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31 octobre 2012

Vent du veld

BRINK

           Le roman du grand auteur sud-africain André Brink est très intéressant mais je mettrais une légère altération,ça s'appelle un bémol.Publié en France vers 78 le voyage d'une blanche européenne et d'un esclave noir dans la région du Cap,Un instant dans le vent,est aussi la fusion improbable de deux êtres,corps et âme,au milieu du XVIIIème Siècle,dans un pays neuf,pays qui s'avérera au fil des décennies comme une capitale de la douleur.Epreuve physique terrible, privations, faim et froid,Elizabeth et Adam, après une stupéfaction mutuelle de se retrouver liés de la sorte,vont entreprendre après la mort des compagnons et du mari d'Elisabeth d'une part,et d'autre part la fuite d'Adam qui a voulu tuer son maître,un voyage de retour vers Le Cap,voyage sans espoir pour ainsi dire car au cas inattendu où ils survivraient la colonie hollandaise de Cape Town serait quoiqu'il en soit bien incapable de les accepter et de les comprendre ensemble.Chronique d'un échec annoncé,cependant il n'est pas interdit d'entreprendre.

            Un instant dans le vent est une aventure,une sorte de Robinson Crusoe au coeur du veld sud-africain,désert et glacial parfois,torride souvent.Presque un manuel pour résister aux conditions extrêmes.Violent donc,car conserver la vie dans ces circonstances implique parfois d'égorger une jeune biche ou de massacrer une tortue.Comme un retour aux origines,Adam et Elisabeth vivront dans les grottes et mangeront parfois crû.Le pays est si extraordinaire mais si brutal.En cela l'Afrique du Sud s'est perpétuée. Bien sûr,combattant historique de l'apartheid, catégorie intellectuel blanc,André Brink a un peu tendance à prêcher, parfois dans le désert au sens propre. La faute est vénielle et la cause est juste.Parfois les causes justes me fatiguent un peu.Et puis je le confesse, si André Brink et J.M.Coetzee sont de grands écrivains, Karel Schoeman me touche plus. La rédemption par l'amour du couple Elizabeth et Adam qu'on aimerait saluer demeure pour moi comme théorique.

         Au rayon des certitudes celle que l'Afrique du Sud,tourmentée et plurielle, déchirée mais prometteuse peut-être, dispose d'une richesse littéraire qui a l'étendue de la savane et le goût brûlant du bush."Tu enfanteras dans la douleur" semble être sa devise. 

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14 septembre 2012

Géographie: Jackson, Mississippi

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         Probablement des dizaines de Jackson constellent les Etats-Unis.On s'autorise à penser que Jackson,Mississippi est la plus célèbre.Capitale d'état,190 000 habitants,la ville rend hommage à Andrew Jackson,septième président du pays.Ancien comptoir français fondé par le Canadien français Louis LeFleur,traversée par la Pearl River,la ville a été témoin de troubles comme pas mal de cités sudistes au début des années 60.Nombre de romans,films ou chansons retracent ces moments.Nous en avons déjà parlé notamment à Oxford.Les écrivains Eudora Welty et Richard Wright,l'auteur de Black Boy,y ont vécu enfants.Musicalement Jackson est ici évoqué très sobrement par le folkeux Jason Luckett.Très sobrement, minimaliste, dirais-je.

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http://youtu.be/tUkKbHyhhZw   Jackson,Mississippi  Jason Luckett

6 juin 2012

Géographie: Natchez, Mississippi

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         Petite cité de 20 000 habitants Natchez tire son nom d'une tribu amérindienne dont Chateaubriand fit un récit célèbre. Après quelques massacres réciproques avec les colons français les Natchez furent dispersés et leur nom est maintenant celui de cette jolie ville sur une boucle du Meschacebe,celui aussi de bien des bateaux à roues qui sillonnent l'Old Man River.

          The Groundhogs furent un groupe de British Blues contemporain des John Mayall ou Alexis Korner.J'ai ainsi l'occasion de faire voir le dos d'une pochette à l'ancienne,celle de l'album Blues obituary,titre que je récuse évidemment.Le titre Natchez burnin' est dû à l'un des pionniers,Howlin' Wolf, mais la paternité des classiques de blues est pour le moins aléatoire en ces temps où les droits d'auteur se négociaient à l'aide d'une bouteille de vieux rye et d'une nuit au bordel.

