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cinema
29 novembre 2014

Six cordes, vingt-quatre images/4/Rio Bravo

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                                                                                    Ricky Nelson à la guitare, Walter Brennan à l'harmonica, Dean Martin à la bouteille et John Wayne à la John Wayne. Le westernissime western de Howard Hawks, les coups de feu y sont plus fréquents que les arpèges, et de meilleure qualité. Un peu au loin les trompettes jouent Deguello en attendant l'attaque du bureau du sheriff. Que serait une vie de cinéphile sans Rio Bravo? Que serait l'histoire sans la rédemption du Dude (Dean Martin)? Que serait l'Ouest sans Mon fusil, mon cheval et moi?

Rio Bravo, Howard Hawks, 1959, John Wayne, Dean Martin,Ricky Nelson, Walter Brennan, Angie Dickinson

 

 

 

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20 novembre 2014

La jeune femme à Hopper

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                                     Expérimental, radical, avant-gardiste, susceptible d'un ennui mortel chez les rares spectateurs. C'est un point de vue,ce n'est pas le mien. Une seule fois avant ce film peinture et cinéma avaient véritablement fusionné. C'était le film polonais Breughel, le moulin et la croix. Edward Hopper d'ailleurs, c'était déjà des cadrages, du cinéma, une mise en scène. On sait que Hitchcock par exemple avait subi l'influence du peintre hyperréaliste. Plus près de nous Jim Jarmusch aussi. Motels glaciaux, décoration minime et à donner des envies de noyade, Hopper n'est pas précisément hilarant.

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                                        Reconstituant avec soin 13 tableaux de Hopper l'Autrichien Gustav Deutsch plonge le spectateur dans l’atmosphère des Etats-Unis du début des années 1930 jusqu'aux années 60, guidé par la voix pensive de Shirley et par les informations diffusées sur les radios de l’époque. Puis les tableaux s'enchaînent, évolution de l'oeuvre de Hopper en même temps que chronologie américaine. C'est un peu étrange mais personnellement, très attiré par l'Amérique de cette époque, j'ai senti sourdre une certaine émotion, une braise sous la glace.

                                        Shirley, actrice d'avant-garde, ouvreuse de cinéma, secrétaire, jouée par la danseuse Stephanie Cumming, apparaît bien comme une chorégraphie dans ce film très étonnant. Les lieux sont ordinaires, anodins, dérisoires, un bureau, une chambre, un salon, ou encore une salle de cinéma auxquels la lumière fait prendre une dimension énigmatique. La reconstitution est si méticuleuse qu'elle en devient bluffante d'expressivité, costumes, meubles, murs. Un film d'architecte, presque un film de mathématicien, une géométrie haletante malgré le risque de l"exercice de style" un peu vain. A voir, au moins pour voir "autre chose".

22 octobre 2014

Six cordes, vingt-quatre images/3/ Porte des Lilas

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                                                                                     L'homme qui ne vint qu'une fois au cinéma. Peu concluant, le film résiste mal au temps. Je crois qu'il vaut mieux lire La grande ceinture,  le roman de René Fallet, ce sympathique écrivain dit "populiste" avant que ça ne soit devenu une injure. Probablement par amitié pour Brasseur et Fallet Georges se laissa convaincre, tourna, et...n'aima pas. Dans le rôle de l'Artiste (c'est tout) il interprète quelques chansons. Les agents en pélerine, par contre et on s'en doute, ne dépaysèrent guère Brassens. Peu enclin au travail en équipe il refusera de jouer un berger pour Marcel Pagnol. Clap de fin pour la carrière d'acteur du grand Sétois moustachu.

Porte des Lilas, René Clair, 1957, Pierre Brasseur,Henri Vidal, Dany Carrel, Georges Brassens, Raymond Bussières

19 octobre 2014

Rafale française...

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;; avec trois films français très récents et intéressants. Le cinéma français n'est pas souvent à mon goût, hyperclivé entre les comédies usées et la totale immodestie de pas mal de films dits d'auteur. Mais ces trois films très différents sont plutôt réussis. Notre multiplexe faisant beaucoup d'efforts de diversification, je vois à nouveau beaucoup de films, souvent déjà abordés sur les blogs, aussi ne dirai-je que quelques mots de chacun.

