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BLOGART(LA COMTESSE)

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22 décembre 2011

Potence

             Tom Horn est un western tardif et rare d'un metteur en scène inconnu,William Wiard.C'est l'un des derniers rôles de Steve McQueen.C'est un film intéressant et que je qualifierai de crépusculaire bien que cet adjectif soit assez galvaudé de nos jours dès que l'ambiance est fin de règne,fin de siècle.Ce n'est pas toujours facile d'échapper aux clichés.Thomas McGuane,l'excellent écrivain "Montana", en est un des scénaristes comme du Missouri Breaks de Penn-Brando-Nicholson.Tom Horn,personnage authentique,est un vestige du passé américain comme McQueen à cette époque est un has been du cinéma.Mais comme le second endosse bien la défroque du premier.Ce chasseur de primes sur le retour fait écho au célèbre Josh Randall,série télé qui propulsa l'acteur au premier plan.

         Tom Horn est embauché pour dissuader les voleurs de bétail.Il réussit plutôt bien mais la plupart des éleveurs finissent par le trouver encombrant.C'est au cours d'un procès bâclé que le pire se profile malgré la défense de quelques-uns.Les belles âmes voient dans Tom Horn,sa véritable histoire,titre complet très peu usité et que pour tout dire j'ignorais, un "vibrant plaidoyer contre la peine de mort" d'une téléramesque facture (à laquelle je souscris,rassurez-vous). Mais ce n'est pas mon impression tout à fait. J'y vois pour mon compte un des assez nombreux films-facteurs annonçant la fin du western,c'est vrai que Tom Horn n'a plus sa place malgré son idylle bien sous tous rapports avec l'institutrice.Nos beaux westerns ont vécu,parfois admirables, souvent brutaux, comme savait l'être cette époque à feu et à sang.Notre temps ne l'est certes pas,brutal,non?Pourtant que de coups de gueule humanistes et citoyens on peut lire partout.Sur le blog de la Comtesse aussi parfois.Ces coups de gueule ne sont pas toujours beaucoup moins hideux que ce qu'ils dénoncent.La démagogie ne touche pas que les éleveurs de l'Ouest.M'égaré-je dans cette chronique western?

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18 décembre 2011

Enfance (en)volée

  stolen                     

            Je pense que le rock en ses variations presque infinies se pose parfois en digne héritier du romantisme que l'on aime tous puisqu'on se retrouve régulièrement chez l'hôtesse Claudia.Bien avant leur album tout récent Appointment with Mr.Yeats les Waterboys avaient enregistré ce somptueux The Stolen child en 88.William Butler Yeats dont j'avoue ne pas savoir s'il se rattache vraiment au Romantisme a écrit ce poème en 1886 et je pense que les thèmes sont très marqués par son Irlande,ses landes et ses fougères.Oeuvre de jeunesse de Yeats on peut me semble-t-il, mais de cela je ne suis sûr,y déceler des tendances préraphaélites et aussi une spécificité celtique qui conduira Yeats sur les chemins escarpés de l'identité nationale irlandaise et un théâtre souvent très engagé,le célèbre Abbey Theater.

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                Mike Scott,le leader historique des Waterboys,a convaincu Tomas McEoin,barde gaélique originaire de Galway,de prêter sa voix sur The stolen child.C'est peu dire que l'on en frissonne.Et puis n'est romantique que ce qui nous vrille le coeur et nous torsade l'esprit.A l'évidence pour moi ce poème me naufrage toujours un peu.Et j'aime ça.Je vous propose les paroles anglaises et ma propre traduction.Pour les dernières lignes je n'ai pas su et les laisse à votre interrogation.

 http://youtu.be/mVSN9DMvl6I The stolen child   The Waterboys

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Lyrics]
Come away, human child
to the water
Come away, human child
to the water and the wild
With a faery, hand in hand
for the world's more full
of weeping than you can
understand

Where dips the rocky highland
of Sleuth Wood in the lake
There lies a leafy island
where flapping herons wake
The drowsy water rats;
there we've hid our faery vats
Full of berries
and of reddest stolen cherries

Come away, human child
to the water
Come away, human child
to the water and the wild
With a faery, hand in hand
for the world's more full
of weeping than you can
understand

Where the wave of moonlight glosses
the dim gray sands with light
Far off by furthest Rosses
we foot it all the night
Weaving olden dances
mingling hands and mingling glances
Till the moon has taken flight;
to and fro we leap
ANd chase the frothy bubbles
while the world is full of troubles
And is anxious in its sleep

