-fin-guerre-nymphe-néant-négliger.

logo-plumes2-lylouanne-tumblr-com 

                                 Il avançait pas mal ce scénario de bande  dessinée.Quoi de mieux qu'un roman graphique,si à la mode,pour raconter son univers,et bien que lui-même ne dessinât que l'absolu néant depuis l'enfance,il comptait,à la rédaction du journal,sur l'un des deux caricaturistes pour une collaboration efficace.Il imaginait déjà une mappemonde en ignition en couverture, rougeoyante invite à la découverte de cet album, puisque les gens de lettres, les patentés, renvoyaient depuis quinze ans ses manuscrits,négligeant même pour la plupart la moindre explication. C'est donc dans le Neuvième Art qu'il excellerait. Dame! Il fallait bien exceller quelque part,nom d'un chien!

                               Son histoire il l'avait voulue proche de l'inédit. Vagabondant, son imaginaire se présentait comme un kaléidoscope constellé d'envahisseurs dont l'objectif suprême était d'asservir la terre entière,jusque là rien de très neuf,mais de l'asservir au moyen d'un bonheur insoutenable, imposé à la population,sans partage et sans couleur.Un vrai monde  de rêve tellement policé et aseptisé qu'hommes et femmes, d'extase en plaisir et sans cesse satisfaits,n'en pouvaient plus,réclamant qui au moins un air de guerre,qui la fin des ces ahurissants sourires béats.

                                Comme tous regrettaient le maudit temps béni des ces fictions d'avant.Le temps où les extraterrestres colonisaient et les albums et la planète,la confinant dans un espace parallèle cauchemardesque,à seule fin d'oppresser encore et encore,de réduire la société à l'état animal luttant pour survivre. Le joli temps où les paquets de mer, pavillons méphitiques,semaient la peste noire.Et où la science avait fait de sa grandeur d'antan une arme létale donnant la vie à des poupons macrocéphales tandis que les eaux pluviales inondaient les vallées d'où surnageaient de bien horribles créatures, nymphes thalidomisées. Même les cultures jadis si prometteuses n'offraient plus à l'homme que le souvenir des belles semaines astrales.Et puis..il n'y aurait pas de second tour.

Astral weeks

P.S. Je n'ai trouvé ma voie que très tard cette semaine et n'en suis pas très content.Mais si vous voulez écouter Van Morrison et Astral weeks, c'est peut-être ce qu'il y a de mieux ici ce  soir.

http://youtu.be/4ech6pZoBJ4 Van Morrison  Astral weeks

 

30 août 2013

La dame du Michigan

    images     

                    Athalie A les lire , déjà lectrice de quatre romans de Laura Kasischke, a partagé avec moi La vie devant ses yeux,une première pour moi que cette auteure américaine très présente sur les blogs littéraires. On parle beaucoup de Laura Kasischke ne serait-ce que dans le dernier Télérama qui m'apprendra au moins que ça se prononce Kasiski. Ah Télérama! Pardon. Bof! Voilà déjà un premier élément de ma chronique. Diana, une housewife pas desperate, avec un mari enseignant en philo, une petite fille modèle et un mi-temps comme prof de dessin.Quelque part dans le Middle West. C'est bien le Middle West et pour le lecteur français ça reste un peu indéterminé, alors on se le fait, son petit Middle West, à l'ouest du centre, au centre de l'ouest,dans une région moyenne et que des centaines de romans et de films ont fini par stéréotyper dans le rôle de l'Amérique profonde. Un zeste d'américanophobie l'accompagne parfois, ce lecteur hexagonal, à mon avis. J'ai dit parfois. Je pense souvent.

                 Sans que ce soit explicitement conté on a vite compris que Diana a été vingt-cinq ans plus tôt traumatisée par un drame au lycée. Et ces drames sont tellement américains,typiquement,à en reproduire les pires gestes comme usuels. Kasischke fait éclater la chronologie mais de cela non plus je n'ai guère été charmé. Ces ruptures dans la narration n'ajoutant rien à l'inquiétude qui devait sourdre en moi, moi lecteur, au demeurant peu concerné,j'ai lu, parcouru serait plus juste La vie devant ses yeux sans la moindre émotion. Ceci ne signifie pas que j'ai bâclé cette lecture, simplement que le roman ne m'a pas captivé,pas capturé pour que mon coeur se mette à la chamade,au moins un peu. La quatrième de couv. qualifie le roman de critique cruelle de l'Amérique petite-bourgeoise. Tellement moins impresssionnant qu' Elephant le film de Gus Van Sant qui, il est vrai, n'est pas dans le même registre. Ca encore,ce n'est pas grave,mais La vie devant ses yeux me semble bien peu innovant et bien peu motivant à aller plus profond dans l'oeuvre de Laura Kasischke. Souvent évoquée, la touche de "fantastique quotidien" m'a laissé froid. Constat un peu sévère,sûrement, mais Madame Kasischke est tellement encensée par ailleurs. Par exemple dans Télérama.

