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BLOGART(LA COMTESSE)
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28 mai 2007

Il était à Woodstock

Mixed Bag

    Sorti de ma malle magique le très bel album de Richie Havens Mixed bag ,premier véritable opus sorti en 67 de ce Newyorkais né en 41 mélange approximatif de Bob Dylan et de Bobby McFerrin.Cette comparaison n'engage que moi.Des nouvelles de la pochette:le recto est toujours très acceptable,la guitare sur fond bleu et la veste noire de Richie sont du plus bel effet.Le verso et la tranche par contre agonisent sous les taches que je crois de café mais d'un café plus que trentenaire.A l'audition le "charme" du vinyl est plus près de la perceuse que du chant d'un passereau.Allez il me faut me résoudre à à une nouvelle commande  CD pour réactiver ce vieux Richie.

   Richie Havens a toujours été un adepte des reprises,ce qui ne l'empêche pas d'écrire aussi.Ce sac varié contient une remarquable version d'une des meilleures chansons de Dylan,l'une des plus touchantes à mon avis Just like a woman,ainsi que la  belle réussite d'un titre des Beatles,le symphonique Eleanor Rigby auquel Richie donne un swing inattendu.Sa façon de jouer de la guitare avec à la main droite un style très "percussion",c'est peut-être un peu l'apport de l'Afrique à Woodstock.Bien sûr on n'en parle jamais mais Richie Havens continue sa carrière.Je vous propose cet oiseau en plein vol,extrait de Mixed bag,et ne peux  résister à vous faire découvrir Richie "en groupe" dans cette si belle version de mon morceau préféré Eight miles high,par son créateur Roger McGuinn,sans les Byrds mais avec une partie du Band.J'espère que vous suivez.

http://www.youtube.com/watch?v=AcS81SdSOv4 High flying bird

http://www.youtube.com/watch?v=O9McvRFfrIQ Eight miles high

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27 mai 2007

Les palétuviers du Honduras

   Je découvre Patrick McGrath auteur entre autres de Spider,son oeuvre la plus connue relativement depuis le film de Cronenberg.En potassant un peu j'apprends qu'on lui a longtemps accolé l'étiquette "néo-gothique". Passons,sans intérêt.Mais Port Mungo est très loin d'être sans intérêt.Un peintre très jeune,d'un certain talent rencontre une sorte de virago,artiste elle aussi et quitte Londres puis New York pour le Honduras,genre Mosquito Coast pour le climat(rappelez vous le film avec Harrison Ford d'après Päul Theroux).Ensemble entre jungle et alcool,entre bagarres et inspiration ils vont vivre un amour ravageur et avoir deux filles,elles aussi marquées.McGrath ne fait pas toujours dans la nuance et irrite légèrement par ce parti pris qui me fatigue un peu,à savoir  ce côté artiste maudit dont la vie est forcément plus intéressante.On peut penser à Gauguin,Modi,Gogh et aussi à Verlaine,un peu aussi aux écrivains de la beat generation.Il y a évidemment de la déglingue dans l'air.Cette réserve émise Port Mungo touche juste.

   Juste parce que derrière les tics du couple marginal apparaît la quête universelle d'une certaine estime de soi-même.Et l'écriture de McGrath oscille entre la paix des âmes,rare et fragile,et l'explosion éthylique de tous les personnages.Exorciser le drame passé dans le Golfe du Honduras,exorciser aussi si possible les traumatismes d'enfance quotidienne de Meg,disparue et que réincarne plus ou moins la cadette Anna?Gin,la soeur de Jack est un peu le grand témoin de cette descente aux affres de la création,seule à peu près d'aplomb dans ce navire qui ne joue même pas à faire semblant d'être une famille.Au total un livre assez dérangeant,non exempt de facilités mais qui laisse des traces comme le limon des tempêtes tropicales sur les toiles de ce peintre fatigué.

