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Histoire

19 mars 2023

Grand écart

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        Ciné-débat lundi dernier. Walden, film franco-lituanien mis en scène par une Tchèque, sorti il y a quelques mois, 959 entrées France. Plus une vingtaine depuis cette semaine. Je suis fier d'avoir contribué à 2% des recettes du film. Walden est un joli film sur la fuite, le désarroi, le souvenir d'une jeunesse derrière le rideau de fer, et les lendemains qui chantent toujours moins que prévu. Bojena Horackova signe un film en forme de binôme 1988-2018 à travers le départ et le retour d'une jeune étudiante qui comme beaucoup ne pense qu'à l'Ouest. Nous sommes peu avant la cascade des chutes des républiques populaires qui suivirent la chute plus spectaculaire du mur de Berlin.

         Jana revient à Vilnius 30 ans après son départ pour la France. Elle tient à retrouver Walden, le lac un peu secret de sa jeunesse, et, qui sait, Paulius son amour de ces vertes années. Le pays a changé? Oui...et non. Un thème classique, tendrement mis en scène, pour un film discret où frémit le vent sur les berges, et où les quinquas jadis frémissants font face aux après, loin de toute flamboyance. La jeune actrice irise Walden, elle avait un nom balte compliqué. Elle est morte accidentellement quelques mois après le tournage.  

        Vu aussi en ciné-club un tout autre film, le très curieux Junk Head, animation japonaise en stop motion, qu'un collègue, plus jeune, ça ne vous surprendra pas, présentait avant-hier. Takahide Hori est l'auteur unique, mais alors unique, de cette dystopie, survival, post-apocalyptique, dont les héros, boîtes de conserve et boulons, parviennent à une belle expressivité. Certes ça lorgne sérieusement vers le jeu vidéo y compris musicalement. Mais cet underground au sens propre où se règlent les comptes d'une société immortelle mais stérile est aussi un théâtre presque burlesque avec course poursuites, un humour assez trash parfois proche d'une BD futuriste, une lutte entre le bien et le mal, un plaidoyer pour la tolérance. J'ai bien évidemment enfilé tous ces clichés à dessein. Alors pourquoi pas rendre une visite à ces personnages bricolés, mécaniques, parfois un air de Metropolis-Lang auquel on pense forcément?

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             Grand écart cinématographique, ces deux films ravivent l'attention parfois vacillant du spectateur. Sera-ce suffisant? 

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Tags : Animation, Cinéma, Histoire, Japon, Lituanie


15 mars 2023

Sarah

Masse

Sarah

               Biographie au programme ce mois-ci avec Masse Crtique Babelio. Merci mensuel Bab... La grande Sarah Bernhardt (1844-1923) nous est racontée par Elizabeth Gouslan, journaliste, déjà autrice de livres sur Jean-Paul Gaultier ou Grace de Monaco. Pas forcément un livre que j'aurais acheté mais le voyage est plutôt agréable et nous fait mieux connaitre ce personnage pour le moins excessif. C'est par le truchement d'une actrice contemporaine de Sarah que sa vie nous est contée à grands renforts d'abus variés et de célébrités plus ou moins douteuses.

               Sûr que la Bernhardt est une figure qui se prête à tous les excès. Je n'ai donc pas été surpris au souvenir de son enfance, une mère indifférente qu délégua autant que faire se peut une éducation forcément fragmentaire et aléatoire. La mère étant passée par toutes les cases de l'échiquier, souvent horizontalement, Sarah eut une époque similaire. On assiste à ses débuts difficiles, à ses frasques précoces  et qui seront tout aussi frasques sur le tard. Caprices de diva, éclairs fulgurants dans les grands rôles, pas seulement celui de Marguerite Gautier, Dame aux camélias, mais aussi L'Aiglon ou Hamlet, Sarah précurseur, tout Paris à ses pieds. Bientôt l'Europe. Bientôt le monde. 