Come away, human child
to the water
Come away, human child
to the water and the wild
With a faery, hand in hand
for the world's more full
of weeping than you can
understand

Where the wandering water gushes
from the hills above Glen-Car
In pools among the rushes
the scarce could bathe a star
We seek for slumbering trout
and whispering in their ears
We give them unquiet dreams;
leaning softly out
From ferns that drop their tears
over the young streams

Away with us he's going
the solemn-eyed:
He'll hear no more the lowing
of the calves on the warm hillside;
Or the kettle on the hob
sing peace into his breast
Or see the brown mice bob
around and around the oatmeal-chest

For he comes, the human child
to the water
He comes, the human child
to the water and the wild
With a faery, hand in hand
from a world more full
of weeping than he can
understand
Human child
human child
With a faery, hand in hand
from a world more full of
weeping than he can
understand...
than he can understand...
he can understand...

 

Là où plonge la haute terre de roc
De Sleuth Wood vers le lac
S''étend l'île verdoyante
Où les hérons toutes ailes battantes éveillent les ragondins
Ici nous avons caché nos cuves magiques
Pleines de baies et de cerises volées du plus beau rouge.
Lorsque la vague du clair de lune irise
Les sables gris pâle de sa lumière,
Au loin, très au delà des Rosses
Que nous foulons au pied
A tisser des danses anciennes
Mêlant les mains et les regards
Jusqu'à ce que la lune ait pris la fuite;
Çà et là nous sautons
Et chassons les bulles mousseuses,
Quand l'univers entier traverse les drames
Et s'agite en son sommeil.
Où l'eau jaillit déjà vagabonde
Depuis les collines au-dessus de Glen-Car,
Dans les étangs entre les roseaux
Où baigne une rare étoile
Nous recherchons la truite endormie
Et chuchotant dans les oreilles
Donnez-leur l'inquiétude des rêves
Penchée sur doucement
De fougères qui laissent tomber leurs larmes
Au dessus des fringants ruisseaux
Loin de nous, il s'en va,
L'homme aux yeux solennels
Il n'entendra plus mugir
Le bétail au chaud sur le flanc de la colline
Ni la bouilloire sur le feu
Chanter la paix dans sa poitrine,
Ou voir la brune souris Bob
Rond et autour de la poitrine à l'avoine (???)
17 décembre 2011

Prenons un peu d'auteur

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    Un auteur?A travers quatre de ses romans dont le plus célèbre.La troisième et la quatrième photo doivent être associées.

13 décembre 2011

Psy,chaos et psittacose

  

                     Pharmakon en grec signifie Le remède et le poison.C'est le titre français de ce bon roman datant de 2008 d'un auteur que je ne connaissais pas.Nous sommes dans un milieu universitaire que ne renierait pas Philip Roth dont l'ombre traîne quelque peu sur cette histoire.Le jeune et ambitieux Will Friedrich, pharmacologue à Yale, se verrait bien être celui par qui la révolution viendra.Cette révolution est celle des molécules en ces années cinquante,qui pourraient bien à grands renforts de chimie enterrer mélancolie et angoisse.Avec le Dr.Winton ils tentent de mettre au point le bonheur sur ordonnance.N'est-ce pas là la fable de l'apprenti sorcier?Bonjour les effets secondaires.

     A commencer par cette constatation qu'il n'est pas toujours très judicieux de trop désinhiber,notamment le jeune étudiant nommé Casper Padrak,déjà qu'un patronyme comme ça....Puis viennent les troubles de la propre famille du savant,surtout depuis qu'une inexpliquée invasion de perroquets colorés s'est abattue sur le jardin des Friedrich.A des degrés divers les cinq enfants auront à pâtir sérieusement des dérives laborantines de la hydesque découverte du Dr.Jekyll-Friedrich.Il faut dire qu'il a un pedigree,Will Friedrich,son frère Homer ayant été lui-même traité par la psychiatrie pour le moins musclée qui tenait lieu en ces temps pas si lointains d'universelle panacée.On suivra donc, sur quatre décennies, les aventures tragi-comiques de Friedrich et des siens, épouse, enfants, collègues et patients.Avec le conformisme de ceux qui se croient originaux les personnages traverseront crise d'humanitarisme,ambivalence sexuelle (ça doit être dans le cahier des charges de l'édition) comme tout un chacun,et dépendance à différents psychotropes,entendons par là supercame pour certains.