    

26 mai 2007

Mr.Faulkner goes to Hollywood

   

    Les grands écrivains américains sont tous passés plus ou moins par la case Hollywood.Aucun n'a marqué de son empreinte le cinéma en tant que scénariste,la plupart du temps noyés entre cocktails et corrections de leurs rares contributions par les producteurs.Ainsi William Faulkner aurait contribué à plusieurs films de John Ford(uncredited,comme on dit),ainsi qu'à l'un des films américains de Renoir,L'homme du Sud) et à d'autres productions oubliables.Par contre il est très officiellement au générique de trois films importants de Howard Hawks:Le port de l'angoisse,Le grand sommeil,La terre des Pharaons où il ne semble pas avoir été concerné davantage.Faulkner n' a jamais été un homme d'images.Cependant quelques films adaptés de son oeuvre valent largement le détour.

   

  L'intrus réalisé en 49 par Clarence Brown est un excellent constat sur la vieille culture sudiste basée sur les habitudes de justice sommaire bien ancrées dans ces comtés que Faulkner connaît si bien.Sans acteurs connus L'intrus dépeint avec conviction le lynchage et la prise de conscience de certains citoyens qui finissent par ouvrir les yeux.J'ai toujours pensé que Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur,le beau roman de Harper Lee(au cinéma Du silence et des ombres de Robert Mulligan) avait une filiation assez directe avec le roman L'intrus.

    Mis en scène avec flamme par l'immense Douglas Sirk déjà cité très récemment,La ronde de l'aube(The tarnished angels) adapté de Pylone a fait l'objet d'une remarquable analyse par le Dr.Orlof dans l'article Un et un font trois.Je vais donc lâchement vous envoyer dans son cabinet pour y lire l'essentiel sur La ronde de l'aube,auquel je souscris entièrement.

    J'aime bien Reivers de Mark Rydell,bâti autour de Steve McQueen en 1969,qui nous montre une autre facette faulknérienne,roman d'apprentissage truculent,une virée dans le Mississipi où l'on voit un adolescent apprendre la vie auprès de personnages forts en gueule et surtout libres penseurs.Titre français du livre:Les larrons.C'est un des très bons rôles de Steve McQueen,capable ici de mêler la verdeur et l'émotion,la tendresse et l'action.

  Il était par contre très difficile de rendre la complexité familiale des très touffus Le bruit et la fureur et Les feux de l'été.Martin Ritt s'y est risqué mais ces films,rarement présentés,ne parviennent qu'à peine à évoquer la moiteur du sud,physique et morale. Sanctuaire,trame plus policière,n'est pas de loin,le meilleur rôle d'Yves Montand dans la réalisation de l'anglais Tony Richardson(61) où seule surnage la très bonne prestation de Lee Remick.

26 mai 2007

Une chanson:I'm a man

     

     Avec ce titre très original(?) le Spencer Davis Group,enfin surtout son leader Stevie Winwood âgé de seize ans terminera déjà sa carrière première manière.Fin 66 les choses vont très très vite dans le petit monde rock et Spencer Davis,Pete York et les frères Muff et Steve Winwood ne joueront plus vraiment ensemble.On se demande souvent quel est l'avenir des jeunes rockers quand ils ne sont plus en haut de l'affiche.Réponse un:ils meurent.Réponse deux:ils sont toujours en haut de l'affiche,mais d'une toute petite affiche sur un club de Manchester ou de Cincinnati.Réponse trois:ils deviennent producteurs chez Island.Réponse quatre:ils disparaissent.Mais tout a un peu changé depuis la naissance des blogs.Beaucoup d'amoureux de la musique vont,viennent et déterrent ces sexagénaires pour les faire connaître à d'autres amoureux de la misique.Ainsi va la vie.

