28 octobre 2022

Le dernier des sept

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          Comme les samouraÏs ou les mercenaires ils étaient sept. Bill (Haley), Buddy (Holly), Gene (Vincent), Eddie  (Cochran), Richard (Penniman aka Little Richard), Chuck (Berry) et Jerry Lee (Lewis). Je n'avais pas l'âge de les écouter, faut pas exagérer. Mais gloire aux défricheurs. Le Killer J.L.L. était l'ultime pionnier. Un jour, bien plus tard le rock changea ma vie. Mais Buddy (1936-1959) et Eddie (1938-1960) n'étaient déjà plus là.

*Rock'n'roll is here to stay. 

**Qualité sonore d'anthologie  🎹

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07 octobre 2020

L'art du marteau

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                                 La littérature japonaise a souvent sa propre musicalité. J'en lis quelquefois, Yoko Ogawa notamment. C'est particulièrement le cas dans Une forêt de laine et d'acier, au titre énigmatique. Ce livre est étonnant. Est-il passionnant? La réponse n'est pas si simple. La forêt dont il est question est double et je ne souhaite en dire davantage. Le héros principal est un jeune homme modeste qui est élève accordeur de piano. C'est peu dire que ce roman n'est pas trépidant ni pittoresque. L'auteure, Natsu Miyashita, est capable de consacrer toutes ses pages à une sorte de mini-symphonie de chambre, bâtie uniquement autour de l'art d'accorder l'instrument.

                                 J'ai apprécié le tour de force que constitue ce roman. Il y a un peu la rivalité entre les élèves, un peu le thème de la transmission du maître au disciple. Il y a plus que ça, un travail de fourmi (fa sol la si do ré) sur le son, la richesse des fréquences dans un salon feutré ou une salle de concert, la réaction des pianistes après passage des accordeurs, l'extrême finesse, la délicatesse de ces travaux d'orfèvre du marteau. Ne jamais oublier que le piano est instrument à cordes frappées, on pense à l'art campanaire (je suis d'une ville à carillon). Vbrations, étouffoirs, table d'harmonie, 88 touches, la magie de l'espace qui s'emplit d'indéfinissable. 

                                Une forêt de laine et d'acier se déguste tel un rituel autour d'un thé, un cérémonial traditionnel,  un film japonais qui vous demande un peu de votre temps. D'infinies nuances, même si les pianistes ne sont que les acteurs secondaires, car Natsu Miyashita désigne clairement les auteurs du rêve musical, les tutoyeurs de la perfection, que sont les accordeurs, après des années de formation. Tout au long des 250 pages on marche au bord du sublime, à la lisière d'une forêt (le titre prend tout son sens) qu'il faut caresser, ménager, deviner. Ce livre se mérite, peut-être un peu plus accessible aux lecteurs déjà familiers du Japon. Il n'est pas nécessaire par contre d'être soi-même pianiste, ni même musicien, pour en apprécier la grâce.

                               Je vais altérer cette chronique d'un demi-ton, un bémol en l'occurrence. On a le droit de s'y interroger au bout de dix pages, de s'y ennuyer au bout de vingt, et de jeter l'éponge et le livre au bout de trente. C'est que le fil en est si ténu.

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24 avril 2017

Un été hongrois

Josse

                                 Sur les conseils d'Asphodèle j'ai découvert Gaelle Josse que j'avais souvent vue à l'honneur sur différents blogs. Ce court roman, presque un opuscule, se déguste comme un fruit frais à l'ombre d'un verger, comme un prélude romantique, comme une jeunesse déjà vacillante. Il y a des livres plaisirs sur lesquels on n'a pas envie de gloser. Un été à quatre mains, quelques mois de la vie de Franz Schubert, donnant des leçons à deux demoiselles aristocrates au coeur de la campagne hongroise, 1824, est un pur délice qu'on croque en une heure et demie. Franz n'a déjà plus que quatre ans à vivre.