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 http://www.deezer.com/track/6588029  Natchez burnin'   The Groundhogs

 

 

 

17 mai 2012

Géographie: Oxford, Mississippi

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                Oxford n'est qu'une petite ville de 20 000 habitants mais elle est assez célèbre.En histoire d'abord, Oxford,choisie comme siège de l'université du Mississippi,et nommée ainsi en référence à la grande école britannique,accueillit en 1962 pour la première fois un étudiant noir,James Meredith.Cela ne fit pas plaisir à tous.Mais cela donna naissance à plusieurs chansons sur le thème,floraison de textes engagés étant la norme dans les midsixties.Notamment celles de Bob Dylan et Phil Ochs.

             En littérature,Rowan Oak, grande demeure sudiste (photo), a abrité William Faulkner, son épouse, ses livres et ses alcools,tout cela n'étant pas forcément dans l'ordre préférentiel.Quant à James Meredith,les choses étant souvent plus complexes que la droite ou la gauche,par exemple,ou le blanc et le noir,il devint un soutien des Républicains.

http://youtu.be/1PLFKimdUOA  Phil Ochs  Ballad of Oxford

http://www.deezer.com/music/track/7365745   Bob Dylan  Oxford Town

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15 mars 2012

Géographie: Fort Worth, Texas

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              Fort Worth,ville jumelle de Dallas,fut longtemps l'une des capitales du bétail.Son surnom n'est-il pas Cowtown? C'est drôle comme les Américains aiment donner des sobriquets à leurs villes. La ville s'enorgueillit du plus grand dancing country and western au monde.Je vous dis ça au cas où cela vous démangerait impérativement.

         Encore un blues,inépuisable filon,un country blues plus exactement.chanté par un blanc,Steve Earle,vieux routier du protest-song ancestral.Earle,né en 55,fugueur à 14 ans,a collaboré avec bien du monde,un peu avec la justice aussi d'ailleurs,incarcéré quelques mois pour abus d'abus.Je ne comprendrai jamais trop le conformisme de ces gens que j'aime par ailleurs,mais qui n'ont pas encore saisi qu'il était vite devenu plus original de porter une cravate et de boire de l'eau minérale.Il a aussi beaucoup fréquenté Shane McGowan(The Pogues),ce qui est bien musicalement et plus encore "alcoolément".Mais Steve Earle est un grand songwriter et cela n'enlève rien à mon estime pour sa musique.Il a écrit Fort Worth blues pour son ami Townes Van Zandt, autre grande figure du folk, trop tôt disparu,selon la formule.Steve Earle figure aussi sur le quadruple CD Chimes of freedom,tout récent hommage à Bob Dylan.Album pour lequel je n'ai pas été contacté malgré la rubrique de reprises régulières de Zimmerman ici même.Ce dernier trait se veut d'humour,cela va sans dire et mieux en le disant.

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 http://youtu.be/LMknbUBLu5E Fort Worth blues   Steve Earle

In Ft. Worth all the neon's burnin' bright
Pretty lights red and blue
But they'd shut down all the honky tonks tonight
And say a prayer or two
If they only knew

You used to say the highway was your home
But we both know that ain't true
It's just the only place a man can go
When he don't know where he's travelin' to

But Colorado's always clean and healin'
And Tennessee in Spring is green and cool
It never really was your kind of town
But you went around with the Ft. Worth Blues

Somewhere up beyond the great divide
Where the sky is wide and the clouds are few
A man can see his way clear to the light
Just hold on tight
That's all you gotta do

And they say Texas weather's always changin'
And one thing change'll bring is somethin' new
And Houston really ain't that bad a town
So you hang around with the Ft. Worth Blues

There's a full moon over Galway Bay tonight
Silver light over green and blue
And every place I travel through, I find
Some kinda sign that you've been through

But Amsterdam was always good for grieving
And London never fails to leave me blue
Paris never was my kinda town
So I walked around with the Ft. Worth Blues

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12 mars 2012

Lettre tordue,lettre tordue

 le retour de silas jones   

         Sous ce curieux titre,le titre original (Crooked letter,crooked letter),se cache en fait un truc mnémotechnique pour apprendre aux enfants à écrire Mississippi.M, I, Lettre tordue,lettre tordue, I, Lettre tordue,lettre tordue, I, Bossu,bossu, I.Tom Franklin dont La Culasse de l'Enfer cette description de la vie d'un comté américain entre milices et justice, m'impressionna fort il y a quelques années,nous a concocté une histoire classique d'amitié inattendue dans ce Sud américain qu'on croit connaître tant on a lu sur ce pays.Silas Jones,constable noir rural est revenu de Chicago et a retrouvé Larry Ott,son seul ami d'enfance,blanc et solitaire accusé d'un meurtre ancien,et,pendant qu'on y est, d'un nouveau.En plus il est fan des bouquins de Stephen King.

