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BLOGART(LA COMTESSE)

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1 juin 2012

Des mots,une histoire: Un de la légion

            Les mots recueillis par Olivia pour Des mots,une histoire 67 sont: versatile-hétaïre-uniforme-vêtement-cloque-jaunissant-démagogue-manne-goguenard-tablette-illusion-forteresse-confident-griser-occupation-orée-sonnette-manchette.

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            Les manoeuvres dans le bled tombaient bien,finalement.Au moins pour quelques jours j'oublierais ce capitaine guoguenard et ma versatile danseuse qui savait si bien jouer les fatales et qui,malgré l'illusion qu'elle suscitait,s'avérait tout bonnement une hétaïre qui visait plus haut que ses consoeurs de la casbah.Les opérations dans le Rif n'étaient pas sans danger,les rebelles lorgnant de leur forteresses de rocs nos uniformes maintenant jaunissant sous les dards d'un soleil de plomb qui ne laissait comme court répit que quelques minutes de l'orée matinale.Très vite un vêtement d'acier pesait alors de nos épaules à nos manchettes,rendant irréelle et désirable la pourtant si relative fraîcheur des cabarets quittés la veille.

          Souvent démagogues,les officiers n'avaient pourtant pas caché que les tablettes officielles des pertes au combat risquaient de s'allonger.Je m'en foutais bien,mon seul ami,mon confident était mort dix jours plus tôt.Je l'appelais a Sonnette à cause du bruit nocturne de ses dents.S'étant laissé griser par une rencontre exotique il avait fini dans la poussière d'une ruelle sans joie,lardé de coups de kriss par quelque sbire dont l'occupation favorite était de veiller à l'honneur.Probablement que des cloques sur mes avant-bras seraient la seule manne céleste des abords du désert.Peu m'importait.N'en étais-je pas arrivé là presque volontairement,soldat perdu de mon plein gré?

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        J'aurais mauvaise grâce à ne pas souligner l'influence sur ce texte de Morocco de Joseph von Sternberg,Marlene Dietrich et Gary Cooper.

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31 mai 2012

Rome vile mallette

affiche-Le-Porteur-de-serviette-il-Portaborse-1991-2

        Au début des années 90 deux films sortent en Italie.Bien que très ancrés dans leur époque tous deux portent un titre évocateur,Le porteur de serviette,Le voleur de savonnettes.La référence n'est pas écrasante, plutôt amicale.Je viens de revoir le premier,réalisé par Daniele Luchetti.La Sacher de Nanni Moretti,cinéaste cinéphile ce qui n'est pas si fréquent,l'a produit.Silvio Orlando joue Luciano modeste prof de lettres,un peu nègre de romancier, embauché comme plume pour les discours d'un jeune ministre aux dents longues,Nanni Moretti.Univers doré,belles femmes,voitures rutilantes,facilités de paiement,comment Luciano va-t-il évoluer,lui plutôt bien-pensant, entendez par là à peu près à gauche tendance Chianti?

      Silvio Orlando le Napolitain a tourné plusieurs fois sous la direction de Nanni Moretti.Même génération, Luchetti, Orlando, Moretti ont réussi une très bonne comédie "politique",sans lourdeur démonstrative et aérée par l'humour. Exemple: Luciano le pur finira par apprécier de pouvoir dévoiler les sujets du bac à ses anciens élèves.Ce film date des années pré-Berlusconi et sa portée peut se voir somme toute universelle.Ca c'est ce qu'on lit dans beaucoup de critiques.D'accord mais je préfère y voir un héritage des comédies italiennes de l'âge d'or,sans la truculence plébéienne parfois un peu artificielle,mais tout cela mâtiné d'un zeste de Francesco Rosi qui rigolerait avec la présence d'un Moretti qui réussissait il y a vingt ans à nous faire sourire de son personnage pourri et néanmoins humain.Tour de force qui ne s'est jamais démenti depuis,à mon avis.


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            Après le joli conte voltairien Domani,domani (88),Le porteur de serviette ,présenté à Cannes en 91,devint un succès populaire relativement important.Daniele Luchetti n'encombra guère pour ça les écrans et depuis vingt ans,tout au moins en France,on n'a guère vu que Mon frère est fils unique et La nostra vita.Quant à Maurizio Nichetti,auteur du Voleur de savonnettes sur lequel j'espère revenir il semble que son dernier film remonte à 2001.Pour l'un comme pour l'autre je suis de ceux qui le regrettent.Quant au film qui inspira au moins leurs titres,Le voleur de bicyclette,il trône au panthéon depuis plus de six décennies.

Il viaggio

     

 

 

28 mai 2012

Canyon un peu boulet

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         La facture est très classique,le thème rebattu,la nature hostile mais rédemptrice,le mal bien identifié et l'Ouest sauvage barré de tractopelles. Compris,on est dans le nature writing,mais un peu de série.Trois générations, Justin,professeur,Paul,son père,bougon,une culasse de carabine à la paume et à l'esprit,Graham,son fils,préado sensible.Hommes des bois pour un week-end,ça va mal se passer.Couplet sur les rapports père et fils,pas mal sans plus,un peu pesant sur la gâchette.Brian,lui,couturé du dedans et du dehors,est de retour d'Irak comme on revenait du Vietnam dans les années Platoon-Deer hunter.