   Deux ou trois ans plus tard sortira la version d'anthologie de I'm a man,extraordinaire fusion de Chicago Transit Authority.Steve Winwood,lu,sera de l'aventure Traffic.Na!

http://www.youtube.com/watch?v=NnywnNFdAv0 I'm a man

26 mai 2007

Un vieux film bien démodé,bien noir et blanc,bien romanesque,bref un très bon film

     Signé Douglas Sirk le somptueux prince du mélo(Ecrit sur du vent,Mirage de la vie,etc..),ce qui est une garantie minima de qualité ce film,oublié même des dictionnaires ciné,n'a pas vraiment de titre français.Vous pouvez lire sur l'affiche A woman,a man,a temptation.Vous avez donc compris.D'un hyperclassique trio amoureux Sirk l'esthète trousse une très sensible variation sur l'habitude et l'homme vielllissant,engoncé de ses certitudes et de ses charges qu'une rencontre avec un amour de vingt ans va faire chanceler.Nous sommes en 1956.

   Brabara Stanwyck est une de mes actrices de référence dans le cinéma hollywoodien.Elle tient ici le rôle de l' "executive woman" solitaire qui renoue le temps d'un week-end avec Fred MacMurray,sobre et juste en père et mari qui se questionne.Les clichés abondent bien sûr mais on est prié de ne pas trop cracher sur les clichés,surtout nous autres blogueurs qui en usons tous plus ou moins.Sirk n'est pas un moraliste même si le film peut sembler aujourd'hui douçâtre voire terne.Il est en fait bien dans la ligne de son auteur, flamboyant quoique assez éloigné des fulgurances de Mirage... ou Ecrit...La famille américaine,c'est à dire la famille tout court n'est pas épargnée,en mode mineur, discret.Moi je crois que ça ressemble à la vie et qu'un film comme American Beauty n'en est pas fodamentalement éloigné.

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20 mai 2007

Suite difficile

 

   Citation de John Cassavetes dans ce  film:"La vie est une suite difficile de départs,de divorces,de ruptures, etc...". Assurément pourtant il émane de ce film un indéfinissable mais fragile sentiment d'union...

Love streams,avant-dernier opus du grand John porte bien son nom qu'il faudrait si on le traduisait intituler flux d'amour mais il est vrai que ça sonnerait ridicule.Pourtant il s'agit bien de flux,de marées hautes et basses dans la vie des personnages cassavétiens.On le sait ces gens là sont toujours à la dérive,plus ou moins border line,empêtrés dans des problèmes existentiels insolubles et qu'ils diluent soigneusement dans la musique(le blues doit avoir été inventé pour eux et Too late blues a pour titre français La ballade des sans espoir),l'alcool,la nuit et le psychodrame.

   On n'oublie pas la virée des Husbands et on a appris qu'Ainsi va l'amour.Love streams nous plonge dans la relation entre un frère et une soeur,tous deux dézingués de la vie.Elle,Gena Rowlands,est divorcée et perd la garde de sa fille avant de donner des signes de dégénérescence cérébrale tragi-comique. Lui, Cassavetes en personne qui remplace John Voigt,découvre son fils de dix ans qu'il ne connaît pas.Comme vous le voyez nous ne sommes pas chez les as de la vie de famille.Cependant les retrouvailles de Robert et de Sarah sont bouleversantes car dans le cinéma de Cassavetes le facteur humain est présent comme nulle part ailleurs et c'est ce qui donne à ses films,pas très nombreux,cette aura magnifique entre espoir et pulsions destructrices,entre rire et larmes tous deux hypertrophiés comme il se doit dans ce monde où l'on s'aime quand même sans savoir se le dire.La fraternité entre l'écrivain alcoolique raté et sa soeur complexée est un beau morceau de cinéma.Le montage parallèle de la première moitié du film où l'on ignore le lien qui les unit mène ainsi aux scènes non pas d'affrontement mais de rencontre tout simplement.Ne sommes-nous pas tous des écrivains ratés qui n'ont pas su parler à leur soeur,à leur maîtresse,à leurs enfants?

