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24 février 2024

Il était beaucoup de fois en Amérique

Tais-toi

           Ces nouvelles de Carver sont la marque d'un très grand. Une vingtaine de textes, souvent une quinzaine de pages, tous incisifs quant à la société américaine des années 70. Dépouillé, taxé de minimalisme, ce recueil est malgré tout d'une précision et d'une acuité rares. Au cinéma Robert Altman avait jadis su saisir la quintessence de Raymond Carvern, Short cuts, titre on ne peut plus approprié. Un autre qui a su capter Carver c'est mon ami Le Bison. Il l'a si bien fait que je ferai moi-même un short cut, ne rajoutant pas grand-chose en dehors d'un lien The Carver's American Way of Life

          Carver est un homme de peu, qui ne verse surtout pas dans la surenchère ou le clinquant. Pas plus que dans la lourdeur. Pourtant le quotidien de ces héros (je crois que l'on n'avait pas encore inventé l'antihéros) est de ceux qui valent le déplacement du lecteur, tant ils nous ressemblent. Certes ils sont américains. Et alors? Des couples en leur effrayante banalité, morale ou financière. Une partie de pêche pour un ado en pré-libido. Plusieurs nouvelles sont un titre interrogatif et ce n'est point un hasard. Vous êtes docteur? Pourquoi l'Alaska? Qu'est-ce que vous faites à San Francisco? Pourquoi, mon chéri? Et ça, qu'est-ce que tu en dis? Qu'est-ce que vous voulez? Des gens bien peu sûrs d'eux, qui doutent, jamais loin de la déconfiture. Des vies où bien évidemment il n'est pas vraiment question de partir en Alaska ou d'avoir un vrai chéri dans la vie. 

         On parle souvent à propos des textes de Carver d'oubliés du rêve américain. C'est réel et c'est même devenu très courant dans la littérture étatsunienne. Le Banalland carverien en est effrayant entre querelles de voisinage minables, maquillages ratés, chiens devenus indésirables et couples en déroute. C'est donc ça la vie? C'est donc ça notre vie? C'est dire à quelqu'un de très proche Tais-toi, je t'en prie. Ou c'est l'entendre. 

 

 

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Commentaires
L
j'aime beaucoup cet auteur, cela fait longtemps que je ne l'ai pas lu , j'y reviendrai certinement .
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P
Bonsoir Claude,<br /> Carver, dont les mots sur l'ordinaire ont été si admirablement saisis par Altman en son temps, est un nom qui s'écrit en capitales dans la littérature américaine. J'ai lu ces nouvelles, ainsi que les "neuf histoire et un poème" qui ont en partie nourri les "short cuts". C'est tellement bon de les voir resurgir à travers ton article. Grand merci.<br /> Très belle fin de semaine.
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E
Merci à tous deux. Guère besoin de mots, nous sommes tous trois sur la même ligne.
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V
Bonjour les amis.<br /> <br /> Je vous associe, Claude et Bison, dans ce commentaire car j'aime beaucoup vos deux billets et leurs titres respectifs. <br /> <br /> J'ai lu et relu cet auteur.<br /> <br /> Le monde selon Carver, j'aime bien cette expression. Après l'avoir découvert, on peut peut-être un peu voir le monde comme lui. Ton Banalland me botte aussi Claude. Et bonne idée, la vidéo de Tom Waits, lui qui a joué dans Short cuts un personnage de cette super nouvelle, Ils t'ont pas épousée.<br /> <br /> A bientôt.
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L
Joli billet l'ami ! J'aime y revenir aux nouvelles de Carver, à ces "petites" vies si banales mais si réelles. Un bourbon ? <br /> <br /> (j'utilise aussi le ? comme fin de mes mots)
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