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12 mars 2024

Passe le vent confus

Si vous consultez Docteur Pasavento vous ne serez probablement pas plus avancé. Le diagnostic à propos de cet étrange objet-livre, c'est vous qui le ferez. Et ce ne sera pas facile. J'avais prévu le danger en achetant ce roman-récit-essai du Catalan Enrique Vila-Matas et je m'attendais à une lecture un peu laborieuse. Ce fut le cas mais ce fut un cas intéressant.

Le narrateur de cette histoire, plus ou moins l'auteur lui-même, a une obsession, disparaitre aux yeux du monde. Il est écrivain, quel joli pseudo que Pasavento, qui semble libre comme l'air. Mais il a une autre identité, Dr. Ingravallo, et une troisième parfois. Un zeste labyrinthique, ce bouquin, mais le voyage, avec ses ses hésitations et ses vertiges, vaut sacrément le coup. Entre Naples, Paris où il réside dans la rue Vaneau qui vit passer Gide et Emmanuel Bove, quelques retours à Barcelone, et surtout les Alpes suisses où le poète Robert Walser, idole de Pasavento, trouva la mort dans la neige, un jour de Noël. 

Docteur Pasavento est une aventure de lecture qui vous oblige à flâner, qui vous égare dans le temps et l'espace. Très souvent on ne sait plus très bien où l'on en est. Je n'ai jamais dépassé la dose homéopathique de vingt pages à la fois. L'équilibre du lecteur est alors fragile avec de (trop) nombreuses références littéraires. Walser fut interné les vingt-cinq dernières années de sa vie. On croise beaucoup de psychiatres, compagnie dangereuse de voleurs d'identité. Les ombres de Lobo Antunes le Portugais, celles de Salinger et plus encore Pynchon,ces grands pseudo-disparus, contre lesquelles je me suis parfois cassé les dents, vont et viennent au long du voyage.

Rien n'est clair dans ce livre. La raison n'est pas de mise et si l'on s'énerve un peu parfois, c'est de comprendre enfin qu'on ne comprendra pas. Et si l'on s'enthousiame aussi c'est de ne pas s'ennuyer devant tous ces cas "pathologiques" qu'on finit par aimer. Allez comprendre. Nous sommes dans le haut vol littéraire et il faut attacher nos ceintures. 

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Commentaires
L
Jadore cette phrase ;" si l'on s'énerve parfois cest de comprendre que l'on ne comprendra pas."<br /> Mais justement, la cartésienne que je suis aime cprendre.
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