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28 novembre 2011

Fameuse reddition

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                     Troisième aventure du Capitaine Alatriste,voici Le soleil de Bréda,du très dumasien,mais pas que,Arturo Perez-Reverte.Je découvre le capitaine,son valet Inigo Balboa et les vaillants arquebusiers espagnols en Hollande au début du XVIIème Siècle.C'est un très bon bouquin,ce qui ne me surprend pas car Perez-Reverte est un sacré raconteur.Et puis l'auteur concentre son livre sur 216 pages,ce qui est assez rare,romans de guerre,historique ou d'aventures étant souvent fort longs et riches de digressions souvent pesantes.Ainsi nous ne quitterons pas le théâtre des opérations et plus précisément le siège de Bréda en 1625.Aucune scène de retour au pays,de repos du guerrier en terre d'Espagne,de permissions de détente.On vit avec les soldats espagnols,au milieu des tranchées qui d'ailleurs annoncent d'autres tranchées moins éloignées dans le temps, quelque part en Argonne ou en Picardie,avec les mêmes poux et la même vermine.

               Et puis j'aime la richesse du vocabulaire,quand un bouquin m'oblige à en ouvrir un  autre,le Larousse, pour apprendre le sens de fascine, biscayenne, gabion, par exemple.Ces termes sont d'art militaire,peu faciles à placer dans les salons,et pour tout dire heureusement démodés.Mais quelle saveur que cette langue!La guerre, elle,n'est pas démodée,et Arturo Perez-Reverte,en parle fort bien.Un passage m'a particulièrement touché, concernant le courage du corps à corps,quand on tue l'ennemi en sentant sa sueur et en touchant sa peau.

"Celui qui tue de loin ne tire aucune leçon sur la vie ni sur la mort.Il ne risque rien,ne se salit pas les mains,n'entend pas la respiration de son adversaire,il ne voit pas le courage,l'épouvante ou l'indifférence dans ses yeux.Celui qui tue de loin ne met pas à l'épreuve son bras,son coeur,ni sa conscience.Il ne crée pas de fantômes qui viennent ensuite le tourmenter toutes les nuits,pour le restant de ses jours.Celui qui tue de loin est pire que les autres hommes,car il ignore la haine,la colère,la vengeance et la terrible passion de la chair et du sang en contact avec l'acier d'une lame.Mais il ignore aussi la pitié et le remords. Celui qui tue de loin ne sait pas ce qu'il perd."

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   Inigo Balboa qui avait quinze ans sur le champ de bataille dit apercevoir, dans La reddition de Bréda de Diego Velasquez (Prado de Madrid de nos jours),tableau peint dix ans après le siège, le profil aquilin du Capitaine Alatriste.C'est une bien jolie idée qui fait que quand la légende est plus belle que le vrai,on imprime la légende.Et la vie sans légendes...L'épilogue du Soleil de Breda invite à réfléchir sur la gloire et les périls,la médiatisation par la peinture en l'occurence (mais depuis on a fait pire) des matamores plus que des fantassins.

 

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26 novembre 2011

Parfois on cherche bien loin une réponse

Un écrivain!(Réponse par mail,merci).Et n'oubliez pas,tout peut être important.

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23 novembre 2011

Alice,si,Alice,souvenez-vous

                    Je termine  cette fin d'automne la présentation pour l'I.U.T.A de ma bonne ville d'une série de six films sur la route au cinéma.Cela m'a permis de voir ou revoir ou rerevoir etc... quelques oeuvres majeures comme Les raisins de la colère,Les fraises sauvages,Voyage à deux,Easy rider.Si vous le permettez je m'attarderai sur Alice dans les villes,l'un des premiers films de Wim Wenders.C'est un cinéaste que j'apprécie bien que parfois un peu égaré. Sorti en 74 Alice dans les villes,un noir et blanc de "city" qui convient parfaitement au périple urbain de Philippe et Alice,9 ans,dans ce qui fera l'essentiel d'oeuvre de Wenders,l'axe Amérique-Europe et retour.Mais là nous somme près de  dix ans avant l'errance la plus célèbre,celle de Travis dans Paris,Texas.

