Au lac du temps
Auteur allemand tout à fait inconnu, Hans-Ulrich Treichel. Emprunté vite fait un jour pressé. Bien tombé. Paul est un jeune Allemand en passe de devenir universitaire mais c'est un peu laborieux et incertain. D'ailleurs tout est incertain chez Paul, c'est claudicant, ça se cherche. L'éditeur en parle comme d'un anti-héros. Plutôt sympa le Paul, on va dire pas encore tout à fait construit. Ce lac est l'un des lieux de promenade favoris des Berlinois, une zone naturiste, mais trop de chiens, et Paul y passe quelques bons moments avec son amie. Mais malgré tout ça marche pas trop.
Le cursus post-universitaire l'amène à Malaga, Espagne, où il s'adaptera tant bien que mal, dispensant une année de cours au titre d'assistant, mal payé et pas passionnant. C'est un peu ça le problème avec notre ami Paul, assez velléitaire, un peu touche à tout, mais pas de génie.L'étincelle viendra-t-elle de l'Andalousie avec la rencontre de Maria, jeune Espagnole, études de médecine laborieuses, de plus mariée, de plus enceinte, de plus de son mari? Où va le monde si les maîtresses se mettent à ça. Avouez que rien n'est simple. A partir de là, rien d'exaltant, je peux comprendre que certains lecteurs n'aient pas envie d'en savoir plus sur l'histoire de Paul.
Pourtant, doucement, presque sournoisement, la petite musique des aléas et vicissitudes dans la vie de Paul m'a titillé l'esprit puis carrément intéressé. Ce n'est pas un foudre de guerre mais ses maladresses, une certaine timidité, un zeste de malchance en font un frère d'armes pour moi. Il retourne à Berlin mais la ville change. Maria lui a cependant promis "toujours ensemble" mais à sa façon. Je vous laisse avec cette interrogation, Que reste-t-il de nos amours? Une sorte d'amour en télétravail? Mais ce portrait de Paul en Berlinois recèle beaucoup plus d'émotion qu'il n'y paraît. Spleen über Berlin. Un Berlin des quartiers, pas seulement Checkpoint Charlie ou la Porte de Brandebourg.