L'Ecrivraquier/22/Pas loin
Ces eaux et ces ombres
Désolé, ça me convient
Ca me convient...bien
Cinquante-et-une syllabes
Cinquante-et-une syllabes
Gisent au sol éventré
Refroidies déjà.
Passent ainsi d'autres
Sans le moindre des regards
Sur ces catafalques.
Juste quelques mois
Et d' ignobles automnaux
Nous ignoreront.
Foggy dew and Happy New Year
Un air d'Irish Trad.
Pour les dûment affiliés
Ou vous qui passez
"bliadhna mhath ùr 2018"
L'Ecrivraquier/14/Derelict
Désir, fuiras-tu?
Muses, où donc musardez-vous?
Qui vous emprisonne?
L'Ecrivraquier/13/Accalmie
Savoir m'arrêter
Un peu, un peu plus encore
Le saurai-je un peu?
Mais rien n'est moins sûr
Quelques saisons sabbatiques?
Cavale estivale?
M'étonnerait bien
Je ne tiens pas mes promesses
Vrai, je vous le jure.
P.S. De toute façon un billet Lecture Commune est prévu vers le 15 août et elle concerne un de mes auteurs favoris.
L'Ecrivraquier/12/Stances, absence
Elle est silencieuse
Comme oriflamme en partance
La bannière hésite
Je veux le retour
De ses goûts, de ses couleurs
Mon Nord manque d'Ouest
Ainsi j'ai osé
Revienne la liliacée
Si chère à mes yeux
L'Ecrivraquier/11/Barricades
Rond-point de l'oubli
Certains n'iront pas plus loin
Ici, là, partout
Gavroche un héros
C'est bien la faute à Hugo
Dansez, barricades!
La nuit finissante
Seuls les chiens très affamés
Ont semblé survivre
Il y a comme un romanesque des barricades. C'est si exaltant, les barricades et c'est assez simple somme toute. Seuls les bons dressent des barricades selon les uns. Selon d'autres la canaille entière éventre les rues. C'est pas compliqué. Moi, je n'aime que celles, brisées, de Procol Harum (album éponyme) et celles du ciel de Jackson Browne ( album éponyme, une chanson superbe qui raconte la belle aventure d'un groupe rock). Peu de choses au monde me remuent comme ce dernier thème.
La poésie du jeudi, Edualc Eeguab
Rêve de couleurs
Cartographie, ma jolie
Heureux fleuves bleus.
Doigts sur planisphère
Un enfant, comme envolé
Outre océan, fier.
Roulez roues ferrées
D'autres rives, la cité
Paisible et bercée
Les haïkus de cet asphodélien jeudi, et j'aime de plus en plus cet exercice si ludique, m'ont été inspirés par un très beau film, qui sort complètement de l'habituelle démagogie du cinéma, de son populisme ou de son snobisme. Si vous avez l'occasion, et même si vous n'êtes pas très client du Septième Art, qui reste parfois merveilleux et aux antipodes des défauts précités, allez voir The lost city of Z, qui conjugue aventure, réflexion, profondeur et utopie. Je dédie ces textes à ma grand-mère qui, je devais avoir huit ans, fut très surprise quand je lui demandai, pour mon anniversaire, une "belle carte du monde". Et qui, le mercredi sur le marché de Coulommiers qui sentait si bon le Brie, m'achetait trois petits romans d'aventure, mes premiers voyages autour de ma chambre.
La poésie du jeudi, Edualc Eeguab
Tes pleurs, mon printemps
Demeureront vains, il faut
Cesser de nous voir.
*
Saison, doux réveil
Et la gente fleurie perce
Sous l'astre radieux
*
Dans l'air un refrain
De l'eau, comme un tourbillon
Doux avril revit
Je dédie bien volontiers ces trois petites pièces à Asphodèle actuellement aux intempéries et qu'on a hâte de retrouver.
L'Ecrivraquier/8/Rentrée
Septembre gris bleu
Les si beaux marrons, marron
Cours moyen, moyen.