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27 novembre 2013

Peur sur la ville

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                                         Revoir 42 ans après l'hallucinant film italien d'Elio Petri Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon est une émotion forte. L'ayant vu à 20 ans,je le reçois sûrement avec un peu plus de recul. Mais l'objet reste totalement fascinant, l'un des rares films à faire vraiment peur, non pas à renforts d'hémoglobine ou d'effets spéciaux, mais en forant la conscience d'un personnage inoubliable, le commissaire, Gian Maria Volonte, qui d'autre, l'homme qui voulait le contrôle absolu sur tout, incapable du moindre empire sur lui-même. Mabuse, lui, au moins, n'a jamais prétendu être du bon côté.

                                        Au moment du tournage l'Italie vit sous le choc de  l'attentat meurtrier de la Piazza Fontana à Milan. Elle ne sait pas que l'attend celui de la gare de Bologne, pire encore.En 69 c'était l'autumno caldo, anarchistes et extrême-droite s'impatientaient dans un pays englué entre un miracle économique qui s'étiole et un Sud qui reste fragilissime. Elio Petri et son scénariste Ugo Pirro ont failli voir leur film censuré. Pourtant Enquête... sera présenté à Cannes, et récompensé. Ce sera même un succès public, relatif mais assez universel. Volonte et l'entêtante mélopée d'Ennio Morricone, avec guimbarde, n'y sont pas pour rien.

                                       Le film se réfère à du vrai, bien sûr, certains scandales d'écoutes et l'on pense un peu au mccarthysme, voire à la Stasi, à d'autres organismes sympathiques. En fait Elio Petri ne fait pas le procès de la police, mais bien celui d'un homme, et à travers lui d'un système en général, allégorie de l'aliénation du pouvoir, de n'importe quel pouvoir, politique, économique. Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon est aussi un curieux mélange de rigueur documentaire, portrait de policiers, presque tous du Sud, ce qui était particulièrement vrai à l'époque, et de fantaisie de mise en scène avec ce décor irréaliste de l'appartement du fonctionnaire, très high-tech, et couleurs seventies bien clinquantes (voir affiche). L'homme n'est pas vraiment schizo mais se révéle en fait très infantilisable, ce qui le conduit à tuer sa maîtresse lors de rapports sado-maso. Sûr de l'impunité il accumule sciemment et soigneusement les indices qui mèneront à lui.

                                     Presque honnête dans son délire il ne laissera pas un autre punir à sa place. Cet homme, qui n'obéit qu'à sa propre cohérence bigbrotherienne, veut que l'on sache qu'il est coupable et que la société demeure incapable de le punir. La quintessence de la manipulation en quelque sorte. Gian Maria Volonte y est inoubliable, histrion,arrogant, grotesque, tellement impliqué dans les films "politiques " de l'époque qu'on a quasiment fini par lui en attribuer la pléthorique paternité. Volonte n'a pourtant réalisé aucun film. Très étonnante figure du cinéma italien, fils d'un important dignitaire fasciste, ayant débuté dans de très avant-gardesques spectacles genre Living Theater, probablement l'acteur le plus" psychanalytique" du cinéma avait-il ainsi d'intimes comptes à régler.

                                    Malgré sa relative ambiguité Enquête... fut assez bien reçu et somme toute assez peu attaqué, calcul prudent. Seule l'extrême-gauche se déchaîna,il est vrai que le film la traitait assez férocement et comme elle manque d'humour elle n'apprécia que modérément. Il reste un film exceptionnel, plongée dans un subconscient effrayant, serti dans une mise en scène où il y a au moins quatre moments sublimes, la manipulation du plombier par exemple. La fin est impressionnante et nous laisse à notre interrogation, avec une signature de Franz Kafka, autre héros du film. Hollywood, bien inspiré cette fois, renonça au remake un temps envisagé. Ouf!

http://youtu.be/7HA5zIq7raY       Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon

 

                                        

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24 novembre 2013

Un livre, un film (énigme 77), la solution

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                                 Ont triomphé de ce piège cahotique  Dasola, Pierrot Bâton, Celestine, Asphodèle. Les réponses...

