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BLOGART(LA COMTESSE)

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25 août 2007

De mèche avec Hammett

    J'ai souvent parlé de Hammett,Chandler et autres et toujours de façon admirative.Et le cinéma ne s'y est pas trompé avec nombre d'adaptations dont certaines plus que mythiques(voir la photo de l'accueil).La réalisation de Stuart Heisler,en 42,avec une écriture de Jonathan Latimer,de La clé de verre,roman publié en 31 mérite qu'on s'y attarde.Ce film noir que présente très bien Philippe Labro qui s'y connaît,tourné en un noir et blanc studio Universal typique,nous offre un trio d'acteurs convaincant. La blonde fatale a les traits et la mèche très suggestive de Veronica Lake,dangereuse comme savaient l'être les femmes dans ces histoires de magouilles politico-gangstero-policières.Encadrée d'Alan Ladd et Brian Donlevy dont l'amitié sera mise à rude épreuve elle est assez inoubliable.Ladd est très bon,à mon avis meilleur que dans ses westerns où je l'ai toujours trouvé un peu terne. Donlevy est un acteur méconnu qui donne beaucoup d'étoffe à son personnage ambigu de faiseur de rois,ou plutôt de gouverneurs.

    On sait que Dashiell Hammett avait une écriture comportementale qui laissait peu de place à la psychologie et au bla-bla-bla.Le script de Latimer,un spécialiste,et la mise en scène de Heisler sont au diapason d'un film bref et musclé que Bertrand Tavernier déteste dans son ouvrage de référence sur le cinéma américain.J'aime bien le grand Bertrand qui a fait beaucoup pour sortir de l'ombre de nombreux films mais là je ne suis pas de son avis.Je ne me lasserai pas de ces voitures qui sillonnent la ville américaine sous la pluie,se garent sans problèmes et laissent sortir un politicard,deux sbires et une vamp prompte à prendre le bras du plus fort tour en lançant une oeillade au plus beau.

   Et La clé de verre recèle des dialogues pointus souvent très drôles dont j'ai retenu cette phrase qui suffit à mon bonheur:"Ma première femme était deuxième en cuisine dans un restau minable de la Quatrième Rue".Ou encore un tueur genre pithécanthrope,ceci dit sans vouloir blesser les pithécanthropes, déclarant, affamè:"Quand je mange un steak j'aime sentir qu'il me mord."

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19 août 2007

Band original

Saluons un évènement discographique de première importance:la parution d'un superbe livre sur la  carrière de l'impérissable et unique Band,jadis accompagnateur du Bob Dylan électrique(voir le film de Scorsese,déjà chroniqué.Ce livre nous propose 5 CD et un DVD,survolant plus de 30 annnées de musique américaine,et de la meilleure.



Entendons-nous bien,The Band n'a jamais été une usine à tubes et l'on n'entre pas dans cette saga comme dans les Goldies des Beatles ou des Beach Boys,ce qui ne retire rien à l'immense talent des Scarabées ou des Enfants de la Plage.The Band n'appartient à aucune catégorie.Bien que leur musique paraisse d'inspiration sudiste,les membres du groupe sont au quatre cinquièmes canadiens et The Band n'est ni Lynyrd Skynyrd ni Creedence Clearwater Revival.Plusieurs périodes jalonnent la vie du Band.Au commencement était le  rockabilly quand ils accompagnaient,sous le nom de The Hawks,le chanteur Ronnie Hawkins,maître du genre et les premiers morceaux de cette anthologie nous rafraîchissent les oreilles agréablement.Le rockabilly ça swinguait méchamment.


Mais la grande rencontre des musiciens fut celle de Bob Dylan qu'ils accompagnèrent sur scène lors de la "mutation" électrique  du maître.On retrouve ainsi quelques titres,Just like Tom Thumb's Blues,Can you please crawl out your window?Puis The Band devait poursuivre son propre chemin.Cette collection brosse un tableau fidèle de leur évolution avec de nombreux extraits de leurs meilleurs albums:Music from Big Pink,The Band,Stage fright,Moondog Matinee.Leur musique souvent très élaborée mélange  des influences texanes,californiennes avec un patrimoine rappelant par instants la musique d'Europe de l'Est qui devait déteindre sur la country.The Band c'est tout cela à la fois.Ecoutez-les!