               C'est d'ailleurs ce qui m'a le plus étonné. Le temps passé à l'étranger, l'Angleterre et Amérique bien sûr, mais aussi d'autres destinations pas si faciles en ces temps là, Cuba, Pérou, Uruguay, Australie. Sarah a en fait vécu des années à l'étranger, la plupart du temps dans les palaces quand ses finances très aléatoires le lui permettaient. Monstre sacré, c'est le jeune Cocteau qui inventa l'expression, incontrolable imprévisible, ne s'interdisant rien, propriétaire en faillite et cachets inédits en même temps, Sarah Bernhardt demeure la plus connue de toutes les actrices françaises, un siècle parès sa mort, alors même qu'il n'y a pratiquement pas de captation théâtrale et que ses films, unanimement médiocres, ont disparu.

                Sarah Bernhardt demeure un symbole, un écusson officiciel du Paris fin XIXe début XXe. Patriote, dreyfusarde, attirée par les deux sexes mais jamais au point de de ne plus être maîtresse d'elle-même. Elle revit plaisamment dans cette biographie légère d'Elizabeth Gouslan, nous donnant envie d'Entente Cordiale et de Belle Epoque, bien que pour beaucoup de Français de ces années ces deux expressions ne soient guère proches de leurs univers. Une expo prochainement au Petit Palais, je crois, commémorant le centenaire de sa mort. 

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Tags : Cinéma, Histoire, Théâtre

02 décembre 2022

Revoir Naples et mourir

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                François Garde est un romancier qui me réjouit toujours. Quel bonheur, si l'on est un peu amateur d'histoire, de se plonger dans ce joli roman qui explore la galaxie des maréchaux d'empire, ces soldats souvent sortis du rang que Janus Napoléon sut élever sur des trônes et renier tout aussi naturellement dans nombre de cas. Joachim Murat, roi de Naples, fut l'un des plus prestigieux. Modeste fils d'aubergiste du Sud-Ouest il devint le beau-frère de l'empereur en épousant Caroline Bonaparte.

                Octobre 1815, quatre mois après Waterloo, Napoléon navigue vers un caillou perdu en plein Atlantique. Murat, désormais ex-roi, tente de revenir en grace auprès de ses anciens sujets. Dans la grande débandade qui suit la fin de l'empire chacun essaie de sauver sa fortune et sa peau. Fait prisonnier par les fidèles des Bourbons il va vivre six journées de réclusion, un procès bâclé, une exécution sans délai. Le prince Joachim Murat se penche sur sa vie. Et c'est absolument passionnant. Roi par effraction, habilement bâti avec alternance du court emprisonnement du souverain de circonstance et des années de conquêtes, de victoires et de déboires, est une sacrée aventure, digne de Dumas, probablement sertie de quelques libertés avec la grande histoire. Peu importe, les Français qui aiment justement l'histoire, que je crains peu nombreux tant règne l'ignorance, se régaleront. Rares sont les époques où l'ascenseur social, certes assez guerrier, pouvait fonctionner. Sachant qu'un ascenseur peut parfois vous envoyer par le fond.

               Murat, en quelques jours de geôle, réinterprète les étapes de sa vie exceptionnelle, de son enfance gasconne aux batailles impériales, de son mariage dans l'ombre de Napoléon au palais de l'Elysée qui fut sa résidence. Murat, une vie d'action, de hauts et de bas, des brutalités de sa répression en Espagne (Goya) aux rêves d'unité italienne. En quelques sorte un précurseur même si cela tourna court. Joachim Murat, roi de Naples périt sous les balles des Bourbon, jugement pour le moins expéditif.

               Roi par effraction, à lire comme un feuilleton de cape et d'épée, chevauchées et intrigues, trahisons et ingratitudes, une Europe à feu et à sang, et l'extraordinaire destin d'un gamin d'un village du Quercy. L'Aigle déchu dans son île hors du monde avait au moins permis ceci. Il arrive que les aigles ressemblent aux vautours. 

              

 

 

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Tags : Guerre, Histoire, Italie, Littérature, Napoléon

30 juillet 2022

Point de grace

Grace

                 Quatrième voyage avec Paul Lynch, auteur irlandais qu'on commence à bien connaître en France. Il existe à Dublin un groupe de statues décharnées, la Famine des Patates, triste et célèbre tragédie insulaire des années 1850. Le mildiou, et aussi l'Angleterre un peu, ont jeté sur les routes et sur l'océan un tiers des Irlandais. Des centaines de milliers de morts, plus encore de migrants pour l'Amérique et l'Australie. Les Highlands écossais payèrent aussi très lourd lors de ce cataclysme.