     C'est l'occasion de renouer avec un passé très lourd qui apporte son lot de personnages obtus et ras de la casquette,de machos et de brutes,en un paysage littéraire bien campé qu'on a lu souvent.La séance drive-in se termine mal,les bourgades ne vivent un peu que devant le base-ball à la télé et il n'y a même plus de Vietnam. C'est dire si suinte l'ennui.J'ai trouvé Le retour de Silas Jones moins fort que La Culasse.Il y a ici un récit bien balisé,la ballade de la probable erreur judiciaire.Mais je n'ai pas ressenti la claque que m'avait assénée La Culasse.Le portrait de ces deux hommes est efficace avec une inversion des stéréotypes,à savoir que le plus marginal des deux n'est pas celui qu'on trouve en général dans les romans Southern.On se prend au jeu et on a lu un livre intéressant,en aucun cas absolument essentiel contrairement au dernier livre chroniqué ici même il y a peu,estampillé Texas et non Mississippi.Plus passe le temps plus je demande à la littérature.Ce même Retour de Silas Jones m'aurait trouvé probablement plus enthousiaste trois en arrière.

 

 

26 février 2012

De boue,de sang... et le bruit des sabots

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           Des critiques assez dithyrambiques circulaient partout.Justifiées.C'est un grand roman que Bruce Machart nous propose.Comme ça se passe dans le Sud et qu'il y a terre et famille on a parfois convoqué Faulkner.On convoque assez souvent le chantre de Yoknapatawpha. Je suis beaucoup moins sûr qu'on l'ait lu tant que ça.Là n'est pas la question.Mais qu'est-ce qu'on aime tous un peu jouer à ces Sept Familles littéraires.La terre c'est celle du Texas,du Texas des bêtes à cornes,pas du pétrole,ou pas encore.Et la famille ,voire le clan, voire la communauté, c'est celle de ces émigrants tchèques  dont la ville s'appelle d'ailleurs Praha.Vaclav Skala en veut à son quatrième fils,Karel,qui a "tué" sa mère en naissant.Il y a des départs plus en fanfare.Matériellement tout du moins,en cette fin du XIXème l'avenir est prometteur à qui veut bosser dur comme ce rude paysan qui traite  ses chevaux mieux que ses fils.Mais c'est ainsi et le coton et la bière vont faire la fortune de ce Karel mal-aimé alors que ses trois aînés ont épousé les filles d'un riche voisin hispano-mexicain.

         Bruit et fureur,tiens donc,brutalité et règlements de compte,vols de tonneaux,incendies,le sel de cette vie,la lutte pour posséder,ce que j'appelle la violence des bornes,pour un arpent de terrain.Du terre à terre dans cette sorte de saga d'où tout miel est exclu dans le bruit des bottes et le sifflement des fouets.Et puis, présent comme rarement, le pays,ce pays en devenir avec ses poussières et ses ravines,ses champs de coton immenses et ses mots étranges pour l'ignare en botanique que je suis,ces mots qui vous font ouvrir un vieux dico,les pacaniers,les mesquites,les gommiers, que la technologie actuelle nous permet de voir d'un clic.En ce sens on vit une époque parfois formidable.Bruce Machart ne craint pas de s'arrêter deux pages sur les tribulations d'un grand duc dans la nuit texane,ni sur la curiosité d'un vieux curé que sa maladresse a emprisonné sur les barbelés.Ni sur la castration d'un cheval fringant dont l'avenir s'obscurcit d'une charrue.

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      Le sillage de l'oubli dont le titre original parle plutôt de pardon,de rémission, The wake of forgiveness,est un grand roman de l'Amérique où les héros cognent et encaissent,tuméfient et cicatrisent,bâtissent et brûlent, vivent "en quelque sorte".Une littérature belle et très élaborée,très structurée,de belles circonvolutions comme celles des arbres de là-bas.Prenez une page au hasard de ce livre,je vous défie de ne pas chanceler tant l'écrivain a su brasser corps et âme cette humanité pour en faire un grand oeuvre sur les hommes en peine et en colère, tout de haine et de vulnérabilité.Machart rejoint la galerie immense de ces grands Américains qui de Steinbeck à Cormac McCarthy, d'Erskine Caldwell à Tom Franklin, n'en finissent pas de réenchanter le lecteur. Louons encore et toujours les grands hommes de là-bas! Quittes à frissonner lors du contact des doigts sur la crosse d'une arme.D'autres ont aimé...