On devait retrouver The Band,filmé par Scorsese dans The last waltz,leur concert d'adieu avec des invités prestigieux en 76 à San Francisco.Puis,et c'est la dure loi du rock,vint la séparation avec des disques en solo mais jamais Robbie Robertson,Rick Danko,Richard Manuel,Levon Helm et Garth Hudson ne devaient atteindre à nouveau l'état de grâce.Richard Manuel s'est pendu en 86 et Rick Danko est mort peu après.Ecouter The Band c'est accéder à l' univers complexe d'un groupe rock avec mandoline,accordéon,violon et de subtiles harmonies vocales et instrumentales,une rareté...


           

                           


De gauche à droite et de haut en bas Robbie Robertson,Rick Danko,Richard Manuel,Garth Hudson et Levon Helm.Merci Messieurs.

18 août 2007

Ray,feuilletonniste

     L'auteur belge Jean Ray est,je le sais,l'objet d'un véritable culte et il existe des conventions,des associations perpétuant son souvenir.Il y a tant à lire que je ne m'étais encore jamais penché sur cet auteur.Jai lu pas mal de Sherlock Holmes,d'Arsène Lupin,ou de Rouletabille et ai bien de la sympathie pour ces écrivains,de grand écrivains à mon avis.On ne trouvera plus personne pour ravaler en seconde zone ces grands feuilletonnistes ni les écrivains "Série noire" qui leur ont succédé.J'ai choisi au pif une aventure de Harry Dickson,le héros récurrent de Jean Ray,souvent présenté comme le Holmes américain.Les sites spécialisés m'ont d'ailleurs appris que Jean Ray était au départ le simple traducteur des histoires d'Harry Dickson. Deux titres dans ce petit recueil trouvé en bibliothèque:L'île de la terreur et Les sept petites chaises.

   Le premier m'a décu.72 pages d'une intrigue amalgamant la ruine d'un aristocrate anglais,sa retraite dans une île écossaise battue par les flots comme il se doit et cette aventurière belle et folle qu'on a tôt fait de confondre.Les ingrédients sont là mais j'oublierai très vite ce conte pas drôlatique et cette enquête sans indices ni véritable mystère.Harry Dickson brille plutôt par sa discrétion et si ses tribulations sont toutes aussi fades je comprends que Mr.Holmes et d'autres lui dament le pion.

   Les sept petites chaises,titre séduisant par la magie du chiffre,ne m'a pas convaincu davantage.Cette histoire,digne des pulp magazines les plus ordinaires,n'effraie ni n'inquiète.Et puis ces intrigues où dès la troisième page "des cris déchirent la nuit" sont vraiment un peu "cheap".En résumé je n'ai guère l'intention de fréquenter à nouveau ce Harry Dickson.Pour cela je manque de temps.Même dans le métro il y a sûrement mieux à lire.Je m'attendais à des ambiances et des recherches autrement charpentées.

17 août 2007

Minéral mais magistral et musical

     Le jardin du diable (54) a les caractéristiques d'un western classique:duo de géants(Cooper/Widmark),  poignée d'hommes nantie d'une mission et peu à peu décimée,cadre âpre et somptueux,ici des falaises vertigineuses,frontière du Mexique.Mais il y a dans ce film de Henry Hathaway un personnage de femme très intéressant,joué par Susan Hayward,actrice remarquable méconnue en France.On sait que la femme est souvent la grande sacrifiée du western.Rien de tel ici car Lea, manipulatrice et autoritaire ne s'en laisse pas compter.