Le beau monde de Julie Lopes-Curval est une chronique sensible d'une jeune fille, brodeuse de talent qui tente de faire carrière dans le milieu de l'art parisien un peu snob. En délicatesse et en retenue Le beau monde se laisse voir avec plaisir, avant de se laisser oublier, en douceur également.

Un trio de jeunes réalisateurs signe Party girl, remarqué à Un certain regard Cannes 2014. Forbach, la Lorraine en crise, et deux acteurs amateurs très justes,Angélique et Joseph. Elle qui a soixante ans passés persiste à son job de party girl, c'est mieux qu'entraîneuse. Et lui qui veut la marier. Mais Angélique a sa conception de la liberté. A quel point? Tourné avec uniquement la famille et les amis, une authenticité qui rompt pas mal avec les conventions du cinéma français. Salutaire et solitaire.

Mange tes morts de Jean-Charles Hue, présenté ici avec quelques-uns des acteurs,est une immersion turbulente dans le quotidien des gens du voyage. Ca décoiffe pas mal, une virée en voiture, pas dénuée d'une certaine poésie, parfois naïf, souvent touchant, qui évite à peu près les simplismes. Et le plaisir de discuter avec Joseph Dorkel, soixante piges, le plus disert des participants à cette soirée, qui parle si bien de la vie des siens. Merci Joseph.Le film a obtenu le Prix Jean Vigo, une référence. Vigo s'y connaissait,en turbulences.

29 septembre 2014

L'Anglaise et le continent

 GEMMA

                                          Gemma Bovery, le film d'Anne Fontaine, pour moi, est une entreprise très sympa, sur laquelle nous avons un peu discuté lors d'une séance au cinoche. Et puis j'ai ainsi appris ce qu'était réellement un roman graphique car c'est la première fois que j'en lis un. J'avais pris soin d'apporter le bouquin de Posy Simmonds et de le faire un peu circuler car notre multiplexe proposait comme souvent un verre de l'amitié après le débat. Les spectateurs ont ainsi eu une idée du style de l'auteur, de ses dessins noir et blanc, de la ressemblance de Luchini avec le Martin Joubert du livre. Plus qu'à Gustave Flaubert les spectateurs ont été sensibles à deux axes, le numéro d'acteur de Fabrice et la peinture des Anglais en France, de l'idée qu'ils se font de la France et plus encore de l'idée que les Français se font de l'idée qu'ont les Anglais de la France.

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                                            Les critiques ont été divisés sur Gemma Bovery, lui reprochant sa peinture bobo de la Normandie sous influence britannique, et un côté imagerie bien sage, moins féroce en tout cas que celle de Flaubert sur les notables, le pharmacien Homais en tête. Reprochant aussi la récurrente exagération de Fabrice Luchini. Outre qu'il soit ici relativement sobre, je trouve que cet acteur n'est jamais envahissant tant son amour des lettres et des textes transfigure le plus ordinaire de ses films. Et l'addiction de Martin Joubert à Madame Bovary, au point d'en perdre les pédales, au moins est une addiction peu banale. Et puis si un ou deux spectateurs se mettent à lire Flaubert, c'est tout bon,non. Lequel Gustave, sauf erreur, n'apparait qu'au générique de fin, dans les remerciements au Livre de Poche pour l'utilisation de sa couverture. Lequel livre est au coeur de ma bibliothèque, souvenir de mon père, qui fut lecteur patenté, de la génération qui quittait l'école à douze ans. Ca laisse un peu rêveur. Ci dessous deux avis amis.

Gemma Bovery - Anne Fontaine / Mademoiselle Julie - Liv Ullmann (Dasola)

Gemma Bovery (Aifelle)

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16 septembre 2014

Douze ans d'âge

                                          Plus disponible je suis un peu de retour dans les salles obscures et vous proposerai dorénavant mon avis sur quelques films nouveaux,ce qui ne m'est pas arrivé depuis longtemps. Les 2h45 de Boyhood ne sont pas de trop, chose rare dans un cinéma où la moindre comédie, qui a cessé d'être drôle au bout de trois minutes, s'étire lamentablement durant 1h55.