Famine

                     Grace, octobre 1845, quitte le Donegal, envoyée par sa mère pour trouver du travail et une chance de survivre. Son jeune frère l'accompagne, à sa manière. Le roman porte son nom, et elle porte le roman, camouflée en vêtements d'homme, en une quête apocalyptique sur les chemins et les forêts d'Irlande. Une Irlande bien peu hospitalière, aux mauvaises rencontres quotidiennes, sans foi ni loi, où l'on vole le moindre objet, où l'on égorge pour une miche de pain, où même les rats sont très recherchés. Le roman va tambour battant, sans répit, la haine, la faim et la misère chevauchant sans trêve près de ces hordes de migrants de l'intérieur. C'est le temps où les hommes s'ensauvagent. La prose de Paul Lynch est parfois hallucinante, cauchemardesque.

                   La dernière partie du roman est un peu différente et à dire vrai borde le fantastique avec la réapparition du religieux, pas forcément réconfortant. Ce septième chapitre s'appelle Lumière et, curieusement, est séparé des six précédents par quatre pages totalement noires. Il y a dans Grace de la malédiction, comme une punition divine. C'est très impressionnant. Comme j'aime ce pays, mais je sais aussi sa dureté passée.

                   Elle passe quelques nuits dans une église délabrée. Surplombant le porche, cinq effroyables faces sculptées dans la pierre. Ses rêves sont habités de visages affamés. Une rumeur de vent s'exhale par leurs bouches. Quand elle se réveille, la lune éclaire la pierre comme une bougie. Il lui arrive de rester allongée sans dormir, évoquant tout ce qu'elle a vu, ces routes tellement remplies de malheur qu'on os à peine les regarder. Où va ce pays? se demande-t-elle.

                   Grace est un roman féroce, très peu traversé d'amitiés, ou de solidarités. Un roman où le diable des Irlandais ne se contente pas de les faire joyeusement danser au son des violonneux à la lueur d'un feu de camp. 

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Tags : Histoire, Irlande

08 mars 2022

Dialogue Nord Sud

Cercueil

               Quel régal que ce roman qui nous plonge dans les affres de la guerre de Sécession. Cette dernière a donné lieu à quelques chefs d'oeuvre, notamment The red badge of courage de Stephen Crane. Le Cercueil de Job, c'est une constellation que Bell Hood, jeune esclave en fuite, suit tant bien que mal dans sa cavale. Jeremiah Hoke, lui, dans les rangs confédérés, presque par hasard, est gravement blessé à la bataille de Shiloh, il erre, fantomatique survivant en quête de rédemption d'un passé obscur. June, un affranchi, mais que vaut au juste la vie d'un affranchi, traverse le conflit sans bien comprendre comme beaucoup.

               Les affres de la guerre civile, cette horreur parmi les horreurs, sont décrites par Lance Weller de façon à la fois réaliste et hallucinante. Le long cauchemar n'épargne personne. Et l'on n'est très vite happé par cette apocalypse au point de ne plus bien savoir dans quel camp l'on est tant l'enfer est neutre mais obsédant. Les rives des fleuves, les collines, les bosquets ne sont que poudrières susceptibles d'embrasement à chaque seconde. Les généraux d'un côté comme de de l'autre sont la plupart du temps arrogants et peu comptables des cadavres de la piétaille. 

               Hoke le soldat sudiste malgré lui et Bell la toute jeune esclave sont reliés, c'est un peu un truc de scénariste mais on le comprend dès le début. Peu d'importance. Ce qui éclate dans Le Cercueil de Job, c'est la gigantesque fracture que fut la Civil War dans un pays tout jeune à l'aube de son extraordinaire ascension. L'Amérique ne s'en remettra jamais tout à fait. Peu de jugements sentencieux, peu de considérations morales dans ce livre foisonnant. Mais des héros broyés, dispersés, niés par l'Histoire, de ceux qui trinquent dans le grand maelstrom du Nouveau Monde contemporain. C'est un roman historique qui fait preuve d'un souffle impressionnant, jouant avec les silhouetttes des hommes, des pantins désarticulés par la haine, ce sentiment pire encore dans les guerres civiles.