   Gary Cooper si grand dans Vera Cruz ou Le train sifflera trois fois est ici un aventurier fatigué et fait preuve de sobriété face à Widmark,toujours sec et nerveux,mais bien moins teigne que dans certains films.Le film surprend car il n'y a  en fait jamais d'affrontement entre Cooper et Widmark. Les Apaches ne sont vus que de loin,rendant ainsi leur présence inquiétante.Surtout Hathaway a un sens de l'espace extraordinaire et sait utiliser le roc,la poussière et la verticalité pour en faire un poème de couleurs.Le grand Bernard Herrmann signe la partition à laquelle je trouve des similitudes avec celle de La mort aux trousses. Rappelez vous le générique du film d'Hitchcock, particulièrement vertical.Il émane de ce film un parfum de lassitude de ce Grand Ouest,si souvent décevant aux aventuriers.

17 août 2007

Vous reprendrez bien un peu de solitude?

      Avec plaisir,servie par Antonioni.Ultime élément de sa désormais célèbre(et même relancée par son départ) trilogie du couple en crise et de l'incommunicabilité, vraiment difficile à dire et même à écrire ce mot,L'éclipse est un film que je n'avais jamais vu.Le désert rouge,film suivant peut d'ailleurs tout à fait préténdre s'ajouter au tryptique qui deviendrait alors tétralogie.J'appellerai ça le cycle antonionien de la crise et de l'absence.Ca en jette non?Et si vous me dites que quelqu'un l'a écrit avant moi j'en pique une,de crise.Outre Monica Vitti,muse et double d'Antonioni,présente dans les quatre films,on y retrouve Delon dans l'un de ses plus beaux rôles.A propos de Delon comme on écrit beaucoup d'âneries je rappelle que Visconti, Antonioni, Clément, Melville,Losey,Zurlini c'est déjà pas si mal,non?

    L'éclipse commence par des silences et une rupture.Il y en aura des silences car Antonioni est plutôt un taiseux qui laisse l'image prendre toute sa place.Quant à la rupture c'est tout son cinéma qui rompt.Et ce sont ces quatre films qui feront date à mon avis dans l'oeuvre d'Antonioni.Son aventure de Zabriskie Point me semblant assez lourde et bien que Blow up soit un thème intéressant je ne suis pas totalement conquis par une sorte de reconversion nihiliste,ce qui n'est pas le cas de L'éclipse ou L'Avventura qui même s'ils taquinent la vacuité et le vide ne nous bouleversent pas moins.

    Vittoria vient de quitter son amant.Vittoria est seule.On est toujours seul et ce n'est pas Antonioni qui pourra y remédier.J'ai parlé du silence.Pourtant on vocifère beaucoup dans L'éclipse,à la bourse de Rome où Delon, magique en jeune trader nerveux et aérien rencontre Vittoria.Réapprendre à aimer?Mais elle le dit:"A-t-on besoin de se connaître pour s'aimer?Et puis a-t-on besoin de s'aimer?".La solitude qui est la nôtre,on la sent dans L'éclipse,on peut la toucher et de ce cinéma que l'on dit ardu,on sort les larmes aux yeux,plus mal,plus humain en quelque sorte.Plans muets sur Rome presque vide, réverbères qui s'allument,rares passagers des derniers bus.Il ne s'est rien passé.Plans muets sur Rome vide, comme ma vie.Et si planait l'ombre de Buzzati,nantie de son infernale attente qui me dévore le ventre.Voici les dernières minutes avec la musique de Prokofiev.

http://www.youtube.com/watch?v=e-R-ZNYxGHM

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17 août 2007

Vous avez lu Nuala O'Faolain?

   Le Domaine Etranger de 10/18 effectue un remarquable travail pour faire connaître les écrivains du monde entier. Nuala O'Faolain née au début des années quarante en Irlande a connu la situation de la gent féminine si peu enviable jusqu'à l'époque plus récente.On s'est déjà vu quelque part? est un livre difficile,pas romancé pour deux sous,et qui décrit avec beaucoup de pertinence la lutte des femmes pour une émancipation qui en Irlande,tarda à venir.

