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BLOGART(LA COMTESSE)
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31 juillet 2007

Les feux de la rampe version Cinecitta

         Antonioni quand il signe La dame sans camélias en 1953 n'est pas encore le cinéaste "à la mode" qu'il deviendra quelques années plus avec L'avventura,La nuit ou L'éclipse. Pourtant sous les derniers feux du Néoréalisme percent les questions existentielles sur l'identité qui seront un peu sa marque.Celui qui devait devenir le chantre de l'incommunicabilté a su très bien dans La dame sans camélias nous faire sentir le mal-être de Clara Manni,jeune starlette peu douée pour l'art dramatique et plus ou moins manipulée par les hommes qui traversent sa vie.

        Régulièrement oublié quand on dresse la liste des films se déroulant dans le milieu du cinéma (Truffaut, Godard, Mankiewicz,Minnelli,Wilder) La dame sans camélias mérite un détour.Déjà comme beaucoup d'antihéros antonioniens Clara est de la race des vaincues et le film est l'histoire d'ue défaite,d'une renonciation.Fatiguée malgré ses 22 ans la jeune actrice finit par céder et sacrifier ses ambitions artistiques sur l'autel des paillettes,cette drogue dure qui fera d'elle une étrangère à sa propre vie,come on le voit dans le très beau plan sur son regard lors de la scène finale.

  Peut-être un peu trop volubile ce qui tend à caricaturer les professionnels du cinéma présents dans le film et ce qui peut s'avérer trop couleur locale pour prétendre à une certaine universalité La dame sans camélias est une oeuvre passionnante qui laisse à penser à l'évolution possible de l'art de Michelangelo Antonioni.Lucia Bose endosse avec beaucoup de vérité l'habit de cette comédienne en devenir.Lucia Bose a peu tourné.Il y a comme ça dans le cinéma des visages seulement entrevus mais inoubliables.Lucia Bose est de ceux-là (Chronique d'un amour,Mort d'un cycliste).

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31 juillet 2007

Cette aventure,vieille maintenant de 47 ans

Cosa fai,con l'Avventura?Qu'est-ce qui reste,de l'Avventura?

              Poursuivant un cycle "six décennies,six films" j'ai abordé cette semaine L'Avventura d'Antonioni(1960).Je n'en avais conservé qu'un souvenir lointain,portant surtout sur le cinéma de l'incommunicabilité,la froideur du cinéaste et cette façon de conter "l'ennui" qui avait en 60 ennuyé une partie du public de Cannes (souvent particulièrement stupide) et pas mal de spectateurs.Moi je trouve que L'Avventura reste un magnifique poème sur le mal-être, nanti d'une construction rigoureuse en trois époques: l'île,la recherche d'Anna en voiture,l'hôtel.

    La (vague) quête dans l'île nous ramène un peu sur des terres pirandelliennes,voire non loin de Dino Buzzati.Et dans ce "portrait de groupe insulaire" ces personnages, velléitaires et fantômatiques,finissent pas nous happer dans leur vacuité.Antonioni avait dit au peintre Rothko:"Mes films ne  parlent de rien,mais avec précision". On ne saurait mieux définir.De sublimes plans d'une église blanche et bergmanienne,une ahurissante scène où Monica Vitti est contemplée lascivement par les machos siciliens un peu demeurés(1960),le record du monde des scènes de dédain atteint par le plan de la call-girl ramassant ses billets avec les pieds.Voilà quelques pépites de film charnière sur le couple,sur la vie,sur le désespoir.On n'oubliera pas la main de Monica Vitti sur l'épaule de Gabriele Ferzetti,scène finale d'une rare émotion.Il me semble que mes élèves,toujours aussi studieux et que je remercie,ont ainsi ressenti qu'un film reste une avventura personnelle,un corps à corps entre le spectateur et le cinéaste.Antonioni,anthologie...

30 juillet 2007

La lanterne magique s'est éteinte sur l'île de Faro et à Ferrare c'est l'éclipse

   J'ai lu ce livre il y a juste vingt ans.Moi qui n'ai relu qu'un livre dans ma vie,je vais le relire car il n'existe pas de témoignage plus fort sur la créativité et sur l'artiste au travail. Douloureux,indispensable.

