Mort d'un Oyseau
Ce blog commence à accuser son âge. Et j'ai vraiment l'impression qu'il tourne uniquement à la rubrique nécrologique. L'adieu à David Crosby est une étape de plus. Les Byrds, chantres du folk électrique, avec Stills and Nash, puis avec Stills, Nash and Young, en duo, seul, avec d'autres. Six décennies. Allez, pas de dithyrambes, pas trop de larmes, la musique...Je ne vais pas refaire l'historique. Tamalpais High.
David Crosby ne fut pas un parangon de vertu. C'est le moins qu'on puisse dire. Moi non plus. Mais je suis peut-être moins bon 🎸. Alors je partage avec lui Guinnevere, toutes proportions gardées.
Jeff's last boogie
Non Jeff t'es pas tout seul. 🎸The Yardbirds, Jeff Beck Group (Rod Stewart, Ron Wood), Beck, Bogert and Appice.
The clock around the rock
Cadeau de fin d'année de Babelio, merci encore pour ce beau livre, traditionnellement proposé par Masse Critique. Et c'est un vrai bonheur que de plonger dans un univers musical qui n'est pas le mien, mais que j'apprécie quand même. Je suis plutôt un homme de la décennie suivante. Splendide iconographie pour ce bel objet, surtout les pochettes de disques originales. Mais le plus magique dans cet album somptueux est de découvrir les nombreux seconds couteaux et troisièmes gâchettes du rock'n'roll. Alors exit Presley, Lewis, Cochran, Perkins. Ils sont là bien sûr, avec chacun leur destin, la plupart du temps douloureux, voire tragique.
Mais les autres, une ribambelle de noms complètement inconnus, nés pour la plupart au début des années trente, souvent dans des familles prolétaires, ruraux ou citadins. Peu enclins aux études, passés par la case baloche et country, ou par le groupe de lycée, surtout pour étourdir les filles. Suiveurs d'Elvis mais parfois ses prédécesseurs. Effervescence midfifties de ces jeunes aux dents longues et aux idées parfois un peu courtes pour qui des Colonel Parker furent un peu pygmalions et beaucoup escrocs.
Les photos, essentiellement des disques originaux, sont un régal. Et s'il n'y a guère dans ce livre de révélations fracassantes j'y ai surtout trouvé une confirmation. Les rock stars des sixties et seventies, et ultérieures n'ont rien inventé. Les pionniers du rock'n'roll non plus. Tous ont eu une vie d'un conformisme affligeant. Vivre vite, pas longtemps, alcool, petites pilules, stupéfiants, bagarres, bagnoles en vitesse, deux trois mariages ratés, trois petits tours, accident, parfois meurtre, suicide pas rare et puis un enterrement. La panoplie quoi. Mais ça ne m'empêche pas de les aimer.
Rodolphe, scénariste de BD, jadis passé par les cases Pilote et Métal Hurlant a signé des biographies de Stevenson mais aussi de Buddy Holly, Johnny Cash, Eddie Cochran. Tout ça, vous pensez que ça me va très bien. Illustration musicale, j'ai choisi Gene Vincent, garanti efficace. Mais il y en a tant d'autres. Je terminerai en poésie, Tutti Frutti, Be Bop a lula. Mieux encore, Awopbopaloobop Alopbamboom.
Le dernier des sept
Comme les samouraÏs ou les mercenaires ils étaient sept. Bill (Haley), Buddy (Holly), Gene (Vincent), Eddie (Cochran), Richard (Penniman aka Little Richard), Chuck (Berry) et Jerry Lee (Lewis). Je n'avais pas l'âge de les écouter, faut pas exagérer. Mais gloire aux défricheurs. Le Killer J.L.L. était l'ultime pionnier. Un jour, bien plus tard le rock changea ma vie. Mais Buddy (1936-1959) et Eddie (1938-1960) n'étaient déjà plus là.
*Rock'n'roll is here to stay.