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       New York,Philippe,la trentaine pas gaie,n'arrive guère à terminer son reportage photo.Images de l'Amérique des seventies,sur fond de références qui ne peuvent que m'attirer,John Ford,Scott Fitzgerald,le rock du juke-box, Psychotic reaction des fabuleux Count Five.Les aléas,c'est à dire une grève aérienne et la déprime de Lisa à l'aéroport,vont faire de lui pour quelques jours le compagnon de voyage d'Alice,gamine frondeuse et butée comme savent l'être ces drôles de petites filles.Ce n'est pas anodin si la première rencontre de Philippe et d'Alice se déroule dans une porte à tambour,comme une sensation de tourner en rond,déjà.Deux juke-boxes dans le film,pour moi c'est déjà deux étoiles, Wenders compagnon de Rockland,forcément On the road again de Canned Heat.La dérive en douceur de Philippe amorcée sur le sol américain,ce sentiment de tourner en rond dans ce pays continent,puis la tranquille versatilité d'Alice,j'aime cet oxymore, enfin la quête européenne de la maison de la grand-mère,tout cela va bouleverser sans colère le quotidien de Philippe pendant quelques jours.

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    Good bye America et l'Empire State Building où rôde la grande ombre de King Kong et d'où l'on apercoit deux hautes tours jumelles appelées à une certaine célébrité.Couple improbable à la limite du burlesque et de l'absurde, ce n'est pas si fréquent qu'une mère confie à un trentenaire maussade une enfant de 9 ans.Et si Alice réveillait ce grand enfant sans repère,sans sentiment fixe,ce blond escogriffe qui semble bien seul.Comme le cinéma de Wenders est beau dans ce grain noir et blanc qui jamais ne lorgne vers un quelconque effet rétro.

   Film-ville comme je n'en ai jamais vu Alice ne convie pas seulement notre cinéphilie.C'est aussi un joli bal urbain qui nous transporte littéralement(dans les deux sens).Des billets de train,des cartes routières,kiosques(on ferait bien de se pencher sur l'histoire des kiosques au ciné,c'est une idée,non?),panneaux publicitaires, signaux routiers et enseignes.De l'importance des halls et des galeries,pas toujours,ou pas encore trop déshumanisés,mais ça commence.De la plus haute cohérence du motel aux U.S.A.Le motel a été conjugué à toutes les sauces dans des milliers de films.

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  Bien sûr si l'on a quelques clés sur le rock et le ciné on est plus partie prenante dans le périple d'Alice et Philippe.Pourtant je l'ai revu trois fois en huit jours et je me demande si Alice dans les villes ne serait pas digne d'un panthéon du cinéma,pas seulement allemand,pas seulement d'après guerre,pas seulement de l'errance. Non:du cinéma tout court.Alice c'est beau à pleurer et ça,c'est à la portée de tous,si peu cinéphiles ou fans de rock soient-ils.Et comme New York est bien filmée,comme Amsterdam est cinégénique.Mais l'Oscar de la ville revient à Wuppertal,ville de la Ruhr industrielle.Wim Wenders y atteint par le rail ou par la rue les sommets de l'émotion.Ca donne envie d'aller à Wuppertal.Inouï.

  

21 novembre 2011

Géographie: Flagstaff, Arizona

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    Flagstaff est une ville de 60 000 habitants au nord du vaste Arizona,altitude de 2 000 m.Sports d'hiver et grands parcs nationaux de l'Ouest sont les attraits de cette région.C'est surtout la base classique pour le Grand Canyon.Une scène importante d'Easy rider se passe près de Flagstaff,dans les ruines indiennes ci-dessus.Ce qui me réjouit toujours dans la musique américaine c'est cette insertion dans le paysage, dans la géographie du pays.Russ Glenn,je ne sais pas qui il est mais j'aime la chanson,il y cite Johnny Cash.Une ballade de plus sur les routes,les rocky,folky,bluesy roads qui me bercent depuis si longtemps.

http://www.deezer.com/listen-8686882  Flagstaff  Russ Glenn

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19 novembre 2011

Enigme vespérale hebdomadère

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 Un écrivain,simplement,se cache sous ces images,qu'il faut parfois associer.Ca me semble assez accessible. Mais c'est facile à dire.Souvenez-vous que tout peut être important.Le mieux est de répondre par e-mail comme chez les amis du samedi matin.

