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BLOGART(LA COMTESSE)

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23 janvier 2007

Austère lande d'hiver

Le roman de Dominic Cooper Le coeur de l'hiver ne ressemble à aucun autre et son action sur les rives d'Ecosse aux fougères battues de vent et de marées violentes et destructrices nourrit 180 pages d'un lyrisme panthéiste qui me fait penser à la littérature indienne(Amérique du Nord).Alasdair Mor exploite une toute petite ferme et vit surtout de la pêche au homard.Mais la haine et la violence vont rattraper ce coin d'enfer pour une histoire de voisinage.

La brutalité qui s'immisce dans le récit n'empêche pas de comprendre les véritables héros de l'histoire,l'océan mugissant,le vent de glace et la lande déserte où pourrait errer le chien des Baskerville par exemple,cette saisissant aventure de Sherlock Holmes qui nous rattache vite à la tourbe écossaise.Livre du temps,aussi,du temps et des saisons,du froid qui dévore les mains d'Alasdair lors de sa rude tournée des casiers de crustacés.Le coeur de l'hiver a été publié en 75 et les Editions Métailié viennent d'en publier la traduction française dans une collection Bibliothèque écossaise attirante comme un vieux scotch au coin du feu.

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20 janvier 2007

A propos de Rosebud

Orson Welles au travail

   CHARLES FOSTER KANE

Beaucoup à dire sur ce beau livre.Cadeau à moi-même.Na!Très lourd à trimballer et surtout donne une furieuse envie de revoir toutes affaires cessantes les films,muni du livre et de temps libre.Et ça je ne l'ai pas vraiment.Trêve de plaisanterie les illustrations sont somptueuses comme il se doit dans ce genre d'ouvrages.Par contre je trouve souvent ces volumes assez difficiles à lire,n'étant pas un cinéphile avec un bagage technique très conséquent.Et les nombreux détails sur les tournages me restent parfois un peu étrangers.Encore une fois Welles à l'ouvrage devrait se lire lors d'une semaine cinémaniaque avec quelques blogueurs patentés cinéma et projection de l'intégrale.

   On mesure bien à la lecture la personnalité de Welles,parfaitement incernable et protéiforme.Ce diable d'homme avait des idées sur tout.Certaines idées lui tenaient vraiment à coeur.D'autres ne passaient pas la nuit et se trouvaient contredites dès le lendemain.Savez-vous que Welles,toujours à court d'argent,avait doublé lui-même plusieurs comédiens et non des moindres?J'ai déjà parlé de ses adaptations de Shakespeare(Cinéma#Littérature).Rappelons qu'Othello a usé quatre Desdémone,que ce passionné de magie a beaucoup utilisé les maquettes,qu'il ne dédaignait pas de "bricoler" la musique.Qu'il enlevait des répliques de l'un pour les donner à l'autre,que son expérience de la radio lui conférait un talent de narrateur fabuleux.Qu'au générique de Mr.Arkadin figuraient 18 nationalités.Il y a tant de choses à dire sur Orson Welles et sur ses projets non aboutis.Si riches,tous ses films font partie de ceux qu'on peut revoir cent fois.Car n'oublions pas qu'on a maintenant la chance de pouvoir revoir les films,assez facilement.Et qu'on n'a guère le temps de relire les livres,ce qui confère à ces derniers l'avantage d'être rarement réévalué par chacun de nous,l'avantage ou l'inconvénient.

   Welles au travail de Jean-Pierre Berthomé et François Thomas,aux Cahiers du Cinéma.

18 janvier 2007

Une chanson:Richard Cory

Sounds Of SilenceEux ils font partie de ma vie depuis si longtemps.Il n'ont pas tant que ça enregistré ensemble(6 albums je crois).Mais ce duo d'étudiants plutôt simples et smart est à lui seul tout un pan de la musique américaine.Je ne m'étendrai pas  car j'ai l'intention d'y revenir.Ecoutez si vous voulez cette chanson peu connue en version scène,discrète,unplugged comme on dit dans notre belle nov-langue.Il y en a d'autres,plus belles,plus marquantes,plus connues.Mais j'aime particulièrement Richard Cory,l'histoire de cet homme d'affaires richissime et puissant qui un soir en rentrant chez lui s'est logé une balle dans la tête"Richard Cory went home last night and put a bullet through his head"

http://www.youtube.com/watch?v=L2w6gKEP-VY Ecoutez!

