26 janvier 2014

Un livre, un film (énigme 84), la solution

film

                                      Manifestement rien d'Introuvable pour Keisha, Dasola, Pierrot Bâton,Nathalie,Asphodèle, Celestine, et probablement Nadine du Québec (bienvenue Nadine, il faudrait me préciser la réponse en courriel privé, merci). J'ai rajouté l'indice du premier paragraphe, un autre roman du Dash, un de mes auteurs de chevet. Le chien du duo Nick et Nora Charles, un sosie de Milou, s'appelle Asta. Le titre original, The thin man, se traduirait plutôt par L'homme transparent.

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19 février 2012

Wim and Ham in Frisco

          Je me souviens de l'accueil moyen de certains critiques à la sortie en 82 de Hammett de Wim Wenders.Il est bien connu,disent-ils,qu'un très bon cinéaste européen devient médiocre dès qu'il a traversé l'Atlantique.Bon d'accord c'est arrivé assez souvent mais pour ce film,boîtier qu'on ouvre et qui découvre comme des petits personnages de carton,l'auteur Dashiel Hammett,ses douteuses fréquentations, flics, souteneurs, et,grouillant, le Chinatown de San Francisco,ce raccourci légèrement xéno n'a pas lieu d'être.

hammett-still

     Sur sa vieille Underwood,de dos,Hammett écrit The end.C'est la fin d'une nouvelle,et c'est la fin du film.Avant ça on a pas mal traîné dans ces années vingt,de la chambre assez miteuse du Dash aux bouges chinois où des  Monsieur Wang offrent en pâture à ces beaux messieurs de la chair fraîche.Attention,le film comme les bouquins de Hammett serait sûrement à réécrire si comme l'a si bien écrit Wens à propos de  Hergé. Tintin au tribunal. (Tintin au Congo) on se met à réexaminer les oeuvres passées avec nos lunettes bien sous tout rapport d'hommes éclairés,tolérants,et évolués.Ca c'est nous,pas les autres qui sont moins bien.Et par nous j'entends...nous.

     Wenders a adapté le roman de Joe Gores (1931-2011),un écrivain que je ne connaissais pas,pourtant pas un perdreau de l'année et qui a entre autres écrit un prequel au Faucon Maltais sous le titre Spade and Archer.Histoire incompréhensible au sens strict mais qu'est-ce qu'on s'en fout (oui, je deviens un hard-boiled blogger),du moment que les nuits sont parsemées de types qui vous suivent,que d'inquiétantes limousines se garent du premier coup sous les néons tout aussi clinquants,que sous les feutres coule le whisky,et que différentes personnes se retrouvent horizontales et dans un sac.

     Et puis il y a cette scène très courte,magnifique.Je voudrais ressembler à cet homme là.Hammett,fatigué, dos voûté,il est très grand,sort d'une ruelle et se trouve dans le haut bien éventé d'une de ces rues en pentes,célébrissimes à San Francisco.Ce grand escogriffe de Frederic Forrest,oublié du cinéma américain,courbe la tête et se penche,fragile et immense.Coppola,producteur et proche de Fred Forrest est peut-être pour quelque chose dans le choix de cet acteur pour endosser le grand manteau du génial écrivain.Autre carrure,Peter Boyle incarne un ancien policier à la dérive,de toute sa force un peu minérale.Voilà un acteur qui fut aussi bien sous-employé.Précision pour les cinéphiles incurables,Wenders a confié le rôle du chauffeur de taxi à Elisha Cook Jr, la petite frappe du Faucon Maltais de John Huston.Comme c'est quarante ans après on a enlevé le Jr au générique.Je vous avais prévenu,c'était pour cinéphiles incurables,des malades comme moi.

    Ce n'est pas parce qu' Alice dans les villes est le film le plus fort,et de loin à mon avis,de Wim Wenders,qu'il faut négliger cette superbe variation "polaroïde".Surtout pas dans un blog qui tire son nom de Bogart.