 

 

 

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17 novembre 2011

L'homme en ex-île

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                S'il y a un chanteur français qui me paraît digne du joli challenge initié par Claudialucia il me  semble que c'est lui.Cela n'engage que moi(phrase que j'écris souvent,très souvent,nécessaire,nécessaire).Il me faut vous dire que j'écoute peu de chanson française,sauf les piliers,bien entendu.Pom,pom.J'ai choisi la plus évidemment liée au Romantisme,et pour cause...Mais bien d'autres chansons de William Sheller,par ailleurs grand musicien et compositeur "néo-romantique", feraient l'affaire.Je suis allé à Guernesey et Hauteville House peut-être plus encore la faute à Sheller que la faute à Hugo.La chanson Guernesey,extraite de l'album Univers, a été coécrite par Sheller et Lavilliers.

http://youtu.be/MG98ocg8cA0  Guernesey    William Sheller

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14 novembre 2011

Ma vie sans...Buckets of rain

http://youtu.be/MOfeXjkDSA4   Buckets of rain Vic Chestnutt

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    Revenons  à Ma vie sans Zimmerman...Buckets of rain est issu de Blood on the tracks (1975).C'est une belle chanson d'amour simple.Comme est très belle la version de Vic Chestnutt,disparu fin 2009.Le grand folkeux en fauteuil est assez bouleversant. Paraplégique depuis l'âge de 18 ans Vic Chestnutt a collaboré avec de nombreux artistes dont R.E.M. et Michael Stipe,producteur de ses premiers albums.

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  Cet album du Zim,ancien mais déjà le quinzième environ,semble avec le temps jouir chez les dylanistes d'une réputation croissante.Bien des chansons en ont été reprises.Il existe même,c'est asssez rare,un disque Tribute to Blood on the tracks qui reprend intégralement les titres.Y participent entre autres Concrete Blonde,Steve Howe,Jeff Buckley et Cassandra Wilson.

Buckets of rain
Buckets of tears
Got all them buckets coming out of my ears
Buckets of moonbeams in my hand
You got all the love honey baby
I can stand.

 

12 novembre 2011

Itinéraire d'un enfant pas gâté

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      Cette semaine le jeu est littéraire.Les trois premières photos vous donnent trois lieux importants de la vie de ce personnage de fiction.Les deux éléments suivants devraient vous permettre de trouver.Petit conseil:pas trop d'emballement sur la quatrième image...

 

 

     

 

 

 

11 novembre 2011

Mention mieux que papable

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          Je ne rate jamais un film de Nanni Moretti.Il y en a plusieurs que j'ai vus trois ou quatre fois.C'est un cinéaste dont je me sens proche.Quelques semaines après sa sortie voici ma chronique de Habemus papam,l'un des dix films environ que j'aurais vus cette année,films récents,j'entends,puisque comme vous le savez pour le cinéma je suis plutôt "patrimoine".Nullement un pamphlet anti Vatican, l'homme Moretti est plus intelligent,c'eût été si facile.J'ai lu quelques critiques peu enthousiastes.Moi je trouve à Habemus papam un bel élan d'humanité. J'y ai vu une institution pas  si sûre d'elle-même,des hommes en proie au questionnement, guère de caricature,un vieillard paniqué, un psychologue,double morettien depuis quelques années,somme toute plausible.

   Moretti oublie rarement d'être drôle et tendre.Et son pape élu en cavale n'est pas si loin de Don Giulio,le jeune prêtre de La messe est finie,l'un des plus beaux opus de Nanni Moretti.Souvenez-vous,à la fin Giulio part en Patagonie,est-ce une fuite ou un salut?Et cette Place Saint Pierre suspendue.J'aime aussi dans Habemus papam cette sorte de constat,que Rome sera toujours une ville un peu autre,un peu différente,avec cette présence d'une entité nulle part aussi mêlée à la vie de la Gente di Roma(film de Scola).Bien sûr on sourit beaucoup au film et la coupe du monde de volley-ball imaginée par Moretti avec ces pourpres cardinalices smashant à qui mieux mieux est bien sympathique.

        Le Cardinal Melville,Michel Piccoli surpris,inquiet,affolé,vibrant,terriblement humain,ne se sent pas les épaules pontificales.Pérégrinations dans Rome,trouille bleue,regrets du théâtre,sa vocation première.Même si les encens du Vatican abritent bien des conventions scéniques et que les fourberies comme partout y cotoient les dignités. N'osant chausser les souliers de Saint Pierre, Melville dans ce fameux cri presque expressionniste nous transporte dans l'aventure humaine d'un homme dont la complexité n'empêche pas l'humilité.Et si le personnage du psy,très morettien on l'a dit,semble un tantinet plus attendu,l'amico Nanni,pas forcément grand acteur,y apporte néanmoins toute sa vérité.Et la vérité du cinéma de Moretti est d'une très belle cohérence depuis Je suis un autarcique.J'ai déjà eu l'occasion de m'exprimer sur la plupart de  ses films.

