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BLOGART(LA COMTESSE)

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22 mai 2011

La peau de l'ours

ciel

                  Rick Bass est vraiment un magicien.Ce recueil de trois longues nouvelles est une merveille.Si Les mythes des ours relève du légendaire,sorte de transfert littéraire où le trappeur et l'ours ne font plus qu'un,si Là où se trouvait la mer raconte un destin pétrolier au Texas au début de l'exploitation dans une ambiance pas si éloignée d'un Faulkner sur bfod d'aviation rudimentaire,si ces deux textes sont excellents,ils laissent la part belle à la nouvelle éponyme,étirée de 150 pages,Le ciel,les étoiles,le monde sauvage,étourdissant voyage, admirablement traduit par Brice Mathieussent qui aura décidément fait beaucoup pour la littérature "sauvage" américaine.Une femme d'âge mûr retourne vivre dans le ranch texan de son grand-père.Sa mère,enterrée à même la falaise,morte très jeune l'accompagne au long de cette profonde évocation de ses vertes années en ce pays uù homme et nature se fondent parfaitement en un rousseauisme "americana" où certains discerneront naïveté,où je ne vois que poésie et lyrisme.

  J'peux vraiment pas les voir en peinture(8)

  Les fameuses planches d'Audubon illustreraient parfaitement cette médiation active parfois nocturne dans ces lacs et ces rivières.Il suffit de se laisser dériver au fil de l'élégie parmi les engoulevents et les tatous,les lynx et,plus que tout,les aigles symboles.La narratrice raconte un épisode magnifique,parmi tant d'autres.Découvrant un aigle probablement empoisonné la jeune adolescente le recouvre d'une chemise avant de revenir le lendemain pour le hisser ,loin et haut,dans les branches d'un vieux chêne,masqué par des cèdres,et de lui redonner ainsi ses deux mètres d'envergure et sa vue plongeante sur la rivière.Il y a pas mal d'écrivains dits du Montana.En France on aime les lire,parfois avant de jeter nos papiers gras.Plutôt que  de persifler ainsi mieux vaut les escorter en leurs tribulations parmi pierre,faune et flore,et humanité aussi bien que celle-ci,contrairement aux trois premières,ait bien du mal à connaître sa propre histoire.Le grand cycle poursuit sa route mais hélas il semble que les roues du siècle écrasent ou pour le moins écartent des créatures millénaires.Retour au respect prochain?,Possible?Douteux?

   N'ayez crainte.Rick Bass n'est pas du genre à pensums écologiques.Si vous décidez de vivre un peu avec son héroïne,parmi les cris d'oiseaux de son grand-père attirant les colibris,les craintes nocturnes du vieux Chubb,les appels de sa mère toute proche,les courageuses actions de son père pour freiner l'hécatombe de la diversité,vous passerez un joli moment en littérature,de la plus belle eau.Ce mot de la fin coule de source après une telle lecture.

 

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19 mai 2011

Scènes de la vie rockmantique

   

   Qu'est -ce que je l'aime,lui,ce Dorian Gray de la musique,avec son pseudo qui cache de plus en plus mal sa solitude et sa noirceur victorienne.Ecouter Divine Comedy c'est un gigantesque shaker où Oscar Wilde,Ray Davies,Scott Walker,Charkes Dickens,George Bernard Shaw,David Bowie,voisinent avec Truffaut,Marcel Proust et de très francophiles influences et une touche de cabaret berlinois.Se poserait-on alors la question:Divine Comedy,enfin Neil Hannon,sommes-nous encore dans le rock?Outre que l'excellent dico de Michka Assayas il y a 10 ans le trouvait tout à fait digne de suivre Dire Straits dans l'ordre alphabétique, je suis de ceux qui pensent que le rock,dans toute sa richesse,c'est aussi Divine Comedy qui mêle si bien Angleterre victorienne et pop infra-symphonique très mode.Neil Hannon, qui pourrait incarner Phileas Fogg avec le flegme et l'humour du héros de Jules Verne,distille dans ce dixième album,me semble-t-il,un charme parfois vénéneux,un vieux breuvage irlandais,une élégance inégalable.Tous ces ingrédients m'ont conquis depuis longtemps même si Neil se laisse parfois gagner par un certain emphatisme.Aussitôt démenti devant ses concerts en solitaire.Neil c'est parfois comme un pianiste de bar,un soir où vous allez un peu mal,il vous sourit un peu chichement,et en noir et blanc sur clavier vous narre une histoire souvent triste à mourir en citant Godard,Edgar Poe ou un banquier de la City.Neil c'est sûrement parce qu'il est né à Londonderry, Irlande du Nord,ville qui connut tant de haine entre les deux communautés,que sa musique sonne si emblématique du Royaume-Uni,ce curieux pays non vraiment identifié.Ce dernier album a d'ailleurs été enregistré à Dublin et à Londres.

