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30 avril 2022

Notre-Came brûle

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                             Avec mon amie Val (La jument verte de Val) voici Nos vies en flammmes, récent roman de David Joy, dont j'ai il y a peu parlé très favorablement de Ce lien entre nous. Une fois de plus incursion dans les Appalaches cette région dont la littérature nous abreuve ces temps-ci. C'est devenu un genre en soi. Je vais prendre mes distances peut-être avec ces massifs est-américains. Quelque chose m'a gêné dans ce roman, quelque chose en partie expliqué par la postface de David Joy en personne, Génération opioïdes. J'en ai assez de la prime au sordide et l'omniprésence  de la drogue dans tant de ces romans m'indispose. Dire que quelques attardés y voient un anticonformisme me semble consternant. Nos vies en flammes est l'oeuvre d'un bon écrivain, nul doute. Cependant les détails précis sur les façons de manier la seringue sont-ils vraiment nécessaires? Et peut-être y-a-t-il plus gênant encore?

                            David Joy est lui-même un ex-addict, on l'aura compris et son excellente postface en témoigne. Mais je n'adhère pas vraiment à toutes ces circonstances atténuantes face à la flambée de la toxicomanie dans ces Appalaches devenues dans leur magnificence une sorte de cul de basse-fosse de l'Amérique. A lire ce roman on se prend à rêver de New York ou L.A. comme des havres de paix. L'image des Appalaches est-elle à ce point justifiée? 

                           Ray Mathis, veuf solitaire, voit son fils sombrer dans la drogue, dans la mort. A qui la faute? Le venger, Ray y songe. Thriller rural matiné d'une sociologie décourageante Nos vies en flammes (When these mountains burn en V.O.) établit un parallèle entre les déliquescences du climat et de l'humain. Pas trop envie de m'y attarder malgré l'indéniable talent de David Joy. Manifestement cet écrivain porte mal son nom. D'aucuns trouveront peut-être ce billet trop moralisateur. Pour une fois, tant pis. Deux petits et terrifiants extraits non du roman mais de la postface.

                          Quand j'avais onze ou douze ans, j'avais du mal à dormir. Le pharmacien m'a donné du Zoloft pour la dépression et du Sonata pour le sommeil. Le Zoloft me laissait dans un état de stupeur, comme si mon moi avait été enfermé dans une coquille, et le Sonata me faisait faire des rêves étranges et me donnait parfois des hallucinations quand j'étais éveillé.

                          Quand je repense à ce qui a défini ma génération, je ne vois pas tant la musique et les vêtements, le grunge et le hip-hop, les jeans baggy et les casquettes de base-ball serrées que la naissance de "Big Pharma". Tous les gamins avec lesquels j'ai grandi s'étaient fait prescrire quelque chose. Chaque pub à la télévisions'achevait par une liste indéchiffrable d'effets secondaires. Encore maintenant, chaque armoire à pharmacie contient des cachets qui peuvent être pris à tort et à travers, des médicaments qui peuvent servir à se défoncer. 

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Commentaires
V
Je me souviens de ta précédente chronique sur David Joy et de sa surprenante interview en vidéo. J'ai lu également une critique positive dans Télérama sur Nos vies en flammes. Mais cela dit, il m'empêche que certaines histoires, certains propos, certains "décors" peuvent nous ennuyer, nous choquer, même nous dégoûter. Tu continues à déchanter donc ... j'espère que ça ne va pas durer.<br /> <br /> A bientôt.
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I
Excellent titre de billet, en tous cas.
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V
Une nouvelle fois nous nous rejoignons....Tu es peut être un peu plus dur que moi. <br /> <br /> Ce livre m'a souvent déprimée (sur les quelques jours de lectures), j'avais mis cela sur une fatigue passagère mais je vois que cet aspect "sordide" t'a marqué aussi . <br /> <br /> Des bisesssss
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