   Plus de quarante années de la vie américaine sont ainsi passées au crible de l'analyse du romancier.J'ai évoqué Roth,les critiques que j'ai regardées après lecture parlent plus finement de John Irving.Dans ce monde de l'université,de l'efficacité,de la rentabilité,on finit pas s'effrayer un peu de cet aspect hyperpragmatique de l'Amérique.Juste avant que d'en comprendre la portée, à l'évidence universelle.Je conseille d'accompagner Will,sa femme Nora,ses enfants Fiona,Lucy,Willy et Zach,et leurs amis et connaissances,notamment Lazlo venu de loin à l'Est et qui a parfaitement saisi la règle du jeu.Il vaut mieux se joindre à eux tant ces gens bardés de diplômes s'infantilisent parfois,addicts à leurs addictions...Ensuite libre à vous d'y voir un remède ou un poison.

11 décembre 2011

Le cinquième élément

  Jeu cinéma cette semaine.Il s'agit de trouver un cinquième film.Plusieurs réponses possibles,pas forcément des oeuvres immenses...Et c'est une litote.Je pense que ce n'est pas trop difficile.Merci de répondre par mail.

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9 décembre 2011

Sortir du cadre

 Les_Rouges_contre_les_Verts_dans_le_Tableau_de_Jean_Francois_Laguionie_medium 

             Quelle toile,quelle étoile filante,quel plaisir de l'image!Ce qui est quand même le rôle du cinéma.On connait un peu la filmo de Jean-François Laguionie,peu prolixe et dont les films sont toujours très soignés,La traversée de l'Atlantique à la rame, Gwen ou le Livre de Sable,Le château des singes.Superbe variation sur l'art et l'homme,d'un graphisme tout en nuances qui évoque un peu Paul Grimault que Laguionie a un peu fréquenté,ce film au bien joli scénario épris de liberté vogue son chemin au long de 70 minutes de rêve,de délicatesse,de drôlerie,de voyage.

           Des militaires tout droit sortis d'un conte d'Andersen si on veut cherchent à empêcher de fuir un hasardeux trio qui a quitté le tableau.Il y a un Toupin, personnage complètement achevé par le créateur,une Pafini à laquelle manque un soupçon de couleur et un Reuf,à peine une ébauche,gris et sec,un inférieur,quoi.Le Roméo parfait est bien sûr amoureux d'une Juliette de la caste du dessous.Ainsi les trois personnages s'en vont à la recherche de leur créateur,le peintre qui n'a pas terminé son travail.On se retrouve à Venise.On rencontre un Arlequin et une bien belle Garance,nue.On croise peut-être Matisse ou Derain.C'est un peu comme vous voulez,ici,on peut presque apporter son pinceau.

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           Le gentil conte de Jean-François Laguionie s'avère forcément doucement moral,on s'en doute.Vive l'imaginaire en liberté,vive le métissage social,cela sans (trop) de démagogie.Peu importe en fait tant la palette de couleurs de l'auteur comme celle du peintre nous invite à l'émerveillement.Et s'il faut y aller de son petit couplet anti 3D eh bien allons-y.Mais Le tableau n'incite pas à une quelconque vindicte,plutôt à la tendresse et à la fantaisie,dans un espace douillettement chamboulé où les créatures s'échappent pour demander des comptes à leur créateur quelque peu nonchalant.

http://youtu.be/S6V70-ABITI Bande-annonce

7 décembre 2011

Géographie: Lafayette, Louisiane

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      La capitale du pays cajun n'est ni La Nouvelle-Orleans ni Baton Rouge. Vermilionville,un joli nom,est devenue Lafayette en 1884.Et Tommy Dardar joue catégorie zydeco,cette espèce de swamp rock aux relents d'accordéon dont Clifton Chenier fut l'un des fleurons.Voici donc un petit air sympa qui remue des sabots. Bienvenue au Bayou Queue de Tortue pour un festival gombo jambalaya.Tout y est à peu près bilingue.Alors Lafayette nous voici.

318681_10150274296508123_509468122_8088548_5325737_nCr.photos Nena Fagan 

http://www.deezer.com/listen-11468076  Goin' back to Lafayette  Tommy Dardar

  Et comme je me sens d'humeur très Louisiana Story les trois bayous les plus chouettes de l'histoire du rock.Et quelques lignes du troisième,le meilleur,très vaudou, signé du plus fabuleux groupe folk-rock de tous les temps.


http://youtu.be/ex2MsgpPafo   Roy Orbison - Blue Bayou 1963
 


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http://youtu.be/wIjUY3pjN8E Creedence Clearwater Revival - Born On The Bayou

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The Byrds - Lover of the bayou

http://youtu.be/K4XcA_bkt6c 

    Quiche de poisson-chat dans mon havresac

     Je suis l'amant du bayou

     Marque le seuil de ta maison avec un chiffon mouillé

     Je suis l'amant du bayou

     J'ai grandi et nagé avec le crocodile

     L'oeil du serpent m'a enseigné le style Mojo

     Me nourrir d'algues au foie de poulet

     Je suis l'amant du bayou.