     Karen,la femme de Justin,en cinquième rôle maximum,et minimum quota féminin si j'ose dire.Promoteurs très pro-promoteurs,Tom Bear Claws,Indien de son état,pro-casino sous couvert de défendre la tradition.Guest star un grizzly qui n'existe pas dans l'Oregon,paraît-il.Ben voilà c'est à peu près tout ce que j'ai à vous en dire.Un roman aussi surprenant qu'une soirée télé sur M6.La couverture évoque Délivrance de James Dickey,ce qui est pour le moins très excessif.Je joins ici l'avis de Keisha,guère plus enthousiaste.

http://en-lisant-en-voyageant.over-blog.com/article-le-canyon-99140392.html

25 mai 2012

Des mots,une histoire: Eaux diverses

     Les mots proposés par Olivia pour Des mots,une histoire 66 sont:nuage-moustique-calendrier-burlesque-candide-canaliser-déluge-caresse-antidote-craquant-quatrain-calvitie-briquet-soleil-amadou-hallucinant-genou-foudroyer-mousse-promesse-langue-fesses-colère-orage.Les quatre premiers mots utilisés sont,je l'avoue, fortement marqués d'un sceau professionnel.

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        Certes son genou était loin d'être candide et l'atrophie de la fesse droite,ainsi que le son craquant de son ménisque interne n'étaient guère promesses de beaux jours olympiques pour Laura Doumanou.Malgré tout elle voulait y croire ou faisait semblant,mais de londoniens nuages s'annonçaient pour cet été.Le calendrier s'affolait et les entraînements harassants dans la piscine du Bon Pasteur l'épuisaient sans pour cela l'affûter vraiment,ce qui la rendait très colère.

        Surtout,elle commençait à rechigner à cette vie en bocal,bassins javellisés, vue sur la calvitie des athlètes masculins soucieux de glaner le moindre millième,déluge d'invectives directoriales.Et Laura de foudroyer du regard ses partenaires du quatrain 4 x 100m quatre nages auquel d'ailleurs elle n'était même pas sûre de participer,ses 25 ans constituant selon certains un très possible antidote au succès.

       Fuir cette asepsie,elle en rêvait.Des flots plus méphitiques,d'agressifs moustiques,des serpents d'eau.Un hallucinant mélange d'orages sur la Louisiane,de burlesques créatures des marais,rampant sur la mousse des mangroves et narguant le soleil de leur langue bifide,comme un vieux film en relief suranné.Attentive à canaliser ses contradictions elle plongea non dans le bain mais dans un polar de James Lee Burke,un de ces bouquins bien glauques où de vieux bluesmen jouent "Lover of the bayou", et où des sorciers incendient tout vifs,de leur briquet d'amadou, les poissons-chats géants de la baie de Natchez.

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   Après tout cela,c'est sûr,sous la douce caresse d'une troisième eau ,Laura finirait bien par apprendre à nager.

22 mai 2012

Gueux gais et gags

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         Ce Miracle à Milan est un délice,un bijou,un bonbon qu'on aimait saliver enfant.Primé à Cannes en 1951,il est à craindre qu'un film pétri de bons sentiments comme celui-ci ne triomphera plus jamais sur la Croisette.O tempora, o mores!L'un des maîtres historiques,moi je dis des gentlemen, du Néoréalisme s'en éloigne gentiment par la fable,le conte,la simplicité.Certains diront la naïveté.J'imagine déjà les adjectifs, passéiste, désuet, suranné,voire pire.Le cinéma se joue du temps,comme Michel-Ange ou Breughel,comme Bach et Stravinsky, comme Ronsard et Prévert.Le cinéma ne se divise pas.Il est parfois très médiocre,parfois génial.Il est toujours de son époque,donc du patrimoine.

             Le vieux complice de De Sica,Cesare Zavattini,avait écrit Toto le Bon.Un enfant trouvé par Lolotta dans un chou,touché par la grâce,fondait un bidonville plutôt sympa dans le Milan de l'après-guerre.Vittorio et Cesare avaient déjà collaboré pour Sciuscia,Ladri di bicicletta.Ces deux là s'entendaient comme larrons en foire. Davantage théoricien Zavattini est resté la caution morale du Néoréalisme.Alors que De Sica devenait une star du cinéma italien parfois au détriment de son oeuvre de metteur en scène.Joué par des non professionnels essentiellement Miracolo a Milano est presque une comédie musicale,Sympas,pauvres et gentils,si j'ose dire.La poésie des simples effleure à chaque scène et les promoteurs immobiliers eux-mêmes ont une certaine rondeur qui adoucit les angles.

         Sur ce terrain vague la vie bat son plein et tous y vont de leur astuce.Il y en a même une qui fait payer pour le coucher de soleil.Toto a bien sûr un talisman,en fait une colombe magique,beau symbole.Il abat des montagnes, Toto le héros.Il avait commencé par récompenser le voleur de son modeste havresac en lui offrant. De fil en aiguille c'est toute une communauté qui finit par faire la pluie et le beau temps,une pluie de pétrole en l'occurence qui enrichit tous ces "poverelle".L'argent ne fait pas... mais le joli ballet des balais empruntés aux éboueurs nous donne droit au paradis,je sais pas,mais au ciel,c'est certain.