20 mai 2007

Du côté de Ruin Creek

   Je n'aime guère la manie de transformer les titres de films ou de livres pour faciliter l'accès du lecteur spectateur potentiel,forcément un peu demeuré..Je me suis souvent exprimé là-dessus.Et Le monde perdu de Joey Madden n'échappe pas  à ce diktat.Comme ça l'on est à peu près certain de rentrer dans un univers intéressant mais pas trop surprenant de l'enfance à jamais éloignée.Bref Ruin Creek est un très beau roman de David Payne,l'un des premiers je crois.L'histoire se passe dans les années cinquante puis soixante mais n'est surtout pas une clinquante reconstitution type banane et Elvis,en Caroline du Nord.

Le monde perdu de Joey Madden

   Adoptant alternativement les points de vue du père,Jimmy,de la mère,May,et du jeune fils Joey,cette chronique de l'échec annoncé d'une famille de négociants en tabac s'avère pleine de finesse,de tendresse aussi.Les grands-parents maternels du jeune Joey sont les plus proches car il y a eu mésalliance. Mésalliance!Que d'enfants fracassés en ton nom!Dans cette société américaine relativement prospère et travailleuse Jimmy va peu à peu franchir la ligne jaune et s'égarer dans l'alcool et les petites compromissions.C'est un brave type pourtant Jimmy qui subit encore sa mère possessive et s'ennuie de ses copains de basket.May voit son couple se déliter devant ses propres parents compréhensifs mais il arrive un stade où la compréhension des autres elle-même devient pesante.

    Cette famille ressemble à toutes les autres.Elle a le mérite d'exister et de représenter une aventure humaine totale car qui dira qu'il est facile de vivre,que l'on soit Joey,Papa Jimmy ou Gran'Pa Will?Le monde perdu de Joey Madden est ici publié dans le remarquable Domaine Etranger de 10/18.A noter parmi les bons moments de la famille une partie de pêche mémorable.Il faudra un jour avec des copains blogueurs que l'on se fasse une sortie pêche virtuelle avec les nombreux auteurs qui ont un jour décrit ce moment souvent privilégié de la vie de famille qui peut parfois virer à l'aigre voire au drame.

19 mai 2007

Histoires d'hommes

HOMME DES HAUTES PLAINES, L' 

    Il peut venir des hautes plaines,de l'Ouest,de la plaine tout simplement,,de la sierra,des vallées perdues,de la rivière d'argent.Il peut aussi venir de l'Arizona ou du Kentucky.Peut-être a-t-il tué Liberty Valance et depuis erre-t-il sans frontières,cet homme qui n 'a pas d'étoile.A moins qu'il ne soit nommé cheval,traqué ou lui-même homme de la loi.

l_homme_de_la_sierra-   

   Peut-être sont ils plusieurs  deux dans l'ouest,sept à abattre.Ou alors il vient du désert,ou de nulle part.Et s'il était aux abois malgré ses colts d'or...

 

  Quoiqu'il en soit et malgré leur fureur tous ces hommes sans foi ni loi ne peuvent que s'incliner devant le personnage le plus fort que le western aie quasiment déifié.

deux hommes  La Fureur des hommes     Recto L'HOMME DE LA RIVIERE D'ARGENT (27Ko)

  Eh oui dans ce monde si loin de la parité le plus beau caractère restera...Vienna(Joan Crawford) dans le film qui malgré tout porte le nom d'un homme,Johnny Guitar. http://www.youtube.com/watch?v=1JPragZeLGU

19 mai 2007

Des images comme on aimerait en voir moins souvent

   

  Comme on aimerait que ces deux films,distants de trente ans n'aient pas eu lieu d'être.Ces deux films sont pourtant très intéressants et surtout pas racoleurs.Ont-ils un point commun?Deux metteurs en scène très originaux et qui n'ont jamais donné dans la facilité:Jerry Schatzberg et Gus Van Sant.Et c'est peu dire que dire que ces deux films,inédits pour moi,m'ont mis mal à l'aise,appuyant sur deux drames très différents,pas si différents en fait.On aimerait chasser de notre mémoire cinéphilique deux films plutôt bons,une fois n'est pas coutume.mais voilà,il y a la vie,et dans la vie il y a Panique à Needle Park(1971) et Elephant(2003)