  Beaucoup de blogueurs ont écrit sur Habemus papam et notamment l'ami lusitanien ,toujours très pertinent,un homme qui poste moins,mais mieux.Obrigado D&D.http://25images.over-blog.com/article-habemus-papam-de-nanni-moretti-ou-le-vatican-fantome-88472723.html

8 novembre 2011

Proud Mary keep on turning

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          Ce bouquin est une curiosité.Je ne connaissais pas le moindre du monde John Barth.Y-a-t-il quelqu'un ici qui ait lu Barth?Pas Roland Barthes que je n'ai pas lu non plus d'ailleurs.Qu'est-ce qu'il y en a des trucs que j'ai pas lus!Cet auteur est si j'ai bien compris,parfois comparé à Pynchon,lui-même quelque peu hermétique, paraît-il.De toute façon je ne l'ai pas lu,Pynchon.C'est donc n'ayant pas lu grand-chose que je vais vous donner, si, si, donner,mon sentiment sur L'Opéra Flottant,pris presque par hasard à la Bibliothèque alors que je cherchais Rick Bass (lui,je l'ai lu par contre,mais pas encore assez).Je divague parfois en considérations alphabétiques.

       L'Opéra Flottant,c'est un bateau à roue,comme sur le Mississippi,mais dans le Maryland.Mais il m'enchante moins que le Proud Mary de Creedence Clearwater Revival,le plus fringant bateau du rock.Décidément on a du mal à en venir au fait avec ce livre.A Cambridge,Maryland,Todd Andrews est avocat et le Capitaine Adam commande le showboat,pour l'heure amarré sur Long Wharf.Todd Andrews se suiciderait bien,à tout hasard.C'est vrai que son père s'est pendu,que son meilleur ami est le mari de sa maîtresse. Tiens,quelque chose de normal.Il y a aussi un vieux riche qui a conservé ses restes organiques réguliers en bocaux et qdont l'héritage est sujet à caution.D'où quelques lignes,trop de lignes,dignes d'une maîtrise de droit international, peu digestes.

     John Barth,féru de navigation,aurait fini par me donner le mal de mer avec cette métafiction dont les exégètes que j'ai vaguement croisés sur l'océan de la toile évoquent le cousinage de Nabokov ou de Borges.Mais heureusement on se marre pas mal à bord de ce voyage décousu.Et Barth est sauvé in extremis de ma vindicte car ça vaut finalement le déplacement malgré la canicule et le mauvais goût carabiné de la revue nègre à bord de L'Opéra Flottant.Et je terminerai sur une ultime citation de Françoise Sammarcelli,auteur de John Barth,les bonheurs d'un acrobate(Belin:coll.Voix Américaines):"La parodie,l'esthétique du faire-semblant et du masque jouent contre les totalisations".Quand je vous ai dit qu'on riait!

 

5 novembre 2011

Comme les trois mousquetaires

       Comme les bretteurs du grand Dumas ces trois films devraient être quatre.Impérativement et en toute logique,imparable je pense.Trois images,trois films qui en appellent un autre,une seule réponse possible.Cette précision s'imposait car une multitude de titres pourrait s'approcher.Mais non,mais non!

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4 novembre 2011

Challenge romantique:émoi,et moi

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                Quand Claudialucia a lancé ce beau projet j'ai eu tout de suite envie d'en être.Je ne savais pas vraiment,et ne le sais toujours pas vraiment,par quel biais j'aborderais ce périple.Mais par contre ma première intervention est l'évidence même,sur le plan cinématographique.La quintessence du Romantisme éclate d'ailleurs déjà dans le titre,Marianne de ma jeunesse.Pour moi c'est plutôt Marianne de mon enfance car j'ai cinq ans quand sort le film.Ce n'est que quelques années plus tard qu'un MonFilm attire mon attention,ce sera,disons Marianne de mes dix ans.C'est maintenant Marianne de mes 60 ans,mais c'est toujours Marianne.