200px-DeSica&Zavattini

      Zavattini et De Sica ont collaboré une vingtaine de fois.Plus intellectualisé et plus marqué Zavattini pensait que le cinéma n'était pas fait pour distraire les foules,mais pour les réveiller.Discours un tantinet idéologique mais le grand coeur de Vittorio et l'intelligence de Cesare ont souvent fait merveille.A eux deux ils font souvent penser à Chaplin.J'en connais beaucoup qui même à 2000 n'arrivent pas à sa semelle,certes très élimée.Cet article est proposé dans la superbe botte Il viaggio initiée par Nathalie de Chez Mark et Marcel.

http://youtu.be/_jJzLtUbVgI Gran Finale

Il viaggio

    

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20 mai 2012

La leçon de Twixt


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            Coppola a cessé les budgets pharaoniques depuis quelques années et se fait plaisir et nous fait plaisir. Twixt est un beau film qui revisite une Amérique très province,une petite ville où un auteur de polar en perte de vitesse et la bouteille facile fera une étrange rencontre et sera aidé par Edgar Poe en chair en en os.Il faut dire que Twixt revendique les influences de la littérature et du cinéma américain. Outre Poe en personne Roger Corman et Stephen King sont de la partie.Et en toute cohérence le traducteur français d'Edgar Poe est lui même carrément cité.Il s'appelle Charles Baudelaire.J'oubliais,le héros se nomme Hall Baltimore,comme la grande ville du Maryland où Poe est mort.

               Val Kilmer n'a jamais cassé la baraque.J'aime The Doors,j'ai donc logiquement détesté The Doors.Il a pris de l'âge,du poids,du volume.Je le trouve plutôt crédible dans ce rôle d'écrivain sur le retour au public clairsemé. L'architecture de cette petite ville sans âge est très réussie.Notamment le beffroi,lorgnant un peu sur Les sept cadrans d'Agatha Christie.Hall Baltimore, relégué dans la quincaillerie,il n'existe plus de librairie,ne signe pas les livres que personne ne lui demande.Mais le shériff Bobby LaGrange,un nom de redneck fanatique de ZZ Top, lui, propose d'écrire une histoire à quatre mains.

           Le soir même, il rencontre, en rêve, l’énigmatique fantôme d’une adolescente prénommée V. Il soupçonne un rapport entre V et le meurtre commis en ville, mais il décèle également dans cette histoire un passionnant sujet de roman qui s’offre à lui. Coppola,ravi de tenir en sept semaines des films peu coûteux,semble rajeunir. Culpabilité est souvent maître mot chez lui.A travers cette fiction épouvante pas toujours sérieuse c'est son propre passé qu'il interroge avec esprit,avec foi.Son fils Giancarlo est mort en 1986 et la quête en est forcémement marquée.Différents niveaux, rêves, éthylisme, souvenirs nous égarent un peu et c'est très bien comme ça.Mais manifestement si Francis Ford Coppola habite un de ses films c'est Twixt.

          Revoir Bruce Dern bien vieilli dans le rôle trouble de Bobby LaGrange,si, longtemps après Retour,Gatsby le magnifique,On achève bien les chevaux,m'a fait plaisir.Tom Waits en narrateur ne gâte rien,on s'en doute. Dasola y a vu l'ombre de Washington Irving et Tim Burton,voire de David Lynch version Est. Neil insiste sur les couleurs.Ceci prouve la richesse d'échos de ce Twixt. 

Neil  http://lecinedeneil.over-blog.com/article-twixt-2012-francis-ford-coppola-101551295.html

Dasola     http://dasola.canalblog.com/archives/2012/04/26/24099955.html 


Francis Ford Coppola s'inspire de sa vie pour Twixt

18 mai 2012

Des mots,une histoire: Mare Dolorosa

                        Les mots proposés pour Désirs d'histoires 65 sont: encens-amour-marin-coquinerie-embruns-albinos-baie-ténébreuse-naufrage-pins-balai-ballon-phare-râler-froc-flot(s)-communion-mouette-sel-velours-changement-mammouth-réale-au revoir-chocolat .Le mot "mammouth" n'a pas été retenu. Parti pour un sonnet de forme classique ABAB-ABAB-ABB-ABB le vaisseau s'est un peu alangui.Mais le plus difficile fut incontestablement la construction du navire,entièrement aux Chantiers Navals de Monbureau.

Quand j'étais capitaine un étrange albinos

Vêtu d'un froc râpé s'en est venu vers moi

Dans un port du Levant,gravé sur du vieil os

Me vendit "Les réales,un naufrage",aux abois.

 

Coquinerie de sort et jusqu'aux pins derniers

Ce dessin d'une si ténébreuse envergure

Ne me quitta jamais,grimoire,échéancier

Encens,qu'une mouette eût sur les flots d'azur

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Bien vite dispersé,rétif aux changements,

Un obsédant velours qui dissipant ma vue

Egara les marins et la Baie des Amants

Sel de leur vie d'enfer,à jamais disparue.

 

J'eus beau râler,pester,ma vie,elle ressembla

A ces dérélictions,ces ballons fourvoyés

Loin des livres d'enfants aux doigts de chocolat

Que le balai d'un diable aurait dépenaillés.

 

L'affiche,elle aurait pu en rester aux amours

Communions romanesques,et d'embruns et de phares

Les vents l'ont violentée,lambeaux,ses beaux atours?

Narcisse, en son reflet,en est à l'au revoir.