                                La cadette Esterhazy, Caroline, vingt ans, sera pendant cette saison à la lisière de l'amour pour Franz. Leurs épidermes se frôlent à quatre mains. Conventions obligent, cette passion naissante n'aura pas le temps de vivre. Schubert, relativement connu à Vienne mais grassouillet, désargenté et malade, n'est manifestement pas un bon parti. Pour le peu de saisons qui lui reste, le vin frais des forêts viennoises, les amis musiciens qui l'aiment comme il est, et la musique qu'il écrira jusqu'à son dernier souffle seront ses compagnons. Les lieder de cet homme, ses trios, ses sonates, sont devenus autant de blues déchirants. C'est pour moi le plus merveilleux compliment.  Ici  Asphodèle tisse une jolie toile en musique pour remercier Gaelle Josse et Franz. Quant à moi j'ai du coup emprunté Le dernier gardien d'Ellis Island.

12 janvier 2017

La poésie du jeudi, Edualc Eeguab

Poésie du jeudi

Ecriture

Tes doigts, noir et blanc

Octaves, tant d'émotions

Oui, Rachmaninoff

 

                          Je crois que les haïkus n'ont pas de titre. Pas eu vraiment le temps de faire long. Mais comme j'aime Serguei. Puis, prenant conscience  de ma pingrerie...

Elle a dit -"paresse"

"C'est pas un peu court, jeune homme?"-

-"Mais bien sûr. Pardon."-

 

 

 

 

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06 septembre 2016

Après tout c'est comme vous voulez...

                                ... mais qu'on en finisse avec ce sacré pianiste. 

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                                 Officiellement rebaptisé (Ne) tirez (pas) sur le pianiste à la suite du lobby de ces dames au coeur tendre, j'ai nommé Dasola, Celestine, Claudia, Dominique, Nathalie, ce film est la réponse 3. Bon, Mesdames, je peux baisser les mains maintenant? Les autres réponses sont dans l'ordre

Le pianiste

De battre mon coeur s'est arrêté

?

Johnny Guitar

Un Américain à Paris

Le port de l'angoisse

Shine (oscar 96 Geoffrey Rush)

Plumes de cheval (Chico Marx)

Ma vie avec Liberace

Gainsbourg, vie héroïque

Sonate d'automne

Casablanca

Les Aristochats

La leçon de piano

Le tour du monde en 80 jours

La pianiste

Merci pour le chocolat

En équilibre

Les plus belles années de notre vie (oscar 46 Fredric March)

Marguerite

Le samouraï

La légende du pianiste sur l'océan

Les demoiselles de Rochefort

Ray

Mahler

Amadeus

Music lovers (Tchaikovski)

Lisztomania

Ludwig/Le crépuscule des dieux

Ludwig van B.

                             Merci et félicitations à tout le monde. Médaille d'or à Dasola avec 22,5. Le ,5 c'est parce qu'elle a identifié les Marx Bros. mais pas le titre précis.

                             Question subsidiaire. Il s'agit d'identifier ce magnifique interprète sur lequel je vous demanderai, Mesdames,  "Ne tirez pas sur le pianiste"

 

 

                              

   

 

 

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02 septembre 2016

Les trentes pianos de septembre

  1. 2003-Adrien-Brody-pour-Le-Pianiste          
  2. de-battre-mon-coeur-s-est-arrete-2005-12-g
  3. 165944
  4. johnnyguitar04
  5. OsscarLevant_AmericanInParis
  6. to-have-and-have-not-1945-001-hoagy-carmichael-lauren-bacall-piano-scene-00m-ggs
  7. shine
  8. Piano

  9. Piano 1

  10. PIANO 2

  11. piano 2

  12. piano 1
  13. Piano
  14. -piano

  15. around-the-world-in-80-days-1956-best-picture-cameos-frank-sinatra-piano-player-cigarette-review