13 janvier 2007

Une chanson:Hello in there

http://www.youtube.com/watch?v=wpxZqr8epMM Hello!

J'ignorais Hello in there.J'ignorais John Prine.J'ignorais qu'il pouvait y avoir tant d'émotion dans une simple chanson,une chanson  qui aurait pu être signée Don McLean,ou James Taylor,ou Tom Paxton,ou Harry Nilsson,ou Loudon Wainwright III,ou...Nanti de mon dictionnaire rock je découvre ainsi des perles.Celle-ci a 35 ans.Elle pourrait en avoir 100 ou quelques mois.C'est toute la vie,toute la mienne,toute la vôtre peut-être, joliment illustrée. J'aimerais que vous l'aimiez.

13 janvier 2007

Du haut de gamme en haut de l'Europe

Ketil Bjornstad est lui-même pianiste et compositeur.Il nous donne là un roman au thème initiatique allant bien au delà de la musique.Dans la Norvège de la fin des sixties un groupe de garçons et filles surdoués de la musique décide de créer une sorte de confrérie.Mais qui sont réellement Anja,Aksel,Rebecca et les autres?Dans le petit monde assez mystérieux des mélomanes avec ses professeurs fielleux,ses parents haineux et ses concours assassins quelle est la part de leur jeunesse qui ne leur soit pas au moins partiellement volée.

   C'est que la musique n'adoucit pas forcément les moeurs.Sur fond d'anorexie et de trahisons s'orchestrent les allées et venues de ces héros prêts à défaillir voire à mourir pour un Ravel trop rapide ou une valse martelée un poil trop lentement.L'apprentissage de l'âge adulte s'avère bien compliqué,au moins autant que ces études et ces répétitions interminables meurtrissant les paumes et les coeurs.

   La lumière du Nord éclaire ces pages souvent très bouleversantes emplies de fantômes,parents disparus, oiseaux de mauvais augure,étangs meurtriers.C'est bien un univers de violence qui se cache derrière les rideaux cramoisis des auditoriums."Chaque seconde passée sur scène est un moment supplémentaire durant lequel la catastrophe ne cesse de te frôler".Dans La Société des Jeunes Pianistes la mélodie est grave et subtile sur le désir,la vie et la mort.

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13 janvier 2007

Des élèves studieux

Des élèves studieux m'accompagnent pour une série de six analyses de films classiques réparties sur six décennies.Ces élèves que je salue et remercie sont ceux du Temps Libre des Amis de l'Université Jules Verne de ma bonne ville.Mercredi je les ai conviés à La règle du jeu.J'avais pour cela revu,découpé,disséqué ce film célèbre et incompris lors de sa sortie.Il faut dire qu'en 39 la France avait la tête ailleurs.Un régal!

Les invités se pressent à la Colinière,le manoir du Marquis de la Chesnaye.Certains seront vite hors-jeu,d'autres cherchent à tirer leur épingle du jeu.Souvent jeux de mains,jeux de vilains.Et si le jeu en vaut la chandelle il vaut mieux ne pas trop se prendre au jeu.Rien de vieux jeu dans ce jeu de massacre de Jean Renoir.Ce film,très en avance en 39 par sa construction,son naturel,sa liberté,ses angles et son "humanité" fut copieusement hué.Remis en selle par André Bazin et d'autres il jouit maintenant et à juste titre du statut parfois galvaudé de film culte(?).Car tous ces gens là,aristos ou domestiques sont des types comme vous et moi,ni plus ni moins reluisants.Enfin pour vous je ne sais pas trop.

   Le Marquis amateur d'automates,Octave le pique-assiette sympa et opportuniste,Schumacher le malheureux mari,Marceau le braconnier anar,Jurieu l'angélique et naïf aviateur ont tous quelque chose de nous.On s'arrange,on fait tous de petits compromis,on a tous nos raisons. Et les dames aussi,la Marquise, Lisette sa camériste,la belle Geneviève.Drôle de jeu quand même que ce jeu de la mort et du hasard.Considéré comme le meilleur Renoir et souvent comme l'un des meilleurs films français.Je ne goûte guère les classements.Mais c'est un chef-d'oeuvre  que n'auraient renié ni Marivaux,ni Musset,ni Beaumarchais qui,s'ils ne figurent pas au générique sont pour le moins "inspirateurs.