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                                        Le tournage dura...douze ans. Richard Linklater, franc tireur américain, a suivi une famille de fiction, tournant quelques semaines par an, avec les mêmes acteurs, ayant grandi et vieilli comme les personnages. C'est absolument passionnant. Ce metteur en scène avait commis un précédent, l'excellente trilogie Before sunrise, Before sunset, Before midnight, qui nous présente un couple tous les neuf ans, avec Ethan Hawke et Julie Delpy, savoureuse chronique dont je n'ai vu que les deux premiers volets. Boyhood c'est Ethan Hawke à nouveau, divorcé de Patricia Arquette, une fille, Samantha, et un garçon un peu plus jeune, Mason, que l'on suivra de huit à vingt ans. C'est un film américain sur un foyer américain, la vie y est américaine, en fait pas si différente de chez nous, mais de ce côté ci de l'Atlantique on regarde souvent une vie américaine d'un peu haut.

 

                                        Ce film très personnel développe chez le spectateur un attachement rare. Crédible, le mot est lâché, car souvent les films avec des acteurs différents, enfants, ados, jeunes adultes, sonnent un peu "maquillage". Dans la démarche de Richard Linklater, et pour peu qu'on soit ouvert à cet aspect presque documentaire, on est entraîné dans les aléas de la vie des quatre personnages, mère courage, père dépassé, absent mais pas mauvais bougre longtemps immature, des gens ordinaires, des gens dont la vie est un long scénario avec temps morts et colères, espoirs et désenchantements. Jamais de grandes scènes clefs, "à faire", jamais de moments saisissants ou impérissables. Non, mais quelque chose de fascinant, bien au delà du volet expérimental du film, quelque chose de la vie, la vie au cinéma, et c'est digne du plus grand intérêt, pour peu que chacun, metteur en scène, acteurs, tous formidables, notamment les deux enfants, et spectateurs s'embarquent pour le voyage et jouent le jeu.

                                        La chanson Hero du groupe indie folk rock Family of the year est par ailleurs bien jolie et ne doit pas vous faire craindre une quelconque mièvrerie.

 

 

14 septembre 2014

O'Arte +7

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                                                                                   Le rejeu (j'ai décidé de traduire replay) d'Arte permet pas mal de souplesse et j'ai pu ainsi découvrir deux films à peu près inédits qui me renvoient à ma chère Irlande, l'un dans la très catholique campagne des années cinquante, l'autre dans Belfast à feu et à sang des années quatre-vingt. Stella days est un joli film où dans une petite ville vers 1955 un prêtre âgé, ancien bibliothécaire au Vatican, qui n'avait pas forcément la vocation, entreprend d'installer dans la cité un cinéma, le Stella. Ce n'est pas que la programmation envisagée soit olé olé mais dans le pays à cette époque tout est considéré olé olé dès que ça change un tout petit peu.

                                                                                  Le maire est plutôt obtus et le Père Barry se bat de son mieux pour faire aboutir son idée. Le film est agréable mais trop "raisonnable" et les graves problèmes sont abordés en catimini, que ce soit les relations avec Londres ou l'éducation des enfants. Mais Martin Sheen, acteur assez âgé maintenant compose un beau rôle de prêtre ouvert et tolérant, qui voudrait réformer les choses, doucement. On finit par apprendre que son choix de vie fut plus ou moins, et surtout plus, orienté par ses parents. J'ai pensé à Spencer Tracy devant ce personnage de douceur et parfois de colère. Du même metteur en scène Thaddeus O'Sullivan j'ai vu jadis l'excellent Ordinary decent criminal.

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                                        On aurait pu traduire ce film par Cinquante vies sauvées. Mais non, ce film s'appelle en français La guerre de l'ombre. C'est idiot mais fréquent. Brutal, n'occultant pas le fait que les violences aient été bilatérales, tourné souvent à la façon d'un reportage de guerre, ce film de la réalisatrice canadienne Kari Skogland, d'après le récit autobiographique de Martin McGartland, revient sur le très difficile point d'équilibre en Irlande du Nord entre l'I.R.A. et les forces loyalistes. Erin,que d'horreurs commises en ton nom!

