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BLOGART(LA COMTESSE)
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30 janvier 2008

Calypso

   Harry Belafonte est maintenant octogénaire et je voudrais qu'on ne l'oublie pas.Sans parler de ses engagements personnels et de ses films Le monde,la chair et le diable,Le coup de l'escalier(pour les meilleurs) il faut se souvenir de la vague calypso qu'il incarna si bien avec des titres enchanteurs et exotiques,à l'époque où les Antilles étaient encore une destination éloignée.De mère jamaïcaine et de père martiniquais l'immense Harry(2m) incarna à merveille une certaine langueur caraïbe sur des rythmes afro-cubains qui firent fureur il y a cinquante ans.Parmi ces titres évocateurs Island in the sun,Jamaïca farewell,,Day-O,Angelina.Sa voix de crooner des îles et ce swing chaloupé si particulier sont toujours une belle invite au voyage.Quelques notes si vous le voulez bien dont une musique célébrée par la pub,qui ne choisit pas toujours aussi bien.

http://www.youtube.com/watch?v=uX5mNnJUcRY

http://www.dailymotion.com/video/x1b0av_harry-belafonte-island-in-the-sun-l_events

http://www.youtube.com/watch?v=9IN7qpM1dEY

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26 janvier 2008

Uchronie nippone en cases

       Assez peu bédéphile j'ai eu la surprise de trouver devant la cheminée cet album japonais d'un auteur semble-t-il assez connu mais que j'ignorais.Après un moment d'hésitation je me suis lancé dans l'aventure de Quartier lointain.La préface est signée du cinéaste belge Jaco Van Dormael et je dirais que ça va de soi.Pour deux raisons.D'abord Quartier lointain est presque déjà une oeuvre de cinéma par son rythme,ses cadrages hyperprécis,ses hors-champ,son temps suspendu.Je sais que c'est déjà en cours d'adaptation d'ailleurs.Ensuite le très rare Van Dormael(à ma connaissance deux films seulement,Toto le héros et Le huitième jour) possède un univers filmique curieux et très personnel,assez proche du thème traité par Jiro Taniguchi,la deuxième chance et l'imaginaire qui permettrait de revivre sa jeunesse et,toute la question est là,de la corriger éventuellement.Le héros,cadre quadra et demi,se trompe de train,stressé et hypernippon, pour se retrouver dans sa ville l'année de ses quatorze ans.L'uchronie est un procédé littéraire et cinématographique classique qui a ses célébrités Smoking/No smoking,Un jour sans fin,nombre de films de science-fiction.Revivre sa vie est un vieux fantasme.Moi j'appelle ça simplement "refaire un tour".Ca arrive d'ailleurs,qu'on "refasse un tour",c'est le propre des rencontres.

       C'est donc l'occasion de se faire une idée de quarante années de vie japonaise au quotidien, écoles, lycée,université,vie de famille. Souvenirs de guerre aussi,absolument inévitables dans toute oeuvre japonaise et pour cause. Univers oppressant en lui-même à nos yeux d'Occident,ce pays nous échappe et Quartier lointain nous en donne à gôuter un petit morceau,délicieux et teinté d'amertume. Les plus cinéphiles ne pourront pas ne pas penser à Ozu,même si les années ne correspondent pas tout à fait.Il y a dans Quartier lointain un parfum d'intemporalité bien subtil.Le noir et blanc convient à merveille à ce ballet de cases à bulles dont je suis peu familier mais qui m'a profondément touché.La version cinéma est-elle indispensable?Peut-être quelques-uns d'entre vous,plus au fait de BD,me le diront-ils?

25 janvier 2008

Un si joli village

      Sobre,fauché,épuré,sec et gris Le village des damnés reste un bijou de science-fiction.Six ou septième vision.Et toujours cette sourde inquiétude me prend.Cette campagne anglaise calme et un peu ennuyeuse. La léthargie qui fauche quelques heures de la vie de paisibles citoyens.Et neuf mois plus tard ces enfants...L'ami Fantasio vous dira ce qu'il faut penser du roman que je n'ai jamais lu.Il existe une tradition du film de science-fiction à l'anglaise,moins connue que celle du film dit d'horreur de la Hammer,chère à Terence Fisher et à Dracula.Le cinéma anglais est en verve en cette année 1960.Le voyeur de Powell,obsessionnel et obsédant.Les Jeunes gens en colère,Karel Reisz,Tony Richardson signent respectivement Samedi,soir,dimanche matin et Le cabotin.Losey bien qu'américain est toujours en Angleterre(Les criminels).Comme toute S.F. des années concernées la Guerre Froide plane sur Le villlage des damnés.Qui sont ces enfants aux yeux d'or et au calme inquiétant de surdoué.