7 janvier 2007

La mine Greene

Peu d'écrivains ont été si bien servis par le cinéma que Graham Greene(1904-1991).Le célèbre auteur britannique mort sur le Lac Léman là où s'éteignit aussi Chaplin n'a jamais été trahi ni affadi,chose rare dans les orageux rapports littérature et cinéma.Tous connaissent Le troisième homme de Carol Reed en 49 que beaucoup attribuent à Welles tant sa présence pourtant assez courte inonde le film.Film d'ailleurs parfait sur l'après-guerre cinégénique en diable dans une Vienne en proie à tous les trafics où la célébrissime cithare d'Anton Karas,la lumière proche du grand expressionnisme allemand et Joseph Cotten naïf ou Trevor Howard roublard achèvent de donner au film le statut définitif et par trop galvaudé de chef d'oeuvre. http://www.youtube.com/watch?v=0qSHMxN5RMc

Fritz Lang n'est pas en reste et Espions sur la Tamise(44) est une réjouissante aventure labyrinthique qui mène un homme sorti d'un hôpital jusqu'à un réseau nazi au coeur de Londres.Ray Milland est l'interprète idéal de cet homme dépassé,victime mais astucieux avec quelques scènes d'anthologie.Adapté du roman Le ministère de la peur.

John Ford choisit Henry Fonda en 47 pour interpréter le prêtre fugitif de Dieu est mort(adapté de La puissance et la gloire).Dans un Mexique policier en révolution le défroqué retrouve foi et libre arbitre en une production que je persiste à aimer malgré des critiques sévères.L'univers de Ford à mon avis s'est finalement assez bien fondu dans le doute habituel à Graham Greene.

Vivre un grand amour,adapté de La fin d'une liaison par Edward Dmytryk en 54 est une bouleversante histoire d'amour et de culpabilité où transpire la foi douloureuse de Greene,portée à la perfection par l'opportunisme de Van Johnson et la lumière de Deborah Kerr inoubliable(photo du haut).Neil Jordan en a fait une excellente version en 99 avec Ralph Fiennes et Julianne Moore.

Voyages avec ma tante,Notre agent à La Havane,Le fond du problème,L'agent secret,Les comédiens sont autant de films à voir.Ce n'est pas toujours facile mais n'importe quelle bibliothèque municipale possède à peu près tout Graham Greene.Il aura inspiré de grands cinéastes.

6 janvier 2007

Une chanson:Innuendo

Innuendo  Il y a parfois de sales semaines.Fin 91 je tenais sur une radio locale un petit billet d'humeur intitulé "Les 100 secondes de C.B". Et je me souviens de cette dernière semaine de novembre.L'édito aurait pu s'appeler Mort de deux fous.Nous avions perdu en 48 heures Farookh Bulsara,né à Zanzibar,ayant vécu à Bombay et en Rhodésie,chanteur rock de son état et Nikolaus Günther Nakszynski né à Dantzig(lieu déjà hautement improbable) acteur de profession.La vie sans ces deux-là devait s'avérer nettement moins bariolée,et plus ordinaire en quelque sorte.Ces deux-là n'étaient certes pas des parangons de vertu,plutôt des "excentriques" .J'ai voulu les réunir aujourd'hui encore avec la chanson Innuendo,extraite de l'album du même nom,un album magistral.

The show must go on disait la chanson la plus connue du disque,prémonitoire.Evidemment depuis,the show has been going on...Mais moins bien,sans Freddie Mercury ni Klaus Kinski.Si vous le voulez nous reparlerons très vite du deuxième et de ses aventures en Amazonie.Quant au premier écoutons Insinuation(Innuendo)

http://www.youtube.com/watch?v=_3IHAHBABmE Innuendo!

1 janvier 2007

Une corde,un colt

AF-05777.jpgWilliam A.Wellman est certes moins connu que John Ford,Anthony Mann ou Delmer Daves.Il n'a réalisé que quelques westerns.L'étrange incident(1942),parfois titré l'Aube fatale(The Ox Bow incident), raconte l'histoire d'un lynchage,souvent survolé dans de nombreux westerns.Ici la justice sommaire est au coeur du film dès le début et Wellman mène l'action dans toute sa cruelle cohérence jusqu'à son terme, inéluctable,effrayant dans toute sa sécheresse.Wellman ne cherche ni à plaider,ni à adoucir.Il témoigne et c'est terrible d'efficacité.Henry Fonda est l'honnête homme qui ne pourra changer les choses et Anthony Quinn un Mexicain victime de l'air du temps.