                                        Martin est un petit délinquant sans trop d'envergure. Mais dans Belfast qui brûle "fraternellement",il est  arrêté, il est sollicité par l’officier Fergus pour devenir indic et informer les Anglais. Bientôt recruté par l’IRA, il se trouve rapidement en porte à faux. Réalisé fiévreusement parmi les décombres et les hangars, comme déshumanisé, il me semble que le film sonne juste. Cependant McGartland lui-même s'en est totalement désolidarisé. A croire que la vérité sera difficile à établir, comme souvent dans les guerres civiles. Selon lui-même et quelques autres ses "renseignements" auraient sauvé cinquante Irlandais. Selon des points de vue différents il est considéré comme un traître et, même si la situation s'est améliorée, n'est pas sûr de finir ses jours dans son lit. J'ai bien aimé ce film, qui fait froid dans le dos, et je songe, un peu rêveur, au référendum écossais, et, alors que ce blog évite soigneusement toute polémique, alors même que j'essaie de ne pas amalgamer tout et n'importe quoi, j'ai envie de dire "Gentlemen, n'allons pas trop loin".

                                        Dans cette optique la superbe Aurore/Sunrise de Neil Hannon (The Divine Comedy) en version symphonique me paraît illustrer parfaitement mon propos.

 

 

 

 

 

 

 

9 septembre 2014

Ritorno a casa

                                         Des mois que je ne vous avais pas cassé les pieds avec le cinéma italien. Rassurez-vous, j'ai toujours le virus. Tiens, trois films très différents, on en cause un poco,si? Si l'un d'entre eux constitue un sequel assez indigeste les deux autres sont plutôt sympas à découvrir.

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                                         Quinze ans après son hallucinante galerie des Monstres (63) Dino Risi, flanqué cette fois de Mario Monicelli et Ettore Scola, échoue avec Les nouveaux monstres, assez lamentable pochette de sketches lourdissimes et démagogiques en diable. On sourit quand même parfois tant les géniaux cabots habituels en font des tonnes, Gassman, Tognazzi,Sordi. Et ces gens-là m'ont tellement donné de plaisir cinématographique que je ne saurais leur en vouloir. Vu en plus sur un catastrophique DVD où la V.O. se met d'un seul coup à la V.F. sans la moindre explication. Mes chers amis (sic) Dino, Mario, Ettore, Vittorio, Ugo, Alberto, lei amo tante, che vergogna!

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                                             Bien antérieur mais surtout plus pimpant, Séduite et abandonnée de Pietro Germi (1964), sans atteindre à son chef d'oeuvre Divorce à l'italienne,nous ramène en Sicile, où une toute jeunette Stefania Sandrelli a maille à partir avec son père cause faute et déshonneur.Parfois hilarant avec ses mâles qui n'ont pas encore compris que bientôt ils ne maîtriseraient plus grand chose de la vie de leurs enfants et qui se croient encore propriétaires de l'avenir de leurs filles. La sociologie italienne moderne doit tant au cinéma et notamment à Pietro Germi qui, tout en restant drôle avec ses archétypes, en dit long sur cette terre ultra-méridionale des années soixante. Saro Urzi, surnommé le Raimu italien, à juste titre tant sa présence est éclatante sans vampiriser le film comme le faisait Jules, joue un père en équilibre sur son amour pour sa fille et l'honneur, ah, l'Honneur! Truculence et personnages traditionnels, femmes en noir confites en dévotions, tout homme ou presque est selon les us et coutumes Don Quelque chose, mais le feu couve sous la glace. Une vraie réussite.

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                                        Plus surprenante en 1965 l'ncursion d'Elio Petri, cinéaste plutôt ouvertement "politique", dans une pop-science-fiction adaptée du roman de Robet Sheckley La septième victime qui devint à Cinecitta La dixième victime. Dans un futur indéterminé, pour canaliser l'agressivité de la population dans une société où les guerres ont disparu, des chasses à l'homme mortelles sont organisées entre des participants volontaires. Un ordinateur désigne le chasseur et la victime. Caroline, avec neuf victoires à son actif, se voit désigner une dixième victime : Marcello, neuf victoires lui aussi. Voir Mastroianni en rouquin aux trousses d'Ursula Andress est assez jubilatoire. Une bande son pop assez gainsbourgienne sixties,des décors à la Barbarella, un clin d'oeil aux cinéphiles qui s'amuseront devant cette pochade préberlusconienne où le terme "néoréaliste" est uitilisé comme une injure.Au rayon des curiosités donc, mais pourquoi pas...