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         Je ne savais pas que,devenu lecteur et cinéphile,j'apprendrai que le beau roman d'initiation de Peter von Mendelssohn, Douloureuse Arcadie,a été adapté et mis en scène par le grand cinéaste ultra-pessimiste et tout de noirceur,Julien Duvivier,en 1954.

          Cette Arcadie idyllique chère à Nicolas Poussin s'épanouit dans un décor germanique,le Sturm und Drang frappe ce château, pensionnat de luxe pour nantis.Lacs et montagnes abritent un bestiaire splendide où ne manquent que les licornes. Les animaux de la forêt communiquent avec les habitants, ils veillent sur eux jusqu'à devenir eux-mêmes meurtriers.Les élèves conspirent un peu,rivalisant en des sociétés secrètes parfois cruelles en leurs rituels.Les Sages s'opposent ainsi aux Brigands dans le château d'Heiligenstadt.Et l'on sait que cet âge n'est pas si tendre.

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                     Un jour paraît un jeune poète venant d'une si lointaine Argentine,qui exerce aussitôt sur ceux qui l'entourent une fascination presque magique.Il suffit ainsi de l'apparition d'un étranger pour troubler davantage le désordre ordonné de ce domaine déjà effervescent.La rencontre au manoir isolé de Vincent,cet ange envahisseur,avec l'évanescente Marianne mettra le feu aux poudres. Curieusement,car ça ne se faisait plus au cinéma depuis les années quarante,Julien Duvivier tourne deux versions de Marianne de ma jeunesse.L'une en français avec un jeune acteur blond comme c'est pas permis,Pierre Vaneck.L'autre en allemand avec Horst Bucholz,tout aussi jeune,très vite happé par Hollywood comme apprenti mercenaire.Il me semble que Pierre Vaneck épouse mieux les tourments de cet âge sans pitié et que sa candeur mêlée d'effroi est inoubliable.
    

     Marianne de ma jeunesse,peut-être sortilège,n'a guère servi la carrière d'Isabelle Pia ou celle de Marianne Hold,jeunes beautés douloureuses du film.Pierre Vaneck lui-même n'a jamais vraiment eu de rôle très marquant au cinéma.Bucholz ne rencontra guère que Wim Wenders et Roberto Benigni,mais il était alors sexagénaire.

    Si vous passez du côté de Marianne de ma jeunesse,libre à vous d'y voir une pâtisserie kitschissime,voire crypto-démago-pompière.Moi j'ai laissé dans les eaux du lac d'Heiligenstadt des émotions profondes,celles de mes dix ans,les seules qui comptent vraiment,pas encore gâtées.

 

  

3 novembre 2011

On appelle ça pudiquement "le poids des traditions"

L'enfant de sable

           L'enfant de  sable est un roman déjà ancien de Tahar Ben Jelloun.Souvent dans ces livres de l'autre côté de la Méditerranée on parle de la lourdeur de la tradition,terme aussitôt tempéré par une nuance de compréhension sous peine de passer pour odieux.La huitième fille du couple  sera donc un garçon.C'est ainsi que la malédiction sera brisée et que l'honneur sera sauf.Ahmed grandira ainsi,niant sa féminité,se faisant un dolorisme assez pénible,je trouve,de ce sacrifice de l'intime qui met mal à l'aise.Très bien écrit,empruntant la manière des conteurs orientaux,donnant ainsi la parole à plusieurs intervenants,L'enfant de sable est un livre en lequel je ne me reconnais pas malgré la belle langue de Tahar Ben Jelloun.Pourquoi?Parce que rien de cette culture du secret,de cet ahurissant enfermement qu'on espère uniquement fictionnel,bref rien de ces aveuglements archaïques ne m'a vraiment touché.

      On sait que Tahar Ben Jelloun est un très bon raconteur.On sait que l'écrivain,par la bouche de  ses différents interprètes,ne fait qu'exprimer parfois brutalement des vérités enfouies,très enfouies,que je veux croire inhumées.Pourtant tant de trouble sur l'identité profonde,sur le ventre et sur l'âme,tant d'ambiguité sur la famille et les choses du corps ne laissent que bien peu de place à la tendresse.Ce n'était probablement pas le propos.Mais comme Ben Jelloun parle bien des places marocaines,de leurs silhouettes furtives et des nuits andalouses.

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