Dans Buffalo Bill(1943) Joel McCrea incarne le célèbre William Frederick Cody et celui-ci n'est ni un héros sans aspérités ni une ganache telle qu'il a pu être décrit plus tard.En fait cette version de la vie de Buffalo Bill est probablement la moins tapageuse et la plus proche d'une certaine vérité.La fin notamment est assez émouvante et nous épargne le côté vieux cabotin au cirque simplement par une grande discrétion lors de ses adieux à la scène.Et puis Buffalo Bill par son propos plutôt proche des Indiens annonce des films bien ultérieurs,la Flèche brisée,Little Big Man,Soldat Bleu.Une fois de plus Anthony Quinn joue un rôle "ethnique",celui de l'Indien Mains Jaunes.Cet acteur aura été au long de sa carrière Indien, Mexicain, Arabe, Esquimau,Grec,Roumain,Espagnol,Italien,Juif et même...Hun.


AF-02025.jpg

30 décembre 2006

Les colts des fans de Fritz Lang

Fritz Lang  dès son  arrivée aux Etats-Unis s'est passionné pour ce nouveau pays et c'est tout naturellement qu'il s'est frotté à la mythologie du Western,ce "cinéma" par excellence,ce "synonyme de cinéma".

Son premier western est une variation de plus sur la chanson de geste de l'Ouest la plus courue,qui contient à elle seule les thèmes éternels de la conquête et de la quête de ce Graal version grands espaces qu'est depuis toujours la ruée vers l'Ouest.Le retour de Frank James(1940) inscrit dans l'espace western le thème très langien de la vengeance,déjà très présent dans ses films allemands et qui le sera plus encore dans Chasse à l'homme,Réglements de compte.Frank James(Henry Fonda) sortira de sa retraite pour appliquer lui-même la sentence envers l'assassin de son frère Jesse.Très important aussi,le code de l'honneur qui dicte la conduite des trois héros des westerns de Lang,Henry Fonda,Randolph Scott et Arthur Kennedy.

Les pionniers de la Western Union(1941) exploite le filon du fil qui chante,le télégraphe,cette épopée de l'Amérique comme Pacific Express de De Mille raconte l'aventure du rail.L'esprit des pionniers passe tout à fait dans cette subtile recréation de l'avancement des lignes avec ses personnages portés à la fois par un idéalisme naïf et un individualisme très américain.Le caractère féminin est par contre dans ce film assez falot.Elle est une fois de plus soeur d'un héros,et aimée des deux autres.Vraiment rares sont les westerns où la femme est autre chose qu'un faire valoir.Parmi ces exceptions se trouve justement le troisième et dernier western de Fritz Lang,qui il est vrai bénéficie d'une certaine Marlène Dietrich qui n'avait pas l'habitude de jouer les utilités.

L"ange des maudits(Rancho notorious) est une oeuvre baroque avec flash-backs et chanson faisant fonction de choeur antique pour une tragédie.Là encore le cow-boy dont la fiancée a été assassinée chaussera les bottes du justicier avec l'aide de la reine du tripot.Un crime hors-champ,un enfant qui saute à cloche-pied.Un peu comme la petite Elsie Beckman de M.le Maudit.Seul Nicholas Ray campera avec Johnny Guitar et Joan Crawford un personnage de femme de l'Ouest plus inoubliable encore.Dans ce grand pays de Westernland que de gunfighters,sheriffs,barmen,coiffeurs,croquemorts,tricheurs aux cartes,prédicateurs,médecins alcooliques,etc...Une galerie faramineuse...Peu de femmes mais alors la Dietrich et la Crawford...

Il m'a toujours paru vain de dissocier les différentes périodes du grand cinéaste viennois.Il a mis toutes ses obsessions et ses craintes dans chacun de ses films des Araignées(1919) au Diabolique Dr.Mabuse(une vieille connaissance,1960).

"Pour moi,le cinéma est un vice.Je l'aime beaucoup,infiniment.J'ai souvent écrit qu'il est l'art de notre siècle.Et il doit être critique."

25 décembre 2006

Farewell Mr.Soul

The Complete Apollo

Que de la musique en cette fin d"année.J'ai vu cet homme en 66 à l'Olympia."C'est un monde d'homme, d'homme,d'homme mais ce ne serait rien,rien sans une femme."So long Mr Dynamite!