                 La vie devant ses yeux est aussi un film dont j'ignorais l'existence. Le metteur en scène m'est tout aussi inconnu. Uma Thurman en est l'interprète. En voici la bande-annonce. http://youtu.be/sPN1lR8R6JY

 

         

 

 

28 août 2013

Les belles de Cain ou plus fatales tu meurs...

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                                  Tu meurs de toute façon à fréquenter l'univers en noir et blanc sorti de l'imagination de James Cain.Ne pas se poser devant ces deux belles garces le sempiternel dilemme de l'adaptation d'un livre pour le cinéma.Qu'est-ce qu'on s'en fout de tout ça quand on a seize ans et qu'on découvre les  films à la télé.Mais le peignoir de Barbara Stanwick dans Assurance sur la mort le dispute au short de Lana Turner dans Le facteur sonne toujours deux fois pour ce qui est de mes émotions.J'en tremble. Alors pas d'exégèse pointue ni de digressions savantes pour ces deux oeuvres au noir, maîtresses et d'anthologie. Pas d'analyse du style Billy Wilder ou des musiques si bien orchestrées pour ces drames annoncés. Que du coeur battant,brut, que du souffle court, que du moite...

Le facteur sonne toujours deux fois - Trailer



                                  Et vous, comme disait Woody Allen à propos d'une autre actrice et de son collant, vous vous verriez bien réincarné en peignoir de Barbara ou en short de Lana? Oh,qu'est-ce que j'ai chaud,moi...Bon, revenons à la littérature, c'est plutôt des bouquins à avoir dans la poche,bien écornés,bien fatigués,de père en fils.

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26 août 2013

Ol' Man River, de boue et de sang

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                             Voilà un roman de type plutôt traditionnel qui a obtenu un vif succès en Amérique.Avec Hillary Jordan on retrouve le Sud,celui d'Erskine Caldwell bien que la vie évoquée soit ici un peu plus tardive. Sans la truculence paillarde du Petit arpent du bon Dieu ou de La route au tabac. Mais avec autant de racisme, de violence et de boue. Le titre original Mudbound est à ce titre plus explicite. Henry et Laura cultivent une petite ferme dans le Mississippi. Autour d'eux une famille de métayers noirs, les Jackson dont le fils Ronsel vient de rentrer de la guerre en Europe ainsi que Jamie, le frère de Henry,de presque vingt ans plus jeune,plus jeune d'une guerre on va dire.Et puis Pappy,leur père qui vit dans la très modeste maison,vieux grigou adepte du Klan.Et un monde souvent féroce pour les noirs dans ce Sud peu enclin au mélange des genres, féroce aussi pour ceux qui ne détestent pas assez les descendants d'esclaves.

                      Mississippi, classiquement, donne la parole alternativement aux principaux protagonistes. On a souvent vu ça. L'histoire se déroule, un peu trop attendue cependant, vers le drame inévitable, sans forcément trop de vraisemblance.Les retours de guerre sont difficiles,ça aussi c'est un passage à peu près obligé dans ces romans américains ruraux où la réadaptation est chose presque impossible. La traduction fait parler les noirs petit nègre. Je n'ai jamais aimé ça bien que ça soit logique dans ce type de récit .Ces inconvénients n'empêchent pas une histoire rondement menée à laquelle on peut prendre plaisir. Pourtant il me semble que Gérard Collard, le célèbre libraire qui donne son avis un peu partout et n'exprime que lui-même, il faut le dire et le redire, s'enflamme un peu beaucoup tout comme les jurys littéraires américains quand ils parlent d'un des romans de la décennie. Je n'irai pas si loin et Dédale de Biblioblog, lui ,va encore moins loin.

                          Dernière perfidie de ma part envers ce livre qui m'a pourtant plu mais ne laissera guère de traces:pour la vie dans le Delta n'importe quel vieux blues m'en conte beaucoup plus en trois minutes. Par exemple Robert Johnson avec ce Blues de la crevette morte.

http://www.biblioblog.fr/post/2010/08/02/Mississippi-Hillary-Jordan

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