Keisha http://0z.fr/VVFwq

Mimi Pinson Le sillage de l'oubli

 

22 janvier 2012

Géographie: Savannah, Georgie

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              Savannah est d'une beauté unique.Considérée comme l'une des plus belles villes d'Amérique du Nord, typique du Deep South,l'une des portes d'entrée venant du vieux continent,Savannah n'est pas américaine tellement, suspendue, fragment Vieille Europe en vigie.C'est la destination phare du tourisme en Georgie dont elle fut jadis capitale.Antebellum,ce joli adverbe,semble avoir été créé pour Savannah où la vie paraît s'être arrêtée avant la Sécession.De très nombreux squares constellés de vénérables arbres du Sud y témoignent d'une sorte de "douceur de vivre" délicieusement surannée.Redford et Eastwood l'ont joliment fimée dans Bagger Vance et Minuit dans le jardin du bien et du mal.

                     Aujourd'hui l'illustration musicale est immense,vous en conviendrez.Madame Nina Simone nous parle du dimanche dans cette belle ville atlantique.Sobriété et mélancolie sur la scène,émotion garantie,charme sudiste.


Nina Simone - Sunday in Savannah - 1961

7 décembre 2011

Géographie: Lafayette, Louisiane

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      La capitale du pays cajun n'est ni La Nouvelle-Orleans ni Baton Rouge. Vermilionville,un joli nom,est devenue Lafayette en 1884.Et Tommy Dardar joue catégorie zydeco,cette espèce de swamp rock aux relents d'accordéon dont Clifton Chenier fut l'un des fleurons.Voici donc un petit air sympa qui remue des sabots. Bienvenue au Bayou Queue de Tortue pour un festival gombo jambalaya.Tout y est à peu près bilingue.Alors Lafayette nous voici.

318681_10150274296508123_509468122_8088548_5325737_nCr.photos Nena Fagan 

http://www.deezer.com/listen-11468076  Goin' back to Lafayette  Tommy Dardar

  Et comme je me sens d'humeur très Louisiana Story les trois bayous les plus chouettes de l'histoire du rock.Et quelques lignes du troisième,le meilleur,très vaudou, signé du plus fabuleux groupe folk-rock de tous les temps.


http://youtu.be/ex2MsgpPafo   Roy Orbison - Blue Bayou 1963
 


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http://youtu.be/wIjUY3pjN8E Creedence Clearwater Revival - Born On The Bayou

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The Byrds - Lover of the bayou

http://youtu.be/K4XcA_bkt6c 

    Quiche de poisson-chat dans mon havresac

     Je suis l'amant du bayou

     Marque le seuil de ta maison avec un chiffon mouillé

     Je suis l'amant du bayou

     J'ai grandi et nagé avec le crocodile

     L'oeil du serpent m'a enseigné le style Mojo

     Me nourrir d'algues au foie de poulet

     Je suis l'amant du bayou.

 

 

 

18 juin 2011

Un "collector"


)LOM   

   Voici un album de B.D. qui m'a séduit.Duchazeau nous emmène sur les routes du Sud,du Sud américain, cette source si riche de ses racines musicales afro, gospel,blues jazz,cajun,zydeco,swamp,work song,country,etc... L'histoire est absolument authentique.1933,dans un univers à la Steinbeck,à la Caldwell pour les lettres,à la Walker Evans pour la photo,John Lomax et son jeune fils de 18 ans, Alan,sillonnent les états méridionaux pour recueillir les témoignages musicaux des gens du cru et les enregistrer sur cylindres de cire.Il avait déjà 20 ans auparavant rassemblé des chansons de cowboys plutôt vers l'Ouest. Lomax, collecteur de folk songs,tout de noir et blanc vêtu est un beau voyage au coeur du pays,avec un père et un fils tout à leur mission,la mémoire musicale de l'Amérique,Tin Pan Alley.Sans les Lomax et quelques autres ni Elvis,ni Bob,ni Jim,ni Bruce,ni personne....

lomax

    Dans cette évocation du périple du père et du fils,dans un trou du Texas,la première page les voit bivouaquer et fumer autour du feu de camp,le pavillon de l'appareil recrache la voix d'Alan,pour la Washington Congress Library.Veuf,John Lomax croit beaucoup au patrimoine musical américain.Son regret est de n'avoir pas eu le temps d'enregistrer la voix de  sa propre femme.C'est toute l'histoire de Lomax, collecteur de folk songs,et cette BD avait évidemment tout pour me plaire,passionné de l'histoire des Etats-Unis à travers ses disques,ses livres et ses films.