   Panique à Needle Park est le second film de Jerry Schatzberg,photographe qui débuta très tard au cinéma. Tragédie de l'enfermement dans sa forme la plus contemporaine,la drogue,pure et dure et son cortège d'enfants déchus,ce film se veut dénué de tout romantisme mais n'y arrive pas tout à fait,le couple Pacino et Kitty Winn fonctionnant par instants comme une histoire d'amour simple et belle dans sa descente aux enfers.Ce qui trouble encore beaucoup dans Panique à Needle Park est la précision documentaire des gestes quotidiens du junkie qui personnellement m'est difficilement supportable.Plus que jamais et hélas d'actualité cette oeuvre hyper-dérangeante proche de la non-fiction demeure un témoignage qui n'a pas toujours été bien compris.La presse lui a en effet reproché le chaud et le froid,à savoir pour certains une complaisance morbide et pour d'autres une condamnation par trop aveugle.Pour moi ce film brûlant que je viens seulement de découvrir n'est pas si éloigné d'un film récent et honoré,Elephant,constat glacial.

  Elephant,Palme d'Or,obéit à une mécanique rigoureuse traitant de la violence en Amérique sans la moindre fioriture,et loin de toute psychologie de bazar ou non.Plusieurs blogueurs ont évoqué récemment Elephant et Sachaguitry notamment en a parlé mieux que je ne le saurai.On peut lui faire une petite visite.Pour conclure il se trouve que c'est le hasard qui m'a fait voir ces films dans la même semaine,semaine qu'on peut donc qualifier d'éprouvante.

16 mai 2007

Trois bons quarts d'heure

   Mirror to you  http://www.youtube.com/watch?v=VPFOs5hPjN0

       Rock'n'roll is here to stay et c'est très bien ainsi.Quand tout ne va pas terrible et et que se portent de mieux en mieux les démagogies diverses,diverses,diverses et qui finissent par se ressembler comme deux gouttes de fiel il ya toujours un article de journal,une note dans un blog en l'occurrence mais je ne sais plus où qui nous réconcilie avec les jours en attirant l'intention sur l'inconnu,de moi en tout cas.Merci donc à Je ne sais plus qui de m'avoir fait découvrir un groupe tout jeune The Quarter After dont le premier album,sans nom,est une petite merveille d'harmonie guitaristique mêlant grosso modo des influences West Coast et rock anglais type Big Country par exemple.

       Mirror to you que je vous propose en ligne n'est pas le meilleur de ce disque.J'y préfère le somptueux et très folk-rocky So far to fall,ainsi,que Too much to think about,très long et très élaboré.Multi-instrumentistes les frères Dominic et Robert Campanella,Nelson Bragg et David Koenig apportent une touche résolument moderne à cette musique dont on croyait tout connaître et nous prouvent que l'harmonie et le punch peuvent faire bon ménage.

      

13 mai 2007

Une chanson:The sun ain't gonna shine any more

http://www.youtube.com/watch?v=YJ8XLglx8HQ

    Bon d'accord c'est de la soupe.Mais comme cette soupe a été populaire et comme elle ramène à des temps immémoriaux bénis.Bon j'arrête de gâtifier et je vous laisse écouter eu égard à mon âge.Un peu plus sérieusement:ces trois-là n'étaient ni frères ni Walker et ils on tous trois tenté une carrière solo,tout en se retrouvant à plusieurs reprises.Scott Walker a accédé semble-t-il au statut d'artiste culte dont personne n'écoute la musique.Mais on peut commencer à s'en faire une idée certains bloggers assurant une promotion tardive et méritée.