  Nuala O'Faolain ne se donne pas le beau rôle systématiquement et n'occulte pas ses propres faiblesses, surtout son alcoolisme et ses errances.On se trouve devant de très belles pages sur la sexualité et la flétrissure des corps qui s'usent,et sur la maternité qu'elle ne connaîtra pas.Nantie de problèmes avec son père comme avec sa mère,et issue d'une famille de neuf enfants,l'énergie de cette femme va lui permettre de devenir une journaliste libre et de rencontrer les intellectuels irlandais dont Kavanagh à qui je viens de consacrer une note.Elle qui n'avait guère quitté son canton deviendra voyageuse et se penchera sur la cause des femmes,universelle.Mais rien n'est facile aux femmes et surtout pas en Irlande.Nuala O'Faolain reste une femme seule et ce livre ardu,qui n'en est pas moins bouleversant est un témoignage de ce que peut être la volonté d'exister à part entière.S'adressant aux trottoirs de Dublin elle a ces mots sublimes(nous sommes là en 97):

      "Vous êtes faits de beaux et grands blocs de granit. Etes-vous les mêmes que ceux sur lesquels j'ai marché il y a trente ans?Si oui,pourquoi ne pleurez-vous pas?"

medium_ofaolain.jpg

   L'avis de Camille  Nuala O'Faolain - On s'est déjà vu quelque part?

Disparition de Nuala O'Faolain http://www.actualitte.com/actualite/2268-Nuala-Faolain-Irlande-deces-Wespieser.htm

16 août 2007

Josef et Vladimir vont en bateau

    De l'excellent Marc Dugain(voir Edgar le magnifique) voici Une exécution ordinaire.Dugain est en France un de mes auteurs favoris car cet homme n'a  pas peur de confronter le destin de quelques-uns avec un pays,mêlant pour le meilleur de la fiction la grande histoire et les petits tracas de chacun.Très intelligemment construit l'intrigue à trois temps d'Une exécution ordinaire nous glace calmement la peau comme au fond d'une isba près de la Mer de Barents. La première partie nous présente le sympathique Joseph Djougachvili bien malade et ayant recours au service d'une urologue magnétiseuse,mère et grand-mère de deux des héros de ce livre.La description de la rencontre entre Staline et Olga est remarquable de précision et déboulonne l'homme de fer qui ne le sera jamais assez, déboulonné.

      Le reste est tout aussi passionnant avec les premières armes d'un futur président de la Fédération de Russie post-eltsinienne devenue difficilement fédérable d'ailleurs. Portrait d'un jeune Poutine,déjà sec et déjà peu affable.Et puis ressurgit le drame intime d'une famille russe à peu près ordinaire,comme l'exécution du même nom,avec un petit-fils officier sous-marinier à bord de l'Oscar.Marc Dugain n'est pas historien se penchant sur les cinquante dernières années de la Russie sous ses différentes formes, mais romancier qui insuffle à ses personnages, fictifs, réels,ou fictifs ayant autant de chair et de sang que les vrais,une vie propre et complexe,qui nous aide à mieux comprendre cet apocalyptique continent qui a su engendrer Staline et Dostoïevski,les purges et Soljenytsine,l'histoire officielle et Pasternak,le goulag et Rostropovitch.

     La Grande Guerre et l'Amérique de la CIA avaient été le théâtre des très bons romans de Marc Dugain La chambre des officiers et La malédiction d'Edgar.Guerre Froide, Tchétchénie et catastrophe du Koursk tiennent lieu de décor pour ce livre haletant,pas nombriliste mais au contraire éclatant par son universalité qui dépasse de loin les tristes cimetières de bateaux de ces mers du Nord où seule la vodka surnage.

15 août 2007

Réflexions sur le temps qui passe(Oh Mary)

Oh Mary si tu savais

Tout le mal que ça me fait

Oh Mary j'avais quinze ans à peine

Ta blondeur,ta voix et tes amis

Je leur dois tant,Mary,oh Mary

Tu sembles souffrir,ma grande

Que sont devenues les fleurs

Et bien plus de 500 miles

Nous séparent jour et nuit

Souffle le vent comme dirait l'ami Bob

Et les collines,là-bas,par delà Frisco 

Nous ont oubliés.

http://www.youtube.com/watch?v=BJXFJW3AIKA

http://www.youtube.com/watch?v=cLe9pJSRas0   (Quelques années,quelques fleurs,quelques miles plus tard)

    Tribute to Peter Yarrow,Paul Stookey,and Mary Travers.Special thanks to Pete Seeger.All friends of mine.