CASANOVATheDivineComedy_FindeSie22468_fPROMENADEabsent220px_LiberationDivineComedy

    Les titres d'albums de Divine Comedy font souvent référence au passé,aux splendeurs déchues,au vieux continent européen,parfois en français.Ne cite-il pas,cet adepte du name-dropping,Jules et Jim et sa passion pour la Nouvelle Vague,Jules et Jim dans When the lights go out all over Europe?Libre à certains d'être irrités par ce qui pourrait ressembler à du passéisme musical, littéraire, cinématographique.

http://youtu.be/jgsuAUuMxFw    Down in the street below

   Difficile d'extraire un titre de Bang goes the knighthood.The complete banker est une délicieuse vignette qui fait penser aux Kinks,avec des "good old days" et un businessman en bentley.Neapolitan girl a quelque chose  du Néoréalisme si cher à mon coeur.Ecoutons par exemple Down in the street below où dans le confort cosy d'un rendez-vous bien né l'on n'oublie pas tout à fait les bruits de la ville.Splendeur et misère de Londres.Dickens et Lord Byron ne sont pas loin.Rien de ce qui est littérature n'est étonnant de la part de Divine Comedy qui dans un vieux titre,Booklovers,se contentait d'égrener environ 160 noms d'auteurs,de Cervantes à Salman Rushdie.Et c'était magique.Et qui dans l'album Liberation (1993) s'inspirait ou citait carrément Fitzgerald,Tchekhov,Wordsworth et Foster..Divine Comedy,avant que les "good old days" ne deviennent les "bad new nights".

http://youtu.be/vPzS91gGzLM   The booklovers

16 mai 2011

Podologie de brousse

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Pieds_20nus_20dans_20le_20parc

          Tarzan s'attendrit au pied de Jane.Quant à Antoine Doinel on sait depuis lontemps qu'il n'est pas homme à trouver chaussure à son pied.Redford et Fonda avaient le pied léger.

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   Et puis en 64 un tout jeune groupe rock prétendait faire carrière et reprenait quelques classiques blues dont High heel sneakers.Tous les journaux s'accordaient à ne leur voir aucun avenir.

 http://youtu.be/tjBVoADDVUM

14 mai 2011

Ma vie sans...Jokerman

caetano

http://youtu.be/hgaSNPhQ9vo  Jokerman  Caetano Veloso

          Pour une fois une grande voix brésilienne,je les oublie un peu trop souvent,pour illustrer l'influence de Dylan.Caetano Veloso qui connut les geôles du pays a assez vite pris du champ avec la bossa nova brésilianissime pour un courant vaguement nommé tropicaliste où il intégra les racines africaines du Brésil,la langue espagnole,peu en cour on s'en doute,et une vraie passion pour le rock des phares, Beatles, Dylan,Stevie Wonder.Cette attitude musicale ne lui valut pas que des amis au Brésil qui comme ailleurs est parfois frileux.J'adore cette version de Jokerman très vive et que steels,percussions,violoncelle amalgament parfaitement.Cela m'incite en outre à voir de plus près la disco de Caetano Veloso.La Toile a parfois du bon.

            Extrait de l'album Infidels,1983,le titre est impossible à traduire puisqu'il s'agit d'un mot qui mot qui n'existe pas en anglais, formé sur le modèle de "Loverman", influence de la musique noire américaine. Comme souvent chez Dylan beaucoup de références bibliques dans cette chanson,pas forcément très claires au mécréant que je suis.Cela n'a que peu d'importance.Un titre très ancien comme Subterranean homesick blues m'avait déjà emballé en 1965.Je n'y ai toujours rien compris.