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                                   L'acteur Omero Antonutti incarne Luigi Pirandello dans l'épilogue de Kaos (Entretien avec la mère). Si le premier film est considéré comme un chef d'oeuvre,en 98,quand sort Kaos II (tu ridi ) l'aura des Taviani a beaucoup pâli. Paolo et Vittorio, pour moi, restent parmi les maîtres de ma folie du cinéma italien. Avec probablement une préférence pour Allonsanfan.  La prossima volta, sabato 30 novembre, tutti a la casa di Claudia é Wens. 

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23 novembre 2013

Un livre, un film (énigme 77)

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                                         Cap vers le Sud, tant pour le livre que pour le film. Cette énigme va un peu par deux,deux réalisateurs associés pour deux films l'un des années 80, l'autre de la fin des années 90. Très proches, ces réalisateurs ont presque toujours travaillé ensemble. L'écrivain adapté, également dramaturge et poète, reçut un prix international de littérature très célèbre aussi. Les oeuvres adaptées sont tirées de plusieurs de ses recueils. Il me faudrait donc le titre des deux films, leurs metteurs en scène. Pour la partie littérature, comme souvent pour les courts récits, plusieurs titres généraux ont été utilisés. J'aimerais le titre le plus connu, très vaste, et qui regroupe plusieurs centaines de récits dont les sept qui ont été utilisés pour les deux films.

                                        Il y avait  quatorze ans que ses deux fils aussi étaient partis pour l’Amérique ; ils lui  avaient promis de revenir au bout de quatre ou cinq ans ; mais ils avaient fait  fortune, là-bas, un surtout, l’aîné, et ils avaient oublié leur vieille mère.  Chaque fois que partait de Farnia un nouveau convoi, elle venait chez Ninfarosa  se faire écrire une lettre qu’elle confiait à un des émigrants en le suppliant  de la remettre à l’un ou l’autre de ses fils. Longtemps elle suivait sur la  route poudreuse le convoi qui gagnait, dans une houle de sacs et de paquets, la  gare de la ville voisine, escorté par les mères, les femmes, les sœurs, qui  pleuraient et hurlaient leur désespoir. Tout en marchant, elle regardait  fixement les yeux de tel ou tel jeune émigrant qui affectait une bruyante  allégresse pour dissimuler son émotion et donner le change aux parents qui  l’accompagnaient.

                                       N'ayant pas la certitude d'avoir été limpide je vous donnerai un ultime indice. L'écrivain apparait à la fin du premier film (1984) sous les traits de l'acteur fétiche des réalisateurs (cinq ou six films). Dernière chose, plus subjective, les cinéastes, encensés jadis, sont tombés dans un oubli scandaleux, ce qui me conforte dans l'idée que j'ai de la versatilité de la critique.

22 novembre 2013

Next stop, Greenwich Village

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                                                     Enfin un film dont j'aurais aimé être. Mais  Le Ranch sans Nom  et  Princécranoir en ont déjà parlé et très bien. Alors allez y faire un tour pour peu que le folk américain vous intéresse. Je n'ai rien à rajouter, ces gars-là sont passionnés comme moi et comme ils ont dégainé plus vite je vous laisse avec eux.Je me contenterai de quelques mots sur le bouquin qui a inspiré le film des Coen Brothers.

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                                             The mayor of MacDougal Street dont le titre français,super, est Manhattan Folk Story, raconte l'ascension du folk à Greenwich Village, New York City début des sixties, à travers la carrière de Dave Van Ronk, qui en fut l'un des princes, bien oublié aujourd'hui, qui est d'ailleurs resté parfaitement inconnu en France.D'autres ont tiré les marrons du feu,c'est la vie. Vous savez ma passion pour cette musique américaine que j'essaie depuis huit ans de blog de faire mieux connaître. Mais Dave Van Ronk, justement, je ne le connaissais pas. Personne, enfin presque,ici ne le connait. J'aurais voulu m'enthousiasmer sans réserves à la lecture de cette évocation de Washington Square, des hootenannies, scènes ouvertes où débutèrent de futurs millionnaires, des premiers clubs de Manhattan à accueillir quelques dépenaillés souvent montés des profondeurs du pays. J'aurais voulu, j'aurais voulu. Il m'a fallu convenir que le coeur n'y était plus tout à fait.

