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26 novembre 2006

Un homme d'Aran

Le Mouchard - Coffret CollectorCet homme était né aux Iles d'Aran en 1896.J'ai visité Aran en 2003.Elles ont changé,beaucoup changé.Pimpantes et fleuries elles accueillent les touristes en bateau,voire sur le petit aéroport.Mais au début du vingtième siècle cet extrême ouest de l'Irlande,donc de l'Europe,était misérable et l'oeuvre de Liam O'Flaherty raconte sans fioritures cette noirceur et cette quête des Irlandais pour vivre libre,vivre tout court.

On connaît un peu O'Flaherty gräce à son ami John Ford,Irlandais d'origine et qui a donné en 35 une bien belle version du Mouchard,publié en 28.Le Mouchard est l'histoire d'une trahison en une nuit,une tragédie de la misère.Si les brouillards du film ont un peu hérité de l'expressionnisme allemand(magnifiquement revendiqué par Ford),le livre,lui,est une très belle et poignante balade dans l'abjection mais l'informateur trouvera une véritable rédemption christique en allant mourir,pardonné,dans la chapelle de la très catholique Irande des années vingt.

On entend dans le film un sublime cantique irlandais.Je n'ai retrouvé une telle perfection vocale que dans les chants de Gens de Dublin,de John Huston,cinquante ans plus tard,d'après un autre immense Irlandais,James Joyce.Cette chronique s'appelle "à l'Eire libre".

O'Flaherty n'est pas l'auteur d'un seul livre.J'ai lu  L'Ame noire,sombre histoire de passion dans une île désolée,et Insurrection,chronique de la lutte pour l'indépendance.Me paraissent hautement recommandables l'Assassin et le Puritain.

Ne quittons pas l'Irlande ce soir sans une tournée générale:Pete McCarthy,dans l'Irlande dans un verre(collection Etonnants voyageurs chez Hoëbeke) nous raconte un voyage de Cork à Donegal en faisant halte dans tous les pubs nommés McCarthy.Je vous laisse imaginer.Allez,je vous laisse,j'ai une petite soif.

L'Irlande dans un verre

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16 octobre 2006

La douleur de Robert

           Robert McLiam Wilson nous propose à son tour sa version de l'Irlande contemporaine avec entre autres trois romans impeccables et rugueux.

           Ripley Bogle conte la "promenade" en Angleterre d'un raté,jeune flemmard qui n'a que peu de goût pour le travail,héros décadent qui en dit long sur la déshérence de toute une génération.Même les traditionnelles valeurs irlandaises sont battues en brèche par ce loser pathétique.Ce roman qui ne craint pas le mauvais goût s'avère finalement tonique et d'une écriture très cinématographique.

 

 

      Eureka Street,c'est l'amitié entre Jake et Chuckie,l'un catholique,l'autre protestant ou vice-versa,deux as de la débrouille dans Belfast encore secouée par l'interminable et idiotissime guerre des clans.Oscillant entre très drôle et très noir,souvent intimement mêlés en un tableau pittoresque et grinçant,Eureka Street commence ainsi "Toutes les histoires sont des histoires d'amour".Robert McLiam Wilson en vit une belle avec la littérature.

 

     Je préfère malgré tout La douleur de Manfred où planent un peu le théâtre de l'absurde et de vieux fantômes irlandais en exil dans Londres.Manfred,Irlandais vieillissant et condamné,revoit sa femme une fois par semaine sur un banc,sans avoir le droit de la regarder.Il faut dire qu'il l'a jadis battue et que sa vie s'est délitée entre un fils indifférent et sa propre culpabilité.Plus sombre que les deux autres romans,La douleur de Manfred porte l'accent grave d'une comédie humaine qui flirte avec le désespoir.

 

16 octobre 2006

Roddy de Barrytown

Un petit tour dans mon pays fétiche tant sur le plan cinéma que littérature.Voici Roddy Doyle,auteur de la trilogie de Barrytown qu'Alan Parker(The Commitments) puis Stephen Frears(The Snapper,The Van) ont popularisée au grand écran.

Paddy Clarke ha ha ha se passe également au milieu des années 60 dans la banlieue un peu minable de Dublin.Nous sommes bien évidemment avant le boum économique irlandais et Patrick Clarke est un garnement comme tant d'autres,entre bagarres et chapardage,football sur le chantier et parfois,pas souvent,beignes à la maison.On retrouve dans Paddy Clarke ha ha ha la truculente verdeur des trois films précités et,dans la catégorie très chargée des souvenirs d'enfance l'apprentissage de Paddy,alter ego de Roddy Doyle,ets une bonne pioche.


La femme qui se cognait dans les portes,c'est la triste vie de Paula Spencer,dix-sept ans de galère conjugale ponctuée de râclées,dents brisées,grossesses non désirées,le quotidien de pas mal d'Irlandaises et d'autres.Voyez,j'adore l'Irlande mais n'oublie pas qu'elle a vécu assez longtemps une forme d'obscurantisme hélas toujours très partagée dans le monde.Pour ce livre on dirait que Paula Spencer c'est Roddy Doyle tant l'acuité et la sincérité de son écriture sont éclatantes d'authenticité.