Right on!Right on!  http://www.youtube.com/watch?v=JqCb4QaCPiI

24 décembre 2006

Trêve des confiseurs,paresse

Le fils de l'homme invisible

Noël oblige je vais me taire une semaine,ce qui est beaucoup pour moi.Non sans avoir dit tout le bien du livre de François Berléand,pas du tout un livre "people" mais un grand bouquin,simple,concis sur les si douloureuses rives de l'Enfance.Et mon ami le Cinéphage en a si bien parlé.Et,croyez-moi,il connaît bien Berléand.Allez le voir de ma part.

23 décembre 2006

Une chanson:Coz I luv you

    Ames délicates et mouchoirs de batiste passez outre.Nous sommes loin des aristos du rock,loin de tout en ces années 70-72.Loin du rock progressif du Floyd,loin des harmonies vocales californiennes,loin aussi des Rolling Stones au rock'n'roll autrement élaboré.On est même loin du glam-rock de Marc Bolan et T.Rex, principaux rivaux de Slade à la première place du hit-parade pendant quelques années.Très gros vendeurs les quatre hurluberlus de Slade on vociféré allégrément des titres,volontairement écrits en mauvais anglais pour bien marquer leur différence:Mam weer all crazee now,Take me bak 'ome,Cum on feel the noize,Look wot you dun.

   Nantis de trois accords basiques et souvent de hauts-de-forme et pantalons discrets les gaillards ont su (ré)insuffler au rock une pugnacité de bon aloi,avec joie de vivre,braillements divers et maîtrise instrumentale parfois rudimentaire comme en témoigne le violon électrique un peu craignos de Jim Lea.Bien sûr on n'est pas dans les hautes sphères mais "qu'est-ce que ça donne envie d'faire la route à l'envers".Quand,une bière à la main et 20 balais on écoutait Slade,ça trépignait,ça trépignait...A propos,le gars,là,qui joue du violon,est devenu psychologue.Je crois que je l'aimais mieux en hurleur chevelu.Bref comme diraient Lester Bangs et mon ami Chtif si le rock c'est l'énergie,l'épure et le punch,alors le rock... c'est Slade.

Hir Slade Kryin'! http://www.youtube.com/watch?v=p_X4AyZW6LM

23 décembre 2006

Portrait de Marilyn Garbo

Vous qui êtes aussi pervers que moi quant à la mythologie des actrices,je suis sûr que vous vous êtes posé la question essentielle qui nous lie à ces icônes.Cette question est:pourquoi Marilyn et pourquoi Garbo?Pourquoi appelle-t-on l'une par le prénom comme une copine de lycée et l'autre par son nom comme une directrice d'école.Encore que l'on puisse tomber amoureux de la directrice de l'école.Mais pour elles,pour elles deux...

   Greta Gustafsson Garbo,la Divine,n'est pas une affiche sur un mur de chambre d'adolescent.Je ne pense pas qu'elle l'ait jamais été.Peu bavarde,ce qui lui a permis d'éviter les bévues de certaines ravissantes idiotes Garbo offre à des admirateurs nombreux mais corrects son visage sévère,énigmatique non exempt d'une certaine antipathie.Mais la hauteur et l'antipathie peuvent être diablement séduisantes.Interprète de grands personnages de l'histoire(Marie Walewska,La Reine Christine,Mata Hari),de la littérature(Anna Karénine, Marguerite Gautier) Garbo existe-t-elle réellement?Phobique de ce que l'on n'appelait pas encore les médias cette femme,à force de créer le mystère autour d'elle,s'est évanouie quelque part dans le monde étranger à ce qui n'est pas celluloïde.On n'oublie pas Garbo mais comme épaule amie,et plus si affinité,ce n'est tout de même pas la panacée.Et au Grand Hotel quand je descends ce n'est pas la belle Nordique qui me manque.Attirante certes mais comme ces étendues blanches que je n'atteindrai jamais la Divine est comme une photographie glacée,deux fois glacée sur un magazine obsolète dans le hall du palace. Heureusement Lubitsch vint et Ninotchka avec lui.On a su alors que Garbo aurait pu être humaine,de larmes et de sourires,une femme,pas un rêve dont on n'ose prononcer le prénom.