11 mai 2011

Géographie: Santa Fe, Nouveau-Mexique

     

http://www.youtube.com/watch?v=ErdA9ky7RkY   Santa Fe   Shawn Mullins

     Demeurée capitale de l'état malgré la croissance d'Albuquerque que nous a chantée Neil Young Santa Fe est l'un des villes les plus hispaniques des Etats-Unis.Et l'une des plus belles,tout au moins selon les canons Vieille Europe.Comme toutes les autres cités espagnoles le nom originel était un peu plus long, Ville Royale de la Sainte Foi de Saint François d'Assise.Mais pour un outlaw en fuite qui n'avait guère le temps de prendre un billet de diligence Santa Fe fit l'affaire.C'est vrai que le nom sonne comme une halte poussièreuse gorgée de soleil et de cactus,lorgnant vers le Mexique,l'ancien.

Santa Fe

         Plus haute capitale des Etats-Unis Santa Fe est en fait devenue très à la mode et a su parfaitement "récupérer" l'adobe et l'art indien.Je ne suis pas sûr que tout y soit parfaitement authentique.De toute façon ce voyage se veut musical avant tout.Shawn Mullins,folkeux de son état,chante Santa Fe.

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   Enfin côté cinéma Santa Fe fut souvent en vedette aux côtés d'Errol Flynn ou Randolph Scott.La piste de Santa Fe notamment retrace sans trop de discernement la vie de George Armstrong Custer.Mais ceci est une autre histoire.Il existe même,en France,sur une chaîne confidentielle,un magazine du western nommé Santa Fe.

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8 mai 2011

Cages sur la Corne d'Or

yachar  

     On a déjà vu cette pratique classique dans bien des pays:le touriste paie pour délivrer des oiseaux qui mourront de faiblesse ou regagneront leurs cages.Yachar Kemal,le grand écrivain turc,a publié en 78 ce court roman dont l'action s'étend sur une durée restreinte.En ce sens Alors,les oiseaux sont partis... s'apparente à l'art de la nouvelle,quelques adolescents turbulents,un "oncle" sentimental en qui on peut voir sans risque Yachar Kemal,la tentaculaire Istamboul,plus celle des quartiers modestes que de Topkapi.Ces trois miséreux piègent les passereaux du Bosphore,comme des centaines d'autres,un moyen de survie peut-être dans la multitude byzantine.C'est étonnant comme l'adjectif byzantin s'est dissocié de la réalité stambouliote,jusqu'à une réelle antinomie.Peu de véritable mouvement dans Alors,les oiseaux sont partis... mais...des points de suspension.

   Des points de suspension qui laissent la part belle au rêve possible,le rêve de ces gamins moqués et moqueurs,dans cette mégalopole où plus personne ne semble tenté de gagner son paradis à l'aide de quelques livres turques pour offrir à ces oiseaux emprisonnés l'air libre de ces deux continents.Indifférence et incompréhension parmi le petit peuple de Constantinople,sentiment de dérision et d'impuissance.Comme une main semble avoir du mal à s'ouvrir.Le beau récit modeste et déjà ancien de Yachar Kemal peut être un accès à son oeuvre,importante et par exemple à Regarde donc l'Euphrate charrier le sang,déjà chroniqué ici. Lecture/Ecriture a fait de Yachar Kemal son écrivain du mois.Bonne idée.

5 mai 2011

Je pantouflais tranquille...

    ...quand les pieds me revinrent à l'esprit.Au pied levé je me contentai d'un article de toute petite pointure.

marilyn_monroe_sept_ans_de_reflexionchaussures_bianca

GRAND_BLOND apr_CarlPerkins

Et comme la musique n'est jamais loin.. les plus célèbres chaussures du rock'n'roll.Même si sur le clip on voit surtout des oreilles. http://youtu.be/79CJON8fv6c

 

2 mai 2011

De la vacuité littéraire(parfois)

 kruger 

  Cette Comédie de Turin est un roman acerbe et nerveux de 200 pages d'un auteur allemand que je ne connaissais pas,Michael Krüger,né en 43 et dont Himmelfarb a obtenu le Médicis étranger en 96. Rudolf, écrivain allemand,s'est suicidé à Turin.Comme des auteurs réels Cesare Pavese,Primo Levi,Franco Lucentini.Serait-on mieux dans le Piémont pour en finir?Le meilleur ami de Rudolf,exécuteur testamentaire, doit ordonner les papiers du grand homme afin d'en présenter le roman posthume,oeuvre toute de génie et définitive qui enterrera une fois pour toutes tous les autres misérables romans.Le narrateur s'installe quelques jours dans la maison du maître,dans sa vie,parmi ses animaux et ses femmes,les premiers ayant été mieux appréciés par Rudolf.D'Eva,Elsa ou Marta on ne sait pas très bien laquelle détient en quelque sorte les droits moraux de la grande oeuvre.