Les cinq bouquins cités sont chez 10/18 ainsi que L'enfant de Dublin de Peter Sheridan qui est de la même verve.Quand je vous dis que les Irlandais sont tous écrivains.

10 octobre 2006

Les désarrois de l'instituteur irlandais

Journée d'adieu Avant tout rappelez-vous qui'Eireann en connaît plus sur la littérature irlandaise que quiconque et que d'un clic vous en saurez plus sur ces auteurs nombreux et formidables.Je découvre John McGahern alors qu'il vient de  disparaître,avec Journée d'adieu(Belfond).Il n'y a guère d'exotisme irlandais chez McGahern bien que les pubs et les églises aient pas mal d'importance dans ce roman.

    La joie de vivre n'inonde pas vraiment Journée d'adieu qui commence au départ d'un instituteur de son école et se poursuit par une suite de retours dans le passé.Ce que je retiens de ce beau livre grave et serré c'est essentiellement des mots bouleversants sur la mort d'une mère et un questionnement sur la recherche du bonheur au travers des embûches et des déceptions.

    Mais Journée d'adieu est très surprenant par la relation amoureuse qui s'instaure entre une Américaine divorcée et l'enseignant en congé volontaire. L"immoralité" de cette liaison dans un pays où la religion pèse lourd certes mais pas toujours aussi négativement peut-être qu'on ne l'imagine nous emmène dans les dédales d'une géographie du coeur sans excès ni dérives.Bien au contraire cette histoire est portée par une calme ardeur,celle d'un écrivain sobre et que,je crois,le futur fera mieux connaître.

16 septembre 2006

L'îlot non loin de l'ïle

   

      La vague irlandaise semble illimitée.Ne dit on pas dans la verte Erin que tous les Irlandais sont des écrivains? Eireann de Lorient ne me contredira pas. O'Connor(enfin l'un des 100 000 Irlandais à s'appeler ainsi) est un pilier de la génération intermédiaire dont je vous ai déjà présenté quelques fleurons,Toibin, McLiam Wilson, Doyle.J'avai lu et aimé Le dernier des Iroquois et L'Etoile des mers qui racontent respectivement les tribulations d'un jeune punk en Angleterre et un voyage d'émigrants irlandais après la Grande Famine.

    Inishowen                          Inishowen est un coin perdu du nord de l'Irlande, mais pas d'Irlande du Nord. Un flic de Dublin a l'intention de revenir sur la tombe de son fils tué par des gangsters.Une Américaine malade  revient au pays pour tenter de retrouver sa mère qui l'a abandonnée.

  Inishowen est un livre remarquable et"irlandissime" par les thèmes que Joseph O'Connor brasse avec talent. L'éternel rapport de l'Amérique et de l'Irlande à travers le personnage d'Ellen et sa quête de sa propre naissance au seuil de la mort, la violence d'une socièté fratricide qui a longtemps prévalu dans ce pays, la rude beauté de ces régions qui avant d'être à la mode ont été meurtrières de misère, l'amour de ces deux destins cassés tissent une trame romanesque, ce qui est pour moi une grande qualité littéraire et devrait réjouir de nombreux lecteurs pas forcément comme moi aficionados de de cet Extrême-Ouest européen.

   Rien ne manque dans ce livre, même pas une petite déception en ce qui me concerne:le côté un peu convenu de la famille américaine qui vire à la farce.Pas grave:O'Connor a tant de souffle que l'Atlantique n'a qu'à bien se tenir.A retenir Yeats cité par O'Connor:

       "Mon âme est enchaînée à un animal mourant"

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2 avril 2006

Une enfance à Berlin,non,à Dublin

  Retour Sang impur - Prix Femina étranger 2004en Irlande:voici Hugo Hamilton qui vient de sortir en France Dejanté,un thriller chaudement recommandé par la revue Lire:une référence que j'espère découvrir vite.Mais aujourd'hui je vous propose Sang impur,prix Fémina 2004,qui raconte une enfance à Dublin,comme beaucoup d'autres auteurs irlandais dont il semble que le récit d'enfance soit un passage obligé. Mais il n'y a là rien de typiquement irlandais.

De mère allemande d'une famille antinazie mais que les braves autochtones traitent d'hitlérienne en un magnifique réflexe xénophobe,Hugo Hamilton raconte sa drôle de famille où,accessoirement,le père,tellement pur et dur nationaliste qu'il interdit sous son toit les mots anglais, a la main et la baguette facile pour élever ses enfants.Où l'on en viendrait presque pour certain à préférer la poigne du moustachu du moment qu'il cogne fort sur les Anglais.

Après Roddy Doyle(voir note ancienne),Joseph O'Connor,Colum McCann sans remonter à la figure tutélaire de la littérature irlandaise(James Joyce,Portrait de l'artiste en jeune homme) Hugo Hamilton se penche surtout sur ces liens inextricables entre l'Angleterre et L'Irlande qui s'en veulent tant depuis 8 siècles environ,ennemis intimes et inséparables.(chez Phébus)

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