Géographie: St Louis,Missouri
http://www.deezer.com/listen-5087528 St Louis blues
St Louis fut fondée par les Français en 1764 au confluent du Missouri et du Mississipi.Longtemps surnommée Gateway to West,porte d'entrée,Saint Louis fut au début du siècle la quatrième ville des Etats-Unis.Les temps ont bien changé et Saint Louis même ne compte plus que 400 000 habitants environ,au 52ème rang du pays.Une grosse partie de la population a essaimé dans sa banlieue et l'on sait l'importance de la conurbation urbaine dans la démographie américaine.On dit,mais est-ce vrai, que Saint Louis est une ville peu sûre mais on peut sans danger écouter le St Louis blues,nerveux et trépidant du trio vocal The Isley Brothers,une des formations rock and soul les plus pointues,chantant souvent en s'interpelant,influence gospel oblige.C'était dans les années soixante.
St Louis blues semble avoir été composé par W.C.Handy et a été repris par tout le monde qui swingue, rocke, ou jazze, Armstrong, Nat King Cole, Bessie Smith, Dave Brubeck, Django Reinhardt, Furry Lewis, Hank Marvin des Shadows et plus récemment Peter Cincotti.Mais on pourrait en citer des centaines.St Louis blues est le type même de morceau viscéralement et culturellement américain que chacun a dans la tête.Vous le connaissez tous.
Quatre saisons de musique part.1
http://www.youtube.com/watch?v=CDLDl0_pt_k Summertime
Très peu de bavardage sur cette rubrique météo-saisonnière.Billy Stewart revisite en sa courte carrière (1936-1970)) le mythique Summertime de George Gerschwin.Ancien pianiste de Bo Diddley sa version du classique extrait de Porgy and Bess est l'une des plus étonnantes.Scat,onomatopées,bruits de bouche.C'mon Billy!
Rock big bands
Quand se zébrait de cuivres fulgurants l'agonie des sixties...
http://www.youtube.com/watch?v=cKnHn-A5TNQ] Smiling phases Blood Sweat and Tears
http://www.youtube.com/watch?v=soLIZ4W0rZw 25 or 6 to 4 Chicago Transit Authority
http://www.youtube.com/watch?v=huPzVVl9QSQ Clown The Flock
http://www.youtube.com/watch?v=_EBMo8xHGNs Vehicle The Ides of March
Quand il n'y a rien à dire,rien à lire.Quand il n'y a qu'à écouter...
Une chanson:The first time ever I saw your face
http://www.youtube.com/watch?v=wANfZoE5x_I
Une voix de femme dans cette rubrique?Exceptionnel.Je ne sais pas pourquoi.Exceptionnel aussi le timbre de Roberta Flack.Plus crooner au féminin comme Dionne Warwick que jazzy-bluesy comme Aretha Franklin Roberta n'a plus l'audience de jadis.Mais quand j'entends Roberta et que me reviennent les pages passées il me semble que le temps aurait dû s'arrêter,me prendre par la main et me poser délicatement dans la rosée d'un matin,à écouter les oiseaux ou à brancher mon baladeur sur Killing me softly with this song que chacun connaît.Alors j'ai choisi la composition du folkeux écossais Ewan MacColl The first time ever I saw your face.Elle fut d'ailleurs reconnue surtout après sa judicieuse utilisation par Clint Eastwood dans son premier film Play Misty for me.
Géographie:Cincinnati,Ohio
Ray Charles et la chanson du film homonyme de Norman Jewison,Cincinnati Kid.Ce film est au poker ce que L'arnaqueur est au billard.Une référence non?Cincinnati se trouve dans l'Ohio et sur l'Ohio.Pour les cinéphiles Cincinnati vit naître Tyrone Power et Steven Spielberg.La ville fut ainsi nommée en double hommage à George Wasington en qui les pionniers voyaient un Cincinnatus,célèbre général romain,de l'Indépendance toute neuve des Etats-Unis.Le film Cincinnati Kid est probablement l'un des rôles marquants de Steve McQueen face à ce vieux renard d'Edward G.Robinson.
http://www.youtube.com/watch?v=X7tAF4wGRpQ Come on Ray!
Cérémonie de l'Oscar
Assez ignorant en jazz j'aime beaucoup le phrasé d'Oscar Peterson et l'émotion qui s'en dégage.Farewell Mr.Peterson!Quelques notes venues de Toronto et l'éternité du noir et blanc pianistique.
All that jazz
Nelson Algren(1909-1981),écrivain plutôt délaissé,est l'auteur d'au moins deux romans passionnants. Dans Un fils de l'Amérique (Somebody in boots)publié en 36 sans aucun succès Algren nous entraîne dans la dérive américaine de la Grande Dépression à travers l'univers des hobos,proche des livres d'Edward Anderson ,Redécouvrir Anderson avec davantage de punch,ce qui est normal de la part d'un ancien boxeur.D'Algren Hemingway qui s'y connaissait en livres et en boxe disait "Pour le lire il faut savoir encaisser.Algren frappe des deux mains,il a un bon jeu de jambes et si vpus n'êtes pas vigilant il va vous démolir".Après la guerre Nelson Algren rencontra Simone de Beauvoir et devint pendant quelques années la coqueluche des existentialistes, comme Richard Wright,pratiquement le premier écrivain afro-américain, auteur de Black Boy et Un enfant du pays.Puis le petit monde germanopratin se hâta de les oublier.Mais le plus célèbre roman de Nelson Algren est surtout connu depuis la remarquable adaptation au cinéma d'Otto Preminger.Il s'agit de L'homme au bras d'or où Frank Sinatra donne sa pleine mesure.
Il y a d'abord le formidable générique animé de Saul Bass et la musique d'Elmer Berstein.Et l'on sait tout de suite qu'on a affaire à une histoire américaine,très,où le personnage qui sort de cure de désintox, mais il pourrait sortir de taule,ou de la guerre,n'aura pas de deuxième chance.Carré,aux riffs inoubliables,cet air de jazz résonne en nous longtemps après le film.Frankie Machine,dit Deal,parce qu'il distribuait les cartes dans un tripot,de son bras habile,de son bras d'or qui lui permettra peut-être de devenir batteur de jazz,de son bras d'or que la caresse de l'aiguille ne tarde pas à courtiser de nouveau,espère pourtant se refaire une existence.Mais Frankie n'est pas un gagnant à la loterie de la vie et les vieux démons lui sautent dessus(old monkey,la vieille guenon,le surnom de la drogue).Si le traitement du sujet fleure bon les années cinquante(on n'est pas dans Panique à Needle Park) l'addiction de Frankie n'en demeure pas moins impressionnante.Il faut voir Sinatra, nerveux, saccadé, profondément ancré dans un quotidien de la déception et de l'incertitude, terriblement humain.Kim Novak dans un joli rôle d'entraîneuse de bon conseil,et Eleanor Parker, parfaite en femme délaissée et prête au pire,complètent la distribution de ce beau film d'Otto Preminger,ce metteur en scène d'origine viennoise et qui débuta près de Lubitsch.