             Un très beau personnage traverse brièvement le roman. Henry Liddell, pionnier de la photographie, qui entend témoigner avec ses daguerréotypes, et qui, en une scène magnifique, agonisant à cause des produits toxiques des premiers studios photographiques, signe l'acte d'émancipation de June. June auquel il restera néanmoins un long long chemin vers la liberté. 

            

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Tags : Etats-Unis, Guerre, Histoire, Littérature, Racisme, Sécession


25 février 2022

Rien ne va plus au Grand Hotel

    Rien ne va. Et Gary Brooker est parti. Alors deux mots. Ne croyez pas ce qu'on écrit. N'écoutez pas que le somptueux tube que les radios vont vous repasser. Gary Brooker, l'âme de Procol Harum c'est une quinzaine d'albums la plupart du temps géniaux, avec les meilleurs musiciens et un line-up variable bien sûr, notamment Matthew Fischer et Robin Trower. J'en possède moi-même neuf. Les premiers ou presque (avec les Moody Blues) à fusionner rock et symphonie. Ils avaient beaucoup tourné notamment en Allemagne et Scandinavie. La France, rarement très compréhensive musicalement, les a toujours ignorés. Procol Harum ou l'un des plus grands malentendus de l'histoire du rock.*

  

* Le protocole de Procol

 

 

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Tags : Histoire, Musique classique, Rock

17 février 2022

Bon appétit Messieurs

Dejeuner 

                 Ce déjeuner est délicieux. Il en émane un charme très plaisant à l'évocation de mai 68 vu du palace parisien le Meurice où doit avoir lieu la remise du prix littéraire Roger-Nimier,l'un des rares prix de printemps, financé et organisé par la milliardaire Florence Gould, elle-même pensionnaire permanente du Meurice. Tout ça au cours d'un déjeuner prestigieux avec les membres du jury, Blondin, Jouhandeau, Morand, peu suspects de gauchisme, un aréopage très masculin, et quelques invités de passage dont Dali, son épouse Gala et son ocelot Babou. On attend le lauréat, un tout jeune auteur qu'on nobélisera cinquante ans plus tard.

                 Seul écueil, de taille, en ce joli mai Paris est en rade et le Meurice...plus ou moins en autogestion. Les clients, sultan de Zanzibar, maharadjah de Kapurthala, ne sont plus là. De toute façon ni trains ni avions ne condescendent à fonctionner. Rares sont les taxis. Et puis il y a plus de vingt ans que l'on ne croise plus au Meurice le maréchal Von Choltitz se demandant Paris brûle-t-il? L'auteure explore pour nous les arcanes du palace en mode mineur. Le directeur n'étant plus reconnu, plus grand-chose n'étant reconnu dans Paris, le maître d'hôtel en chef et le concierge assurent tant bien que mal un fantomatique service. L'un penchant pour ce magnifique élan populaire, l'autre le déplorant. Moi, moi qui vous parle, je n'étais plus étudiant, il n'y avait plus d'études que la SNCF de toute façon m'interdisait, comme la pénurie d'essence. Donc moi je ne penchais pas. Je ne penche toujours pas, enfin pas sur ce sujet.

                La tendance du roman lorgne vers le burlesque avec  des scènes surréalistes étonnantes bien que ces quelques semaines printanières autorisent pas mal de licences. Il était interdit d'interdire. On a surtout oublié d'interdire la bêtise, incommensurable et tellement partagée. Les directeurs de palaces se réunissent au Fontainebleau, luxueux bar du Meurice. Ils s'appellent par leur raison sociale, un, enfin plusieurs cocktails pour Ritz, pour Plaza, pour Bristol, pour Crillon. Charmeuse, un des quatre pékinois de la milliardaire, aura maille à partir avec Babou le félin du moustachu catalan perpignanocentré. De littérature pour ce prix Roger-Nimier il n'est guère question. Florence ne lit jamais. Morand est surtout assez satisfait des ennuis de De Gaulle, Morand qui fut loin d'être résistant. Blondin ne craint que le rationnement liquide. 