15 août 2007

Une chanson:Roxette

          

              Il existe des gens pour penser que Dr.Feelgood a été le meilleur groupe de rock du monde.Si,il en existe.Et vous savez quoi?Quand j'écoute Roxette je fais partie de ces gens-là.Commenter,c'est à dire bavarder là-dessus serait faire insulte à la musique.Nous sommes en 75,Lee Brilleaux et Wilko Johnson,les têtes pensantes de Dr.Feelgood,ne sont déjà plus tout à fait d'accord.Au fait j'avais dit "pas de commentaire. Sauf :"tapez du pied..."

http://www.youtube.com/watch?v=_jmIYyskDM8

13 août 2007

Le récit de Coral

Roots & Echoes

       Quand on est un vieux rocker patenté on ne peut s'empêcher de ruminer un peu et à la découverte de musiciens  très actuels on les rattache évidemment plus ou moins à de glorieux anciens ou à une mouvance quelconque. Il me semble que The Coral pourrait descendre de deux de mes références absolues.Il faut dire que j'ai beaucoup de références.Les Byrds et les Zombies sont de ceux-là et Coral,tout en finesse,a hérité des harmonies si fines et mêlées des uns et des autres.

         Bien que jeune Coral a déjà publié plusieurs albums que je ne connaissais pas.Voici le somptueux, délicat,et "aristocratique" Roots and echoes.Je m'explique qur l'adjectif aristocratique dans ce contexte.Je veux dire par là qu'il me semble que Coral a su tenir compte du meilleur du patrimoine rock pour en faire la quintessence d'un très bon groupe rock harmonieux mais pas trop éthéré,éternel mais pas passéiste.Est-ce l'air des quais de Liverpool sans qui notre musique n'existerait même pas?Six musiciens maniant la subtile dentelle des guitares et souvent des cordes précieuses.Nous sommes dans le beau monde du rock.C'est aussi le rock.

      Ce n'est guère fréquent mais tous les titres sont très bons.J'en citerai trois:Rebecca you,chanson d'amour très belle et simple,She's got a reason aux riffs très carrés et Fireflies,ballade envoûtante.Mais tout est réussi.Si par hasard vous pensez à un quatuor de Liverpool qui aurait connu un certain succès sachez que vous n'avez pas tort et que Norwegian wood,par exemple ne déparerait pas le Roots and echoes de The Coral.En extrait un quatrième titre:

http://www.youtube.com/watch?v=S5ksBt5nJY0  Who's gonna find me?

12 août 2007

Le privé,version nordique

    

           Le privé Vrag Veum mérite de rejoindre le Wallander de Mankell et le héros de l'Islandais Indridason, dont j'ai oublié le nom,devenus des célébrités dans le petit monde du norpolar(quel barbarisme). L'enquête qu'il mène dans sa Norvège natale est certes de facture classique mais bien ficelée et d'une lecture aisée. Ce roman a été publié en Norvège il y a quand même trente ans,ce qui lui donne l'avantage de ne pas crouler sous une overdose de technologie parfois fatiguante.

                 Dans les rues norvégiennes la filature se fait à l'ancienne dans une petite voiture discrète et toussotante. Veum sait faire la planque pendant des heures et ne roule pas sur les couronnes.L'intrigue n'est pas bouleversante d'originalité mais allez donc tuer de manière inédite de nos jours.Une villa,une maison avec une porte verte qui s'ouvre sur l'horreur,de cette horreur qui hante hélas nos quotidiens.Et l'éternelle et universelle rivalité souvent haineuse entre le flic et le privé,qui nous fait toujours un peu marrer.Humour présent aussi à travers quelques portraits de sous-fifres ou de spadassins.Au pays de Sam Spade et Philip Marlowe bienvenu à l'ami norvégien Varg Veum qui carbure raisonnablement à l'aquavit, version septentrionale de la gnôle,fidèle amie de l'enquêteur.