                                           Certes la vie dans le Village est bien décrite,manifestement Dave Van Ronk sait ce dont il parle. Il manie aussi pas mal humour et parfois autodérision. Parfois c'est le contraire et seul Van Ronk semble trouver grace aux yeux de Van Ronk. On piaffe un peu évidemment car on attend tous Robert Zimmerman, dont on sent que l'impact qu'il finira par prendre occultera sûrement bien des talents. Dure loi, mais c'est la loi. Les "vieux" comme moi souriront à l'évocation de la blonde Mary Travers, de Peter, Paul and Mary, eux qui furent ma porte d'entrée à ce monde enchanteur du folk, très vite désenchanté hélas car les addictions plurent (du verbe pleuvoir) et l'on connait la suite. Ils pleureront un peu comme moi en pensant à Phil Ochs qui choisit la nuit, lui qui fut l'un des plus prometteurs. Tom Paxton vit toujours et je l'écoute encore souvent. Mais combien de marins, combien de capitaines ont sombré dans l'anonymat, voire la misère, dans ce New York que Dave Van Ronk semble avoir effectivement parfois régenté, comme un Maire de MacDougal Street. Un maire plutôt très à gauche, comme tout un chacun dans ce quartier à cette époque. Ca, faites pas attention, c'est ma vieille obsession, quand on est si nombreux à être contre, c'est être pour qui devient précieux.  Beaucoup de noms sont cités, trop, et 80% ne m'évoquent rien. Le livre peut à cet égard paraître fastidieux. Un témoignage, certes de première main, mais c'est si loin tout ça. Et il y eut tant de losers.

D'autres avis sur le film, favorables, Dasola Inside Llewyn Davis - Ethan et Joël Coen et Natiora Film : "Inside Llewyn Davis" des frères Coen

http://youtu.be/uvgNQsTw1ew   Losers   Dave Van Ronk

Toute image susceptible de nuire à quiconque sera immédiatement retirée

 

21 novembre 2013

La poésie du jeudi, Gérard de Nerval

                                  Le poète, à la femme d'un poète. Le poète c'est mon pauvre Gérard, mon pauvre "pays" des forêts du Valois. La dame, c'est la femme du grand poète allemand Heine, si francophile qu'il voulait qu'on l'appelle Henri. Elle, il l'avait nommée Mathilde. Henri est à Montmartre, avec Mathilde, Gérard au Père-Lachaise. Avait-elle pour lui les yeux de Sylvie? Sommes-nous dans les Chimères. Je pense à toi, Gérard, dans les rues de Senlis.

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Vous avez des yeux noirs, et vous êtes si belle,     

Que le poète en vous voit luire l'étincelle     

Dont s'anime la force et que nous envions :     

Le génie à son tour embrase toute chose ;     

Il vous rend sa lumière, et vous êtes la rose     

Qui s'embellit sous ses rayons.

 

Gérard de Nerval, A Madame Henri Heine

 

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18 novembre 2013

Rock, folk, blues, version frondaisons

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citron
hicko
pines
yew
saule

                                           Récréation musicale en vrac arbracadabranchesque pour quelques petites choses que j'aime. Un peu d'acrobranche du cèdre à l'if, du citronnier au hickory, du saule au pin.Un peu de poésie.Et pas mal de choses à écouter ***, ce que murmurent les pins, ce que larmoie le saule... Mon jardin à moi, d'idées et de chansons...

Des branches. Des feuilles.

Des pétioles. Des folioles.

Un monde ramifié qui bouge, bruit et bondit.

Un royaume de verdures, de vertiges et de vents.

Un labyrinthe de souffles et de murmures.

Un arbre en somme

               Jacques Lacarrière

http://www.deezer.com/playlist/609310325 

*** The Byrds, The Band, U2, Dick Gaughan, Peter, Paul and Mary, James Brown

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Toute image susceptible de nuire à quiconque sera immédiatement retirée

Allez Valentyne

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15 novembre 2013

Le bel art de Sylvie

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                                         J'ai participé avec enthousiasme  à la rentrée littéraire orchestrée par le partenaire et mon choix s'est porté sur le livre de Sylvie Germain, auteure que je trouve passionnante bien que peu client moi-même de la littérature française actuelle. Pour mon quatrième livre de cette dame je trouve qu'elle s'est surpassée.Que voilà un régal de sensibilité et de précision, qui m'a emballé plus encore que les excellents Jours de colère et Tobie des marais. Ces Petites scènes capitales le sont vraiment, capitales, capitales au point de s'inscrire en nous, sillage mordant et attachant, car on a le droit de reconnaître en Lili un peu de nous. Cette Lili, s'appelle-t-elle Lili, née après guerre, une enfance  sans mère dans une famille qu'on ne disait pas encore recomposée, cette Lili s'impose à nous dès ses jeunes années. Le roman porte bien son nom car c'est  par bonds successifs que l'on avance dans la vie, parfois amère de cette enfant qui se retrouve d'un coup  avec un frère et trois soeurs eux-mêmes de trois pères différents. Pas la stabilité mais ça se passe pas trop mal cependant, Lili vaille que vaille grandit parmi cette famille un peu curieuse, son père aimant mais pas toujours très proche, sa belle-mère fort occupée et dont bientôt vacillera la raison.