  Quant à l'autre géant je me permets de réactualiser deux chroniques.Adieu à ces deux immenses montreurs qui n'avaient pas choisi la facilité.A ceux qui craindraient leurs univers je dirais simplement "Je vous en prie,essayez!".La fin d'une époque peut-être...Mais comme je déteste ça,les fins d'époque.

29 juillet 2007

Sudiste appréciation

    Le film d'Anthony Mann(58),plus connu pour ses grands westerns que j'ai évoqués déjà,est une adaptation d'un des deux romans les plus connus d'Erskine Caldwell,l'autre étant La route au tabac,d'ailleurs adapté par John Ford et ne passant pas pour une réussite.J'ai beaucoup lu Caldwell il y a très longtemps. Les souvenirs nous jouent des tours mais je crois que le purgatoire de cet auteur est injuste. Caldwell ce n'est pas la tragédie à la Faulkner,ni le social à la Steinbeck.Caldwell plante le décor et laisse ses personnages y surnager tant bien que mal entre cocasse et meurtrier,pas si loin,dans ce Sud éternellement poisseux,de Tennessee Williams,plus rural mais avec un sens de la famille comme une horreur que ne désavouerait pas l'auteur du Tramway.

   Qu(est-ce qui fait que plus personne ne lit Erskine Caldwell?D'abord des plus grands comme Fitzgerald,Dos Passos ou même Hemingway connaissent ou ont connu un relatif désaveu.Et puis les articles que j'ai pu lire,signés de spécialistes de la littérature américaine,font état du fait que l'oeuvre de Caldwell a assez vite tourné à une certaine répétitivité.Les romans de Caldwell seraient un peu comme du Zola de Georgie en quelque sorte,si ancrés  dans la glaise et le coton qu'ilsn'ont peut-être pas l'universalité de ceux de Faulkner.La qualité littéraire s'est peut-être appauvrie rapidement chez Caldwell mais il faut admettre que Le petit arpent du bon Dieu sonne encore fort comme une sale histoire de famille,autour du sexe et de l'argent,avec ses petites et grandes bagarres entre frères.Les Atrides du Deep South...Parmi,les autres titres:Les braves gens du Tennessee,Un p'tit gars de Georgie,La dernière nuit de l'été.

  (1903-1987)

   Anthony Mann a installé ses bouseux pas toujours très sobres autour de Robert Ryan,le père,qui a fort à faire avec ses enfants et les trous qu'il creuse afin de trouver le trésor enterré.Dérisoire quête de cette Toison d'Or où il faut ménager Le petit arpent du bon Dieu.Un peu de bigoterie est rarement absent du Sud.

28 juillet 2007

Le premier homme à en savoir trop

   En 1934 la première version de L'homme qui en savait trop sera un triomphe pour Alfred Hitchcock et attirera l'attention de Hollywood.Je n'aurai pas l'outrecuidance d'apporter un éclairage neuf sur un cinéaste que François Truffaut a si bien analysé et il n'est pas le seul.Ce film à suspense a aussi des atouts de comédie,notamment une jolie bagarre de chaises dans une église,très potache malgré le caractère dramatique d'un scénario à base d'enlèvement d'enfant.Ceux qui ne connaissent que le remarquable film de 56 avec James Stewart et Doris Day seront étonnés puisqu'à Marrakech s'est substituée une station de sports d'hiver suisse.Moins exotique certes mais en 34 la Suisse n'était pas si proche et Hitch raconte qu'il avait passé là-bas son voyage de noces.Sinon les deux films ne sont pas si différents:plus d'humour british en 34,plus d'introspection américano-freudienne en 56.

   Le morceau de bravoure est conservé,ce fameux coup de cymbale au Royal Albert Hall,qui doit couvrir le bruit du meurtre d'un diplomate.Rappelons qu'en 56 c'est Bernard Herrmann en personne qui dirigeait l'orchestre.Au rayon des interprètes on a oublié Leslie Banks(Les chasses du Comte Zaroff) pourtant excellent,moins "héroïque" que Jimmy Stewart.L'espion français très vite assassiné est joué par un Pierre Fresnay dont le célèbre débit s'amalgame assez bien lors de ses rares répliques en anglais(Daniel Gélin pour la version marocaine).Mais bien sûr et comme le dit l'ami Oogy c'est Peter Lorre que l'on garde en tête pour son premier rôle en anglais.Mais je reviendrai sur Peter Lorre,cet acteur hors du commun que le cinéma américain a condamné à des rôles de comparses dont certains furent inoubliables chez Huston ou Curtiz par exemple.