   Norma Jean n'a jamais quitté les calendriers et on n'ose imaginer qu'elle aurait 80 ans.Marilyn,notre Marilyn à tous,à vous,à moi,du domaine public du glamour si j'ose dire.Marilyn à qui tout homme est redevable d'émotions ou tout au moins d'émoustillements.Les hommes préfèrent les blondes et les blondes préfèrent les bijoux.Croqueuse d'hommes peut-être mais croque la vie qui vivra peu(vieux proverbe malais de mon invention).La garce de Niagara et les demoiselles de vertu incertaine(et tant mieux) de Bus Stop,Certains l'aiment chaud ou Sept ans de réflexion me troublent encore un peu quelquefois.Marilyn ou comme un petit air de descente aux enfers qui convient à toute liaison.En sachant que toute liaison,justement,porte sa part immanquable d'obscurité,et ce soupçon de vulgarité un peu agressive mêlée à l'immense et souvent puéril besoin de tendresse de Marilyn pour qui il y a pas mal de temps j'ai commis ce qui suit.

Norma Jean,pour toujours

Une mère dépressive ne t'aura donné

Qu'enfance cahotique

De ces troubles années tu conservas

Les moues,les colères,la nervosité

D'autres disent l'hystérie.

Tant de fragilité surtout,l'immense besoin d'être aimée.

Eve,nouvelle Eve,évaporée

Lolita un peu vulgaire,étourdie,candide et coquine

Que de clichés!

Gentiment écervelée,chercheuse de milliardaire

Tu aimais les joyaux.On t'a crue ravissante idiote

Mais,insatisfaite tu voulus quitter cette enveloppe factice

De sex-symbol en technicolor

Trompe-l'oeil,au delà du brillant

Des effets faciles d'un scénario

La tendre flambeuse voilait une âme tourmentée

Comme lointaine tu guerroyas en vain

Rageant de mal étreindre le bonheur

Ni l'idole des stades

Ni le dramaturge adulé

Ni même le très grand homme

Ne t'ont serrée assez près pour retenir ton souffle.

Les folles soirées

Au parfum tapageur,au masque clinquant

Ont donné à ces matins âcres

Le goût morbide des défaites

Cette amertume qui ne s'éteignit

Que la nuit d'été empoisonnée

Près d'un téléphone silencieux

Statufiée,bafouée

Marilyn

Existe-t-il plus femme que toi

Norma Jean?

23 décembre 2006

Tableaux d'honneur

   Peinture et cinéma ont rarement fait bon ménage. Rappelons les échecs de Planchon (Lautrec),de Carol Reed(peu à l'aise avec le Michel-Ange de L'extase et l'agonie).La vie passionnée de Vincent Van Gogh fut un film bien décevant de Minnelli et James Ivory s'est égaré avec Surviving Picasso.Huston(Moulin Rouge) et Becker(Montparnasse 19,Modigliani) s'en sont mieux sortis comme Ed Harris plus récemment(Pollock).Mais tous ont eu bien du mal à approcher les mystères de la création picturale.Seuls Pialat(Van Gogh) ou Tarkovski(Andreï Roublev) ont pu capter,me semble-t-il,au moins une partie des affres de leur cheminement.Peintre lui-même,Charles Matton a réussi avec Rembrandt(1999) un film très estimable.

   Charles Matton déjà auteur de quelques films intéressants dont L'Italien des Roses a bénéficié d'un budget très correct et d'une très belle photographie pour évoquer Amsterdam au beau milieu du XVII° Siècle.Les ambiances de tavernes et d'amphithéâtres sont bien rendues et le grand Brandauer,ce délirant géant du cinéma compose un Rembrandt crédible.Un film ne remplace pas une expo mais je crois qu'une visite en pleine cohue du Rijksmuseum ne permet plus de s'immiscer dans sa science du clair-obscur ni dans l'intensité de sa méditation.Quoi qu'il en soit la connaissance plastique de Charles Matton lui a permis au moins de nous entr'ouvrir les portes de l'atelier du maître et ce n'est déjà pas si mal.

   Le film Rembrandt situe très bien aussi la société protestante et notable de la Hollande de l'époque, capable à la fois de condamner l'esclavage et de juger et ruiner la carrière de Rembrandt pour conduite immorale et dettes.Enfin un tuyau pour briller dans les dîners:à la question "Quel était le prénom de Rembrandt?" répondre "Rembrandt" car il s'appelait Van Rijn,prénommé Rembrandt.

