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20 mai 2007

Suite difficile

 

   Citation de John Cassavetes dans ce  film:"La vie est une suite difficile de départs,de divorces,de ruptures, etc...". Assurément pourtant il émane de ce film un indéfinissable mais fragile sentiment d'union...

Love streams,avant-dernier opus du grand John porte bien son nom qu'il faudrait si on le traduisait intituler flux d'amour mais il est vrai que ça sonnerait ridicule.Pourtant il s'agit bien de flux,de marées hautes et basses dans la vie des personnages cassavétiens.On le sait ces gens là sont toujours à la dérive,plus ou moins border line,empêtrés dans des problèmes existentiels insolubles et qu'ils diluent soigneusement dans la musique(le blues doit avoir été inventé pour eux et Too late blues a pour titre français La ballade des sans espoir),l'alcool,la nuit et le psychodrame.

   On n'oublie pas la virée des Husbands et on a appris qu'Ainsi va l'amour.Love streams nous plonge dans la relation entre un frère et une soeur,tous deux dézingués de la vie.Elle,Gena Rowlands,est divorcée et perd la garde de sa fille avant de donner des signes de dégénérescence cérébrale tragi-comique. Lui, Cassavetes en personne qui remplace John Voigt,découvre son fils de dix ans qu'il ne connaît pas.Comme vous le voyez nous ne sommes pas chez les as de la vie de famille.Cependant les retrouvailles de Robert et de Sarah sont bouleversantes car dans le cinéma de Cassavetes le facteur humain est présent comme nulle part ailleurs et c'est ce qui donne à ses films,pas très nombreux,cette aura magnifique entre espoir et pulsions destructrices,entre rire et larmes tous deux hypertrophiés comme il se doit dans ce monde où l'on s'aime quand même sans savoir se le dire.La fraternité entre l'écrivain alcoolique raté et sa soeur complexée est un beau morceau de cinéma.Le montage parallèle de la première moitié du film où l'on ignore le lien qui les unit mène ainsi aux scènes non pas d'affrontement mais de rencontre tout simplement.Ne sommes-nous pas tous des écrivains ratés qui n'ont pas su parler à leur soeur,à leur maîtresse,à leurs enfants?

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Commentaires
F
"(...)il s'agit bien de flux,de marées hautes et basses dans la vie des personnages cassavétiens". <br /> <br /> C'est tout à fait cela, un mouvement continuel qui fait qu'on ne sait jamais très bien où on - le spectateur et surtout les deux héros - en est au juste..."dans ce monde où l'on s'aime quand même sans savoir se le dire."
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C
Tout à fait d'accord. J'suis un accroc du mouvement perpétuel et j'adore changer d'avis. A ma première vision de "Citizen Kane" et de "Trainspotting", je n'étais absolument rentré dans ces univers et aujourd'hui j'adore ces deux films. J'suis assez réticent à l'univers de Fellini et j'adore "Prova d'orchestra". Puis c'est chouette en effet de pouvoir confronter nos avis divergents sur le travail de grands cinéastes. Que l'on adhère ou pas, on parle souvent de grands cinéastes qui méritent au moins le respect. Il s'agit parfois d'une simple orientation devant laquelle on reste froid. Perso, je n'adhère pas trop au "réalisme" mais ça ne m'empêche pas de m'intéresser à des cinéastes tels que Rosselini ou De Sica. En tout cas, ici sur ce blog, c'est toujours fait dans la nuance et c'est ça qui me plaît... ;-)<br /> <br /> +++
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E
Merci à tous trois.Chris heureusement on a encore le droit de rester rétif à certains univers.Quelquefois on change d'avis quelques années plus tard,quelquefois non.Par exemple je n'aime pas du tout Jacques Tati ce qui doit en hérisser plus d'un.Je crois que si l'on était obligé de se pâmer tous ensemble même devant les meilleurs on ne serait pas loin du totalitarisme.
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D
J'avais vu le film de Cassavates à sa sortie en 1985 et j'avais adoré. C'est un film qui touche d'autant plus que c'était son avant-dernier film en tant que réalisateur et son avant-dernier rôle. C'est un monsieur à part dans le cinéma américain qui me manque beaucoup.
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C
Un jour un film de Cassavetes m'a lourdement refroidi et hélas je ne sais plus lequel. Depuis, je n'ai plus osé mettre les pieds dans ce cinéma. J'suis un peu honteux mais c'est comme ça. Et pourtant, j'aime beaucoup Gena Rowlnands alors va falloir que j' m'y recolle tôt ou tard...
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N
Très bien écrit ! C'est vrai que le film est à l'image de son titre : un torrent d'amour, non canalisé, et qui déborde. Et pourtant les personnages ne savent jamais comment exprimer ce trop plein. Gena est encore une fois magnifique, c'est beau, c'est fort... c'est Cassavetes. "_"
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N
J'attends avec impatience ton analyse : c'est le film de Cassavetes que je préfère (et c'est peu dire !) :-)
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