 

3 septembre 2014

La vie des livres

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                                                                                    Ces livres sont à qui ça intéresse. Ou à quelqu'un qui connaîtrait quelqu'un que ça intéresse.Il est des moments où l'on a trop de livres. Non qu'on ne les aime plus, mais l'espace manque et l'on souhaite en demeurer à l'essentiel. Et l'on aimerait qu'ils continuent de vivre ailleurs, par exemple chez des personnes qui les traiteraient bien. Pourquoi ces livres plutôt que d'autres? Multiples raisons, double emploi ( Voyage...), polars qui honnêtement ne figurent pas dans mes livresques réussites mais ce n'est, comme toujours sur ce blog, que mon avis, cadeau que j'ai détesté (Rouge...) mais que vous aimerez peut-être, livres cinéma qui débordent d'une bibliothèque Septième Art déjà encombrante, etc...

                                                                                   Je me propose d'envoyer ces livres à toute personne intéressée, gracieusement bien sûr. Je demande simplement aux destinataires d'en payer le port. Les bibliothèques municipales, en fait, n'en veulent guère.

1 septembre 2014

C'est la vie, Lilith

                                              Ce livre m'est parvenu curieusement. Son auteur, Philippe Pratx, m'a contacté, me proposant de le lire en téléchargement. Il pensait que Le soir, Lilith pouvait m'intéresser de par son thème et son climat très cinéma muet. Il avait bien raison.Je l'ai donc lu ainsi, une première pour moi et puis par principe j'ai tenu à l'acheter à l'auteur lui-même, nanti d'une gentille dédicace. Au passage, quelle différence de toucher le livre, le poser, le retourner, le chercher. Vous m'avez compris,je suis un fossile.

                                             "23 novembre 1924. Lilith Hevesi, star hollywoodienne du cinéma muet, est retrouvée morte dans le château où elle s’est retirée au fin fond de la campagne hongroise. Quarante ans plus tard, alors que le narrateur, ancien ami, amant, mentor de l’actrice aux multiples visages, tente de dépoussiérer son passé, ses recherches sont perturbées par une femme qui éveille rapidement ses soupçons."

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                                          Le soir,Lilith est une splendide incursion fantasmée dans le monde du cinéma muet, entre expressionnisme viennois et artifices hollywoodiens. Mais attention, on ne pénètre pas dans le monde de Lilith, un tantinet labyrinthique, sans s'armer de patience pour décrypter les arcanes d'une histoire racontée sous plusieurs angles, voix du narrateur, journal de Lilith elle-même, chroniques des films de la diva sous le nom de Eve Whiteland.Déjà ce pseudo, Eve Whiteland, nous emmène en pays de mystère, particulièrement en ces années où le cinéma muet dispensait un imaginaire souvent fantastique qu'il devait perdre, sauf rares exceptions, en découvrant la parole et trop souvent le bavardage. Eve, comme la première femme, mais Lilith, on le sait, la précéda selon certains textes et certaines civilisations, parfois aussi assimilée au serpent de la Création. Le personnage de Lilith-Eve est donc multiple, protéiforme, insaisissable. A le fin du livre on n'est pas sûr d'avoir saisi l'essentiel, mais on a voyagé dans un monde impalpable et fugace, de pellicules détruites, de fatales attractions, de léthales répulsions.