13 mai 2007

Un cheik en blanc

  Et vogue le navire  (hommage au maestro)

   En 1952 Fellini signe son premier film seul après Les feux du music-hall,coréalisé avec Alberto Lattuada.Le cheik blanc est une sympathique initiation à l'oeuvre totale.En effet on trouve déjà dans Le cheik blanc l'univers du grand montreur d'images.On sait que Fellini s'est vite affranchi du Néoréalisme,lui dont l'imagination se serait très tôt sentie bridée au côté de Rossellini.Fellini pose ici son regard un peu gouailleur,d'une gouaille romaine,mais surtout plein de tendresse sur les petits.En l'occurence son héroïne, Wanda, aimée d'Ivan sans fantaisie,se réfugie dans le monde bien oublié aujourd'hui du roman-photo.Je crois que l'on ne mesure plus très bien l'importance du courrier du coeur et du roman-photo qui ont eu plus que leur heure de gloire dans les années cinquante et particulièrement en Italie.Le cheik blanc est le personnage flamboyant aux yeux de Wanda qui séduit les midinettes de façon hebdomadaire. Wanda va réaliser son rêve et découvrir le vrai Fernando(le pathétique et génial,bellâtre et couard Alberto Sordi).Le rêve tourne alors au cauchemar et l'affaire se conclut très dignement sur la Place Saint-Pierre.N'oublions pas que nous sommes à Rome en 52 et que La dolce vita n'a pas encore immortalisé la Fontaine de Trevi.

    Si personnellement j'ai un faible pour Les Vitelloni en ce qui concerne le premiers tiers de la carrière de Fellini j'ai apprécié de voir pour la première fois Lo sceicco bianco d'autant plus que le maestro,encore tout jeune,y est déjà accompagné de Giulietta Masina qui joue une prostituée nommée Cabiria,cela doit vous dire quelque chose et de la musique d'un certain Nino Rota,débutant plutôt doué lui aussi.

12 mai 2007

J'ai trouvé ça pas malle

L'Attaque De La Malle Poste

      Le western en noir et blanc me frustre souvent un peu.Les grands espaces sont en couleurs et autant le thriller s'accomode de l'esthétique urbaine du noir et blanc type filatures sous la pluie et imper bogartien,autant l'Ouest réclame son dû de soleil couchant et de sable ocre avec éventuellement squelette de bétail.Mais j'aime bien Tyrone Power,acteur célèbre mais qu'on a beaucoup négligé depuis,qui fut Zorro,Jesse James,mais aussi Ferdinand de Lesseps ou Axel de Fersen.Très bon dans les rôles à panache Tyrone Power fut ainsi corsaire, conquistador, officier de l'Armée des Indes.

     Sous la houlette de Henry Hathaway,remarquable metteur en scène polyvalent(le magique Peter Ibbetson pour n'en citer qu'un),Tyrone Power campe un modeste convoyeur de diligence qui lors d'un huis clos bien orchestré,se révélera digne de défendre la veuve et l'orphelin.Modeste,ce film présente quelques originalités et même une audace pour 1951,à savoir la mise en joue d'un enfant par l'arme d'un bandit de grand chemin.Tout se terminera bien,rassurez-vous.L'attaque de la malle-poste constitue une pierre honorable de notre grande Histoire du Western,catégorie otages et ultimatum.

10 mai 2007

Variation sur la charade littéraire

Henry James en 1913, par John Singer Sargent (1856-1925)    Sans_titre  Jean Cocteau par Amedeo Modigliani, 1919. 

Henrik Ibsen 

 

    Quel lien entre ces dix auteurs,variés,avouez-le?