   Mais la vacuité littéraire,le creux abyssal,les probables plagiats s'avèrent une part non négligeable du grand oeuvre du grand homme.Cesare,le vieux chien décrépit qui meurt juste après son maître,était peut-être le plus humain de cette comédie des mots,de ce baratin vénéré,qu'était en fait le legs littéraire de Rudolf.Le narrateur quttera Turin,pas trop dupe de cet imbroglio,pas trop indemne non plus de cette recherche dont on a tout lieu de penser qu'elle mène aux impasses de l'écriture,dont l'humanité crédule est parfois friande.Ce livre a l'étrange pouvoir de démolir un peu la littérature dans son imposture,mais de se rattacher au meilleur d'une littérature allemande passionante.Et de confirmer l'adage "qui aime bien châtie bien".

29 avril 2011

Les vrais croyants

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   Premier livre de Joseph O'Connor ce recueil se compose de treize nouvelles sur l'Irlande d'il y a vingt ans,juste avant son boum économique et sa chute brutale.L'Amérique n'est guère présente contrairement aux livres ultérieurs d'O'Connor comme ses grands romans,surtout ce chef-d'oeuvre qu'est Inishowen. D'ailleurs ces personnages des Bons chrétiens,titre français de True Believers,ne partent guère.Parfois ils croient qu'ils partent,comme Ray,40 ans,qui dans Faux départ,comprend que "L'amour c'est parfois simplement rentrer chez soi et pas beaucoup plus".Et puis,les grands espaces,ils vont plutôt les chercher dans la bière et le whiskey,au bord de la noyade à chaque crépuscule.A chaque aube ils se lèvent, difficilement,pour une journée où le travail sera rare et la famille pénible.De la dure condition d'être irlandais pour qui n'est pas un trader du tigre celtique.La partition de l'île est le thème du premier texte,Les collines aux aguets,qui nous rappelle que Londonderry a longtemps ressemblé à Beyrouth.

    Consacré aux modeste,ce recueil sait nous toucher dans le regsitre familial avec L'évier,lieu privilégié de la solitude du mâle,pas très glamour mais si quotidien.L'humour souvent désespéré n'est pas absent non plus (La liberté de la presse où Jim Guthrie vient de perdre sa femme dans un accident de train et s'en trouve profondément choqué surtout parce qu'elle tenait sur elle le Daily Sentinel,journal qu'il détestait et ne lui avait jamais vu entre les mains).Un bon livre de nouvelles se doit de nous décevoir une ou deux fois.J'ai très peu goûté La fête chez les bédouins où pour le coup O'Connor quitte Irlande et Angleterre pour un voyage en Tunisie où bière et rires gras,hélas universels,nous présentent des abrutis notoires comme on en rencontre hélas souvent.

   Les deux derniers textes,parfois bouleversants,tracent le sobre portrait d'un prêtre troublé et courageux (L'amour du prochain) et celui d'une famille dont la mère est partie laissant quatre enfants et dont le père,lui aussi,force la dignité.Cette dernière nouvelle a donné son titre au recueil.Un certain Yvon aime aussi ce livre...

O'CONNOR Joseph / Les Bons chrétiens

25 avril 2011

Géographie: Miami, Floride

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http://www.youtube.com/watch?v=YP_9i3xNgks Miami Counting Crows

              L'une des villes les plus connues du Sud, Miami, dont l'image est plutôt un peu négative en France,le bling bling sûrement,nous est présentée aujourd'hui par le remarquable groupe Counting Crows qui nous a déjà emmenés sous la pluie à Baltimore.En voici une version scène,c'est le mot français pour live, récente. Toujours mené par Adam Duritz le groupe,formé à Frisco en 91, y apparaît en forme.Leur succès fut immédiat avec Mr.Jones extrait de leur premier album August and every thing after dont Raining in Baltimore fut une  escale ici-même.

cc

              La ville de Miami n'est plus,intra-muros,que la deuxième cité de l'état,mais reste la première agglomération et même la cinquième des U.S.A.Depuis le début des années 60 la minorité cubaine y est devenue très importante. L'hyperurbanisation de la Floride n'est pas sans poser quelques problèmes environnementaux car entre le centre spatial,les parcs d'attraction et les marinas il faut bien que vivent opossums et reptiles.Allez,See you later,alligator.