Alors,back to Frisco?   http://youtu.be/OoDSzhnifn8  Hammett

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14 juillet 2010

La valse des truands ou la samba des tueurs

ongaro

                  Alberto Ongaro,longtemps complice de Hugo Pratt,est vénitien.Il a connu un certain succès avec La taverne du Doge Loredan que je n'ai pas lu.Voici Rumba dont la couverture avec les yeux de Bogart et quelques joujoux estampillés film noir ne pouvaient que m'émoustiller.L'écrivain John B.Huston (sic) enquête dans le Brésil des années cinquante sur l'assassinat de la somptueuse Cayetana Falcon Laferrere (resic).Un abject milliardaire cultive son adipeuse ressemblance avec Sydney Greenstreet (reresic).Un tueur méticuleux,un avocat marron comme tout bon avocat de polar,des femmes belles à se damner mais aussi des enfants des rues apprentis tueurs à gages,spécifité carioca,et une troublante rumba évocatrice de souvenirs pour plusieurs personnages.L'un d'entre eux dans une soirée très  sélecte interdit d'ailleurs au pianiste de la jouer.Ca ne vous rappelle pas  Ingrid Bergman et Play it again Sam de Casablanca?Bogartesque en diable,plus fort même que le diable,vous pensez bien que tout ça ne pouvait que m'emballer. C'est le cas malgré une fin un peu décevante.Ongaro cite nommément vers la fin de l'ouvrage la thématique de l'échec chez John Huston,le vrai:Le faucon maltais,Le trésor de la Sierra Madre,Asphalt jungle,lieux ou objets quasi virtuels, inaccessibles, improbables graals pour le détective,l'écrivain ou le lecteur.

              Ongaro,né en 1925,est auteur de bandes dessinées sous différents pseudonymes.Scénariste,reporter,il a souvent situé ses romans à Venise bien sûr,outre La taverne...,La partita,Le secret de Caspar Jacobi.Je ne l'avais jamais lu mais j'avoue avoir été séduit par ce feuilletonniste hors pair.De plus Rumba donne vraiment très envie de relire ou revoir Le faucon maltais.

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22 octobre 2009

Les rapaces

    J'ai présenté à quelques étudiants retraités une petite communication sur le film noir.Le faucon maltais croise-t-il encore en altitude cinéphile?A mon avis oui mais il est vrai que pour la filmo d'Humphrey Bogart on peut trouver plus objectif que moi.Mais quel plaisir de se replonger dans les méandres imaginés par Dashiell Hammett et si bien relayés par John Huston.Film véritablement fondateur du genre Le faucon maltais d'Hammett a bel et bien " pris le crime dans le vase vénitien où on l'avait rangé pour le laisser tomber dans la rue"(G.B.Shaw).Dès après le générique Frisco est là,son pont,son port,sa plaque de privés associés.Et Sam Spade,à jamais Bogart, à jamais cette image du dur à cuire,que les vicissitudes n'ont pas tout à fait blasé.D'ailleurs il le dit à la fin à Brigid la meurtrière:"Je ne suis pas aussi pourri que je le laisse dire"

    Tout de tabac,tout de chapeau,tout d'ironie,et une certaine cruauté,Sam Spade n'a guère le temps ni le goût de regretter son associé assassiné.Déjà débarquent les comparses,ce trio infernal du film noir,Peter Lorre vaguement levantin et moins vaguement efféminé,les 280 livres de Sydney Greenstreet,souvent filmé en contre-plongée, falstaffien et drôle dans sa frénésie de quête du faucon,Elisha Cook petite gouape gitonesque.Oui ici comme dans le roman on appelle un chat un chat.Ca ne se fait plus guère et ça tombe presque sous le coup de la loi.D'une très grande fidélité au livre qui était c'est vrai presque découpé Huston insuffle sa propre recherche mythique dans cette chasse à l'oiseau noir(Huston plus tard ce sera bien d'autres quêtes,Le trésor de la Sierra Madre,Moby Dick,Les racines du ciel,Le malin,L'homme qui voulut être roi).

   Les femmes du film noir,comme on s'y attendait,vénéneuse ou victime,est-ce la même?Si les pires gangsters semblent conserver un zeste de franchise,les femmes,elles,ne sont que duplicité et manipulation.Ouvertement machiste Le faucon maltais ne s'embarrasse guère de circonlocutions.Mais plus  que tout il y a dans la plupart des bons films noirs cet humour féroce et salvateur,cette ironie mordante,ce sarcasme comme les dents de Bogart,dont on ne sait si c'est baiser ou morsure.Mais dites-moi qu'est-ce vraiment que Le faucon maltais?Sam Spade,alors que la femme s'enferme dans la cage d'ascenseur qui préfigure une autre cage,nous le dit sans ambage:"That's the stuff dreams are made of.

    On pourrait gloser très longtemps sur l'importance du noir,roman ou film.On peut aussi et surtout le lire ou le voir.Cest tellement mieux que de débattre.

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