  16. la pianiste

  17. merci1

  18. equilibre

  19. best_years_of_our_lives

  20. marguerite-xavier-giannoli-L-SrSmkJ

  21. Cathy%20Rosier%20-%20Le%20Samouraï

  22. cap006

  23. film-les-demoiselles-de-rochefort2

  24. Ray

  25. 39519

  26. amadeuslead

  27. Lisztomania-lisztomania-30852240-1024-439

  28. Richard-Chamberlain-Music-Lovers-1970 (5)

  29. wagner

  30. beeth    Voilà trente claviers pour tous les goûts. Classique, jazz, chanson. Du fictif, du bio. Voulez-vous vous amuser en cette fin d'été à identifier les films? Certaines réponses sont très faciles à mon avis (1,3,4,12,13,23,26). D'autres plus coriaces. Merci de répondre par mail avec éventuellement un petit commentaire ici même. Bonne rentrée cinématographique littéraire et vendémiaire.

 

 

 

 

 

  

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12 octobre 2013

Récit d'un fluide,fluide d'un récit

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                                       Ce livre assez peu connu revient sur Franz Anton Mesmer, thérapeute contesté de la cour de Vienne,contemporain de Haydn et Marie-Antoinette. A l'origine de mon choix à la Bib. Municipale, le goût de l'Irlande  et le hasard auquel je laisse assez souvent la bride sur le cou,c'est l'un des meilleurs moyens de sortir un peu de ses écrivains fétiches.Brian O'Doherty est surtout connu comme critique d'art mais il a réussi avec L'étrange cas de mademoiselle P. un récit joliment maîtrisé sur l'histoire vraie de la "guérison" de Maria Theresa von Paradies, jeune aristocrate et pianiste aveugle, par Mesmer,alors célèbre par ses expériences sur le magnétisme et les fluides (le fameux baquet de Mesmer). C'est cependant un roman à plusieurs voix, narré subjectivement par Mesmer lui-même, la jeune artiste qui a subi le traitement,et son père,officier à la cour de l'empereur Joseph II,de facto dirigée par la reine mère,homonyme de Marie-Thérèse.

                                    Intéressante plongée dans une époque des Lumières,qui toutefois vacillent encore pas mal. Si dans un premier temps Mesmer reçoit le soutien et même l'enthousiasme du père de Marie-Thérèse,assez vite l'ambiance devient intenable et Paradies, jaloux de l'influence du praticien et obsédé par l'absence de sa fille, lui rendra la vie impossible. Les professionnels de l'académie ne seront pas plus larges. A Vienne, comme ailleurs on n'accueille pas toujours ravis les précurseurs ni les partisans des chemins de traverse.O'Doherty ose à ce propos,mais subrepticement, une métaphore musicale à propos du divin Wolfgang qui très vite se heurta lui aussi à un certain conservatisme.Mozart composa par ailleurs son Concerto pour piano n° 18 pour l'héroïne de cette histoire.

                                La quatrième de couv. cite Stefan Zweig disant de Mesmer dans La guérison de l'esprit qu'il était un novateur incommode. On ne peut pas ne pas penser à d'autres, plus tardifs, Freud par exemple. Je vous laisse avec un peu de musique. Attention,le silence qui suit Mozart c'est encore du Mozart (oscar du cliché usé à la corde dont j'ai grande vergogne).

http://youtu.be/zO-s0XPn7GA    Concerto pour piano n° 18  3° mvt.  Leif Ove Andsnes  joue et dirige le Norwegian Chamber Orchestra

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28 mai 2013

Géographie: Minneapolis, Minnesota

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http://youtu.be/mxVo5mjK4eg 

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                   Spécialement pour le Bison qui appréciera.Oh si,ça,ça va lui plaire à ce cher ruminant de Le Ranch sans Nom.Ou alors j'arrête de bloguer et j'écoute de la techno.Tom Waits au piano et sa Carte de Noel d'une pute à Minneapolis.Laquelle Minneapolis est une des twin-sisters du Nord-est avec sa voisine St Paul. Minneapolis est joliment décrite par David Treuer dans son roman Comme un frère Là-bas au Minnesota. Les deux villes sont indissociables.St. Paul, capitale administrative de l'état du Minnesota, et Minneapolis la plus grande ville.Mais les deux sont intimement liées pour former l'une des plus importantes conurbations du Nord des Etats-Unis.