 

23 avril 2011

Bunuel et Mirbeau au pied de Jeanne

  

           Cette nouvelle rubrique est à prendre au pied de la lettre.Ce piédestal ne sera ni un pinacle,ni un podium.Il n'est destiné qu'à l'humour,la musique,l'histoire,le cinéma,la littérature,la peinture,quelques autres sottises qui n'ont qu'un but,rendre hommage au pied,le plus souvent aux deux car le pied si possible va par paire.Et puis si, les affaires de coeur,les jeux de mains,les yeux dans les yeux,les cheveux coupés en quatre et les mauvaises langues fréquentent assidument les blogs il m'a semblé que la base était parfois oubliée. Revenons donc aux fondamentaux.Quoi de plus fondamental que les pieds?Et puis la moitié du pseudo de ce blog ne vient-elle pas des pieds nus d'une certaine comtesse dans un si beau film?

   pied  L'une des scènes de pied les plus célèbres du Septième Art:Jean-Claude Carrière adapte le sulfureux(à l'époque) roman d'Octave Mirbeau pour le grand Luis Bunuel.Les fantasmes du grand bourgeois pour la chaussure de Célestine-Jeanne Moreau.C'est Le journal d'une femme de chambre,1964.

   Nous ne séparerons guère les pieds de leurs proches,les chaussures, bottes,chaussons,etc.Par contre il sera peu question de jambes car ce blog se veut sérieux et les jambes n'ont rien à voir avec les pieds. Même si parfois les uns tiennent les autres à bras le corps.Pardon à Truffaut et à son merveilleux Homme qui aimait les femmes dont les jambes comme des compas donnent au monde son équilibre,je ne sais plus la citation exacte.Certains objecteront que cette rubrique ne casse pas trois pattes à un canard et n'arrive pas à la cheville de bien d'autres.Mais je resterai droit dans mes bottes,orteil étant notre bon plaisir (cette ultime vanne métatarsienne ne s'élevant guère qu'au ras des pâquerettes).

20 avril 2011

Avant Philip Roth

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          Né à Berlin en 1883 Ludwig Lewisohn a sept ans quand il débarque en Amérique.Il est l'un des premiers écrivains "juifs américains",une mouvance qui mène à Isaac Bashevis Singer,Saul Bellow,Philip Roth par exemple.Le terme mouvance est impropre.On peut cependant trouver un socle commun à ces écrivains,un certain souffle très critique,voire destructeur des valeurs historiques américaines.Lewisohn épingle le conformisme mais j'ai souvent écrit,et je pense que ceci est essentiel,que l'anticonformisme se tranforme très vite en recette néoconformiste.Le roman Crime passionnel n'échappe pas à ce travers.Ce n'est pas à mon avis le défaut majeur de ce livre.Publié en 1930 il s'agit,du moins on le croit au début,de l'amitié entre trois étudiants dont l'un est juif.Stephen le narrateur et David deviendront avocats et Oliver,riche héritier,éditeur.Mais Crime passionnel ne s'intéresse guère à leur vie quotidienne ou leurs éventuelles frasques car il m'ont tous semblés bien désincarnés.

   Difficile dans ces conditions de se passionner pour la teneur essentielle du roman,c'est à dire l'analyse, bavarde et souvent par trop abstraite,des rapports entre puritanisme issu du Mayfower et sexualité qui,dit-on,fascina Freud à la lecture du premier roman de Ludwig Lewisohn, Le destin de Mr. Crump.Les suffragettes sont passées par là et l'antisémitisme se renifle à la manière américaine,mâtinée de souvenirs du Kaiser.Alors il y a bien un meurtre dans Crime passionnel, qui ne m'a pas vraiment réveillé bien qu'occupant le dernier tiers du roman,presque uniquement l'entretien entre Paul,le coupable et ses avocats Stephen et David.Considérations sur le féminisme,l'infidélité,la famille.Pardon, j'ai trouvé ça oiseux, verbeux. Vive la Bibliothèque Guy de Maupassant de ma bonne ville qui donne à lire gratuitement à tous.Personne ne m'avait jamais parlé de Ludwig Lewisohn.Je n'en vivais pas plus mal.