Extrait:Pierre Fresnay dans le texte   http://www.youtube.com/watch?v=SebVC6ly9pU

   

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25 juillet 2007

Huit hommes,ciné-jeu

 

???????????????????

22 juillet 2007

Diable d'homme

   

       Les hasards du calendrier font que j'ai vu Le diable boîteux la veille de la diffusion sur France 3 de L'affaire Sacha Guitry qui raconte l'arrestation et la détention de Guitry en 1944.Je ne me prononcerai pas sur cet épisode mais il semble bien que Le diable boîteux,l'un des films les plus "diaboliques" de Guitry,sorti en 48,puisse être analysé à la lumière de l'opportunisme.Talleyrand,cet extraordinaire personnage,d'une intelligence démoniaque et d'une totale liberté,ne pouvait qu'attirer Sacha Guitry.

       Le "cinéma de salon" de Guitry ne plaît pas à tous.Il a pourtant tout du Septième Art.Guitry homme de théâtre a su parfaitement et surtout dans Le diable boîteux exploiter le mouvement quand bien même il n'existe pas de scènes extérieures.Jean Douchet dans son analyse montre fort bien  la manière dont il exploite les entrées et sorties des personnages.Et surtout reste le dialoguiste hors pair,reste le phraseur magnifique,reste le cabotin  merveilleux,reste l'enchanteur parisien.Inoubliable.Certes Sacha Guitry n'a pas de la Grande Histoire l'approche de Rossellini,mon maître.Peu importe l'un et l'autre se dégustent avec ferveur.

       On a donc pu dire que,aimant Talleyrand "l'arrangeur superbe"(mais là le retournement de veste relève des Beaux-Arts),Guitry organisait sa propre image un peu écornée.Je ne suis pas qualifié pour l'exégèse de cette immédiate après-guerre qui m'intéresse somme toute assez peu.Par contre je sais qu'il y a dans Le diable boîteux la quintessence d'un grand cinéaste français.Pourquoi s'en priver?Trouvez-vous que l'intelligence soit si répandue?

21 juillet 2007

Une chanson:Maggie(specially dedicated to Holly Golightly)

    

            Une fois n'est pas coutume,cette chanson est dédiée à l'auteure du plus beau journal que j'aie rencontré depuis deux ans ici même.Et je pèse mes mots ne voulant pas la gêner.Je viens seulement de découvrir cette chanson de Colin Hay,Australien ancien membre de Men at work.Holly connaît sûrement déjà le clip,elle qui sait tout d'Audrey.Elle ne sait pas peut-être que je lui dois la lecture de Peter Pan,lecture tardive pour moi,mais au pays de Neverland le temps importe peu.Bon voyage Holly!Dans d'autres contrées...Audrey's gone,Maggie's gone,Holly's gone...Things go wrong.

http://www.youtube.com/watch?v=D0cyoZX2EXY  33-1066 Audrey Hepburn in

Going Somewhere

21 juillet 2007

Rude semaine aux Antipodes

       Ce livre paru en 71 semble connaître une seconde jeunesse à l'occasion de la parution chez Autrement de Par-dessus bord.Kenneth Cook(1929-1987),australien,est d'après Frédéric Vitoux,du Nouvel Obs,un écrivain hustonien.Je trouve cette définition formidable et motivante  pour qui veut se plonger dans l'aventure littéraire,celle qui se confond avec l'action,et que le grand John a explorée toute sa vie de chasse en bar,de femme en table et qui n'est pas loin d'Hemingway au meilleur de sa forme.Attention nous sommes là chez des chasseurs, buveurs,coureurs,des hommes qui n'ont jamais oublié que la vie,l'action et l'art ne faisaient qu'un.Quand je pense que j'écris besogneusement sur mon petit bureau ou sur cette maudite bécane,et non au bar du Raffles à Singapour...