 

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17 mai 2012

Géographie: Oxford, Mississippi

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                Oxford n'est qu'une petite ville de 20 000 habitants mais elle est assez célèbre.En histoire d'abord, Oxford,choisie comme siège de l'université du Mississippi,et nommée ainsi en référence à la grande école britannique,accueillit en 1962 pour la première fois un étudiant noir,James Meredith.Cela ne fit pas plaisir à tous.Mais cela donna naissance à plusieurs chansons sur le thème,floraison de textes engagés étant la norme dans les midsixties.Notamment celles de Bob Dylan et Phil Ochs.

             En littérature,Rowan Oak, grande demeure sudiste (photo), a abrité William Faulkner, son épouse, ses livres et ses alcools,tout cela n'étant pas forcément dans l'ordre préférentiel.Quant à James Meredith,les choses étant souvent plus complexes que la droite ou la gauche,par exemple,ou le blanc et le noir,il devint un soutien des Républicains.

http://youtu.be/1PLFKimdUOA  Phil Ochs  Ballad of Oxford

http://www.deezer.com/music/track/7365745   Bob Dylan  Oxford Town

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15 mai 2012

Mort d'un caïd

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      William Riley Burnett (1899-1982),vous le connaissez sans le savoir peut-être,si vous êtes amateurs de films noirs.Voyez les photos ci-dessous.Nobody lives forever,Fin de parcours date de 1943 et c'est un très bon roman noir dont l'originalité est que le gros coup dont il s'agit n'est pas du tout un meurtre,mais un mariage d'argent que le caïd d'âge mûr (c'est à dire quarante ans pour l'époque) envisage comme une escroquerie.Il y en a de pires.Et la presque totalité du roman se passe sans un coup de feu,bien qu'il y ait comme un coup de foudre de la veuve en or pour le gangster bien habillé.

     Donc pratiquement pas de privé,ni de flic ici mais quelques comparses,seconds rôles comme le polar hard-boiled ou le cinéma noir les affectionnent.Doc,sous perfusion toxico,maître-chanteur accessoirement,Windy,bas de plafond,Johnny l'avocat forcément véreux indispensable à la défense d'un boss du business,et Toni, vénale, fatale un peu,sexy pas mal,et vulgaire à la folie.La Californie des années quarante,le Mexique comme fuite éventuelle,une vague allusion à la guerre,en Europe ou dans le Pacifique.Certains prennent des pruneaux en Floride,d'autre des obus en des îles lointaines.Ce n'est pas trop ça qui empêche Farrar,ou Lloyd (il a pas mal de pseudos) de dormir.La peur de la taule,oui d'où les tendances suicidaires du personnage.

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           Horace,Raymond et Dashiell (ils m'accompagnent depuis si longtemps que je les appelle par leur prénom) ne sont pas les seuls.Et les films adaptés de WRB sont légion.Il a d'ailleurs aussi adapté les autres,Scarface notamment.Cette littérature, on le sait maintenant,est essentielle. Quelques exemples de noirs mais il faut savoir que certains bouquins ont aussi été tournés en version western,La ville abandonnée,L'or du Hollandais.

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13 mai 2012

Ma cabane en Alaska

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        Impressionné comme beaucoup par Sukkwan Island j'ai attendu un peu pour aborder Caribou Island.Ca me rappelle une jolie chanson  qui s'appelle J'irai jamais sur ton island.Parce que les islands vues par David Vann c'est pas de la tarte.Le premier livre était assez désespéré.Le second,Désolations,pour une fois le titre français n'est pas trop mal vu,serait plutôt désespérant.C'est pire.D'abord David Vann a le chic pour nous présenter des personnages médiocres, inintéressants, souvent pas mal beaufs,vaniteux.Inintéressants? C'est pas  sûr finalement.Un homme n'a qu'une obsession,bâtir une cabane de rondins dans une île paumée en Alaska.On ne sait même pas vraiment pourquoi.Son couple est en train de sombrer,sa femme malade traîne un boulet freudien lourdissime.Et puis l'Alaska n'est pas la Floride,on finit par s'y geler les neurones.Tous deux manipulent billes de bois péniblement transportées sur un bateau besogneux.Douleurs articulaires et blessures aux mains assurées.

    Ils ont bien eu deux enfants,adultes.Enfin,adultes,ça se discute.Le fils n'est vraiment lui-même que camé ou bourré.Le type même du gars qu'on n'a pas envie d'avoir comme ami.Il y en a comme ça.Les cadences péremptoires de la pêche au saumon, industrielle,en haute saison ne tendent certes pas vers la poésie mais cet homme n'a manifestement pas grand -chose à foutre de ses parents.Sa soeur,physiothérapeute (mais ce n'est pas par confraternité que je la sauve),très mal attelée avec un dentiste menteur comme un arracheur de dents,a bien conscience du malaise grandissant puis culminant chez ses parents.Elle fera ce qu'elle pourra mais chez David Vann,jusqu'à présent car il n'y a que deux romans,toute grâce semble vouée à l'échec.

     Ainsi donc le mari et la femme,j'ai oublié leur prénom et rendu le livre, n'échangent plus que des efforts harassants pour bâtir cette odieuse cabane,entre insultes et mépris.D'évidence ce ne sera pas "Home,sweet home".Désolations est un bon livre, fort bien documenté sur la nature alaskane d'une clémence relative.Je veux bien go West mais pas à ce point-là.Pour vous remonter le moral ne comptez pas sur David Vann.Pour une lecture de qualité mais réfrigérante,si.Pour voir une ébauche de label Vann,eh,peut-être.

