Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BLOGART(LA COMTESSE)
Derniers commentaires
Pages
28 juin 2022

Pas pour moi

41cicSDEZ-L

Masse

                    Quand j'ai vu les propositions de Masse Critique, grazie, je me suis précipité, cinéphile particulièrement  italianophile, sur Le Pigeon de Mario Monicelli. Ce film est un joyau de la comédie italienne des belles années (1959). Cette chronique sera différente de toutes les autres. En effet l'étude de Loig Le Bihan est sérieuse mais ô combien précise, technique, professionnelle. Et pour tout dire absconse. Et ne s'adresse qu'à quelques personnes suffisamment compétentes en théories du septième art. Or, si je suis un grand amateur du cinéma italien, je suis en deça de ce cénacle. J'ai beau avoir vu beaucoup de films néoréalistes ou de comédies italiennes, j'ai beau avoir une grande  affection pour les Monicelli, Comencini, Germi, Scola et autres Risi à qui je dois tant de bons moments, je me sens incapable de donner un avis autre qu'indicatif sur cet essai très savant. 

                   Quelques ligne seront, je crois, assez explicites. Enfin explicites, c'est une façon de parler. Attention, ça va commencer. J'ai respecté parenthèses et guillemets.

                   De nombreux films de fiction "problématisent"leur intention ("sémantique" au sens de Levinson) lorsqu'ils endossent une dimension discursive, voire allégorique, plus ou moins manifeste ou lorsqu'ils adoptent une forme, si ce n'est radicalement ouverte (Eco), du moins suffisamment" indéterminée" (Iser) pour inciter à un questionnement en ces termes. Ils structurent une intentionnalité qui, même à l'oeuvre, témoigne de diverses stratégies sémiotiques.  ☹

               Ou Or la frustration que cette longue scène atténuée peut induire renforcera un sentiment dilatoire, voire digressif. On sait que la digression s'identifie à partir des éléments caractéristiques que sont le rapport d'extériorité et de superfluité de son contenu vis-à-vis du sujet e l'oeuvre et, du point de vue formel, des marques qui en signalent les seuils.  😩

            Qu'allais-je donc faire dans cette galère? Bon, admettons que quelques passages de cet essai sont tout de même lisibles. L'analyse de la géoscénie romaine, les héritages que la comédie italienne a tirés des peintures "grotesques" de la Renaissance, et ceux de la comedia dell'arte, les stéréotypes régionaux de la picaresque distribution du film, tout cela est accessible. Mais l'essai pour happy few, plus few que happy à mon sens, présente un avantage formidable. Il donne envie de revoir Le pigeon de Mario Monicelli. Ce que je vais faire ce soir.

Publicité
12 juin 2022

Lectures

                 Quelques bribes littéraires sur quelques ouvrages lus récemment avec des fortunes diverses. Alexis Salatko a eu la bonne idée de fabriquer une enquête à la Buzzati, qui serait sa dernière recherche avant sa disparition. Ca m'a intéressé, tout en méfiance cependant tant l'univers de mon maître Dino me semblait un peu intouchable. J'avais tort. L'auteur imagine que Buzzati, journaliste, est envoyé, alors qu'il se sait condamné, au fin fond du Mezzogiorno, en Calabre, bien loin de sa Lombardie milanaise. Une étrange et "buzzatienne" épidémie y aurait figé plusieurs villageois, pétrifiés mystérieusement.

                  La dernière enquête de Dino Buzzati est une lecture très agréable dans laquelle les aficionados se plongent avec plaisir. Enfin ce fut mon cas. Bien sûr la moindre nouvelle, la moindre curiosité de quelques pages, dans n'importe quel recueil du maître (souvent le foutoir, le dispatching des nouvelles en France, peu importe) piquent davantage notre intérêt que cet hommage sympathique mais Alexis Salatko réussit sa mission, donner envie de lire ou relire les délicieuses inquiétudes inquiétantes de l'auteur du Désert. Contairement à certains j'ai aimé la séquence alpinisme avec  le Duce. On sait la passion de Dino pour l'un des deux sujets. 

Buz

                 Julian Barnes est l'un des grands écrivains anglais contemporains. L'homme en rouge est un récit-roman-chronique passionnant mais complexe. Disons un bout de chemin dans la France, une certaine France, des années 1880-1914, la Belle Epoque, plus ou moins et pas pour tout le monde. Mais pour le monde que nous conte Julian Barnes, si. La figure centrale en est le Dr. Pozzi, célébrité du tout Paris, autour de qui gravitent aristocrates, artistes, mondaines et demi-mondaines et quarts de mondaines, politiciens douteux, etc. Le regard du très francophile Barnes se promenant dans la galerie fin de siècle de la Troisième République est d'une acuité et d'une complexité passionnante.

                  Belle compagnie que le Prince de Polignac et le Comte de Montesquiou, amis du médecin à la mode, séduisant play-boy avant la lettre. On se promène comme dans un exemplaire de Gala, splendidement dépravé, juste ce qu'il faut. Marcel Proust, Oscar Wilde le réprouvé, la grande Sarah Bernhardt, très jet set tout ça. Et que ce soit un sujet de sa Majesté qui apparaisse tel un paparazzi de luxe, littéraire, de tout ce beau monde n'en prend que plus de précision et d'ironie. Anthologie du dandysme, délicieuse incursion dans le snobisme à la française, très différent d'outre-Manche.

                  Et puis L'homme en rouge présente une belle curiosité, un peu étrange et méconnue. Il est illustré tout du long par des vignettes, portraits de tous ces protagonistes, ces "people" avant l'heure, "sponsorisés' avant l'heure aussi par les magasins Félix Potin. dans les paquets de chocolat. Etonnant, non? Un régal, deux régals, le livre et le chocolat.

Rouge 

                La mort du roi Tsongor  est un roman superbe. Mais là je n'apprends rien à personne tant les passionnés de l'auteur sont nombreux. Je viens seulement de le découvrir après cinq ou six autres romans de Laurent Gaudé. Quelle grandeur dans cette odyssée africaine! Toute l'histoire du monde se retrouve dans cet hymne lyrique et sanglant de la condition humaine. Le mal, le bien, la violence, la trahison, la démesure de la folie des hommes, sa petitesse aussi. Somptueux.

La-Mort-du-roi-Tsongor (1)

              Lu aussi, mais c'est sans intérêt, le potachissime Azincourt par temps de pluie de Jean Teulé.Une face tripaille et paillardise, une face termes techniques d'époque, armes, armures, etc. Ca se lit si vite, s'oublie encore plus vite. (Re)lisez ou (re)voyez Henry V. Shakespeare est peut-être supérieur. 

BLOGART(LA COMTESSE)
Publicité
Archives
BLOGART(LA COMTESSE)
Newsletter
32 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 369 666
Publicité