                                        Passionné de cinéma j'ai emboîté le pas du narrateur, Philippe Pratx doit parfois lui ressembler, sur les traces de Lilith, qu'en cinéphile déférent il tire du côté de Garbo, femme dont on finit par douter de l'existence, une sorte de femme-départ disponible pour des lendemains d'interrogations, toute une palette de lieux sous influence littéraire,Villiers de l'Isle-Adam ou picturale, Chirico, Delvaux. On y croise des personnages réels, Chaplin, un tout petit peu, ou Michael Curtiz du temps de Mihaly Kertesz, ,ou Tod Browning, ou de vrais producteurs, Zukor, Laemmle, tous venus de l'Est. Ou des êtres tout droits sortis de la fertile plume de Philippe Pratx. Ambiance expressionniste très Mitteleuropa, la sanguinaire Comtesse Erzsebeth par exemple, mais le surréalisme pointe parfois son nez et la construction chapitrée du livre évoque les serials, les Fantomas ou Les Vampires à la Feuillade.

 

                                   Le soir, Lilith est un beau roman, riche, trop parfois, sous influence mais sachant aussi battre sa propre mesure, faisant appel au lecteur, troisième part de cette trilogie après l'auteur et les personnages. Quant à moi, blanchi sous le harnais des salles obscures, j'ai pensé à Murnau, à Stroheim, à Sunset Boulevard. Mais c'est avec Paulina 1880 que commence le livre de Philippe Pratx, figure emblématique d'une littérature assez difficile, personnage si complexe entre le criminel et le sacrificiel. J'avoue que ça m'a fait peur, peu conquis que j'ai été par la lecture d'ailleurs récente du roman de Pierre-Jean Jouve. Des embûches, il y en a d'autres au long de Le soir,Lilith, de celles qui font la littérature dont on sort, heureux et fatigué, après avoir tenté des annés durant de comprendre qui était vraiment Lilith. Exigeant et envoûtant, c'est parqué sur la quatrième de couverture.Exact.

                                   N'ayez pas peur, et abordez l'histoire de Lily aux côtés du narrateur, lui qui peine tant à écrire la biographie de Lilith, enquête-hommage par delà la pellicule de passage, par delà le souvenir incertain, par delà le mystère accompli. Homme de son temps,  Philippe Pratx accompagne son roman de cette belle vidéo starring Garbo, un condensé des films d'Eve Whiteland, qu'on croit avoir vus, c'est dire la réussite de l'entreprise. Merci Philippe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

26 août 2014

Le cinéma, mon vélo et moi /3/ Elégance pour un chant du cygne

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                                                                                    Pour une rentrée bloguesque, classe? Non? Un cinéma de séduction, Newman, Redford. Un cinéma qui n'excluait pas la gravité et comme un parfum de western agonisant, avec changement de selle. Une rentrée d'autant plus prometteuse qu'Asphodèle m'a fait un bien joli cadeau,ci-dessous. Merci de tout coeur.

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26 juillet 2014

Le cinéma, mon vélo et moi/2/ L'héritage néoréaliste

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                                         Un cinéma à hauteur d'enfant, une filiation de De Sica aux Dardenne, un peu plus de soixante années séparent les deux films, le coeur commun, et le vélo-vecteur social et objet d'envie d'insertion. Deux films sans âge, sans grands mots. Taisons-nous. Rome, Liège.

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17 juillet 2014

Géographie: Yuma, Arizona

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                                                                 La laideur des villes américaines est fascinante. Continuons cependant notre route en Arizona  cette fois avec Yuma au moins célèbre chez les cinéphiles pour le très beau western de Delmer Daves 3 h10 pour Yuma. Yuma prétend être la ville la plus ensoleillée au monde, proche de la Californie et du Mexique. Les statistiques montrent effectivement qu'il vous faut y aller plutôt en hiver sous peine de dessécher, au sud du sud des U.S.A, au confluent du Colorado et de la Gila. Allez take that train. Le film est un classique de 1957 et Frankie Laine est du voyage. Le remake, que je n'ai pas vu, Russell Crowe, Christian Bale, date de quelques années.

 

                                                                 Soucieux d'être encore un tout petit peu contemporain, un tout petit peu, je vous propose la jolie ballade éponyme, Yuma, de Justin Townes Earle, un folkeux fils de folkeux (Steve Earle), que je visite souvent.

 

 

 

 

 

8 juillet 2014

Six cordes,vingt-quatre images/2/Accords et désaccords

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                                                                                  Années trente, l'histoire d'Emmet Ray, le deuxième meilleur guitariste de jazz au monde, présentée par le grand musicologue Stuart Allen Koenigsberg. Tendre et désopilante chronique du plus célèbre piéton de Manhattan qui reconnait  que pour lui la musique s'est arrêtée vers 1948 environ. Et Sean Penn compose un musicien à la fois lunaire et imbu de lui-même.