                                        Vaciller, il y a de quoi.A une relative incompréhension généralisée sucède une série de drames qui, sans atteindre directement Lili, vont secouer sa trajectoire. L'une des soeurs jumelles périt accidentellement, elles avaient le même âge que Lili. Lili va apprendre que son vrai prénom est Barbara et c'est loin d'être anecdotique. Courent ainsi les chapitres du livre de Sylvie et de la vie de Lili, l'adolescence puis la jeunesse grevées d'émotins, de petits plaisirs et de plus grande déceptions. Mai 68, bien sûr, et pour moi son fatal cortège, la supercherie du millénaire, et les pages les moins intéressantes à mon sens. Son presque frère tenté par le sacerdoce, la plus grande des filles mère d'une enfant handicapée gravement et au futur certain, son père vieillissant, personne n'a vraiment tout dit mais le fallait-il? Les amours de Lili ne seront guère plus solides, son goût des arts hésitant, seule la maturité lui apportera une ébauche de quiétude.

                                        Petites scènes capitales, ce sont des petits morceaux essentiels d'une belle littérature, qui s'éparpillent allégrément, petits papiers au fil du vent, partis d'un modeste appartement où chacun n'avait pas sa chambre, pour atteindre aux magiques instants de beautés à pleurer, voilées de sécheresses et de regrets, pays où les plus beaux projets sont ceux qu'on ne réalise pas. Chance? Ce sont les plus nombreux.

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Ma note: 16/20

                                         Je remercie Prime Minister pour cette sympathique organisation, la deuxième pour moi. Comme je le précise souvent maintenant, toute photo susceptible de nuire à quiconque sera immédiatement retirée.

Allez Valentyne

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13 novembre 2013

L'un de mes péchés mignons...

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             ... on le sait,est le cinéma italien. Animant au Temps Libre une série de six exposés sur le sujet j'ai décidé cette année d'ignorer les géants,déjà souvent présentés, pour me consacrer à l'équipe réserve du cinéma italien des annèes 50-80. Et croyez-moi la réserve se compose des quelques réalisateurs passionnants dont Luigi Comencini et Mario Monicelli. Je dois à Comencini probablement l'un de mes tout premiers souvenirs de cinéma,encore est-ce plutôt vague. L'histoire entre Vittorio De Sica et Gina Lollobrigida connut un immense succès au milieu des années cinquante.1954, bon enfant et pétillant, une pagnolade dans les Abruzzes en quelque sorte, Pain, amour et fantaisie marqua pour le metteur en scène un tournant important. Le triomphe public en Italie et son succès en France valurent à Comencini l'étiquette infamante de cinéaste à visées commerciales. Che vergogna!

                Sa suite, Pain, amour et jalousie n'arrangea rien on s'en doute. Pourtant au moins le premier du binôme est délicieux, tordant gentiment le cou au Néoréalisme exsangue d'avoir été trop brillant. Le prestige de l'uniforme,quoique modeste maréchal des logis d'une brigade de carabiniers d'un village du Sud, et la jeunesse de Lollobrigida, annonçant gaiement  Esmeralda de Notre-Dame de Paris, expédient vivement l'affaire, rappelant que le cinéma italien a eu ses heures sympas et toniques, en dehors des "Immenses". Dame, on ne peut regarder tous le jours Le Guépard, La dolce vita, Rome ville ouverte ou L'avventura. Mon intérêt pour le cinéma italien tient aussi au fait que,parfois médiocre, il est toujours resté terriblement italien jusque dans ses errances.