   Cinq matins de trop ne fait que 150 pages et ne vous prendra qu'une heure et demi environ,car vous ne le lâcherez pas,embringués dans l'ahurissante virée dans l'outback australien où les hommes ne sont pas vraiment des poètes et où le sport préféré est le biathlon boire des bières/massacrer des kangourous.Ils s'y entendent à merveille pour l'un comme pour l'autre.John Grant instituteur dans un bled de l'ouest veut rejoindre Sydney pour ses vacances.Mais les autochtones l'invitent à boire et chasser.Leur invitation est aussi musclée que leurs habitudes.Je vous conseille de les suivre.D'ailleurs vous n'aurez pas le choix,ces gars-là ne plaisantent guère avec l'hospitalité qu'ils pratiquent à leur manière.

   Kenneth Cook est de ces écrivains qu'on n'oublie pas.On a l'impression qu'il sait de quoi il parle: "Hustonien" a-t-on dit?

  Un autre avis?Par exemple celui de Cathe:  Cinq matins de trop. - Kenneth Cook (Autrement,...

20 juillet 2007

Difficiles lendemains de guerre

    De Giuseppe de Santis on ne se rappelle guère que le short moulant de Silvana Mangano dans la plaine du Pô de Riz amer.Pourtant ses films sont à voir pour qui veut en savoir plus sur le Néoréalisme qui,on le sait,est mon talon d'Achille,ma botte de Nevers,mon Capitole à moi.Dans cette Italie défigurée de l'après-guerre,et coupable de mauvais choix,De Santis collabore en 47 pour Chasse tragique son premier long métrage avec Cesare Zavattini, Michelangelo Antonioni et Carlo Lizzani.Le cinéma italien a toujours été friand d''équipes entières de scénaristes.

   Il me semble que le film est un peu cahotique et manque singulièrement d'ambigüité ce qui l'empêchera de figurer dans le panthéon du NR. où trône en majesté Rome ville ouverte pour la nuit des temps.Italie immédiate après-guerre,réglements de compte dans la campagne émilienne. De Santis utilise quelques artifices classiques pour opposer deux anciens prisonniers amis qui s'affrontent dans une sombre histoire de vol des subventions d'une coopérative où s'échinent quelques centaines de miséreux dignes du Voleur de bicyclette.

  De Santis n'a pas son drapeau dans sa poche et son coeur ne bat manifestement que d'un côté.C'est cette faiblesse aussi qui fait que Chasse tragique,pour estimable que soit le film,vaut surtout pour sa photo de la si difficile réinsertion italienne,un noir et blanc qui magnifie trains et camions et fait de la plèbe romagnole un personnage à part entière, encore imprégnée de l'influence soviétique d'Eisenstein.A l'évidence De Santis n'avait pas tout à fait l'étoffe de ses grand compatriotes qui tous surent s'affranchir d'une idéologie parfois pesante.

19 juillet 2007

Un stylite,ce Simon

Dernier film mexicain de Bunuel ce moyen message de 45 minutes est pus proche de la pochade que du cinéma.Cependant c'est un maillon cohérent dans l'obsession et les fantasmes de Don Luis,cette espèce de chrétien athée.Simon essaie d'atteindre l'ascèse en vivant perché sur une colonne,et même à la fin sur une seule jambe.Chacun ses goûts.Se mortifiant ainsi il doit subir les tentations du Malin sous les formes d'une ingénue forcément perverse,d'un christ qui frappe l'agneau innocent à coup de pied,d'une vamp dans un cercueil roulant.Bunuel iconoclaste bien sûr,c'était devenu sa marque de fabrique.

   Il y a pas mal d'humour dans cette farce bien qu'il soit difficile d'y voir autre chose qu'une plaisanterie de fin de banquet.On est assez loin de L'ange exterminateur ou de Viridiana.Personnellement pour le rachat de mes bassesses je choisirais l'option anachorète(solitude en caverne) plutôt qu'en stylite car j'ai le vertige.   

19 juillet 2007

Jeu de Lumière

genekelly1.jpg 

 

 

     ???