16 avril 2011

Géographie: Wichita, Kansas

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http://www.deezer.com/listen-8098970  Wichita  The Jayhawks

       Wichita lineman était le choix évident pour cette ville du Kansas.Ce classique de Glen Campbell a été entre autres pointures repris par Johnny Cash, James Taylor, Tony Joe White, R.E.M., Cassandra Wilson.Aussi ai-je donc trouvé sur le bel album des Jayhawks Hollywood Town Hall la chanson appelée simplement Wichita.Le disque date de 1993,mené par Gary Louris et Marc Olson,et je considère les Jayhawks comme l'une des meilleures formations folk de ces années.Plusieurs albums d'une grande richesse et des requins blanchis sous le harnais comme Nicky Hopkins ou Benmont Tench ont fait de cette formation venue de Minneapolis les chantres d'un folk indie,moins indie avec les années forcément,mais toujours très classe.Après sept ou huit enregistrements les Jayhawks ont plus ou moins splitté mais Louris et Olson notamment se retrouvent souvent pour le plaisir de tous les folklovers dont votre serviteur.

The Jayhawks - Hollywood town hall - Expanded edition

  Wichita,400 000 habitants,est la plus grande ville du Kansas et son surnom est Air Capital car spécialisée dans l'aéronautique.Sur les rives du Little Arkansas l'un des symboles de la ville est ce Gardien des plaines.Bien tardif hommage aux premiers habitants de la région...

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14 avril 2011

Une bonne année

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                           Oui,c'est une bonne année.Paul Simon sort un album.On y revient dès que je l'aurai écouté.Pour patienter le voilà avec un autre roc,Willie Nelson,dans Homeward bound de l'album Parsley, sage, rosemary and thyme.

http://youtu.be/TqAJTCk6yHc  Homeward bound

12 avril 2011

Ma vie sans...Most likely you go your way (and I'll go mine)

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http://www.youtube.com/watch?v=sidm9Lwc_64  Most likely you go your way (and I'll go mine)

    Vous ia-je déjà parlé de ma vie sans Zimmerman...?Je crois que oui.Issu de l'album Blonde on blonde,qui m'a toujours exaspéré parce qu'il faut ouvrir le CD pour lire les titres voici Most likely you go your way (and I'll go mine) ,morceau assez swing et injonction somme toute banale.C'est vrai ça,sûrement vous irez de votre côté et moi du mien.Todd Rundgren,requin musical,multi-instrumentiste,plus producteur depuis pas mal d'années nous en donne une version assez réjouissante.L'album Faithful,1976, comprend une face d'originaux et une face composée de six reprises de classiques outre Dylan, Hendrix, Beatles(2),Beach Boys,Yardbirds que Todd Rundgren a voulu proches des titres primitifs.

9 avril 2011

Long cours

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                   Les dames de nage  sont ces encoches sur une embarcation et c'est avec poigne qu'on les saisit dans ce très beau roman de Bernard Giraudeau.Les critiques avaient été excellentes et je les partage en bonne part.Ces pages sont d'un vrai auteur qui nous convie à son univers duquel on sort en ayant mieux compris cet homme aux semelles légères,en partance comme l'y destinait sûrement le port de La Rochelle tout Ouest dehors.Quelques dames de sa vie  traversent le livre comme des sillages marins sur les océans d'un globe terrestre,un de ces globes dont je rêvais enfant.Nulle exclusive géographique chez Giraudeau,de son premier amour d'adolescence en Charente au si douloureux travesti des bas-fonds chiliens en passant par Jo la soignante des bords de Niger.Rimbaud bien sûr mais aussi Loti et Artaud ont droit de citation d'Atacama aux Philippines.Giraudeau a fait là un très beau texte nuage et zéphyr,Gulf-Stream et désert. Cède-t-il un peu à une fascination du sordide?Peut-être ne doit-on pas le dire.Mais le voyage, quoiqu'il en soit,tout d'énergie et d'affections,reste emballant.