12 août 2007

Jeu cinémato-logique

  ? 6

? 8

? 10

    Ces acteurs vont par deux selon une logique comme d'habitude imparable(enfin j'espère).Il faudrait donc trois réponses en 6,8,et 10.Courage et ne vous plaignez pas,j'ai mis de la couleur.

9 août 2007

Riches heures du cinéma italien

las-llaves-de-casa

                    Dasola qui a commenté l'affiche l'a fort bien dit.Voilà un film qui est dans la droite ligne du billet précédent et qui me rattache encore plus à ce cinéma que l'on a tendance à enterrer depuis la disparition des maîtres historiques ô combien importants.Les clefs de la maison est le troisième film de Gianni Amelio que je vois.J'avais présenté il y a une dizaine d'années en ciné-club Lamerica,beau film sur les magouillages autour des boat-people albanais.Les enfants volés se présente comme un joli road-movie à l'italienne sur un carabinier qui doit convoyer deux pré-ado difficiles.Ces sujets parlent d'eux-mêmes.

             Gianni Amelio s'intéresse ici à la rencontre entre un père et son fils handicapé de 15 ans,qu'il découvre car l'ayant abandonné à sa naissance sans même le voir.C'est l'histoire de leur sentiment naissant,à mille lieues du racolage oscarisable.En quelques jour le père plutôt insouciant prendra conscience de ses responsabilités.Mieux vaut tard que jamais.J'avoue que je suis moins convaincu par le personnage de Charlotte Rampling pour lequel le metteur en scène a un peu cédé à la facilité afin d'introduire un tout petit peu de romanesque.Faute vénielle pour un film serré,net et qui offre une vue un peu documentaire qui m'a beaucoup intéressé,étant moi-même professionnel en ce milieu.

 

9 août 2007

Le cinéma du courage

      Ermanno Olmi(L'arbre aux sabots) est un de ces cinéastes du courage et de l'exigence.Peu prolifique il signe en 59 son premier long.Je considère que Le temps s'est arrêté est l'adieu au Néoréalisme,tardif mais évident tant le regard et la production artisanale des films d'Olmi s'apparentent au Mouvement.De quoi s'agit-il?Le temps s'est arrêté est la chronique toute simple,sans scories anecdotiques ni dérapages romanesques,d'un premier contact professionnel entre deux hommes appelés à passer un mois ensemble dans une baraque de montagne,à surveiller le chantier d'un barrage.Nous sommes dans l'Italie du Nord des années cinquante.

        Ce film peu connu illustre parfaitement l'artisanat d'Ermanno Olmi,qui sait parfaitement filmer le travail des hommes(Cf. L'emploi,L'arbre aux sabots).Ce cinéma tout en noblesse ,sans amertume et sans démagogie, à l'opposé du militantisme bas de plafond de certains,n'est certes guère armé pour le box-office. Mais les dialogues entre le vieux briscard et le jeune stagiaire,restreints au début,personne n'osant se livrer, atteignent une justesse rare et ne cèdent à aucune facilité.Un de ces rares films que l'on peut être fier d'avoir vu,comme si l'on avait participé à une bonne journée de travail,utile,du travail d'homme,celui qui peut presque vous rendre heureux.

      Olmi,qui tourne peu,occupe en Italie une place à part,mais,je crois,sincèrement aimé du peuple italien comme l'un des leurs.D'origine paysanne modeste Ermanno Olmi a lui-même été employé d'une compagnie d'électricité,ce qui lui a permis de réaliser ses premiers courts,documentaires.Il lui en est resté quelque chose.