17 juillet 2007

Et les yeux tristes de Mick Taylor

        Curieusement je n'avais jamais vu le documentaire des frères Maysles,atterrant constat des dérives qui ne manquèrent pas d'accompagner l'histoire du rock à l'instant même où celle-ci semblait vouloir se prévaloir d'une image peace and love.Image qui n'apparaît pas vraiment dans Gimme shelter(71) où l'on voit Mick Jagger regarder à la télé la tragédie d'Altamont(69).Rappelons aux plus jeunes que de nombreuses violences aboutirent à la mort d'un spectateur et que le mouvement hippie ne devait guère survivre,pas plus que quelques figures marquantes du rock,qui depuis presque 40 ans triomphent partout post-mortem.Il n'y a qu'à voir le nombre d'articles consacrés par les blogs à ces héros qui n'auront pas eu le temps de vieillir mal,ni de vieillir tout court,ce qui évite évidemment les éventuelles déceptions.Je ne reviendrai guère sur la musique des Stones,ce n'est pas l'objet.Je voudrais faire part de quelques réflexions sur le film.

     Gimme shelter vaut surtout par les regards,au sens propre du terme.Le plus intéressant est finalement  non dans les images du concert,pourtant chargées d'une violence abrutie digne d'un match de foot dans sa pire espèce,mais dans les réactions de Mick Jagger,26 ans, passablement dépassé et dont le visage encore infantile révèle la stupéfaction.Jagger s'exprime et semble comme frappé par la démesure de cette haine grégaire.Il ressemble alors à un petit enfant.Keith n'est pratiquement jamais lui-même,manifestement embringué depuis longtemps dans un bien mauvais trip.

   Charlie,le sage Charlie,reste sur sa réserve comme il le fera toujours.Quant au fantôme,Bill Wyman,ce génial bassiste,dont il ne faut pas oublier qu'il a huit ans de plus que Mick et Keith,il méritera son surnom sans contestation. Probablement le fatalisme guette déjà cet homme,étranger au Rock'n'roll Circus tout en étant indispensable.On n'entendra jamais sa voix.On ne le verra que furtivement.Mr.Wyman n'a jamais été vraiment là.

Mick Taylor et Charlie Watts

   Voilà ce que je voulais dire simplement.On a tant écrit sur Altamont,les Stones,le diable et l'incompétence. On y a vu a posteriori un grand tournant.Sûrement.Moi je n'oublierai pas le coup de poing que nous avons tous pris en pleine gueule.Et surout je reverrai longtemps les yeux tristes d'un enfant de 20 ans,comme effaré d'être là,le tout jeune Mick Taylor dont le regard embué et incrédule nous saisit la moelle.Mick Taylor ne fera partie des Stones que deux ans,je crois.

16 juillet 2007

Eeguab's Journey through the French Cinemathèque

   Voilà.J'ai ma carte d'abonné et je suis membre de la confrérie des fêlés des salles obscures.Quelques mots sur les lieux.Dasola a raison:cet endroit n'est véritablement pas chaleureux et j'ai eu bien du mal avec les différents niveaux de la bibliothèque,à ne pas confondre avec l'iconothèque. Cet univers semble hélas annoncer une approche du cinéma un peu glaciale et que n'améliore pas vraiment la librairie où manque une flamme.De plus le restaurant était fermé, tout cela n'allant pas dans le sens de la rigolade.Il est vrai que l'humour n'est pas forcément la qualité première de nombre de cinéphiles.La bibliothèque est très complète avec pas mal de bouquins dont je prétends qu'ils sont quasiment illisibles en dehors de quelques exégètes souvent eux-mêmes peu compréhensibles.Ces escaliers et ces couloirs sont plus proches d'Antonioni que de Claude Sautet.J'aime beaucoup les deux.

   La collection permanente Passion Cinéma,héritière du capharnaüm d'Henri Langlois,recèle des merveilles historiques,à savoir nombre d'appareils anciens et préhistoriques,rutilants et aux cuivres somptueux.Ces objets témoignent de l'ancienneté du cinéma qu'on peut logiquement faire remonter à trois siècles,sachant l'importance des illusionnistes et des automates,des lanternes magiques et des tours de passe-passe.N'est-ce pas Mr.Méliès?

<b><p style=''text-align: justify;''>Triple lanterne de projection </br>« The Climax Tri-Unial »</p></b>

   Ces objets sont certes superbes mais le Huron que je suis ignorant tout de la technique cinématographique je me suis lassé assez vite des merveilles lustrées pour me plonger dans quelques affiches chamarrées et de très belles vues sur plaques que diffusaient les lanternes magiques,comme cette extraordinaire image de la collection Will Day,un esthète britannique à qui l'on doit un legs prodigieux.