 

 

 

5 décembre 2011

Tort au Nord (lecture commune polar scandinave)

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            Je ne voulais pas revoir l'équipe de Goteborg.J'avais raison et c'est laborieusement que je suis venu à bout de 500 pages presque sans intérêt à mon goût.Il me semble maintenant que,très emballé par le premier que j'aie lu,Danse avec l'ange,mon goût pour Ake Edwardson a assez vite faibli.Je l'ai déjà écrit,j'avais dit adieu au commissaire Winter,devenu Winter of my displeasure, merci Shakespeare.L'écriture me paraît particulièrement plan-plan,les boulevards et rues de Goteborg,surabondammment cités,m'ont passablement endormi.Et puis les histoires,je les trouve interchangeables,très série télé,pas désagréables mais me privant de lire autre chose et le temps nous est compté.Il ne suffit pas pour nous faire sentir le noir de Goteborg,deuxième ville de Suède, d'aligner les itinéraires des flics soigneusement formatés, du veuf à l'immigrée d'Afrique, et l'on pourrait multiplier les exemples.

          Ce n'est pas non plus parce qu'on cite Miles Davis ou Coltrane ou les Doors que la pulsation du roman "confectionné" adopte un tempo jazz qui touche au coeur.On est loin du compte.Dans Voile de pierre Erik Winter retrouve un collègue écossais d'où la touche sociale sur la crise de la pêche en Mer du Nord.Dans Voile de pierre violences conjugales pour bien nous faire comprendre que ce n'est pas une spécificité latine.Dans Voile de pierre recherche du père et du grand-père qui, devinez, n'était pas forcément celui que vous croyez. Il y a tout cela dans Voile de pierre comme partout ailleurs.Exit donc le modèle suédois mais ça on avait crû le comprendre déjà.Au revoir commissaire Winter.Ake Edwardson lui-même avait dit l'abandonner.Puis je crois qu'il a changé d'avis.Libre à lui.Moi aussi j'avais tiré ma révérence à l'équipe de Goteborg.J'ai changé d'avis,j'ai eu tort.Mais il y a d'autres auteurs là-haut comme nous le disent les autres participants de cette lecture commune...

28 novembre 2011

Fameuse reddition

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                     Troisième aventure du Capitaine Alatriste,voici Le soleil de Bréda,du très dumasien,mais pas que,Arturo Perez-Reverte.Je découvre le capitaine,son valet Inigo Balboa et les vaillants arquebusiers espagnols en Hollande au début du XVIIème Siècle.C'est un très bon bouquin,ce qui ne me surprend pas car Perez-Reverte est un sacré raconteur.Et puis l'auteur concentre son livre sur 216 pages,ce qui est assez rare,romans de guerre,historique ou d'aventures étant souvent fort longs et riches de digressions souvent pesantes.Ainsi nous ne quitterons pas le théâtre des opérations et plus précisément le siège de Bréda en 1625.Aucune scène de retour au pays,de repos du guerrier en terre d'Espagne,de permissions de détente.On vit avec les soldats espagnols,au milieu des tranchées qui d'ailleurs annoncent d'autres tranchées moins éloignées dans le temps, quelque part en Argonne ou en Picardie,avec les mêmes poux et la même vermine.

               Et puis j'aime la richesse du vocabulaire,quand un bouquin m'oblige à en ouvrir un  autre,le Larousse, pour apprendre le sens de fascine, biscayenne, gabion, par exemple.Ces termes sont d'art militaire,peu faciles à placer dans les salons,et pour tout dire heureusement démodés.Mais quelle saveur que cette langue!La guerre, elle,n'est pas démodée,et Arturo Perez-Reverte,en parle fort bien.Un passage m'a particulièrement touché, concernant le courage du corps à corps,quand on tue l'ennemi en sentant sa sueur et en touchant sa peau.