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    Duchazeau,de ses traits assez neutres au niveau des visages,nous fait bien comprendre que dans ce Sud profond l'accueil n'est pas toujours à bras ouverts devant ces curieux qui veulent mettre en boîtes des bluesmen inconnus et illettrés,des joueurs de boogie peu sociables,des vieilles chanteuses de gospel méfiantes.Incrédules devant ces rouleaux de cire ils finissent par se livrer peu à peu,le bourbon n'y étant pas étranger.Le plus étonnant est que certains avaient même fait des disques sans le savoir et plus encore sans aucun droit d'auteur.Le plus célèbre,Leadbelly,était au Louisiana State Penitentiary et pas pour un vol de bicyclette.C'est que les bluesmen et les folkeux des années trente n'étaient pas des parangons de vertu.

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    J'ai particulièrement aimé les scènes de groupes:travailleurs aux champs ou poseurs de rails, offices religieux plutôt swing,pianos-bastringues et rues des grandes villes du Sud.Un univers frémissant est là,de pauvres bougres usés et sonnés,miséreux et naïfs,victimes et meurtriers.Ces gens-là ont fait Tin Pan Alley et de Memphis à Baton Rouge,de Clarksdale à Chattanooga,le coeur de l'Amérique n'a cessé de battre au Sud puis dans tout le pays et le monde entier.C'est sûrement pour ça que je me suis toujours senti curieux de ces riffs et de ces mots.Sûrement pour ça aussi que j'ai jadis écrit ce qui suit.

 

Blues

 

Une nuit d’été chaude et collante

Dans un bar cafardeux entouré de perdus

Le dernier ami aura pris le dernier train

Et les femmes depuis longtemps

Rendu mon coeur désert

Ce soir-là je crois que j’écrirai mon livre.

Un vieux pianiste las aux yeux gonflés

D’une ballade presque oubliée

Déchirera mon âme

Les rayons du passé brûlants comme la mort

Me feront comme des cicatrices

C’est là que,la tête heurtant les murs

Je deviendrai poète.

Et d’avoir tant roulé par les banlieues

Suintant l’infâme et l’ordinaire

Où les furtives rencontres sans un regard

N’échangent que du feu,silhouettes fantômes

Sans le souffle de vie                                                                              

Je serai fatigué et j’écrirai mon blues.

Les mots viendront simplement

Ca parlera de filles dans l’autocar

Qui nous quittent tous un jour

De chiens sous la pluie pleurant une caresse

De petits matins aigres,de mauvais cafés

Attisant les vieilles peines.

D’alcools solitaires et d’ivresses moroses

De compagnons d’un soir,fugitifs,réticents        

Aux vaines confidences

Du mal d’aimer enfin,de la belle jeunesse

Des petites bassesses enfouies

De désaccords majeurs,d’une musique qui brise

Un coeur déjà fêlé                                                                                                                                    


Leadbelly - lord lord lord (1929)

 

 

15 juin 2011

Géographie: Muscle Shoals, Alabama

MUSCLE

            Muscle Shoals n'est guère qu'une bourgade en Alabama,dans une vague agglomération de 70 000 habitants qui ne serait pas entrée dans l'histoire ni la géo que j'aime si...Si la musique ne s'en était pas mêlée.Fin des années 60 plusieurs studios d'enregistrement virent le jour sous la houlette de Rick Hall qui souhaitait que ce bled plutôt redneck concurrence Memphis,Tennessee,pas très éloigné.Ainsi naquit FAME (Florence Alabama Music Enterprises).Et cela marcha si bien que le Muscle Shoals Sound devint membre éminent de la musique populaire américaine au même titre que New York,Chicago,Memphis,New Orleans,Nashville.Muscle Shoals n'évoque plus grand chose à présent.Mais les immenses de la soul,Wilson Pickett,King Curtis,Aretha Franklin ne firent qu'y précéder les légendes Joe Cocker,Paul Simon,J.J.Cale,Bob Seger,Steve Winwood et l'ami Eddy Mitchell.Tony Joe White le génial swamp-rocker nous entraîne à Muscle Shoals, Alabama. Bienheureuse Amérique musicale que l'on retrouve dans cette chanson qui parle aussi de Stockholm,Amsterdam,Paris.