21 décembre 2006

Une chanson:The Witch Queen of New Orleans

Redbone

Continuons vaillamment si vous le voulez notre exploration de l'histoire du rock.Votre bon Daddy Eeguab va vous conter aujourd'hui la célébrité,forte mais courte,de Redbone,groupe californien exclusivement composé d'Indiens.Remarqués en Californie vers 66 ils accompagnent John Lee Hooker et la grande chanteuse folk blues Odetta.Tout début des seventies ils enregistrent quelques albums assez réussis de ce que l'on peu appeler le swamp-rock(marécages) pas très éloigné du magistral Creedence Clearwater Revival qui,il est vrai bénéficiait d'un leader plus marquant en la personne de John Fogerty.Peu après l'entêtant succès de The Witch Queen of New Orleans Redbone orientera sa musique différemment en essayant d'y inclure davantage d'influences tribales indiennes.Cela marchera assez peu.Et bientôt exit Redbone de la grande scène du rock,comme tant d'autres.Mais pas exit The Witch Queen of New Orleans qui effectivement "will put a spell on you" immédiatement.Fab de l'an Mil dès demain matin me fera le plaisir de fredonner  cette rengaine obsédante ou la méchante sorcière vaudou sévira.

http://www.youtube.com/watch?v=eE3djrVLto0   Ecoutez!

20 décembre 2006

Divorce et mariage à Budapest

       

   J'ai trouvé amusant de chroniquer côte à côte deux autres romans de Sandor Marai.le premier,Divorce à Buda,se présente comme la confrontation d'un juge et d'un médecin,l'un devant prononcer le divorce du second.Publié en 1935 ce livre s'inscrit bien sûr dans la floraison littéraire extraordinaire de la Mitteleuropa entre les deux guerres.On ne dira jamais assez combien le monde a changé en queques années,plus encore dans l'ancien Empire d'Autriche-Hongrie.Vous savez aussi la fascination qu'exercent souvent les déclins sur l'âme humaine et sur le lecteur parfois déclinant lui aussi.

  Le juge et le médecin ont été étudiants ensemble, connaissances plutôt qu'amis.Alors que l'on s'attend à une véritable confrontation en temps réel celle-ci n'aura pas lieu et cela peut même paraître frustrant.Mais Sandor Marai sait nous captiver tout autrement.Toute la première partie est une longue introspection sur la société libérale moderne qui se fait jour en Hongrie  et sur la vie privée du juge,son mariage devenu un gouffre d'incompréhension et de faux semblants.

"Quels phares braquer sur cette épaisse obscurité pour y retrouver le moment,le fragment infinitésimal d'instant où quelque chose se rompt entre deux êtres humains"

La deuxième partie est le presque monologue du médecin face au juge qu'il dérange en pleine nuit.Unité de lieu et de temps,classique certes mais Sandor Marai sait nous plonger dans les arcanes de l'âme de ces deux personnages jeunes encore mais ciselés de fêlures et de doutes.D'homme à homme,un très grand livre.

Métamorphoses d'un mariage

Suite imminente avec Métamorphoses d'un mariage que les critiques considèrent comme la pièce maîtresse de l'oeuvre,solide,de Sandor Marai.Histoire d'un trio classique composé de la femme,du mari et de la domestique et maîtresse qui tour à tour confient leur versions des évènements de leur vie.Chaque monologue,très long,est d'une précision diabolique sur cette bourgeoisie que connaissait si bien Sandor Marai et sur les rapports de classe parfois fielleux entre les castes.Peut-on parler de castes?Ce qui est sûr c'est que comme dans Les Braises ou Mémoires de Hongrie(dont j'ai remonté la critique) la vérité est cernée par les subtiles,très subtiles et très littéraires arabesques du grand Marai.

Je trouve les livres de Sandor Marai d'une extraordinaire cruauté,alliant l'analyse de la déchirure hongroise du siècle avec ses oppresseurs de toutes les couleurs à un portrait de famille catégorie Europe Centrale qui n'épargne personne.M'en voudrez-vous beaucoup si ue fois encore je cite Schnitzler,Zweig,Roth,etc...?A l'Est toujours du nouveau et rien n'est plus actuel que cette littérature d'entre deux guerres qaund elle est marquée du sceau du génie.Pour Sandor Marai,je vous assure,c'est le cas.