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                              Plus tard avec A cheval sur le tigre, vers 1960, Comencini parvient à marier de belle façon le film de prison avec tentative d'évasion, presque un genre en soi, et la chronique sociale héritière de l'après-guerre. Quatre petits malfrats se trouvent libres après bien des difficultés et une description carcérale assez précise pour l'époque. L'un des protagonistes tombe d'un toit de cinéma,le toit était ouvrant, fréquent en Italie en ces années. Cette mort violente au milieu d'une comédie est déjà en soi une audace. Le héros principal, impeccable Nino Manfredi, retrouve sa famille et, l'accent du film virant au grave, chose essentielle dans la comédie italienne, n'aura de choix que la trahison de son dernier compagnon. La truculence de la première partie, parfois hilarante, s'est mâtinée de sombre et de  désespoir. Nul mieux que les Italiens de la comédie, cette fameuse équipe B, Comencini ou Monicelli ou Risi ou Germi ou Scola, ne sait faire ça. Che dice? Que je suis partial. Si,si... Etre A cheval sur le tigre n'est pas confortable, mais en tomber risque d'être pire.

 

10 novembre 2013

Un livre, un film (énigme 75), la solution

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                                         Il s'agissait du roman de Georges Simenon Le coup de lune dont Serge Gainsbourg tira le film Equateur avec Francis Huster et Barbara Sukowa. Patrick Dewaere était l'acteur qui devait interpréter le personnage principal. Keisha, Dasola, Pierrot Bâton, Asphodèle, Valentyne, Celestine, nanties d'une cinéphile latitude, n'ont pas manqué ce premier rendez-vous. Bravo. Attendez-vous, Mesdames, à plus de difficulté la prochaine fois car j'aurais, semble-t-il, été trop généreux.Rendez-vous samedi 16 chez Claudia et Wens.

Allez Valentyne

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9 novembre 2013

Un livre, un film (énigme 75)

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                                                                 Première proposition, en alternance avec les créateurs de cette série sympa et stimulante à laquelle j'ai participé fidèlement avant de passer de l'autre côté, du côté obscur qui met sur le gril les candidats dont cependant aucun n'est à ma connaissance ressorti maltraité pour les besoins de l'énigme.Les consignes sont rigoureusement les mêmes,les voici. Vous pouvez donner vos réponses par mail que vous trouverez en bas à droite (contactez l'auteur) et me  laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation.   Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs seront donnés le dimanche.

                                                              Le livre date des années trente, d'un auteur prolifique qui fut une vraie mine pour le cinéma.L'action se passe dans un continent du Sud,un pays alors colonie française.Un hôtel sur le port, une patronne bien peu farouche,et la chaleur moite. Le livre porte un titre différent du film.

                   D’'ailleurs, ce n'’était pas de l’'inquiétude à proprement parler et il aurait été incapable de dire à quel moment l’'avait pris cette angoisse, ce malaise faits d’'un déséquilibre imperceptible. Pas au moment de quitter l’'Europe, en tout cas. Au contraire, Joseph Timar était parti bravement, rouge d' ’enthousiasme.

                                                              Le film, français, date des années 80 et n'eut aucun succès. Il est signé d'un metteur en scène plutôt occasionnel qui fit bien d'autres choses dans sa vie. Pour le film il n'est d'ailleurs pas crédité uniquement comme réalisateur. A noter que le rôle principal devait être tenu par un acteur jeune et célèbre qui mourut avant le tournage.Un dernier petit indice,un seul mot,qui est aussi un film:Climats.

                                                             Samedi prochain 16 novembre, retour chez  Claudialucia et Wens(En effeuillant le chrysanthème) pour une nouvelle énigme.

7 novembre 2013

Centenaire Albert Camus

                                 A propos d'Albert Camus et d'après une très bonne idée de Bonheur de lire  pour le centenaire d'Albert Camus j'ai décidé de vous parler du  film de Gianni Amelio librement adapté du roman posthume et inachevé de Camus, Le premier homme.Mais avant j'engage ceux qui veulent mieux connaître l'auteur de L'étranger à visiter le blog susdit, mine sur Albert Camus et bien d'autres choses.