              Pas de belons au menu non plus. Mondanités et ragots, mais dans la soie. Le lauréat, famélique et bégayant, est devenu depuis l'un des plus grands écrivains français, même s'il se voit parfois reprocher d'écrire toujours le même livre. Patrick! Pas tout à fait faux. 

              Ritz n'a encore rien dit. C'est tout de même une référence dans la profession. Ritz a un ascendant certain sur ses confrères, auréolé qu'il est par le génie maladif de Proust et le courage alcoolisé d'Hemingway. Même en tournant toutes le pages de leurs livres d'or,  aucun de ses homologues ne peut se vanter d'un passé aussi chic. Son nom est l'antonomase des palaces. Fitzgerald n'a pas écrit Un diamant gros comme le Bristol ou comme le Plaza. Non, il a écrit Un diamant gros comme le Ritz. C'est à vous rendre jaloux quand on fait le même métier. Dans ce syndicat qui n'en est pas un il fait figure de chef.

             Plongez dans le quotidien eceptionnel du célébre établissement. Au menu du Déjeuner des barricades, à défaut du luxe étoilé des autres années, un millésime d'humour et de fantaisie de très bon aloi, orchestré par une Pauline Dreyfus très affutée en maîtresse de (grande) maison.  

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Tags : Histoire, Humour, Littérature

30 octobre 2021

Malin Malouin

Masse

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                      Balade malouine post-révolutionnaire et sympathique lecture que cette livraison Babelio Masse Critique, que je remercie. Et l'occasion de rendre hommage à Palémon, maison d'édition sise à Quimper dont les nombreux romans noirs et policiers nous emmènent aux quatre coins de Bretagne. Hugo Buan, lui-même malouin, nous plonge dans les derniers mois du Consulat, avec l'enquête du commissaire Darcourt, ex-officier de Bonaparte, de retour à Port-Malo (les saints ne sont pas encore réhabilités) aux prises avec l'encombrant cadavre d'un meunier dans une cité turbulente, malodorante et braillarde. 

                      L'intrigue n'est en soi guère palpitante car les rancunes à propos des exactions de la Terreur, dix ans plus tôt, sont forcément tenaces. On voit à peu près autour de quoi tourne l'affaire. Mais Les âmes noires de Saint Malo a d'autres qualités. Une pittoresque et très remuante reconstitution de l'agglomération malouine à l'aube de l'Empire. Hugo Buan abuse peut-être un peu de la géographie, que de noms de rues, de places, de tavernes, de lieux-dits. On sent un peu le terroir. Peu importe. le peuple des dockers, des corsaires en goguette, des entraîneuses, des artisans, tout cela fourmille et nous donne soif. Sur un plan historique, très intéressante, la mise en place par Bonaparte de nouvelles  structures administratives, les rivalités entre fonctionnaires, comme un bulletin de naissance d'une France contemporaine, celle des départements, des découpages préfectoraux, de la police de Fouché sure le point de revenir au pouvoir.

                    Pour vous donner une petite idée, j'ai déjà recruté depuis le 25 novembre 1799 plus de deux mille indicateurs sur toute la France: des corporations entières de balayeurs, de marchands de vin, de laquais, de cochers, de valets de pied, des gens tout à fait qualifiés pour écouter les propos de table et de voiture.

                     Enfin un humour très solide court tout au long de notre histoire avec des personnages à grande gueule et à gosier sec. La balade a des senteurs marines , mais moins que des puanteurs citadines. Alors, nantis d'un mouchoir, je vous propose de retrouver le  commissaire Darcourt à la Belle Jambe ou au Chat qui Pète. Vous le reconnaitrez à son adjoint. Il est... mulâtre. Et, malgré que nombre de Malouins courent les mers et voient du pays, la plupart ne hantent que les quais, les bordels et les hospices, et sont bien étonnés de voir un tel officier officier. 