                 La plus froide parmi les grandes villes américaines,Minneapolis fut longtemps peuplée de descendants scandinaves ou allemands.Un court moment sous administration française comme beaucoup de territoires de la Louisiane au Canada,Minneapolis fut aussi le berceau de Prince et des frères Coen.

P.S.Pour le Bison ne rien déduire de ses fréquentations suite au titre de Tom Waits.Ou plutôt n'en déduire que ses goûts musicaux,au demeurant excellents.Pour le reste... cela ne nous ...regarde pas.

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21 mai 2013

Désaccord mineur

les harmoniques

                      Cette chronique doit tout à la gentillesse d'Asphodèle.Je vous y renvoie d'ailleurs illico.J'ai été séduit par l'ambiance et beaucoup moins par l'histoire.Et là je diffère un peu d'Aspho.On se doute des retombées des guerres balkaniques et on sait l'anarchie qu'elles ont engendrée dans ce qu'il est convenu d'appeler le milieu.Et la collusion avec les politiques emprunte des sentiers battus et rebattus.Là vraiment,je n'ai guère apprécié et ça m'a paru hyperconventionnel,la Place Beauvau,notamment.Bref.

                     Mais Marcus Malte martèle,c'est dur à prononcer,ça,essayez donc!,Marcus Malte martèle beaucoup mieux le clavier du piano que le clavier azertyuiop.Son joli titre,Les harmoniques,fait référence à ces notes parfaites,que je suis incapable de vous résumer,quintessence de la construction musicale. Particulièrement importantes en jazz,je crois.Et là,Marcus Malte est orfèvre.Pas seulement bien sûr parce qu'il présente les choses de façon très ciné avec une bande son très éclectique au long des chapitres (le Norvégien Lars Saabye Christensen a fait ça avec les Beatles).Mais bien plus parce qu'on a l'impression de vivre ces pulsations,dans le souvenir qu'évoque le grand musicien noir qu'on imagine ressemblant à Forest Whitaker, Mister, de Vera,assassinée et brûlée,le souvenir de leurs regards dans le club où il joue du piano en trio.Et plus encore dans l'amitié qui unit Mister et Bob,chauffeur de taxi philosophe,polyglotte et fou de jazz.Et comme leurs discussions dans cette 404 pourrie sont bien rendues.On en claque des doigts en frissonnnant en rythme et en syncopes.

                  Quel dommage que le scénario des Harmoniques ne soit pas constitué de méandres et d'arpèges tout aussi complexes.Je n'ai pas lu les autres livres de Marcus Malte.Mais j'ai lu que Marcus avait beaucoup fréquenté musiciens de rock et salles obscures,ce dont je ne peux que le féliciter.Marcus,à mon avis ,qui n'est que mon avis,vous n'avez nul besoin de la fiction policière dans l'air du temps,très dans l'air du temps, pour écrire,et très bien, sur, et autour, de la musique.Vous ne m'en toucherez que davantage.Je suis déjà à votre écoute,comme Vera devant Mister.

LES HARMONIQUES de Marcus Malte  Chez Asphodèle

http://mumuzbooks.blogspot.fr/2013/02/les-harmoniques-marcus-malte.html    Chez Mumuz

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                        Les harmoniques, Prix Mystère de la critique 2012 ,rejoint fort logiquement le challenge de notre amie Laure,l'un des rares sur lesquels je respecte mes engagements,m'étant souvent imprudemment inscrit,trop inscrit...Et hélas,en dernière minute, l'hommage à un grand du clavier,que Marcus Malte ne reniera pas,Ray Manzarek...J'en ai marre que partent mes icônes.

http://youtu.be/3XzHotB5-To The organ,according to Ray.

 

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