"Celui qui tue de loin ne tire aucune leçon sur la vie ni sur la mort.Il ne risque rien,ne se salit pas les mains,n'entend pas la respiration de son adversaire,il ne voit pas le courage,l'épouvante ou l'indifférence dans ses yeux.Celui qui tue de loin ne met pas à l'épreuve son bras,son coeur,ni sa conscience.Il ne crée pas de fantômes qui viennent ensuite le tourmenter toutes les nuits,pour le restant de ses jours.Celui qui tue de loin est pire que les autres hommes,car il ignore la haine,la colère,la vengeance et la terrible passion de la chair et du sang en contact avec l'acier d'une lame.Mais il ignore aussi la pitié et le remords. Celui qui tue de loin ne sait pas ce qu'il perd."

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   Inigo Balboa qui avait quinze ans sur le champ de bataille dit apercevoir, dans La reddition de Bréda de Diego Velasquez (Prado de Madrid de nos jours),tableau peint dix ans après le siège, le profil aquilin du Capitaine Alatriste.C'est une bien jolie idée qui fait que quand la légende est plus belle que le vrai,on imprime la légende.Et la vie sans légendes...L'épilogue du Soleil de Breda invite à réfléchir sur la gloire et les périls,la médiatisation par la peinture en l'occurence (mais depuis on a fait pire) des matamores plus que des fantassins.

 

26 novembre 2011

Parfois on cherche bien loin une réponse

Un écrivain!(Réponse par mail,merci).Et n'oubliez pas,tout peut être important.

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23 novembre 2011

Alice,si,Alice,souvenez-vous

                    Je termine  cette fin d'automne la présentation pour l'I.U.T.A de ma bonne ville d'une série de six films sur la route au cinéma.Cela m'a permis de voir ou revoir ou rerevoir etc... quelques oeuvres majeures comme Les raisins de la colère,Les fraises sauvages,Voyage à deux,Easy rider.Si vous le permettez je m'attarderai sur Alice dans les villes,l'un des premiers films de Wim Wenders.C'est un cinéaste que j'apprécie bien que parfois un peu égaré. Sorti en 74 Alice dans les villes,un noir et blanc de "city" qui convient parfaitement au périple urbain de Philippe et Alice,9 ans,dans ce qui fera l'essentiel d'oeuvre de Wenders,l'axe Amérique-Europe et retour.Mais là nous somme près de  dix ans avant l'errance la plus célèbre,celle de Travis dans Paris,Texas.

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       New York,Philippe,la trentaine pas gaie,n'arrive guère à terminer son reportage photo.Images de l'Amérique des seventies,sur fond de références qui ne peuvent que m'attirer,John Ford,Scott Fitzgerald,le rock du juke-box, Psychotic reaction des fabuleux Count Five.Les aléas,c'est à dire une grève aérienne et la déprime de Lisa à l'aéroport,vont faire de lui pour quelques jours le compagnon de voyage d'Alice,gamine frondeuse et butée comme savent l'être ces drôles de petites filles.Ce n'est pas anodin si la première rencontre de Philippe et d'Alice se déroule dans une porte à tambour,comme une sensation de tourner en rond,déjà.Deux juke-boxes dans le film,pour moi c'est déjà deux étoiles, Wenders compagnon de Rockland,forcément On the road again de Canned Heat.La dérive en douceur de Philippe amorcée sur le sol américain,ce sentiment de tourner en rond dans ce pays continent,puis la tranquille versatilité d'Alice,j'aime cet oxymore, enfin la quête européenne de la maison de la grand-mère,tout cela va bouleverser sans colère le quotidien de Philippe pendant quelques jours.

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    Good bye America et l'Empire State Building où rôde la grande ombre de King Kong et d'où l'on apercoit deux hautes tours jumelles appelées à une certaine célébrité.Couple improbable à la limite du burlesque et de l'absurde, ce n'est pas si fréquent qu'une mère confie à un trentenaire maussade une enfant de 9 ans.Et si Alice réveillait ce grand enfant sans repère,sans sentiment fixe,ce blond escogriffe qui semble bien seul.Comme le cinéma de Wenders est beau dans ce grain noir et blanc qui jamais ne lorgne vers un quelconque effet rétro.

   Film-ville comme je n'en ai jamais vu Alice ne convie pas seulement notre cinéphilie.C'est aussi un joli bal urbain qui nous transporte littéralement(dans les deux sens).Des billets de train,des cartes routières,kiosques(on ferait bien de se pencher sur l'histoire des kiosques au ciné,c'est une idée,non?),panneaux publicitaires, signaux routiers et enseignes.De l'importance des halls et des galeries,pas toujours,ou pas encore trop déshumanisés,mais ça commence.De la plus haute cohérence du motel aux U.S.A.Le motel a été conjugué à toutes les sauces dans des milliers de films.