8 mai 2007

"J'ai perdu Tom,j'ai perdu Charley,je ne sais pas lire"

belgianstrangersonatraibs8

            Ce sont les presque dernières paroles de Billy le Kid dans Le gaucher d'Arthur Penn(58).Je les trouve très belles,au souffle tragique de la jeunesse et de l'ignorance fauchées.Je viens de voir ce film pour la première fois et trouve qu'Arthur Penn fait preuve de pas mal d'audace pour son premier western.On a souvent vu au cinéma la figure légendaire de Billy the Kid mais la composition de Paul Newman,particulièrement proche de James Dean (nous sommes au milieu des fifties),restera inoubliable.Dans la défroque de William Bonney Newman est un chien fou,une sorte de racaille qui une fois sur son chemin a trouvé quelqu'un qui croit en lui.Cet homme abattu,il ne lui reste plus d'espoir et l'ignorance,cette horreur qui est mon cinquième cavalier de l'Apocalypse reprendra possession de Billy avec ses corollaires de haine,violence,vengeance et trahison.

   Billy,déjà pas une lumière,va s'avilir et presque livrer ses deux amis dans un engrenage baroque de cruauté qui préfigure Peckinpah par exemple.Il faut voir Paul Newman,tout jeune homme,passer ses nerfs sur une corde,équilibriste de beauté comme un ange égaré.Il faut le voir aussi,figure martyre voire christique les bras tendus marchant vers la mort programmée,programmée quasiment par lui-même.

         Autre élément important dans Le gaucher:l'irruption d'une certaine presse,sorte de Gang Academy, avec le personnage du colporteur-journaliste,joué par Hurd Hadfield,déjà le symbole d'un média débutant et se régalant de charognes.A noter aussi que Penn a en fait adapté la pièce de Gore Vidal qui devait valoir son pesant de névrose.Parmi les films sur Billy citons Billy the Kid de King Vidor en 30,Le banni de Howard Hughes en 43 où le personnage principal est plutôt le décolleté de Jane Russell,Le réfractaire de David Miller en 41,Le Kid du Texas de Kurt Neumann en 50,les deux variations de Young guns  1 et 2 en 88 et 90.Il va de soi que la plus intéressante version est celle de Peckinpah en 73,Pat Garrett et Billy le Kid avec Kris Kristofferson,James Coburn et Bob Dylan,film nanti de la célébrissime chanson Knockin' on Heaven's door.

      

8 mai 2007

Je me devais de vous présenter un ami

     Oui je me devais bien cela à Michka Assayas,auteur de ce passionnant Dictionnaire du rock en deux volumes,qui m'accompagne à peu près partout depuis quelques années.Un dico est par définition toujours incomplet.C'est d'ailleurs le charme de ces ouvrages qui vous permettent de pester parce qu'il ne soufflent mot de Rotary Connection ou de Lexington Avenue Local.Par contre trop de place à mon gré pour Boney M(pas beaucoup pourtant).

   A la tête d'une vingtaine de collaborateurs Michka Assayas nous entraîne dans un formidable voyage,une saga planétaire pour tous les gôuts.Au long des 2000 pages de cette somme on croise des pionniers oubliés,des stars d'une saison,d'obscurs garage bands qui le sont restés,obscurs,ou qui au contraire,ont connu la gloire, parfois durable, souvent fugitive,quelquefois posthume. Tous les grands sont là,tous mes amis sont là.Mais surtout cet ouvrage m'a permis de découvrir ou de redécouvrir de nombreux artistes que j'avais injustement ignorés.Il m'arrive de vous en faire part.Bien loin maintenant de l'âge des 45 tours j'ai conservé intacte la passion pour cette musique.Cette musique,je l'ai souvent dit et ce n'est pas qu'une figure de style,m'a fait vivre mieux ou moins mal,c'est selon.

P.S.  Tout bien réfléchi pour Lexington Avenue Local je ne suis plus très sûr qu'aucun groupe ait jamais porté ce nom.

P.S.  Tout de même Michka,pas une ligne sur Tulsa Train,c'est dur.