          Qu'il me soit permis d'écrire que malgré ses fulgurances planétaires à la Corto Maltese,malgré ses amis tragiques, Giraudeau m'a plus bouleversé encore parlant de Marguerite,voisine d'immeuble qui s'appelle en fait Irina,fragile vieille dame émigrée russe.A qui il n'a fait que sourire en rangeant sa moto sous sa fenêtre en indiquant de ses doigts la durée de son prochain voyage.Et quand il tient  la main de  sa vieille maman presque aveugle,sur un banc rochelais.

5 avril 2011

Un sale samedi

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  Violent Saturday n'est pas à proprement parler un film noir.Et pourtant il s'agit bien d'un hold-up dans une petite ville,encore assez proche de l'esprit western quoique située dans les fifties.La conquête a été remplacée par la mine mais il y a bien un hôtel,un banquier,une infirmière,une famille Amish qui aurait pu être quaker,un chef de chantier qui aurait pu être un chef de convoi,honnête et travailleur.Et puis trois voyageurs dont l'un,représentant de commerce,Les inconnus dans la ville,qui a donné le titre français.Dans son unité de temps ou presque ce film est une vraie réussite qui en 1h30,durée standard et que je regrette souvent devant d'interminables pensums actuels,nous présente les traits essentiels des protagonistes.La petite communauté a bien des petits travers,le banquier est un peu voyeur,le fils du patron de la mine un Don Juan de sous-préfecture,son couple au bord du gouffre,une secrétaire a commis un petit vol.La vie de tous les jours,à la petite semaine, mais ce samedi sera décidément une sale journée.

  Richard Fleischer ne dispose pas d'un budget énorme,ni de très grandes stars.Des acteurs peu connus en France sauf peut-être Victor Mature et Lee Marvin qui le deviendra plus tard.Là il ne campe qu'un des gangsters,le plus nerveux bien sûr qui transformera un cambriolage en meurtre.Ce fut son lot pendant des années.En quelques heures cinq morts dont les bandits dont le chef avait vraiment l'air d'un voyageur de commerce.La petite ville devra vivre avec ce souvenir et l'infirmière un peu frivole n'en voudra pas au banquier trop curieux.Et le fiston de Mature comprendra que son père,qui n'est pas revenu de la guerre avec une médaille peut se conduire courageusement.Et l'angélique Amish (Ernest Borgnine,pourtant souvent une brute au cinéma) aura planté sa fourche dans le dos de Marvin.Ainsi donc les choses peuvent reprendre leur cours à Bradenville.Rien cependant ne sera jamais tout à fait comme avant.Ce film,quasi série B. est remarquable de sagacité,de modestie,et peut damer le pion à bien des productions de haute volée.Richard Fleischer l'a réalisé en 1955.Sa carrière n'en fait pas un auteur mais à des titres divers,20 000 lieues sous les mers, Le génie du mal, Barabbas, L'étrangleur de Boston, Soleil vert sont des films très honorables.

http://www.youtube.com/watch?v=5NpKIjcBmBk  Séquence d'ouverture qui situe bien le contexte industriel.

2 avril 2011

Géographie: Asbury Park, New Jersey

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       Asbury Park est une petite cité de 16 000 habitants du New Jersey,cet état coincé entre le New York et la Pennsylvanie,une sorte de banlieue entre deux banlieues.Un seul nom a fait sortir cette bourgade de l'anonymat,Bruce Springsteen.Déjà son premier album s'appelait Greetings from Asbury Park,N.J.Mais la chanson 4th of July,Asbury Park(Sandy) est extraite du deuxième album The wild,the innocent and the E street shuffle.Le 4 juillet est bien sûr la fête nationale.

http://www.youtube.com/watch?v=uKYIsPyeaiw 4th of July,Asbury Park(Sandy)

   En fait on retrouve en quelques miles de Freehold à Asbury Park tout l'univers du Boss,du moins de tous ses premiers disques.Dans ce coin d'Amérique plutôt prolo le jeune Bruce Frederick Springsteen a connu un univers ordinaire avec les filles de la cafeteria,les bagnoles d'occase,et les premiers riffs d'une carrière exemplaire.Vivre sans lui eût été difficile.Il existe d'ailleurs pour les voyageurs un Boss Tour.Moi je pense que le plus beau des Boss Tours c'est de passer et repasser ses disques.