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Tags : Bretagne, Histoire, Littérature, Polar, Révolution

11 août 2021

Au mitan du dernier millénaire

Masse

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                                      Timide retour sur la planète blog. Babelio et Gallimard ne m'oublient jamais. Je les en remercie. Dernière livraison, le pavé historique de Nadeije Laneyrie-Dagen. Histoire intéressante mais long, très long bouquin, que L'étoile brisée, entre Christophe Colomb et Léonard de Vinci, entre fin du Moyen Age et Renaissance. C'est cette période en effet qui constitue la toile de fond de l'histoire de deux frères juifs dans l'Espagne de la fin du XVe siècle. Encore enfants ils échappent aux massacres et vont connaître un destin très différent. L'un marin cartographe proche d'Amerigo Vespucci, l'autre médecin ami de Martin Luther. Mais ce ne sont que les deux protagonistes initiaux de cette saga de cinquante ans où nous allons rencontrer une foule d'autres personnages, tous à la croisée des chemins, au noeud de l'Histoire qu'a constitué le début du Cinquecento.

            Ils sont très nombreux, et ont 742 pages à remplir. Il n'en reste pas moins que L'étoile brisée est un bon livre qui brasse large tant culturellement que géographiquement. Florence, Londres, Alger, Séville, l'Allemagne, le Nouveau Monde, et la Renaissance, l'intolérance, l'esclavage, rien ne manque.  Comme rien ne manque j'aurais aimé qu'un thème soit privilégié. Mais peu importe, on se laisse emporter, chapitres relativement brefs, personnages bien construits, intrigues dans les cours royales. On fait même un petit tour au Camp du Drap d'Or, un sujet en soi. 

           Madame Laneyrie-Dagen est professeure d'histoire de l'art, spécialiste de la Renaissance. Son ouvrage est parfaitement documenté, notamment sur l'essor du commerce maritime, les luttes d'influence, les monarchies s'adaptant aux récentes découvertes, la science encore incertaine de la cartographie (le plus passionnant à mon goût). Cette fresque historique est une lecture tout à fait recommandable. Le temps parfois nous est compté et d'autres livres méritent peut-être davantage notre urgence. J'en ai lu quelques-uns dernièrement. En ferai-je un billet? Peut-être. Mais on a tous quelque chose en nous de lacéré, il me semble. 

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Tags : Histoire, Littérature, Renaissance, Voyage

18 avril 2021

Hélas pour Arras

Masse

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                     C'est un roman sur la Révolution Française, genre qui fait flores depuis quelque temps. Et sûrement pas le plus intéressant. Il me semble d'après ce que j'ai lu chez Babelio que je ne suis pas le seul à n'avoir guère apprécié. Babelio, mon ami, tu n'y es pour rien s'il n'y a pas la moindre étoile au frontispice de 30, rue de Saintonge. Mais, si l'auteure pense qu'il suffit de bien se documenter sur la langue française en ces années révolutionnaires, je pense qu'elle se trompe. Sûr que Françoise Dag'Naud maîtrise bien le parler populaire, très rude et cru, de tous les voyous à cocarde qu'elle nous présente. Ca ne m'a pas amusé le moins du monde. 

                    Plus grave, l'intrigue, une aventure d'Axel de Sainte-Croix, fringant lieutenant a échappé de peu au couperet quotidien, juillet 94, enfin thermidor, la Grande Terreur, Robespierre ignore encore qu'il suivra Danton de quelques semaines. A Arras il se retrouev chargé d'une curieuse mission, retrouver son capitaine accusé de trahison. On espère encore un livre d'aventures virevoltant, certes sans élégance, mais avec fougue. Hélas, hélas pour la si belle ville d'Arras, c'est plutôt un ramassis d'invraisemblances qui nous envahit. Les clichés sont clichissimes. Les fourbes fourbissimes, le peuple vulgarissime, les gargotes infâmissimes. Une fille de salle s'avère une belle agente secrète, est-ce comme ça qu'on dit? Le parler de la Révolution, pittoresque sur deux pages, s'avère une très grosse ficelle qui m'a bien vite irrité la couenne.

                    Y paraît qu'pour deux sous la bagasse s'amatinait avec tout l'monde et s'arrangeait de tous les paroissiens du pays. On dit qu'elle les zaurait harpillés. Pis, elle aurait emmiasmé d'jeunes recrues de l'armée du Nord...

                    J'oubliais, la préface est signée d'Alain Dag'Naud. Elle est enthousiaste. 

                     

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Tags : Histoire, Littérature, Révolution


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