5 août 2007

Une chanson:Monterey

3 août 2007

Piquant

 

   Je ne croyais guère à ce livre et ne l'ai lu que parce qu'une amie l'avait prêté à une amie qui me l'a prêté pour le rendre à la première.Bref je l'ai lu par hasard.Peu fervent de littérature française d'aujourd'hui je n'étais pas attiré par le thème de la complicité entre une concierge d'un immeuble de luxe et une gamine délurée mais pas du tout titi.Ce roman est absolument délicieux car il arrive à manipuler de bons vieux clichés,si difficiles à éviter,et à les transformer en délicates arabesques brodées à merveille. Beaucoup de références dans ce film,un peu de name dropping.Bâtie comme le journal alterné de Paloma et de Mme Michel l'histoire de ces deux personnages d'exception est pleine de verve et de poésie.Mme Michel cache sa haute culture et ses films japonais derrière des manières de "concierge" et sa rencontre avec un nouveau résident du nom d'Ozu va pour un temps lui faire voir la vie autrement avec ce recul oriental qui fait tant défaut à nos âmes d'Européens.

   Ce livre est une fable qui pointe avec finesse les travers et les tics de chacun et si l'opposition entre les nantis et les modestes demeure un peu systématique le caractère très littéraire de la concierge nous conquiert haut la main et hauts les coeurs.La petite Paloma,attachante elle aussi,me semble souffrir un peu plus d'une dramaturgie artificielle.Le roman est,je crois,en train d'être adapté au cinéma.Très mauvaise idée,la richesse de l'héroïne ne pouvant que se trouver sabordée par le raccourci inévitable du film. L'élégance du hérisson mérite bien son titre.Sous les pics...le charme.

31 juillet 2007

Les feux de la rampe version Cinecitta

         Antonioni quand il signe La dame sans camélias en 1953 n'est pas encore le cinéaste "à la mode" qu'il deviendra quelques années plus avec L'avventura,La nuit ou L'éclipse. Pourtant sous les derniers feux du Néoréalisme percent les questions existentielles sur l'identité qui seront un peu sa marque.Celui qui devait devenir le chantre de l'incommunicabilté a su très bien dans La dame sans camélias nous faire sentir le mal-être de Clara Manni,jeune starlette peu douée pour l'art dramatique et plus ou moins manipulée par les hommes qui traversent sa vie.

        Régulièrement oublié quand on dresse la liste des films se déroulant dans le milieu du cinéma (Truffaut, Godard, Mankiewicz,Minnelli,Wilder) La dame sans camélias mérite un détour.Déjà comme beaucoup d'antihéros antonioniens Clara est de la race des vaincues et le film est l'histoire d'ue défaite,d'une renonciation.Fatiguée malgré ses 22 ans la jeune actrice finit par céder et sacrifier ses ambitions artistiques sur l'autel des paillettes,cette drogue dure qui fera d'elle une étrangère à sa propre vie,come on le voit dans le très beau plan sur son regard lors de la scène finale.

  Peut-être un peu trop volubile ce qui tend à caricaturer les professionnels du cinéma présents dans le film et ce qui peut s'avérer trop couleur locale pour prétendre à une certaine universalité La dame sans camélias est une oeuvre passionnante qui laisse à penser à l'évolution possible de l'art de Michelangelo Antonioni.Lucia Bose endosse avec beaucoup de vérité l'habit de cette comédienne en devenir.Lucia Bose a peu tourné.Il y a comme ça dans le cinéma des visages seulement entrevus mais inoubliables.Lucia Bose est de ceux-là (Chronique d'un amour,Mort d'un cycliste).

31 juillet 2007

Cette aventure,vieille maintenant de 47 ans

Cosa fai,con l'Avventura?Qu'est-ce qui reste,de l'Avventura?

              Poursuivant un cycle "six décennies,six films" j'ai abordé cette semaine L'Avventura d'Antonioni(1960).Je n'en avais conservé qu'un souvenir lointain,portant surtout sur le cinéma de l'incommunicabilité,la froideur du cinéaste et cette façon de conter "l'ennui" qui avait en 60 ennuyé une partie du public de Cannes (souvent particulièrement stupide) et pas mal de spectateurs.Moi je trouve que L'Avventura reste un magnifique poème sur le mal-être, nanti d'une construction rigoureuse en trois époques: l'île,la recherche d'Anna en voiture,l'hôtel.