30 mars 2011

Poésie meurtrière

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      Actuellement très nordique dans mes lectures mais bien loin de Wallander et de Millenium je découvre Jon Kalman Stefansson (pour les gars du Nord je me fais grâce des accents,seule liberté orthographique que je me permette).Plus fort pour moi que les deux auteurs précédents,suédois, cet Islandais né en 63 se voit pour la première fois traduit en français avec Entre ciel et terre,très forte histoire de fortune de mer et drame familial se déroulant dans l'hostilité d'une Islande où les dieux nordiques sont bien peu cléments.Les hommes ici sont pêcheurs,la bière y coule dans les rares estaminets où des femmes rudes et souvent solitaires dispensent une chaleur retenue.La poésie,Barour en est fou.C'est atypique mais pourquoi un âpre matelot d'Islande n'apprécierait-il pas le Paradis perdu de Milton,auteur anglais aveugle?Barour tout à sa lecture oublie sa vareuse en partant sur la barque morutière.Fatale distraction sous ces latitudes et le modeste esquif rentrera avec un cadavre gelé.Le gamin,c'est ainsi que Stefansson le nomme,en conçoit un chagrin monstrueux.Il était son ami et n'a pu le sauver.Alors le gamin ne voit plus de raison de vivre.Mais avant il entreprend un voyage dans l'île afin de rendre au vieux Capitaine Kolbeinn,aveugle lui aussi comme Milton,ce fameux livre,livre assassin en quelque sorte,le Paradis perdu.Si la première partie du livre nous cramponne à la coquille de noix en plein Atlantique en un style très riche où ciel, mer, vents et marins se combattent avec un souffle inouï,la deuxième accompagne le gamin dans son voyage-quête pour retrouver le propriétaire de ce livre magique mais désormais maudit.

   Cette intiation conduira le jeune homme à croiser d'autres personnages, épisodiques, et cela disperse un peu le propos.Et puis quelque chose de tout bête m'a un peu gêné:il est parfois difficile de s'y retrouver dans les prénoms islandais et de s'avoir si l'on parle d'un homme ou d'une femme. Inconvénient minime pour qui fait preuve d'un peu d'attention.Mais j'ai aimé me perdre dans ces ruelles d'obscurité et de neige en un univers romanesque fantômatique et  qui laisse la part belle à l'imaginaire et à la poésie.Et puis dans la quête,surtout quand elle se veut maritime mes vieux amis Melville et Stevenson errent à jamais au bastingage,en partance,fiévreux.Jon Kalman Stefansson a bien mérité d'eux,lui qui est presque l'homonyme du second.Cap au Nord.Et cap sur l'avis de Dominique,plus enthousiaste encore. http://asautsetagambades.hautetfort.com/archive/2010/02/19/entre-ciel-et-terre-jón-kalman-stefánsson.html

 

26 mars 2011

Quelques heures dans la vie de Torsten Bergman

 nachmittag   

           Couverture en allemand pour ce livre suédois de Lars Gustafsson car je n'ai pas trouvé de visuel français. Mais L'après-midi d'un carreleur  publié en France,Presses de la Renaissance en 1992,est un roman qui nous rappelle que le Nord n'est pas l'apanage des polars,un peu envahissant parfois.Dans cette courte histoire qui se déroule effectivement en un après-midi un ouvrier sexagénaire veuf et dépressif effectue un petit boulot,comme on dit,pour quelques heures et au noir,cela va sans dire.Se retrouvant dans une maison inhabitée ces quelques moments vont l'amener à rencontrer un ancien collègue tout aussi désargenté.Ces quelques moments,dérisoires dans une vie ratée,réveillent en Torsten les souvenirs en un bilan d'un pessimisme qui fait penser à un autre Bergman,cinéaste celui-là.

   Mais l'austérité de ce sujet,l'homme vieillissant et délabré dans un no man's house désespérant,se teint parfois de poésie quand le carreleur retrouve le goût d'un bel alignement dans une salle de bains.Ou quand quelques bribes du temps passé lui reviennent en mémoire,du temps du travail bien fait.Dans un pays comme à l'abandon un brin d'imagination,quelques fleurs du souvenir,le sourire d'un enfant peuvent suffire un court,un bien court instant à éclairer le visage de Torsten ou de son ami Stig.Après tout voilà quelques heures de passées.On a connu pire...

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