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                                   Albert Camus au cinéma jusqu'à présent c'était le très moyen La peste de Luis Puenzo et l'invisible L'étranger de Visconti.Le très fin metteur en scène italien Gianni Amelio (Lamerica,Les enfants volés) n'était pas le plus mal placé pour évoquer Camus. Evidemment ma lecture du Premier homme date un peu mais je me souviens du calme qu'il m'avait apporté, de la tendresse de Camus et de ses liens avec sa mère,si bien rendus. Gianni Amelio,jamais mièvre dans ses films, où il est souvent question de la famille (j'ai oublié de citer le très beau Les clefs de la maison Riches heures du cinéma italien ), propose une méditation sensible et déterminée avec le retour en Algérie, l'Algérie de "juste avant", d'un écrivain qui a tout de Camus lui-même. Jacques Gamblin, cet acteur à la fois lunaire et sérieux est tout à fait convaincant en intellectuel de retour sur les traces d'une enfance de soleil modeste. Maître mot du film Le premier homme, le respect. Respect de Jacques Cormery, l'écrivain double de Camus pour ce pays et ceux qui jusqu'à présent l'avaient fait,ce pays. Respect pour le personnage incontournable du vieux maître malgré le vieillissement artificiel raté de Denys Podalydès. Respect de Gianni Amelio qui ne tire pas trop cette Algérie vers la carte postale.

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                           Alors,devant tant de respect,de beaux esprits critiques ont fait la fine bouche. Et s'ils n'ont pas tout à fait tort arguant de la fameuse adaptation illustrative honnie depuis longtemps dès qu'on touche à un écrivain phare, je prétends que c'est un film intéressant qui a le mérite de revenir à Camus l'homme du peuple Prix Nobel. Alors c'est un peu sage,certes, et la musique, bof...et l'instit est tellement conforme à ces hussards de la république, bien sous tous rapports. Je trouve pourtant Le premier homme estimable,ce qui n'est pas (encore) une insulte.

Allez Valentyne
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7 novembre 2013

La poésie du jeudi, Boris Vian

chromo oiseau couronné ana-rosa(1) A propos de guerre, de novembre et de deuil (j'aime tout spécialement "une abeille de cuivre chaud").

L’Evadé

 

Il a dévalé la colline

Ses pas faisaient rouler les pierres

Là-haut entre les quatre murs

La sirène chantait sans joie

 

Il respirait l’odeur des arbres

Avec son corps comme une forge

La lumière l’accompagnait

Et lui faisait danser son ombre

 

Pourvu qu’ils me laissent le temps

Il sautait à travers les herbes

Il a cueilli deux feuilles jaunes

Gorgées de sève et de soleil

 

Les canons d’acier bleu crachaient

De courtes flammes de feu sec

Pourvu qu’ils me laissent le temps

Il est arrivé près de l’eau

 

Il y a plongé son visage

Il riait de joie il a bu

Pourvu qu’ils me laissent le temps

Il s’est relevé pour sauter

 

Pourvu qu’ils me laissent le temps

Une abeille de cuivre chaud

L’a foudroyé sur l’autre rive

Le sang et l’eau se sont mêlés

 

Il avait eu le temps de voir

Le temps de boire à ce ruisseau

Le temps de porter à sa bouche

Deux feuilles gorgées de soleil

 

Le temps d’atteindre l’autre rive

Le temps de rire aux assassins

Le temps de courir vers la femme

Il avait eu le temps de vivre.

 

Boris Vian, Chansons et Poèmes

5 novembre 2013

Arte + 7

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                                               On peste souvent sur Internet. Mais quand Arte + 7 vous permet de voir à des horaires choisis deux documents magnifiques d'intelligence et de clairvoyance sur deux créateurs,deux forces de la nature qui auront marqué leur art dans des registres très différents, on ne peut que, chapeau bas, s'incliner.Je suis féru du cinéma de Fellini et le témoignage de Gérald Morin,qui collabora avec le maestro sur Romamarcordanova, (térato-expression par moi-même créée sur des critères felliniens), est superbe de tendresse et d'amitié.

                                               J'ai vu et souvent revu la plupart des films de Fellini et prétends que s'il est un metteur en scène, un "montreur d'images" c'est bien lui. J'ai aussi pas mal lu sur son travail mais découvre toujours de la richesse d'imagination chez cet homme qui savait tirer le meilleur parti de ses collaborateurs. Gerald Morin nous balade au coeur de l'oeuvre et retrouve le sens premier du spectacle chez ce diable, limagination faite homme, dont les toutes premières influences lui vinrent des cirques de son enfance,là-bas à Rimini. Rimini, dont le Grand Hôtel de blanc vêtu semble m'attendre,  Richard Galliano jouant Nino Rota sur la terrasse, l'ombre du Maestro griffonnant dans le hall, m'a définitivement convaincu qu'il est  vraiment des lieux où souffle l'esprit.