    La (vague) quête dans l'île nous ramène un peu sur des terres pirandelliennes,voire non loin de Dino Buzzati.Et dans ce "portrait de groupe insulaire" ces personnages, velléitaires et fantômatiques,finissent pas nous happer dans leur vacuité.Antonioni avait dit au peintre Rothko:"Mes films ne  parlent de rien,mais avec précision". On ne saurait mieux définir.De sublimes plans d'une église blanche et bergmanienne,une ahurissante scène où Monica Vitti est contemplée lascivement par les machos siciliens un peu demeurés(1960),le record du monde des scènes de dédain atteint par le plan de la call-girl ramassant ses billets avec les pieds.Voilà quelques pépites de film charnière sur le couple,sur la vie,sur le désespoir.On n'oubliera pas la main de Monica Vitti sur l'épaule de Gabriele Ferzetti,scène finale d'une rare émotion.Il me semble que mes élèves,toujours aussi studieux et que je remercie,ont ainsi ressenti qu'un film reste une avventura personnelle,un corps à corps entre le spectateur et le cinéaste.Antonioni,anthologie...

30 juillet 2007

La lanterne magique s'est éteinte sur l'île de Faro et à Ferrare c'est l'éclipse

   J'ai lu ce livre il y a juste vingt ans.Moi qui n'ai relu qu'un livre dans ma vie,je vais le relire car il n'existe pas de témoignage plus fort sur la créativité et sur l'artiste au travail. Douloureux,indispensable.

  Quant à l'autre géant je me permets de réactualiser deux chroniques.Adieu à ces deux immenses montreurs qui n'avaient pas choisi la facilité.A ceux qui craindraient leurs univers je dirais simplement "Je vous en prie,essayez!".La fin d'une époque peut-être...Mais comme je déteste ça,les fins d'époque.

29 juillet 2007

Sudiste appréciation

    Le film d'Anthony Mann(58),plus connu pour ses grands westerns que j'ai évoqués déjà,est une adaptation d'un des deux romans les plus connus d'Erskine Caldwell,l'autre étant La route au tabac,d'ailleurs adapté par John Ford et ne passant pas pour une réussite.J'ai beaucoup lu Caldwell il y a très longtemps. Les souvenirs nous jouent des tours mais je crois que le purgatoire de cet auteur est injuste. Caldwell ce n'est pas la tragédie à la Faulkner,ni le social à la Steinbeck.Caldwell plante le décor et laisse ses personnages y surnager tant bien que mal entre cocasse et meurtrier,pas si loin,dans ce Sud éternellement poisseux,de Tennessee Williams,plus rural mais avec un sens de la famille comme une horreur que ne désavouerait pas l'auteur du Tramway.

   Qu(est-ce qui fait que plus personne ne lit Erskine Caldwell?D'abord des plus grands comme Fitzgerald,Dos Passos ou même Hemingway connaissent ou ont connu un relatif désaveu.Et puis les articles que j'ai pu lire,signés de spécialistes de la littérature américaine,font état du fait que l'oeuvre de Caldwell a assez vite tourné à une certaine répétitivité.Les romans de Caldwell seraient un peu comme du Zola de Georgie en quelque sorte,si ancrés  dans la glaise et le coton qu'ilsn'ont peut-être pas l'universalité de ceux de Faulkner.La qualité littéraire s'est peut-être appauvrie rapidement chez Caldwell mais il faut admettre que Le petit arpent du bon Dieu sonne encore fort comme une sale histoire de famille,autour du sexe et de l'argent,avec ses petites et grandes bagarres entre frères.Les Atrides du Deep South...Parmi,les autres titres:Les braves gens du Tennessee,Un p'tit gars de Georgie,La dernière nuit de l'été.

  (1903-1987)

   Anthony Mann a installé ses bouseux pas toujours très sobres autour de Robert Ryan,le père,qui a fort à faire avec ses enfants et les trous qu'il creuse afin de trouver le trésor enterré.Dérisoire quête de cette Toison d'Or où il faut ménager Le petit arpent du bon Dieu.Un peu de bigoterie est rarement absent du Sud.

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