Sweet and lowdown, Woody Allen,1999, Sean Penn, Samantha Morton, Uma Thurman, Woody Allen

 

 

 

1 juillet 2014

Quelque chose en nous de McCullers

REFLETS

                                          C'est devenu une excellente habitude de lire avec Val La jument verte de Val . Là ce fut même pour moi une relecture car je crois, même pas  sûr, avoir déjà découvert Reflets dans un oeil d'or il y a des siècles. J'ai vu aussi l'excellent et tout aussi troublant film de John Huston ave Brando et Taylor, bonjour les egos. Carson McCullers est une écrivaine que j'affectionne depuis longtemps. Le coeur est un chasseur solitaire, Frankie Adams, L'horloge sans aiguilles, les nouvelles de La ballade du Café Triste sont pour moi de précieux souvenirs. Ce Sud douloureux chez cette femme qui fut elle-même frappée dans sa chair très jeune prend ici la forme étouffant d'un quartier militaire, déjà une oppression en soi, et particulièrement d'une sorte de ballet un peu morbide à six personnages.

                                          Les Penderton et les Langdon. Deux officiers et leurs femmes, l'un amant de l'épouse de l'autre, Leonora, une femme beaucoup plus portée sur le physique que sur l'intellectuel, et lui-même nanti d'une femme psychologiquement très malade, Allison. On voit déjà le climat de frustration, notamment sexuelle (impuissance, pulsions homosexuelles)  très" tennesseewilliamsesque" si j'ose ce barbarisme. Sauf que tout ça est antérieur (écrit en 1941) aux pièces de l'auteur de la Ménagerie... et du Tramway... Sauf aussi qu'on n'y assiste pas à de grandes scènes violentes comme dans le théâtre un peu fatigant de Williams. Deux autres personnages complètent le tableau, un soldat timide et voyeur, capable de grandes colères, et un domestique philippin  voué corps et âme, jusqu'à quel point, à la femme si fragile du commandant. Un cheval aussi, monté par l'épouse infidèle et soigné par le soldat, joue un rôle important dans ce psychodrame où rien n'est véritablement montré mais où la moiteur du Sud et la névrose des personnages sont explosives jusqu'à l'accomplissement. Carson McCullers, elle-même très souffreteuse, n'impose rien, mais inquiète terriblement le lecteur qui, ce me semble, se retrouve en partie face à ses propres contradictions, ses insatisfactions, et ce mal-être qui nous est un peu délicieux, sournoisement mais réellement.

                                         Un paon d'un vert sinistre, avec un seul énorme oeil d'or; et dans cet oeil d'or quelque chose de minuscule et ... (Anacleto, le domestique regardant les tisons du feu devant Allison l'épouse malade délaissée d'un côté, vénérée de l'autre).

                                         Tout ceci nous est raconté en 150 pages. Amplement suffisant à l'heure ou certains se prennent pour Tolstoï. Encore faut-il le talent, le génie, d'une écrivaine meurtrie, apte à nous inviter au bal du mal et de la souffrance, les seuls éléments qui, dans Réflexions dans un oeil d'or, soient partagés équitablement entre ces six personnages, pas en quête d'auteur. Sans oublier le cheval, qui a droit lui aussi à pas mal de brutalités. Il va de soi que j'en demande pardon à Val. Le grand John Huston, qui adapta aussi Tennessee Williams, a plutôt bien appréhendé l'atmosphère délétère de Carson McCullers. A mon avis.

 

 

                                        

 

 

 

29 juin 2014

Un livre, un film (énigme 100), la solution

 

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                                                               ... n'avait pas de secrets pour Aifelle, Dasola, Pierrot Bâton, Keisha, Asphodèle, fidèles parmi les fidèles. Un bel été à toutes, Mesdames (ça se confirme), et merci de vos passages, toujours brillants.