L'avis  de Claudia  http://claudialucia-malibrairie.blogspot.fr/2011/10/david-vann-desolations.html

11 mai 2012

Brion pour nous

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       Titres français insipides en finirez-vous jamais?On a affublé le très beau noir Cry of the city (1948) du nom La proie,qui ne correspond pas à l'histoire.Robert Siodmak ( Les mains qui tuent,Double énigme,Les tueurs), cet Allemand exilé,est l'auteur de quelques beaux tableaux noirs.Ici ,deux belles gueules oubliées,Victor Mature et Richard Conte,amis d'enfances de Little Italy s'affrontent,flic et gangster pas très éloignés,dans un film très bien fait dont Scorsese,et c'est une évidence,pense grand bien.

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            Pas plus inspiré quant au titre,voici le plus rare La proie du mort,Rage in heaven (1941),de W.S Van Dyke,très marqué par la psychanalyse très à la mode en ce début des forties.Un milliardaire torturé manigance la perte de son meilleure ami en arrangeant sa propre mort.Tiré d'un roman peu connu de James Hilton (Goodbye Mr.Chips,Horizons perdus),bénéficiant de fortes présences,Robert Montgomery,et les toujours impeccables Ingrid Bergman et George Sanders,ce film peu connu que je voyais pour la première fois m'a surpris,situant une part de l'intrigue dans une aciérie britannique.Le côté freudien n'est pas trop lourd malgré une mère,comme il se doit,possessive et hitchcockienne.

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       Mais la palme absolue du titre nul revient sans contestation au très bon film,plus célèbre,Le port de la drogue,traduction comme chacun sait de Pickup on South Street.En 53,pleine guerre froide,la censure française remplaça le microfilm par un sachet de drogue,faisant croire à une guerre des gangs sur les docks.Outre cette anecdote ridicule et si les deux films précédents sont bons,celui-ci est une perle du film noir.Samuel Fuller savait tenir une histoire,action et ambiance confondues. Parlons du climat,si important dans un thriller.New York by night,la cabane de bois sur pilotis où crèche le nerveux Richard Widmark,si souvent inoubliable.Deux scènes de pickpocket fabuleuses qui ouvrent et finissent le récit.Remarquable utilisation des transports,métro,escaliers,tout le mobilier urbain.La musique de Lionel Newman,ce jazz fifties si descriptif.Une informatrice pas vraiment indic (l'adorable Thelma Ritter),avec un code moral et une affection toute maternelle.Une fille peu farouche et embringuée dans une ahurissante affaire de  secret défense.Et tout cela en 80 minutes.Une brièveté à laquelle les auteurs des souvent pénibles polars actuels feraient bien de songer. Décidément Patrick Brion et son Cinéma de Minuit sur France 3 m'auront été d'un grand  secours depuis longtemps.

8 mai 2012

Le fils du "Désert"

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             Robert Hasz est né en 1964 en Voïvodine,minorité hungarophone de la Yougoslavie.Mais ça c'était à sa naissance. Depuis c'est devenu compliqué dans ces coins là et il a choisi de vivre en Hongrie.La mort du Maréchal et l'explosion balkanique ont maintenant fait de la Voïvodine une province autonome de la Serbie où on dénombre six langues officielles.Ca doit être pratique..Ne confondez pas avec le Kosovo ni le Montenegro,et encore moins avec l'une des trois entités de la Bosnie.Suis-je assez clair?Le pire est que tout ça n'est pas sans rapport avec La forteresse.

            L'éditeur évoque Kafka,Borges,Gracq,Buzzati,ce qui fait beaucoup.Mais Robert Hasz est loin de démériter dans ce pays des confins pas mal fréquenté en littérature.Livius,à la veille dêtre démobilisé est muté là-bas,à la forteresse dans la montagne,près de la frontière.Quelle frontière,on ne sait pas.Et quels drôles de militaires.Pas d'armes dans cette caserne,mais les mets les plus succulents et les vins les plus fins au mess.Des véhicules hors d'usage.Des subordonnés à qui leurs supérieurs demandent de les tutoyer.

           Pas  de courrier non plus.Officiers et soldats patientent sans révolte,c'est ainsi.On creuse bien un tunnel,une belle excavatrice erre de ci de là.Evidemment on pense à Dino et à un autre lieutenant,mon frère Giovanni Drogo.Mais une fantaisie frissonne ici qui n'était pas de mise au Fort Bastiani.Les quelques personnages, peu hiérarchisés,autre différence notable avec Le désert des Tartares,finissent par découvrir une porte au fond d'un entrepôt fantôme.Paranoia,un Ordre semblerait dicter sa loi,mais rien n'est sûr.Je vous laisse là,mais quand même ça m'inquiète bien un peu.

 Autre livre de Robert Hasz     Magyar,vous avez dit Magyar

6 mai 2012

Par le sang des innocents

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          Le challenge de Nathalie Chez Mark et Marcel  est plutôt à vocation littéraire.Pourtant j'ai pensé que cet article pouvait trouver une petite place dans la botte d'Il viaggio.Il était assez difficile de voir Le Christ interdit, seul film de l'écrivain italien Curzio Malaparte.Je l'avais vu adolescent mais ne me souvenais que de quelques rares images,peu festives.Car il n'est pas léger léger ce film et Malaparte traîne encore un parfum sulfureux. L'ayant déjà évoqué (Chasse aux alpins)  je rappellerai  brièvement le chemin sinueux parcouru par Malaparte, engagé pour la France dans la Grande Guerre,fasciste puis antifasciste.Il aurait même rejoint le PCI sur son lit de mort.