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  Bien sûr si l'on a quelques clés sur le rock et le ciné on est plus partie prenante dans le périple d'Alice et Philippe.Pourtant je l'ai revu trois fois en huit jours et je me demande si Alice dans les villes ne serait pas digne d'un panthéon du cinéma,pas seulement allemand,pas seulement d'après guerre,pas seulement de l'errance. Non:du cinéma tout court.Alice c'est beau à pleurer et ça,c'est à la portée de tous,si peu cinéphiles ou fans de rock soient-ils.Et comme New York est bien filmée,comme Amsterdam est cinégénique.Mais l'Oscar de la ville revient à Wuppertal,ville de la Ruhr industrielle.Wim Wenders y atteint par le rail ou par la rue les sommets de l'émotion.Ca donne envie d'aller à Wuppertal.Inouï.

  

21 novembre 2011

Géographie: Flagstaff, Arizona

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    Flagstaff est une ville de 60 000 habitants au nord du vaste Arizona,altitude de 2 000 m.Sports d'hiver et grands parcs nationaux de l'Ouest sont les attraits de cette région.C'est surtout la base classique pour le Grand Canyon.Une scène importante d'Easy rider se passe près de Flagstaff,dans les ruines indiennes ci-dessus.Ce qui me réjouit toujours dans la musique américaine c'est cette insertion dans le paysage, dans la géographie du pays.Russ Glenn,je ne sais pas qui il est mais j'aime la chanson,il y cite Johnny Cash.Une ballade de plus sur les routes,les rocky,folky,bluesy roads qui me bercent depuis si longtemps.

http://www.deezer.com/listen-8686882  Flagstaff  Russ Glenn

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19 novembre 2011

Enigme vespérale hebdomadère

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 Un écrivain,simplement,se cache sous ces images,qu'il faut parfois associer.Ca me semble assez accessible. Mais c'est facile à dire.Souvenez-vous que tout peut être important.Le mieux est de répondre par e-mail comme chez les amis du samedi matin.

 

 

 

17 novembre 2011

L'homme en ex-île

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                S'il y a un chanteur français qui me paraît digne du joli challenge initié par Claudialucia il me  semble que c'est lui.Cela n'engage que moi(phrase que j'écris souvent,très souvent,nécessaire,nécessaire).Il me faut vous dire que j'écoute peu de chanson française,sauf les piliers,bien entendu.Pom,pom.J'ai choisi la plus évidemment liée au Romantisme,et pour cause...Mais bien d'autres chansons de William Sheller,par ailleurs grand musicien et compositeur "néo-romantique", feraient l'affaire.Je suis allé à Guernesey et Hauteville House peut-être plus encore la faute à Sheller que la faute à Hugo.La chanson Guernesey,extraite de l'album Univers, a été coécrite par Sheller et Lavilliers.

http://youtu.be/MG98ocg8cA0  Guernesey    William Sheller

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14 novembre 2011

Ma vie sans...Buckets of rain

http://youtu.be/MOfeXjkDSA4   Buckets of rain Vic Chestnutt

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    Revenons  à Ma vie sans Zimmerman...Buckets of rain est issu de Blood on the tracks (1975).C'est une belle chanson d'amour simple.Comme est très belle la version de Vic Chestnutt,disparu fin 2009.Le grand folkeux en fauteuil est assez bouleversant. Paraplégique depuis l'âge de 18 ans Vic Chestnutt a collaboré avec de nombreux artistes dont R.E.M. et Michael Stipe,producteur de ses premiers albums.

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  Cet album du Zim,ancien mais déjà le quinzième environ,semble avec le temps jouir chez les dylanistes d'une réputation croissante.Bien des chansons en ont été reprises.Il existe même,c'est asssez rare,un disque Tribute to Blood on the tracks qui reprend intégralement les titres.Y participent entre autres Concrete Blonde,Steve Howe,Jeff Buckley et Cassandra Wilson.

Buckets of rain
Buckets of tears
Got all them buckets coming out of my ears
Buckets of moonbeams in my hand
You got all the love honey baby
I can stand.

 

12 novembre 2011

Itinéraire d'un enfant pas gâté

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      Cette semaine le jeu est littéraire.Les trois premières photos vous donnent trois lieux importants de la vie de ce personnage de fiction.Les deux éléments suivants devraient vous permettre de trouver.Petit conseil:pas trop d'emballement sur la quatrième image...