 

 

 

 

 

 

28 juin 2014

Un livre, un film (énigme 100)

film

                                       En clôture de cette énigmatique saison partagée avec Claudia et Wens voici la toute dernière mouture pour un roman et un film portant le même titre et datant de 1951 pour le livre et 1970 pour le film. L'auteur, adapté à plusieurs reprises, et le metteur en scène sont de la même nationalité, ainsi que les deux femmes de lettres qui partagèrent successivement la vie de cet écrivain, un des plus célèbres de son pays. Il fut souvent source de scandale et inspira parfois ennui et mépris.  

                                      Le trait le plus caractéristique du changement radical intervenu durant ces dix-sept ans était la disparition d'une sorte d'excès de vitalité constitué par le bouillonnement d'instincts insolites et peut-être anormaux. Tout cela était remplacé par quelque chose d'un peu terne, d'un peu médiocre : du normal.

                                      Quant au metteur en scène, lui aussi connut un parfum de scandale, pour un autre film. Sexualité, critique un peu systématique de la bourgeoisie, firent que l'écrivain et le cinéaste connurent un zénith dans les années 60-80. Ils traversent actuellement ce qui ressemble à un purgatoire. A juste titre? Je ne sais, ni ne suis compétent. Mais je sais qu'être trop "à la mode" expose à des déconvenues. Un ultime cadeau:c'est un acteur français qui interprète le rôle principal du film en question aujourd'hui.

                                     Sur cette centième nous nous quittons donc. Merci à Claudia et Wens qui m'ont laissé la garde alternée de l'énigme. Merci aux participants et visiteurs de cette rubrique. Un jeu, en effet, n'est strictement rien s'il n'est partagé.

17 juin 2014

Le cinéma, mon vélo et moi/ 1/ Prévert et Carné

Le cinéma,mon vélo et moi

                                                                                  Cette bien jolie photo  est l'une des bonnes feuilles de la chère Asphodèle qui me l'offrit il y a quelques mois et à qui je dédie cette nouvelle rubrique qui sera totalement muette. Je n'ai pas réussi à trouver des documents où l'on voit un cycliste avec sa guitare dans une scène de film. Sinon vous pensez bien...Vous avez dit bizarre?

velobarra

 

 

15 juin 2014

Un livre, un film (énigme 98), la solution

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                                               Félicitations à Dasola et Aifelle, toujours expertes. Je rajouterai peu de choses, tout est dans l'extrait. Le livre est d'abord sorti sous le titre Pentimento et les débutants étaient Meryl Streep et Lambert Wilson. Vanessa Redgrave pour le rôle de Julia et Jason Robards pour celui de Dashiell Hammett reçurent l'oscar du meilleur second rôle. Et l'allusion au Train sifflera trois fois de Fred Zinnemann était de première classe. A bientôt.

 

 

 

14 juin 2014

Un livre, un film (énigme 98 )

film

                                    Cette semaine c'est vraiment simple. Le livre est peu connu, l'auteur peu connu, le film peu connu, le cinéaste un peu plus connu pour deux autres films. "C'est un peu court, jeune homme". Alors voilà. Le film date de la fin des années 70 et son titre se compose uniquement d'un prénom. Une actrice américaine multinominée et un acteur français qui fit pas mal de cérémonies sur la Côte d'Azur le mois dernier y firent leurs débuts. Le livre, publié en 1973, est en fait un récit proche de l'autobiographie et, à l'origine, n'a pas le même titre que le film. Comme très souvent il est ressorti plus tard avec le titre du film. J'ai conscience de la clarté un peu relative de mon propos alors quelques précisions en cette fin d'année cinélittéraire.

                                    L'auteure, qui fut aussi dramaturge et scénariste, est évidemment l'un des personnages principaux, bien que le prénom titre ne soit pas le sien. De même que son mari, célèbre écrivain également. Ca se décante là non? Que puis-je rajouter, une belle histoire d'amitié.Et puis, tiens, deux oscars d'interprétation. Et encore que j'entends siffler le train en évoquant le metteur en scène. Allez bon vent! Il me faut l'auteur, le livre,le film, le metteur en scène. Tout le reste est facultatif, par exemple les deux comédiens débutants.

                                   Retrouvez Claudia et Wens le 21 juin, puis ce sera ma dernière énigme le 28 juin.

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