<p style=''text-align: justify;''><b>Plaque de verre peinte à la main de la Royal Polytechnic attribuée à W. R. Hill</b></p>

   Evidemment le spectateur sortira toujours frustré de n'avoir trouvé son objet culte préféré même si l'on tombe sur le célèbre cadeau de Hitch à Langlois,la tête de Mme. Bates dans Psychose, ou sur la robe de Scarlett,ou sur le costume de robot de Brigitte Helm dans Metropolis.Le seul musée exhaustif du cinéma loge quelque part au fond de votre coeur et de vos souvenirs et il ne me paraît pas qu'il faille sacrifier à un fétichisme exagéré.La scénographie est bien faite,l'ensemble Passion Cinéma évoque un certain bazar forain et c'est très bien comme ça.

La Cinémathèque propose deux fois par an une expo temporaire et actuellement se termine la suivante:

    L'image d'après confronte le regard de dix photographes Magnum sur les passerelles éventuelles entre Cinéma et Photo.J'ai été happé par la beauté de certaines corrélations notamment sur les univers de Wenders,du Film Noir Américain,du Païsa de Rossellini,d'Antonioni,de Tarkovski.J'ai détesté la brutalité des corps du cinéma japonais comme amplifiée par le photographe Antoine d'Agata.

  Gruyaert et Antonioni

    Soth et Wenders

    Pinkhassov et Tarkovski

  Cette mise en perspective de l'infernal duo Cinéma/Photo est souvent passionnante même s'il me semble y déceler du moins dans les commentaires une once de snobisme de bon aloi,jamais très éloigné dans le domaine du cinéma.Peut-être suis-je de mauvais foi.

   Quant à voir des films hier je n'en ai vu aucun mais je sais qu'elle est formidable avec une variété,une profusion de films qui vont des meilleurs et des plus mauvais cape et épée jusqu'à Bresson en passant par le bis et l'avant-garde.On trouve tout à la Cinémathèque.Le tout est de ne pas se perdre dans ces moches couloirs et de bien  regarder les horaires.

16 juillet 2007

Paddy

     Patrick Kavanagh(1906-1967) nous offre avec L'idiot en herbe son autobiographie des jeunes années.Poète plus que romancier à l'évidence tant la prose contant son enfance de fils de cordonnier besogneux est frappée d'un réalisme mêlé d'humour et empreint d'un quotidien au plus près de la nature,des animaux et d'une Irlande difficile et archaïque nullement idéalisée.

   On parle bien un peu politique dans L'idiot en herbe mais toujours sur un mode mineur.Les souvenirs d'enfance ont en commun des scènes à faire,peu importe le pays car l'enfance n'est qu'un seul pays.On n'échappe pas à la foire aux porcs,aux noces villageoises,à l'apprentissage rédhibitoire,aux premières amours.Tout ceci est,chez Kavanagh,pétillant mais pas racoleur et surtout témoigne d'un respect de l'enfant,de l'adolescent,qui n'exploite pas jusqu'à l'écoeurement le filon parfois un peu étouffant de  ce type d'écriture.

   Mais les passages que je préfère dans L'idiot en herbe concernent ses premières humeurs voyageuses et son séjour à Dublin où il tente d'approcher les poètes irlandais,c'est à dire deux Irlandais sur trois.Là non plus il ne glorifie pas béatement les clichés parfois envahissants de la verte Erin.A noter que Patrick Kavanagh est l'auteur d'un seul roman,Tary Flynn.L'avis autorisé de l'ami Eireann avec quelques extraits bien choisis: KAVANAGH Patrick / L'Idiot en herbe.

14 juillet 2007

Remember me to one who lives there,she once was a true love of mine

   Ces deux lignes si simples sont communes à deux chansons que j'adore et qui parlent de la chose la plus fréquente au monde,l'amour perdu,l'amour d'antan,et l'oubli,jamais total.

http://www.youtube.com/watch?v=GmLL4Fzmo8c

http://www.dailymotion.com/video/xtcvf_bob-dylan-johny-cash-girl-of-the-no_music

Well, if you're travelin' in the north country fair,
Where the winds hit heavy on the borderline,
Remember me to one who lives there.
She once was a true love of mine
.

http://www.youtube.com/watch?v=Dau2_Lt8pbM

Are you goin to scarborough fair? parsley, sage, rosemary and thyme
Remember me to one who lives there, she once was a true love of mine

    On a tous en nous quelque chose de La fille du Nord ou de Scarborough Fair.Quant à moi je vous le dis,si vous la rencontrez dites-lui,dites-lui...

