Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
BLOGART(LA COMTESSE)
Publicité
Derniers commentaires
Pages
1 avril 2018

Le marque-alpage

Paolo-Cognetti-a-reçu-le-prestigieux-Prix-Strega-léquivalent-de-notre-Goncourt-pour-son-premier-roman-«-Les-huit-montagnes-»

                       Il me semble que Val (8 montagnes – Paolo Cognetti) ne peut pas être d'un avis différent. Tant ce livre, Médicis étranger, du quadragénaire italien Paolo Cognetti est une merveille de finesse, d'émotion et de nature. J'avais déjà beaucoup aimé Le garçon sauvage. Retour dans les Alpes avec Pietro, d'abord enfant sur les traces de son père, fou de montagne (Dino et Mario, Buzzati et Rigoni Stern, sont passés par là, deux de mes plus belles références, mais là je radote), puis à l'âge adulte retrouvant son ami Bruno qui, lui, est resté sur le versant. C'est peu dire que les altitudes, les arbres, la faune, illuminent ce récit qui va au delà de l'initiatique. Cosmique et tellurique l'osmose de ces deux faux jumeaux avec la terre est d'une grande prégnance. Et, si l'histoire est racontée  du point de vue du citadin Pietro, le rebond dans l'univers du montagnard né Bruno est d'une grande force poétique.

                     D'innombrables phrases sont à citer des Huit montagnes, bestaire ou herbier, et les multiples taches d'une vie d'éleveur de montagne.  Là, dans la province presque autonome du Val d'Aoste assez francophone, forêts et glaciers, torrents et bouquetins n'ont bientôt pas plus de secrets pour Pietro le Milanais que pour Bruno le rural. La vie les séparera et Pietro verra bien d'autres montagnes, deux fois plus hautes. Pourtant l'amitié se rit des obstacles et franchit les cols, fussent-ils himalayens. Les deux hommes, à distance de temps et d'espace , ne se quitteront jamais vraiment.

                    Récit à mille lieues de tout bien que la très affairée Milan soit à portée de fusil, Les huit montagnes est une invitation au voyage, de haute volée bien que les altitudes visitées soient relativement modestes. Mais peu de choses vous seront aussi dépaysantes que les travaux de maçonnerie des deux amis et l'élaboration des fromages. Et puis dans ce livre on parle peu de la nature, on la vit. De Bruno à Pietro: "C'est bien un mot de la ville, ça, la nature. Vous en avez une idée si abstraite que même son nom l'est. Nous, ici, on parle de bois, de pré, de torrent, de roche. Autant de choses qu'on peut montrer du doigt. Qu'on peut utiliser. Les choses qu'on ne peut pas utiliser, nous, on ne s'embête pas à leur trouver un nom, parce qu'elles ne servent à rien." La précision peut être imagée, elle n'en reste pas moins efficace. D'autres ont aimé tout autant que nous (tiens, j'ai déjà inclu Val alors que j'ignore sa réaction aux si belles Huit montagnes).

Dominique d' A sauts et gambades   

Krol

Le Bison Le Silence des Cimes 

Big Sur  Les huit montagnes - Paolo Cognetti

 

Publicité
Commentaires
L
Comme tu l'as vu, je l'ai fait ce voyage, marque-alpage en poche. Une belle rencontre humaine avec des chamois en prime. L'odeur de ces meules de fromage qui vieillissent à l'abri du bruit et de la civilisation. Et cette amitié qui semble plus éternelle que les neiges...
Répondre
L
Vues les critiques élogieuses que je lis sur ces montagnes, je n'imaginais pas autre chose de te voir conquis par ces huit montagnes. En quête de nature, et pour sortir de ma ville, merci de ce voyage. Je le ferai probablement aussi, un jour, à mon tour...
Répondre
M
Un auteur que j'ai envie de découvrir depuis que j'ai lu tout le bien qu'en pense Philippe Claudel dans Le Lieu essentiel dont j'ai parlé il y a peu...
Répondre
D
Bonjour eeguab, j'ai adoré ce roman bien écrit et traduit. J'ai regretté de quitter les personnages quand j'ai eu terminé. Un prix Médicis étranger mérité. Bonne journée.
Répondre
B
Voilà des romans qui vous nourrissent des choses de la vie, les plus simples,et l'amour toujours dans le pré, la candeur dans les cœurs, et on dit que la montagne , ça vous gagne la vie. Toujours décrit avec amour et tendresse, les romans qui te passent sous la main, ben Merci ami.
Répondre
D
un livre qui m'a procuré un grand plaisir et autant autour de moi car il a beaucoup circulé <br /> <br /> un bol d'oxygène parfois nécessaire
Répondre
K
Tu as trouvé la formule juste, dans ce livre, on vit la nature.
Répondre
V
Ton titre d'article est fabuleux (je copie sur Célestine ;-))<br /> <br /> <br /> <br /> sinon tu dis bien ce qui m'a paru essentiel "dans ce livre on parle peu de la nature, on la vit." et aussi " l'amitié se rit des obstacles et franchit les cols"<br /> <br /> <br /> <br /> bisessss et bon dimanche
Répondre
C
Patrick m'a piqué ma remarque sur ton titre...<br /> <br /> Mais ce n'est pas grave, entre amis, n'est-ce pas ;-)<br /> <br /> j'ai senti, en te lisant et en lisant Val, ce matin, le souffle puissant de l'air des cimes qui ne tombe pas dans l'abîme, mais nous élève vers des strates insoupçonnées de la conscience.<br /> <br /> Et c'est agréable<br /> <br /> <br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
Répondre
A
Il m'attend depuis un moment .. j'avais beaucoup aimé "le garçon sauvage".
Répondre
V
Bien envie de te suivre encore une fois sur ce livre. Comme souvent d'ailleurs. Il n'y a pas si longtemps quand je l'ai fait ( Claudio Morandini : l'Italie, la montagne aussi ... ) je n'ai pas été déçu. J'aime beaucoup ton billet, assez différent des autres en lien, qui laisse penser que le proverbe : il n'y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas, peut parfois se révéler faux.<br /> <br /> PS. Ton titre : extra.<br /> <br /> A bientôt.
Répondre
M
Il y a keisha et un autre billet (je ne me souviens pas où) qui n'avait pas aimé. Du coup, je préfère passer mon tour...
Répondre
BLOGART(LA COMTESSE)
Publicité
Archives
Publicité
BLOGART(LA COMTESSE)
Newsletter
32 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 370 594
Publicité
Publicité