http://www.deezer.com/listen-2520390   On the return to Muscle Shoals  Joe White

WHITE

 

11 mai 2011

Géographie: Santa Fe, Nouveau-Mexique

     

http://www.youtube.com/watch?v=ErdA9ky7RkY   Santa Fe   Shawn Mullins

     Demeurée capitale de l'état malgré la croissance d'Albuquerque que nous a chantée Neil Young Santa Fe est l'un des villes les plus hispaniques des Etats-Unis.Et l'une des plus belles,tout au moins selon les canons Vieille Europe.Comme toutes les autres cités espagnoles le nom originel était un peu plus long, Ville Royale de la Sainte Foi de Saint François d'Assise.Mais pour un outlaw en fuite qui n'avait guère le temps de prendre un billet de diligence Santa Fe fit l'affaire.C'est vrai que le nom sonne comme une halte poussièreuse gorgée de soleil et de cactus,lorgnant vers le Mexique,l'ancien.

Santa Fe

         Plus haute capitale des Etats-Unis Santa Fe est en fait devenue très à la mode et a su parfaitement "récupérer" l'adobe et l'art indien.Je ne suis pas sûr que tout y soit parfaitement authentique.De toute façon ce voyage se veut musical avant tout.Shawn Mullins,folkeux de son état,chante Santa Fe.

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   Enfin côté cinéma Santa Fe fut souvent en vedette aux côtés d'Errol Flynn ou Randolph Scott.La piste de Santa Fe notamment retrace sans trop de discernement la vie de George Armstrong Custer.Mais ceci est une autre histoire.Il existe même,en France,sur une chaîne confidentielle,un magazine du western nommé Santa Fe.

25 avril 2011

Géographie: Miami, Floride

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http://www.youtube.com/watch?v=YP_9i3xNgks Miami Counting Crows

              L'une des villes les plus connues du Sud, Miami, dont l'image est plutôt un peu négative en France,le bling bling sûrement,nous est présentée aujourd'hui par le remarquable groupe Counting Crows qui nous a déjà emmenés sous la pluie à Baltimore.En voici une version scène,c'est le mot français pour live, récente. Toujours mené par Adam Duritz le groupe,formé à Frisco en 91, y apparaît en forme.Leur succès fut immédiat avec Mr.Jones extrait de leur premier album August and every thing after dont Raining in Baltimore fut une  escale ici-même.

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              La ville de Miami n'est plus,intra-muros,que la deuxième cité de l'état,mais reste la première agglomération et même la cinquième des U.S.A.Depuis le début des années 60 la minorité cubaine y est devenue très importante. L'hyperurbanisation de la Floride n'est pas sans poser quelques problèmes environnementaux car entre le centre spatial,les parcs d'attraction et les marinas il faut bien que vivent opossums et reptiles.Allez,See you later,alligator.

 

23 mars 2011

Géographie: Birmingham, Alabama

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    Une pépite rock'n'roll fifties fera l'affaire pour notre escale à Birmingham, Alabama,à ne pas confondre avec Birmingham,Angleterre,bien que l'une tire son nom de l'autre.Little Richard,Penniman à l'état civil,quasi octogénaire aujourd'hui,fut l'un des très rares pionniers du rock'n'roll noirs.Aussi électrique que maquillé l'enfant de Macon,Georgie,devait graver en quelques mois les incunables Long tall Sally, Lucille, Tutti frutti ,Rip it up.Puis il se calma un peu,devint ministre de l'Eglise des Adventistes.Ensuite les gars de Liverpool et Londres le remirent en selle et nombre de retours ainsi que son image revendiquée de Queen of rock'n'roll et un peu de cinéma firent qu'on ne l'oublia pas tout à fait.Moins connu que les titre précédents je vous propose Hey hey goin' back to Birmingham.J'avoue préférer la version de Ten years after par exemple.Mais là nous sommes à l'aube du rock.

htt://www.youtube.com/watch?v=OiqppI9_jSA

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     Birmingham est la plus grande ville d'Alabama,245 000 habitants.Y naquirent la chanteuse country Emmylou Harris et le grand sprinter Carl Lewis.Mais bien sûr Birmingham restera dans l'Histoire comme l'une des bases de la longue lutte des noirs américains au début des années 60,quand un certain Martin Luther King emprisonné y rédigea A letter from Birmingham Jail.

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