**Qualité sonore d'anthologie 🎹
L'Ecrivraquier/26/Là quand...
Là quand...
La question est banale et la réponse difficile. Je ne sais trop comment m’y prendre ni trop dire à quelle époque j’aurais voulu vivre. Simplement j’aurais aimé être là. Accordez-moi deux essais. D’ailleurs j’y étais.
J’étais arrivé comme les autres très tôt dans l’après-midi et déjà les sbires aux ordres nous avaient copieusement bombardés d’injures et de divers projectiles. Je revois la trogne d’Honoré se ramassant un chou pourri avant même l’entrée dans le théâtre, tumultueuse. Cette première promettait. Elle promettait surtout d’être la dernière. Hector était des nôtres et terminait sa propre détonation, fantastique. Et comme j’étais heureux dans cette agitation, ce brouhaha qui tournait à l’émeute. C’est Théophile qui faisait office, mi Spartacus mi Bonaparte. Et ses longs cheveux défaits ruisselant sur son gilet rouge. C’étaient nos barricades. Et comme j’étais fier, moi, moi le journaleux, le pisse-copie, d’être ainsi mêlé à ces jeunes hommes en colère qui, j’en étais sûr, feraient l’histoire. Je ne devais jamais les oublier et surtout pas Gérard, mon pays de Valois, qui raisonnait encore. La jeunesse triompha. Puis la jeunesse prit de l’âge et Mademoiselle Mars oublia Dona Sol qui avait si bien bafouillé son lion superbe et généreux. Mais j’y étais.
J’aurais voulu être de boue, tout de boue, parmi ces centaines de milliers hirsutes et sales, au milieu de la célèbre pâture. De fait beaucoup ne voulaient pas nous voir en pâture. Là, au cœur de l’élite, loin de toute sobriété et naïf comme c’est pas permis. Je ne jouerai pas le catalogue, je l’ai déjà fait bien souvent. La chaleur est auguste. De fait on ne s’embarrasse guère côté textile. Je n’ai pas beaucoup de recul en ces années qui résonnent tant sans raisonner. Je ne serai guère prolixe et j’userai, immodeste, de poésie, oh le grand mot. Mais j’y étais.
Souviens-toi
De peu, de très peu
De deux guitares immémoriales
La proue et la poupe
D’un navire amiral
Celui de mes vingt ans
Les cordes initiales
Au premier jour
Richie qui psalmodie
Freedom si longuement
Faire patienter
Si la guitare est sèche
L’envol est princier.
A l’aube crépuscule
Était le quatrième jour
Jour d’une âme électrique
Et Jimi moribond
Guernica de l’hymne étoilé
Et puis et puis
Début du long rideau.
Rien ne va plus au Grand Hotel
Rien ne va. Et Gary Brooker est parti. Alors deux mots. Ne croyez pas ce qu'on écrit. N'écoutez pas que le somptueux tube que les radios vont vous repasser. Gary Brooker, l'âme de Procol Harum c'est une quinzaine d'albums la plupart du temps géniaux, avec les meilleurs musiciens et un line-up variable bien sûr, notamment Matthew Fischer et Robin Trower. J'en possède moi-même neuf. Les premiers ou presque (avec les Moody Blues) à fusionner rock et symphonie. Ils avaient beaucoup tourné notamment en Allemagne et Scandinavie. La France, rarement très compréhensive musicalement, les a toujours ignorés. Procol Harum ou l'un des plus grands malentendus de l'histoire du rock.*
A propos de plateformes 🎸
Auraient-elles du bon? David Crosby, Stephen Stills, Graham Nash et Neil Young se seraient adressé la parole dans leur lutte contre l'une d'entre elles. Pas de confirmation à propos d'un mail envoyé par Paul Simon à Art Garfunkel. Mais qu'est-ce que je les aime toujours...Nul ne guérit de ses vertes années.
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What happens Across the universe? Nothing gonna change my world. Long ago they changed our world (Lennon, McCartney, Harrison, Starr).