     Wolf Rilla,d'origine allemande,réalise un modèle du genre,un film qui n'infantilise pas le spectateur,où un regard,ou quelques pas dans la rue suffisent à nous figer.Le style n'est pas très loin du documentaire et c'est avec peu de moyens mais une force de suggestion rare qu'on se prend à craindre pour l'avenir.Très beau personnage du professeur martyre sous les traits de l'aristocratique et distant George Sanders,ce qui donne encore plus de force au récit.Très fort symbole aussi de la paternité tardive du professeur, mais à quel prix?Quant à réconcilier Fantasio et Oggy sur le remake de Carpenter il vous faudra attendre la semaine prochaine.Encore un mot:je donnerai une conférence sur Children of the damned d'Iron Maiden,prochainement au Collège de France,étant comme chacun sait l'un des meilleurs spécialistes français du hard rock gothique.

19 janvier 2008

Une chanson:Sloop John B.

"You're So Good to Me" cover

                        Comme si la rubrique Une chanson,qui n'a d'autre objectif qu'une balade sur 50 ans de poprockfolkandco pouvait se passer de la présence des Beach Boys.Comme si l'image de la Californie  ensoleillée de ces surfeurs sains ne cachait pas leurs diverses addictions et fins plus ou moins tragiques. Comme si Brian Wilson n'était pas le génial créateur tourmenté de tant de musiques si élaborées.Comme si les innombrables compilations leur rendaient justice.Comme si j'avais quatorze ans.Comme si le ressac du Pacifique berçait encore mes oreilles.Come si ça ne me donnait pas envie de pleurer.Pourquoi ce titre?Parce que j'aime l'histoire du John B. et que les retours au port sont souvent poignants d'intenses inquiétudes.

  Embarquement sur Sloop John B. http://www.youtube.com/watch?v=exJXxuIQxRA

18 janvier 2008

La Havane vu par Huston

Les Insurgés - Pedro Armendariz, Jennifer Jones et John Garfield

         Les insurgés de John Huston(1949) est massacré par Tavernier et Coursodon dans leur bible Trente ans (puis cinquante ans de cinéma américain).J'ai rencontré deux fois le grand Bertrand et on sait qu'il aime bien avoir raison.C'est vrai que Les insurgés(We were strangers) n'est pas un film passionnant,certaines séquences sont assez plates et la thématique hustonienne de l'échec,célèbre,n'est pas bien illustrée par le simili happy end.Je n'avais jamais vu ce film peu diffusé.Si vous n'avez qu'une dizaine de Huston à voir, manifestement oubliez-le. Mais je sauverai de cette oeuvre moyenne quelques éléments.

         Le plaisir de retrouver Jennifer Jones,passionaria presque malgré elle de la lutte contre la dictature cubaine, celle des années trente car il y en a eu d'autres.Le visage si intéressant du grand John Garfield, moins pourtant que dans ses deux meilleurs films Sang et or et L'enfer de la corruption.La lutte de ces conjurés est certes assez académique et la photo de La Havane peine à rendre l'oppression totalitaire.Ce pendant j'aime assez voir les oeuvres mineures des grands car une oeuvre cinématographique se nourrit aussi de ces imperfections.Et le grand acteur mexicain Pedro Armendariz en chef de la police secrète ne laisse pas d'inquiéter.

P.S.Un grand merci à la sollicitude de mes amis Duclock et Oggy qui s'inquiétaient déjà pour moi.Sympa!

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5 janvier 2008

Le Mépris,qu'en dire?

         Devant faire pour une série de six conférences illustrées d'extraits une communication sur le film de Godard me voilà,comme les artistes sous le chapiteau, perplexe.Le mépris est un tel objet indépendant qui n'obéit qu'à sa propre logique et qui a déjà été tellement analysé.Je vous livre si vous le voulez bien l'essentiel des quelques réflexions que je compte proposer aux étudiants de l'AUJV(Amis de l'Université Jules Verne) qui me font l'amitié d'être fidèles.Sorti en 63 Le mépris est une commande.Il faut cesser de considérer le terme commande comme péjoratif dans le monde  du cinéma.Nombre de grandes réussites ont été au départ des oeuvres de commande.Beaucoup d'argent,relativement,pour Le mépris, capitaux italiens et français,Ponti et Beauregard,et le regard, pesant,des Américains qui voulaient une sorte de "Et Godard recréa Bardot".

   "Le cinéma,disait André Bazin,substitue à notre regard un monde qui s'accorde à nos désirs.Le mépris est l'histoire de ce monde".Cette jolie phrase,un peu absconse comme on les aime,psalmodiée par JLG lui-même lors du générique qui semble avec le temps devenu pour l'oreille comme l'essentiel de Godard,nous fait passer d'un plan du grand opérateur Raoul Coutard filmant un travelling directement au lit de Bardot pour une scène érotique dont,toujours perplexe,je ne sais si elle est superbe ou dérisoire.Et Le mépris oscillera toujours,pas très loin de la vacuité dont Godard ne sera pas exempt au long de sa filmo,pas très loin non plus de la splendeur de cet art de la fugue qu'est le cinéma,surabondamment cité dans Le mépris,livre d'Alberto Moravia et presque trop dans le film.Affiches de nanars italiens, Rossellini,Chaplin et Griffith,Dean Martin dans Comme un torrent.Le comble est évidemment la présence parmi les statues de Capri de celle du Commandeur en personne,Fritz Lang,venu en Italie pour tourner L'Odyssée où s'opposent les points de vue du producteur américain pour lequel JLG n' a pas craint la caricature avec un excellent Jack Palance,et du scénariste français incarné par Piccoli,par ailleurs en mal de couple avec Camille sa femme,Bardot,dont l'histoire dut qu'elle fut toujours mal à l'aise au tournage et dont la même histoire retiendra Le mépris comme son meilleur film.