     Présenté à Cannes en 1951 Le Christ interdit suscita des polémiques et entretint le trouble,il dure toujours, sur la personnalité de l'ambigu Kurt Suckert,Toscan de père allemand.Sadoul,le peu nuancé critique français très encarté du côté d'Oncle Jo,intitula sa chronique Le Christ interdit,film néofasciste de Curzio Malaparte.L'excellent Jean Gili,passionnant spécialiste du cinéma italien,cite dans le livret du DVD Edoardo Bruno : "Le film donne,avec une extrême clarté,une confirmation de la confusion,de la pingrerie morale et de la niaiserie de l'auteur".C'est vrai que cinq ans seulement après la guerre le film prêtait aux controverses.A ma connaissance il n'est pas resté dans le coeur des Italiens pourtant très attachés à leur cinéma,très peu lié au Néoréalisme et si loin de la comédie.Tentative d'explication, c'est un peu lourd,mais pas sans intérêt soixante ans après.

     Bruno (Raf Vallone),prisonnier de guerre,rentre au pays.Des difficultés de l'après-guerre j'ai déjà souvent disserté (Rossellini et le Néoréalisme,une fois de plus).Il a l'obsession de venger son frère,trahi et exécuté.Mais le silence règne,tout noir sous le soleil toscan et dans les vignes qui reprennent lentement le goût de vivre.Très lentement comme les villageois,à commencer par sa propre mère.Elle sait,sa cousine sait,son amie Nella sait.Mais à quoi bon revenir sur ce que l'on ne peut plus empêcher.

Il viaggio

        Tout cela a fortement décontenancé la critique italienne,l'oeil rivé vers l'Est.Déjà que Malaparte était pour le moins discuté,hors du sérail.Pire encore on n'aime guère le titre ni cette représentation de la foi dont on ne sait si elle est sincère ou hérétique.L'hallucinant personnage du tonnelier,joué avec son austérité coutumière par l'homme sans sourire Alain Cuny,ne détend pas l'atmosphère, figure christique plus encore que dostoïevskienne. On n'est pas très loin du bouc émissaire,cette théorie actuellement tellement dévoyée et démago.Très mal à l'aise aussi la très catholique Italie devant cette représentation,un défilé des objets de la Passion et des porteurs masqués. Irrévérence ou profondeur,personne ne le sait vraiment.On cherche un volontaire pour figurer le Christ (scène de Gino Cervi en prophète illuminé).On ne trouve qu'un chien.Le Christ interdit,je l'ai dit en préambule,est un film très pesant,de ceux qui vous laissent un goût de cendre,tout presque athée que l'on soit.

       Et puis il faut remonter au, début des années cinquante et je considère que ce Christ a été le fossoyeur du Néoréalisme tout en en empruntant les derniers oripeaux,version rurale,alors que c'était plutôt la cité qui concentrait les meilleurs éléments néoréalistes.Trop de psychologie tue la vraisemblance.Mais revoir ce film 45 ans  après une première vision procure une sensation indéfinissable.On a le droit de ne pas aimer le film de Curzio Malaparte.L'histoire du cinéma italien,une fois n'est pas coutume,l'a un peu vite écarté.Au nom d'une certaine morale?Allez savoir."Il est plus facile de pardonner que d'oublier",nous propose de méditer l'auteur complet (y compris la musique). 

   http://youtu.be/LqRDFPOhslE  Quelques minutes de Il Cristo proibito

4 mai 2012

Des mots,une histoire: Affres de cinéphile

                    Les mots imposés pour l'édition 63 de Des mots,une histoire sont: tard-pelage-lettre-muguet-tornade-prélude-oiseau-temps-plateau-duel-éternité-bégayer-toxique-merveilleuse-soleil-film-fugitif-interdit-carnage.

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     "Duel au soleil" se terminait dans son apothéose incendiaire,Gregory Peck en méchant comme dans aucune autre production.Il quitta le temple de Bercy, remonté. C'en était donc fini de son cycle western.Il se sentait prêt à affronter les plateaux télé pour la grande finale nationale de "Qui qui s'y connaît le plus en films de cowboys?". Cette année il avait consacré énormément de temps à revoir d'obscures séries B des fifties,à enchaîner des noir et blanc rarissimes,à veiller tard sur le câble pour apercevoir un cavalier fugitif dans le couchant.Encore fallait-il l'identifier sans bégayer lors de l'émission,et ne pas s'emmêler dans les multiples versions de O.K.Corral.

     A la lettre,il suivrait à la lettre les conseils de son coach pour sa préparation,y compris l'interdit sur tout alcool.Une semaine restait avant la tornade médiatique, très relative entre nous et de niveau très local,qui saluerait sa merveilleuse connaissance de ce sujet si important,du prélude dit " des sales gueules" de "Il était une fois dans l'Ouest" au carnage final de "The wild bunch".

     Gare de Lyon,mai oblige,il pensa in extremis au muguet et reprit son train pour cette ultime phase de bachotage avant l'épreuve.De toute éternité il avait savouré l'histoire de l'Ouest,depuis les gravures d'oiseaux d'Audubon et les romans de James Oliver Curwood,somptueux pelage d'ours en couverture et flèches toxiques des Indiens du Nord au long des pages de son enfance.Ceci ne l'empêcherait pas de signer après demain sa biographie de Rossellini à la Grande Librairie,Place de la Basilique.On est pluraliste ou on ne l'est pas.