17 décembre 2006

Flaherty Visconti,même combat

 

L'Homme-D'Aran

           Quand les femmes des pêcheurs siciliens de La terre tremble semblent guetter le retour des chasseurs de requins irlandais de L'homme d'Aran il me semble qu'il n'y a rien à rajouter à la grandeur du cinéma.Je me tairai donc.Reste le plaisir des yeux et quelque chose,là,au coeur qui réunit mes deux pays d'amour.Point n'est besoin de gloser davantage...                                                                  

 

16 décembre 2006

La cruauté

La cruauté

 

Comme c’est simple une affiche

Un enfant loin au Cambodge

Au Liberia,un champ de mines

La cruauté c’est quand un gosse

Ne bondit plus qu’avec les yeux

La cruauté c’est un jardin,son monument

Dans un village,le vôtre

Quelques dizaines de noms

Parfois le même plusieurs fois

C’est Verdun et c’est l’oubli

La cruauté parfois il y a longtemps

La cruauté c’est ce poète

Au froid de sa mansarde,oiseau d’hiver

Qui a compris qu’il ne serait

Ni Baudelaire ni Nerval

Et dont le sang s’épuise

C’est Vincent dans sa déraison

Qui dans ce champ d’Ile de France

Cesse enfin d’être l’incompris

Le fusil dans les tournesols

La cruauté c’est ce banc public

Et cette vieille que les pigeons

Entourent seuls au février des villes

La cruauté c’est quand l’alcool tient lieu de frère

Et qu’il n’y a plus de fils aimant

Enfant flétrie,au corps objet

Que l’indicible a rendue mutique

La cruauté parfois est à la porte

Les silences des années tendres

Amnésiées,comme presque mortes

La cruauté c’est ce courrier

Ce messager qui nous confirme

La cruauté c’est un appel

Peut-être à l’aube d’un dimanche

D’une jeunesse aux fossés

La cruauté vit dans les camps

Qui se jouent de géographie

On meurt en tous points cardinaux

Et partout l’homme se découvre

La cruauté est sibérienne ou andine

La cruauté parfois peut être mienne

La cruauté c’est tout petit

Quand tes pas dans le soir s’éloignent

La nuit encore qui nous échappe

La cruauté c’est toi et moi

A l’âpre instant des séparés

 .

12 décembre 2006

Cagney le teigneux

Il me semble que James Cagney,irlando-américain,est le père spirituel de Robert De Niro,italo-américain.Je parle là du De Niro des années 70.Décortiquons donc comme dirait Chris. Ils se sont beaucoup bagarrés dans leurs films.Cagney a eu de la concurrence car les mauvais garçons ne manquaient pas:Paul Muni,George Raft,Edward G.Robinson et un certain Bogart.Les films de Cagney étaient taxés de violents comme nombre de ceux de De Niro. Citons L'enfer est à lui,L'ennemi public,Les anges aux figures sales,A chaque aube je meurs,Les fantastiques années vingt,Le fauve en liberté.Et surtout dans toutes ces productions Cagney a incarné le rêve américain du petit rouquin irlandais qui ne trouvera que la cogne pour satisfaire ses ambitions.Pas plus pourri qu'un autre au commencement le héros joué par Cagney rentré de guerre et débutant dans la vie active et malhonnête cherche à bâtir un empire.Pour ça il lui faudra piétiner et frapper.Mais dans les pires moments le personnage cagneyen conserve quelque part un code de l'honneur et un sens de la pédagogie(ne faites pas ce que j'ai fait,voir la très belle fin des Anges aux figures sales).Agité,le regard inquiet,à la limite du tic Cagney apporte à ses rôles de gangsters une fièvre,une ardeur brutale et terriblement humaine,trop humaine.Le rictus de Cagney est de ceux qui auront compté au cinéma.Tellement à l'aise en gangster on en oublierait son Oscar pour la comédie musicale La glorieuse parade(Michael Curtiz,1942).

Il me semble que Robert De Niro,famélique héros de Scorsese bien sûr mais aussi De Palma et Leone et Coppola est à l'ambition émigrée italienne et brute ce que Cagney a été à la diaspora irlandaise qui n'avait pas peur des coups.On dit que Cagney,homme plutôt doux,détestait l'homme cynique,mufle,voire cruel que le cinéma lui avait fait interpréter.Mais comme il donnait bien le change...

A signaler les deux films en commun de James et Robert:Le voyage au bout de l'enfer est à lui et Nous ne sommes pas des anges aux figures sales.Euh...Désolé.

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