 

 

     

 

 

 

11 novembre 2011

Mention mieux que papable

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          Je ne rate jamais un film de Nanni Moretti.Il y en a plusieurs que j'ai vus trois ou quatre fois.C'est un cinéaste dont je me sens proche.Quelques semaines après sa sortie voici ma chronique de Habemus papam,l'un des dix films environ que j'aurais vus cette année,films récents,j'entends,puisque comme vous le savez pour le cinéma je suis plutôt "patrimoine".Nullement un pamphlet anti Vatican, l'homme Moretti est plus intelligent,c'eût été si facile.J'ai lu quelques critiques peu enthousiastes.Moi je trouve à Habemus papam un bel élan d'humanité. J'y ai vu une institution pas  si sûre d'elle-même,des hommes en proie au questionnement, guère de caricature,un vieillard paniqué, un psychologue,double morettien depuis quelques années,somme toute plausible.

   Moretti oublie rarement d'être drôle et tendre.Et son pape élu en cavale n'est pas si loin de Don Giulio,le jeune prêtre de La messe est finie,l'un des plus beaux opus de Nanni Moretti.Souvenez-vous,à la fin Giulio part en Patagonie,est-ce une fuite ou un salut?Et cette Place Saint Pierre suspendue.J'aime aussi dans Habemus papam cette sorte de constat,que Rome sera toujours une ville un peu autre,un peu différente,avec cette présence d'une entité nulle part aussi mêlée à la vie de la Gente di Roma(film de Scola).Bien sûr on sourit beaucoup au film et la coupe du monde de volley-ball imaginée par Moretti avec ces pourpres cardinalices smashant à qui mieux mieux est bien sympathique.

        Le Cardinal Melville,Michel Piccoli surpris,inquiet,affolé,vibrant,terriblement humain,ne se sent pas les épaules pontificales.Pérégrinations dans Rome,trouille bleue,regrets du théâtre,sa vocation première.Même si les encens du Vatican abritent bien des conventions scéniques et que les fourberies comme partout y cotoient les dignités. N'osant chausser les souliers de Saint Pierre, Melville dans ce fameux cri presque expressionniste nous transporte dans l'aventure humaine d'un homme dont la complexité n'empêche pas l'humilité.Et si le personnage du psy,très morettien on l'a dit,semble un tantinet plus attendu,l'amico Nanni,pas forcément grand acteur,y apporte néanmoins toute sa vérité.Et la vérité du cinéma de Moretti est d'une très belle cohérence depuis Je suis un autarcique.J'ai déjà eu l'occasion de m'exprimer sur la plupart de  ses films.

  Beaucoup de blogueurs ont écrit sur Habemus papam et notamment l'ami lusitanien ,toujours très pertinent,un homme qui poste moins,mais mieux.Obrigado D&D.http://25images.over-blog.com/article-habemus-papam-de-nanni-moretti-ou-le-vatican-fantome-88472723.html

8 novembre 2011

Proud Mary keep on turning

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          Ce bouquin est une curiosité.Je ne connaissais pas le moindre du monde John Barth.Y-a-t-il quelqu'un ici qui ait lu Barth?Pas Roland Barthes que je n'ai pas lu non plus d'ailleurs.Qu'est-ce qu'il y en a des trucs que j'ai pas lus!Cet auteur est si j'ai bien compris,parfois comparé à Pynchon,lui-même quelque peu hermétique, paraît-il.De toute façon je ne l'ai pas lu,Pynchon.C'est donc n'ayant pas lu grand-chose que je vais vous donner, si, si, donner,mon sentiment sur L'Opéra Flottant,pris presque par hasard à la Bibliothèque alors que je cherchais Rick Bass (lui,je l'ai lu par contre,mais pas encore assez).Je divague parfois en considérations alphabétiques.

       L'Opéra Flottant,c'est un bateau à roue,comme sur le Mississippi,mais dans le Maryland.Mais il m'enchante moins que le Proud Mary de Creedence Clearwater Revival,le plus fringant bateau du rock.Décidément on a du mal à en venir au fait avec ce livre.A Cambridge,Maryland,Todd Andrews est avocat et le Capitaine Adam commande le showboat,pour l'heure amarré sur Long Wharf.Todd Andrews se suiciderait bien,à tout hasard.C'est vrai que son père s'est pendu,que son meilleur ami est le mari de sa maîtresse. Tiens,quelque chose de normal.Il y a aussi un vieux riche qui a conservé ses restes organiques réguliers en bocaux et qdont l'héritage est sujet à caution.D'où quelques lignes,trop de lignes,dignes d'une maîtrise de droit international, peu digestes.