3 mai 2012

Double jeu

        Que vous inspirent les cinq premières photos? C'est un jeu cinéma mais j'ai rajouté deux indices en 6 et 7 qui devraient faciliter le travail si nécessaire.Suis-je bon et généreux...

  1. jeu1
  2. jeu2
  3. jeu3
  4. jeu4
  5. jeu5
  6. jeu6
  7. jeu7

 

1 mai 2012

Géographie: Hopkinsville, Kentucky

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          Ville découverte grâce à l'ami Thierry sur son site musical où il parvient si souvent à présenter des gens absolument inconnus  voici Hopkinsville que vous ignoriez,ce dont vous ne vous portiez pas plus mal.32 000 habitants vivent là dans un coin du Kentucky.Mais il ne faut pas leur en vouloir.Cependant,the road must go on et il nous faut si on ne veut pas rester en rade parfois accepter des villes dont le prestige reste à prouver.C'est au nord-ouest d'Hopkinsville que la durée de l'éclipse solaire d'août 2017 sera la plus longue (2 minutes 40 secondes).C'est tout ce que j'ai trouvé sur Hopkinsville.Alors on se retrouve là bas l'été 2017.Promis.

http://youtu.be/v8b7EuvWSrc    Hopkinsville Darrell Scott

scott

     Et merci encore à Thierry pour l'autre découverte,Darrell Scott, folkeux de talent.Il y en a comme ça des centaines sur Jazzbluesandco ,et du blues,du jazz,comme le nom l'indique,ainsi que des musiques du monde,du fado,du brasiliana,etc..

vg-muguet-1er-mai

29 avril 2012

Décollage et déshabillage


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            Je n'avais jamais vu le premier film aux Etats-Unis de Milos Forman. Souvent oublié dans la filmographie plus ou moins élastique du mouvement hippie Taking off vaut son pesant de patchouli.Luc Lagier dans cette édition DVD présente très clairement en six minutes le contexte de Taking off.C'est remarquable de concision et de précision et je me contenterai d'en reprendre quelques éléments.Fin 67, Milos Forman,intéresse la Paramount après ses trois films tchèques, pugnaces, drôles, corrosifs. Il s'agissait de L'as de pique,Les amours d'une blonde,Au feu les pompiers. Avec son complice,ce touche-à-tout de Jean-Claude Carrière,ils se retrouvent à New York,logeant au célébrissime Chelsea Hotel,si bien chanté par Leonard Cohen,temple hippie de la côte Est.Ils souhaitent faire un film sur ce mouvement libertaire qui s'avèrera très vite plutôt conformiste.Mais n'allons pas trop vite.

        Ils rencontreront même les étoiles filantes au si court avenir, Jimi, Janis, etc...Mais Forman s'ennuie vite car les hippies c'est surtout substance et somnolence et lui fourmille d'idées.Il lui faudra trois ans  pour concrétiser ce projet qui abordera le phénomène hippie par la bande et par l'humour,et sans démagogie.Parce que l'Histoire, simplement l'en empêchera,en 68-69,elle est si forte l'Histoire quand elle s'y met et éclipse tous les  scénarios. Assassinats de King et Kennedy II,manifs contre la guerre du Vietnam,pavés volants dans bien des capitales, Dubcek redevient jardinier à Bratislava. Il y a des années où il vaut mieux faire autre chose que d'écrire des trucs qui seront toujours moins forts que la réalité.

      Deux ans plus tard bien des choses ont fait long feu comme Jan Palasz place Wenceslas.Forman et Carrière, pas dupes,vont écrire un scénario qui traite plus des parents de hippies que de ces derniers.Qui sait s'ils ne sont finalement pas plus intéressants,confrontés,un peu ahuris,mais d'être parents,vous savez,ça peut arriver à tout le monde.En focalisant sur le phénomène des fugueurs qui rejoignent une communauté ils vouent pas mal de tendresse à ces quadras déboussolés,souvent moins obtus qu'on veut bien le dire.C'est ainsi que Larry erre dans Manhattan à la recheche de sa fille Jeannie(hé non,rappelez-vous,nous ne sommes pas en Californie et Woody n'est pas si loin),faisant quelques expériences qui le changent de  ses séances d'hypnose.

     Taking off,à la fois décollage au sens spatial,et déshabillage,comme les jeux de cartes "strip" auxquels ils prennent goût,narre ces quelques semestres où les jeunes ont crû (vraiment?) changer le monde en s'asseyant et où leurs parents ont commencé à comprendre le trouble immense de l'Amérique.J'allais oublier de dire que ce film est très très drôle,très proche du ton tchèque de ses premiers films, teinté d'amertume et d'absurde.Beaucoup d'irrévérence,un certain courage de ne pas aller forcément dans le sens du poil,Forman sera probablement plus mainstream avec Hair (à propos de poil).Et une infinie affection pour ses héros,cravatés et cheveux courts,et si proches.Une scène culmine,tordante et d'une fausse naïveté,celle du casting de chanteuses folk.


