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11 mars 2018

Quand le cinéma donne le la (1)

                              Comme l'an dernier (les couples historiques metteur en scène-actrice) j'ai animé cet hiver un séminaire de sept séances sur Musique et/au cinéma. Je me propose de vous en relater les très grandes lignes en trois épisodes.  Ce premier opus évoquera l'opéra filmé, les grandes scènes d'opéra dans les films, et quelques bio de grands compositeurs. Cela sera très succinct, un ordre d'idées, simplement.

                              Bien sûr les deux superstars de l'opéra au cinéma, Don Giovanni de Losey et La flûte enchantée de Bergman ont  fait partie des oeuvres évoquées. Le premier étant resté dans les mémoires, il connut même un certain succès commercial en France. Daniel Toscan du Plantier n'y fut pas étranger. Le second, moins célébré, nous montre un opéra ludique et parfois presque enfantin, délicieux. Plus rare, j'ai tenu à insister sur la splendide adaptation baroque des Contes d'Hoffmann d'après Offenbach, de Powell et Pressburger, et plus avant encore, le premier (presque) opéra porté au cinéma, pas cher, L'Opéra de quat'sous d'après Brecht et Weil, mis en scène encore assez expressionniste de Pabst.

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                          Un mot sur les "extrêmistes", je n'en ai guère dit plus; Straub et Huillet en 74 pour le Moïse et Aaron de Schoenberg (dodeca, dodeca) et le Parsifal dans le crâne de Wagner (si,si) de Syberberg en 82, d'une modeste durée  de 5h, devant lesquels je me suis prudemment défilé.

                          En deuxième semaine j'ai tenu à revenir au cinéma plus classique en rappelant quelques scènes d'opéra inoubliables dans des films non musicaux. Certains sont célèbres, Cavaleria Rusticana à l'opéra de Palerme dans Le Parrain 3, où les règlements de compte sanglants dans les loges et à la sortie font échos à ces violences familiales si présentes dans l'opéra italien. La très belle ouverture du Senso de Visconti, où Le Trouvère de Verdi à la Fenice de Venise est le théâtre des prémices de la révolte contre l'occupant autrichien. Citons encore Al Capone (De Niro) pleurant d'émotion devant Paillasse tandis que Sean Connery, l'un des Incorruptibles, se traîne sur le sol dans un rouge sang qui n'a plus rien de théâtral. On n'évite pas, vous l'avez remarqué, l'association mafia et bel canto, qui au moins a donné quelques beaux moments de cinéma.

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                         Je crois avoir surpris davantage avec le superbe et hyperbergmanien théâtre de marionnettes jouant La flûte enchantée, présenté à ses hôtes par l'aristo de L'heure du loup. Référence  absolue à l'égard de l'austère enfance de l'ombrageux maître suédois. Et enfin la fabuleuse aventure de Fitzcarraldo, qui commence à l'opéra de Manaus, avec Ernani de Verdi, Amazonie en plein boum caoutchouc, et qui se termine avec cette ahurissante représentation sur un rafiot innommable, près d'Iquitos, Pérou, bien en amont de Manaus, des Puritains de Bellini. Werner Herzog et Klaus Kinski étaient passé par là, ce qui explique bien des folies.

                       Troisième round, quelques biopics de compositeurs, parfois de drôles de trucs. Vous connaissiez, vous, le seul film réalisé par le déjà nommé Kaus Kinski, un parait-il, parce que quasi invisible, exercice d'auto célébration hypernarcissique, halluciné et hallucinant. Le film s'appelle en toute modestie Kinski-Paganini.  C'est le titre. Grandguignolesque. Je passe sur Tino Rossi Franz Schubert dans La belle meunière. Et même sur Mahler et Lisztomania du déraisonnable Ken Russell, qui fut un court temps la coqueluche de certains critiques. Et dont il reste au moins Music Lovers, à mon avis forte et belle histoire de la folie Tchaïkovski, brutale, sauvage et inspirée. Je vous recommande la scène du train où Glenda Jackson...

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                        Plus sage mais ne manquant pas de grandeur Harry Baur et Abel Gance font preuve de pas mal de souffle dans Un grand amour de Beethoven et le romantisme à la française passe (pas assez) dans La Symphonie Fantastique, où Jean-Louis Barrault compose un Berlioz un peu mécanique. Quant au grand Amadeus de Forman j'ai pensé qu'il n'avait pas besoin de moi, décevant quelques auditeurs qui auraient volontiers revu quelques images de ce film qui reste très étonnant.

 

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Commentaires
S
Evidemment. ;)
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E
A Strum... Merci. Schoenberg-Straub-Huillet est effectivement assez loin du burlesque. Pas vu évidemment, il y a des limites à l'honnêteté. :D
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S
Cinéma et musique, sujet passionnant - ici opéra et opérette donc. Beau programme et très varié - je n'avais aucun souvenir de cette flute enchantée dans L'Heure du loup (film assez terrifiant). En plus, tu "insistes" sur Les Contes d'Hoffmann de mes chers Powell et Pressburger. Je ne peux qu'adhérer à ce choix. Dis donc, Schoenberg vu par Straub et Huillet, cela doit être austère...
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E
A Claudia...Je l'ai dit. Amadeus n'a pas besoin de moi, connu de chacun ou presque, et apprécié à juste titre. J'essaie dans mes interventions de privilégier la (re)découverte de films méconnus ou un peu oubliés. Merci.
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C
Que j'aurais aimé suivre ce cycle ! Opéra et cinéma, un thème passionnant. Je ne connais pas la moitié de ce dont tu parles à part les plus connus! Et pourquoi tu as abandonné Amadeus, tu n'aimes pas ?
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V
Une première partie passionnante, même si je connais peu de choses en musique classique. Cela donne envie de palier à mes manques : Les contes d'Hoffman, Senso, Fitzcarraldo ou même les moins connus comme cette adaptation de l'Opéra de quat'sous.
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M
Comme j'aurais aimé t'entendre dans ces belles leçons !<br /> <br /> Je reviendrai, évidemment, lire la suite, à défaut d'y avoir assisté.<br /> <br /> <br /> <br /> Très belle fin de semaine à toi, ami cinéphilo-mélomane !
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C
J'ai toujours trouvé que la musique classique était décidément photogénique sous l'oeil des génies du cinéma que tu cites...Je n'en ai pas vu beaucoup, de ta liste flamboyante, mais ceux que j'ai vus m'ont laissé des souvenirs éblouis. Amadeus, et Don Giovanni notamment. <br /> <br /> Kisses my friend attb<br /> <br /> from angel baby<br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
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