    Que résonne encore son rire un peu moqueur quand je chantais pour elle

    Que ses cheveux ont toujours la noirceur de ces jours,même et surtout s'ils sont de neige

    Que les sourires d'après elle sont devenus grimaces

    Que ma plume a séché,que je ne suis pas Nerval

    Que ma vie s'est comme évanouie mais pas plus mal que d'autres

    Qu'il y a des lustres que j'ai cessé de rire

    Que mon fils a un fils et qu'ils ne sont pas siens

    Que de nos années d'émeraude le temps a décidé

    Et que les quelques mots qui me viennent enfin

    Portés par les oiseaux de falaises en vallées

    Sont tout à sa ferveur

                                                

                                   Avec le concours de Bob Dylan,Johnny Cash,Paul Simon et Art Garfunkel,quatre hommes qui ne sauront jamais à quel point ils ont compté dans ma vie.

12 juillet 2007

Autre jeu ciné

 

 

 

   ????  Précisément  svp

8 juillet 2007

Une chanson:Born on the bayou

   

    Vous imaginez Une chanson sans un titre de CCR?Après reste le choix du titre.Et pourquoi pas Born on the bayou, hymne à ce Sud parfois roots,voire rustique,voire un peu rudimentaire.Si Creedence Clearwater Revival ne figure pas parmi les gens qui ont changé la musique(il y en a si peu),ce groupe demeure un formidable juke-box vivant qui m'ouvre toujours l'appétit.Allez Jambalaya et ragoût d'oppossum pour tous!Si le bayou vous tente n'oubliez pas Blue Bayou,par Roy Orbison de préférence.

http://www.youtube.com/watch?v=pAVhKjsImeI

  Et j'y rajoute ne petite merveille d'un grand poète scandaleusement méconnu:Dixieland(Louisiana Story)

7 juillet 2007

Les miettes du Ministère ou Londres,nid d'espions

   Paramount Pictures

      J'ai déjà évoqué Graham Greene au cinéma dans La mine Greene .J'ai lu il y a si longtemps Le Ministère de la peur que je ne peux trop y rattacher le très beau Espions sur la Tamise,titre français peu malin du film de Fritz Lang. Certains historiens établissent une trilogie antinazie chez Fritz Lang,dont The Ministry of fear serait le dernier élément après Chasse à l'homme et Les bourreaux meurent aussi. Quoiqu'il en soit et là encore j'insiste sur l'immense cohérence du cinéaste,on retrouve dans ce film les obsessions du complot, des société secrètes et de la manipulation.

     Ray Milland,libéré d'un séjour en psychiatrie(thème déjà langien),se trouve dès sa sortie happé par un engrenage autour d'un gâteau gagné dans une kermesse de bienfaisance dans le Londres de 1943,où sévissent probablement des taupes hitlériennes.Le temps,très présent dans les films de Lang,est dès le générique utilisé comme un personnage,avec les poids d'horloge et l'opposition cercle et verticales.Le héros,fragile,va connaître des péripéties et rencontrer un faux aveugle,le ballon d'un enfant(M...),des amis(?) qui s'appellent Hilfe(qui veut dire à l'aide en allemand),une voyante qui ne parle que du passé,participer à une séance de spiritisme suivie d'un pseudo-meurtre(Le diabolique Docteur Mabuse),cotoyer un vieux libraire cultivé et un médecin éminent qui s'avèreront tous deux être de dangereux fanatiques.

     Chez Lang la vérité est invraisemblable(Beyond a reasonable doubt) et les hommes sont rarement ce qu'ils prétendent être.C'est depuis toujours le cinéma du doute et de l'interrogation.Depuis Les Araignées ou Les espions(années vingt).On appellerait cela interactif car le spectateur manipulable doit se méfier de tout chez ce diable d'homme.Il fallait sûrement se méfier de l'impérial Mr.Lang.Il restera chez lui comme un secret...

7 juillet 2007

Jeu d'été au ciné

     

                                                              ?

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