2010 - [bande-annonce] TAKING OFF de Milos Forman (extrait 1)

 

27 avril 2012

Des mots,une histoire: Elle,lui,le soir et les autres

        Les mots imposés pourDes mots, une histoire 62 sont : immédiateté – assiette – création – café – peau – trille – absence – bergamote – confiance – peigne – hermétique – insouciance – facile – tristesse – sourire – diable – déception – labyrinthe – sang – coincidence – chavirer – connexion.

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          En avait-il fréquenté des cafés,des cafés littéraires,des cafés philo,des cafés ciné,etc...Dans les troquets du centre ville,une assiette anglaise fadasse sur un coin de table,avec parfois les cris de supporters dans la salle voisine,prêts à faire la peau des gars d'en face,et en toute absence de vraie connexion,lui aussi avait devisé, parfois des heures durant,et se cachant presque d'elle qui détestait ces sempiternelles et si faciles séances de nombrilisme,qu'elle traitait d'un sourire meurtrier.Cest vrai que ce genre de réunions s'était propagé,le moindre chef-lieu de canton dissertant maintenant de Kierkegaard ou Bret Easton Ellis.Elle,si secrète,n'y entendait que trilles de passereaux pépiant,ceci proche d'un degré de création insignifiant.Lui,curieusement,commençait à penser comme elle,à pencher vers elle.Il retenait de ces conversations essentiellement une tristesse,précise, vis à vis de ces solitudes mises en ligne,au bar comme sur la toile.Il se demandait s'il ne fallait pas laisser dormir Kant en un tiroir hermétique et relire plutôt Hammett que Tolstoï.

           C'est ainsi que peu à peu il cessa de passer au peigne fin les surmoi et les questions existentielles,dont l'immédiateté ne lui sautait plus aux yeux.Au diable ces jeudis à 18 heures et ces cheveux coupés en quatre.Il allait se décider,retrouver confiance,la reconquérir,qui sait.Il reprendrait son roman inachevé,et pour tout dire presque incommencé.Il surmonterait sa déception bien que son insouciance,celle qui lui avait inspiré ses textes les moins mauvais,ait chaviré depuis un bail.Dans le labyrinthe de feuilles volantes qui jonchaient son bureau il saurait bien retrouver quelque antique composition et de quoi trousser de nouvelles chansons.Il allait leur montrer.Il allait lui montrer.

                Coïncidence,insupportable,la radio passait "La chanson de Paul",ce personnage d'un vieux Sautet que Reggiani interprétait de toute son émotion.Il repensa à ces films,ces films de ses vingt ans et c'est bouleversé qu'il cherchait un goût pour sa bouche,une praline,une bergamote.Un certain avait beaucoup fait pour la madeleine. Reggiani,lui,égrenait "Cette nuit je vais écrire mon livre.Il est temps,depuis le temps". Lui, songea, simplement "Bon sang,il est tard".


La chanson de paul

Merci à Jean-Loup Dabadie,Serge Reggiani,Claude Sautet.Ils ont compté.

25 avril 2012

Barcelone en berne

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                Marina ressemble à un roman de nos adolescences lointaines,revisitées gothiques si l'on veut.Rien n'y  manque.Grand manoir décrépit dans  Barcelone, souvenirs de mythes frankensteiniens,l'un des personnages s'appelle Shelley,deux adolescents dont Oscar bien seul en son pensionnat et Marina,au lourd secret (un secret est rarement light),et,plus gênant invraisemblance ahurissante du mystère qui n'assume cependant pas tout à fait son aspect fantastique.Ce livre m'a semblé tout de même très inférieur à L'ombre du vent, grand succès de Carlos Ruiz Zafon.

             Ajoutez une très mystérieuse dame en noir,une sombre histoire de jumeaux,très courus en littérature fantastique.Enfin des manipulations génétiques dont un génial immigré tchèque très doué pour la chirurgie réparatrice use et abuse.Au bout du compte j'ai trouvé que l'exagération avait atteint ses limites et qu'au moins le souvenir de ce livre,lui,ne serait pas immortel.Gaston Leroux et le cinéma sont déjà passés par là depuis belle lurette.Ils ne sont pas les seuls.Et comme les grands thèmes du fantastique sont heureusement éternels je reconnaîtrai, à la décharge de Marina, devoir confesser une hispanophilie assez mitigée.Ceci explique en partie cela ainsi que la brièveté de cet article.  

22 avril 2012

Géographie: Chattanooga, Tennessee

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         N'oublions pas,n'oublions jamais Bill.Je sais que Chattanooga choo choo c'est surtout Glenn Miller mais je vous propose l'interprétation de 1954 de Tonton Bill,officieux parrain du rock'n'roll,ce qui n'est pas absolument évident à première vue.Son physique n'a rien d'un sex symbol sauf sa mèche sur le front et son jeu de scène n'est pas celui d'Elvis the Pelvis,tant s'en faut.Mais tourne le temps,Rock around the clock a définitivement jeté les bases d'une immensité musicale qui n'en finira plus.

mzi_gnkkrfne_170x170-75     http://youtu.be/Ul22mBkkKww Chattanooga choo choo Bill Haley

                Chattanooga est la quatrième ville du Tennessee, 180 000 habitants environ.Située dans le sud-est de l’État, sur la rivière Tennessee, et jadis noeud ferroviaire important,la ville est par son nom même impérativement au classique swing de Glenn Miller.Elle fut aussi le siège d'une importante victoire de l'Union face aux Confédérés en 1863. Tout ça c'est bien beau mais à toi Bill!Let's go!

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