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                                                 Je ne suis pas très féru par contre de hard rock auquel je concède cependant une tendresse de père rockophile pour un enfant ayant choisi une voie un peu marginale. Pourtant je considère le document Lemmy comme un des rares films sur le rock authentiquement passionnants. Greg Oliver et Wes Orshoski ont suivi Lemmy Kilmister, tête pensante de Motorhead depuis 35 ans. Portrait de cet artiste intransigeant à sa façon, celle d'un bassiste dont les décibels ont vrombi sur tous les continents, assourdissants et assourdissant. Adepte de tas de trucs depuis l'adolescence, ne s'accordant qu'une éthique, pas touche à l'héroïne, Lemmy est un personnage quasiment légendaire dans le milieu,loin d'être groupusculaire, du hard, lui-même maintenant dépassé par le shred, le trash, le death... 49 % motherf**ker.51% son of a bitch.

                                                Que dire de mieux sur ce doc qui, et là je suis sérieux, finirait par me convaincre du bien-fondé de la théorie qui ferait des vrais hardos les héritiers, les vrais. Les témoignages des confrères bruitistes de Lemmy s'avèrent fort sagaces et puis la poésie des noms de ces groupes, je crois que je ne m'en lasserai jamais, Anthrax, Sepultura, Black Sabbath, Slayer, Graveyard.... De là à m'envoyer pour Noel l'intégrale Poison en coffret collector...

                                                Ce grand écart, assez douloureux pour les adducteurs, pour dire tout le bien possible de Arte + 7

http://youtu.be/qg_2nX7jIsE    Omaggio a Nino Rota   Richard Galliano

http://youtu.be/Mg0mjnFkeqw  Lemmy le film

Allez Valentyne

 

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2 novembre 2013

Les plumes... by Asphodèle: Obsidienne que pourra

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                               Une provision de mots en cette fin d'octobre,elle nous vient d'Asphodèle,merci pour ces 22 vocables: angoisse-silence-assourdissant-rue-paix- musique-exister-ténèbres-se ressourcer-naviguer- espace-bienfaisant-errance-vide- partager-austral-assis-ambivalence-manque-obsidienne-onde-orage.

                              J'aime bien les chansons sur la solitude et je les aimerais encore plus si même sur de la musique les auteurs pouvaient éviter de faire rimer cette solitude avec habitude.C'est vrai que sous toutes les longitudes l'attitude de ces mêmes auteurs est de donner toute latitude à une sorte de vide confinant à l'hébétude.Moi si j'osais,si j'osais...

                               Si j'osais écrire une chanson où il serait question de solitude j'évoquerais la mienne mais aussi la vôtre.A les partager seraient-elles moins lourdes et nos angoisses bénignes? J'imaginerais l'homme assis, un banc, un bar, car l'homme assis est plus seul que l'homme debout qui, lui, a pris la décision d'exister enfin un peu, verticalité oblige,qui permet malgré l'impasse tragique de réinvestir un soupçon d'espace et de naviguer jusqu'à un coin de rue,dont je me souviens. Parce qu'on se souvient tous d'une rue,d'un quartier, d'une ville, d'une jeunesse, et d'un manque cruel de pépites sur la route. Or, sans ces petits cailloux au bord du chemin, dont l'éclat pourtant souvent modeste éloigne pour un temps les ténèbres, sans quelques onces d'ondes légères et prometteuses, point d'alternative salutaire à notre irrémédiable déréliction.

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                              Si j'osais j'intitulerais cette chanson  "La solitude est un cercueil de verre" * mais quelqu'un d'autre l'a déjà dit. Le titre était si beau, j'aimais bien aussi "La solitude du coureur de fond" ** mais quelqu'un d'autre l'a déjà dit. Seul le silence est grand et la paix qui en découle. Mais quel abyssal ennui. Alors se taire et fuir pour les splendeurs australes où se ressourcent,nantis de candeur, des hommes aux traits trop bienveillants? Là où le ciel crache des obsidiennes en d' assourdissants orages se sent-on moins engoncé, en habits neufs d'empereur ou en guenilles, dans l'ambivalence annoncée d'une si longue nuit d'errance,celle qui se joue des hémisphères?

* Ray Bradbury, ** Alan Sillitoe

Toute image qui risquerait  de léser quelqu'un sera immédiatement retirée de  cet article.

Allez Valentyne                   

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