     John Barth,féru de navigation,aurait fini par me donner le mal de mer avec cette métafiction dont les exégètes que j'ai vaguement croisés sur l'océan de la toile évoquent le cousinage de Nabokov ou de Borges.Mais heureusement on se marre pas mal à bord de ce voyage décousu.Et Barth est sauvé in extremis de ma vindicte car ça vaut finalement le déplacement malgré la canicule et le mauvais goût carabiné de la revue nègre à bord de L'Opéra Flottant.Et je terminerai sur une ultime citation de Françoise Sammarcelli,auteur de John Barth,les bonheurs d'un acrobate(Belin:coll.Voix Américaines):"La parodie,l'esthétique du faire-semblant et du masque jouent contre les totalisations".Quand je vous ai dit qu'on riait!

 

5 novembre 2011

Comme les trois mousquetaires

       Comme les bretteurs du grand Dumas ces trois films devraient être quatre.Impérativement et en toute logique,imparable je pense.Trois images,trois films qui en appellent un autre,une seule réponse possible.Cette précision s'imposait car une multitude de titres pourrait s'approcher.Mais non,mais non!

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4 novembre 2011

Challenge romantique:émoi,et moi

logo_romantisme 

                Quand Claudialucia a lancé ce beau projet j'ai eu tout de suite envie d'en être.Je ne savais pas vraiment,et ne le sais toujours pas vraiment,par quel biais j'aborderais ce périple.Mais par contre ma première intervention est l'évidence même,sur le plan cinématographique.La quintessence du Romantisme éclate d'ailleurs déjà dans le titre,Marianne de ma jeunesse.Pour moi c'est plutôt Marianne de mon enfance car j'ai cinq ans quand sort le film.Ce n'est que quelques années plus tard qu'un MonFilm attire mon attention,ce sera,disons Marianne de mes dix ans.C'est maintenant Marianne de mes 60 ans,mais c'est toujours Marianne.

marianne_de_ma_jeunesse

         Je ne savais pas que,devenu lecteur et cinéphile,j'apprendrai que le beau roman d'initiation de Peter von Mendelssohn, Douloureuse Arcadie,a été adapté et mis en scène par le grand cinéaste ultra-pessimiste et tout de noirceur,Julien Duvivier,en 1954.

          Cette Arcadie idyllique chère à Nicolas Poussin s'épanouit dans un décor germanique,le Sturm und Drang frappe ce château, pensionnat de luxe pour nantis.Lacs et montagnes abritent un bestiaire splendide où ne manquent que les licornes. Les animaux de la forêt communiquent avec les habitants, ils veillent sur eux jusqu'à devenir eux-mêmes meurtriers.Les élèves conspirent un peu,rivalisant en des sociétés secrètes parfois cruelles en leurs rituels.Les Sages s'opposent ainsi aux Brigands dans le château d'Heiligenstadt.Et l'on sait que cet âge n'est pas si tendre.

  horst

                     Un jour paraît un jeune poète venant d'une si lointaine Argentine,qui exerce aussitôt sur ceux qui l'entourent une fascination presque magique.Il suffit ainsi de l'apparition d'un étranger pour troubler davantage le désordre ordonné de ce domaine déjà effervescent.La rencontre au manoir isolé de Vincent,cet ange envahisseur,avec l'évanescente Marianne mettra le feu aux poudres. Curieusement,car ça ne se faisait plus au cinéma depuis les années quarante,Julien Duvivier tourne deux versions de Marianne de ma jeunesse.L'une en français avec un jeune acteur blond comme c'est pas permis,Pierre Vaneck.L'autre en allemand avec Horst Bucholz,tout aussi jeune,très vite happé par Hollywood comme apprenti mercenaire.Il me semble que Pierre Vaneck épouse mieux les tourments de cet âge sans pitié et que sa candeur mêlée d'effroi est inoubliable.
    

     Marianne de ma jeunesse,peut-être sortilège,n'a guère servi la carrière d'Isabelle Pia ou celle de Marianne Hold,jeunes beautés douloureuses du film.Pierre Vaneck lui-même n'a jamais vraiment eu de rôle très marquant au cinéma.Bucholz ne rencontra guère que Wim Wenders et Roberto Benigni,mais il était alors sexagénaire.

    Si vous passez du côté de Marianne de ma jeunesse,libre à vous d'y voir une pâtisserie kitschissime,voire crypto-démago-pompière.Moi j'ai laissé dans les eaux du lac d'Heiligenstadt des émotions profondes,celles de mes dix ans,les seules qui comptent vraiment,pas encore gâtées.

 

  

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