      Je reste fasciné par Le mépris et Georges Delerue n'y est pas pour rien.Vous pouvez,vous,écouter cette sorte d'adagio,sans avoir envie de vous foutre à l'eau,mais l'eau de Capri tant qu'à faire?Fasciné et irrité parce qu'à force de revoir Le mépris j'en entrevois aussi quelques ficelles dont les discussions vétilleuses sur Ulysse et Pénélope,et plus encore les scènes de querelle du couple,dignes du cinéma français le plus banal qui soit et que Godard croit remettre au goût du jour par cette pseudo-liberté de langage dans la bouche de Camile Bardot.Mais la magie du film est ailleurs.

                      S'il demeure une magie dans Le mépris c'est dans l'utilisation du luxe et de la volupté du lieu de tournage du film dans le film.Sublimes plans à l'intérieur de la Villa Malaparte avec un usage des couleurs,des meubles,de la grande fenêtre sur la mer,leçon de géométrie onirique.Le mépris,qu'éprouve peut-être Camille pour son mari,Paul,Le mépris,sentiment très cinématographique, tant au sens technique,représenté dans les films,qu'au sens social,courant dans le milieu des gens de cinéma avec son lot de réciprocité,Le mépris,avec son lot d'affèteries et de phrases creuses,Le mépris,film quadrilingue et universel,inabouti et parfois vain,est un élément clé de l'histoire du cinéma,qu'on aurait tort de considérer avec la futilité qu'il cherche à nous faire avaler.N'y voir qu'une bagarre de plus entre culture méditerranéenne classique et show-business serait une erreur,historique,elle aussi.

PS.En réponse à D&D,je ne sais pas car je ne l'ai pas revu dans cette édition mais je pense que Les cahiers font un travail sérieux,presque trop.

3 janvier 2008

Quand un grand chasseur défend les éléphants

               Des Racines du ciel à Chasseur blanc,coeur noir ou...comme les hommes sont complexes. Le grand, l'immense Huston,grand jusque dans ses ratages(et il y en a quelques-uns), aventurier, buveur, passionné de chasse est bien l'un des auteurs du film tiré du Goncourt de Romain Gary.Il n'est que l'un des auteurs car avec un producteur comme Darryl Zanuck difficile de cerner qui a fait quoi surtout avec un scénariste nommé Romain Gary.Peu importe le film est intéressant même s'il n'a rien à voir avec les grands Huston(Faucon,Volcan,Dublin,Homme qui voulut...).Ne pouvant atteindre à l'amplitude du roman,infiniment plus touffu,le film constitue l'un des premiers films à tendance écolo,à la mode des années cinquante, sans vrai recul sur l'état colonial de l'Afrique qui tirait alors ses dernières cartouches,métaphore un peu osée peut-être.Les racines du ciel pèche surtout par sa naïveté et je me plais à imaginer les conditions du tournage avec de grands sobres comme Huston, Flynn, Welles et Howard,peut-être installés en pays conquis mais là je suis probablemenrt mauvaise langue.Et il ne s'agit pas ici d'avoir un regard moral sur la production.Ce regard moral, justement, sera l'objet du livre de Peter Viertel et de son adaptation,quarante ans après le tournage par Clint Eastwood,Chasseur blanc,coeur noir,passionnante étude en forme de carnet de bord et de portrait de Huston sous couvert d'une fiction très documentée et très incisive.

Trevor Howard, Errol Flynn dans Les Racines du ciel

          Quid du film Les racines du ciel?Revenons à nos éléphants, héros déjà décimés en 53,date où Gary situe le roman.Il y avait beaucoup de personnages dans le livre et il fallut bien sûr tailler dans le vif.La présence d'Orson Welles au générique relève de l'escroquerie car on ne le voit presque pas.Pourtant c'est de lui que le spectateur se souvient le mieux,éternelle injustice des albatros aux ailes trop grandes.Errol Flynn joue un beau personnage alcoolique et blasé qui se redécouvre un idéal tardif et ça lui va plutôt bien.Trevor Howard est moins crédible qu'en amoureux mûr de Brève rencontre ou officier du Troisième homme.Mais la petite troupe des défenseurs de pachydermes tient assez bien la route,tous plus ou moins en fin de course et tentant une ultime renaissance.Car voilà,le monde a vieilli,et les éléphants ne sont pas la priorité absolue ni des colons,ni des gouverneurs,ni des leaders de la toute frémissante émancipation des pays africains,vous savez,ceux qui iront si vite à se transformer en potentats locaux massacreurs.Les racines du ciel fait un peu sage adaptation,moins hustonienne qu'on le voudrait,plus intéressante que les critiques l'ont dit,à mon avis.Présence de Grèco sympathique,la muse de Saint Germain étant très proche de Darryl Zanuck,mais ... cela ne nous regarde pas.

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