6 mai 2007

Back to the West Coast

http://www.youtube.com/watch?v=2VYxdqt4k3A Dark end of the street

 

   L'avènement du CD a permis nombre de rééditions pour unn prix raisonnable.Sous le titre Hot Burritos/ Anthology on peut redécouvrir les trois albums phares des Flying Burrito Brothers,respectivement The guilded palace of sin,Burrito DeLuxe,The Flying Burrito Brothers (69,70,71). Nous sommes là dans l'une de mes mouvances favorites,celle qui a suivi ce que j'appelle l'électrification dylanienne avec les fabuleux Byrds dont je suis monomaniaque,mais aussi Poco,Buffalo Springfield,et les innombrables variantes Crosby ,Stills, Young, Nash,etc...Epique époque où les musiciens partaient, revenaient,en trio,en duo,en solo,vivaient, mouraient.

  Composé entre autres de l'ange foudroyé Gram Parsons, des ex-Byrds Chris Hillman et et Michael Clarke,et de l'as de la pedal-steel guitar Sneaky Pete Kleinow le groupe réussit à réconcilier les tenants d'une country assez traditionnelle et l'influence hippie et libérée.Le magique Sin City et la superbe reprise Dark end of the street figurent parmi les meilleures chansons du premier album.Du second,Burrito DeLuxe,notons Wild horses de Jagger-Richards,splendide version de ce morceau que les Stones enregistreront sur Sticky Fingers avec ce même Kleinow.Sur le troisième album de belles reprises de Merle Haggard,Bob Dylan mais déjà la vie musicale s'affole et tout ce monde là se shoote plus ou moins consciencieusement dans cet étrange comportement moutonnier comme savent si bien le faire les gens qui se veulent non-conformistes.Mort de Gram Parsons,devenu icône,comme tout le monde,la belle affaire et qui m'enrage.On peut toujours se consoler avec l'influence,très forte des FBB en particulier sur Jayhawks et Counting Crows.

5 mai 2007

Précieuse trilogie à l'anglaise

  •        Le soin apporté par James Ivory et son complice de toujours le producteur Ismaïl Merchant a permis la naissance d'une très belle trilogie qui a donné à la France  la chance de découvrir l'auteur anglais Edward Morgan Forster(1879-1970).Rarement tryptique d'adaptations aura fait preuve d'autant de cohérence et de finesse.Transposer le monde à la fois précieux et souterrain de Forster n'était pas à la portée du premier tacheron venu.E.M.Forster issu d'une famille patricienne était un esthète proche du groupe de Bloomsbury au début du siècle.Son oeuvre romanesque tente une correspondance entre les classes sociales de l'Angleterre edwardienne.Cette connection passe entre autres par le premier roman ouvertement homosexuel, Maurice,qui ne parut qu'après sa mort.Mais les rigidités demeurent outre-Manche et ailleurs et l'oeuvre romanesque de Forster commence seulement à convaincre de son intérêt.A noter que David Lean, malade,adapta lui aussi Forster pour son dernier film La route des Indes,qui ajoute aux thèmes centraux des barrières sociales à briser et des amours interdites une réflexion voisine sur la colonisation.Attention il ne faut pas prendre Forster pour un révolutionnaire.Il garde ses distances,cela ne l'intéresse pas vraiment.Il sait seulement que le monde change, doucement, lentement.                                                                                                            

            

    En 1986 Chambre avec vue,outre une belle ballade dans ma chère Florence au temps béni du tourisme aristocratique(enfin béni pour certains),nous emporte dans une délicieuse histoire d'amour soigneusement corsetée de chaperon et de pasteur.C'est la version light des conventions d'époque et la belle Helena Bonham-Carter,en pamoison toscane n'épousera pas le sinistre Daniel Day-Lewis.Comme ces acteurs étaient jeunes!A mille lieues du cinéma agité ce film adapté du roman Avec vue sur l'Arno obtiendra un succès inattendu.Ne nous y trompons pas.Derrière les baignades polissonnes et les pique-niques verdoyants la jeune Lucy prendra subtilement conscience d'un univers peut-être en voie d'extinction,d'extinction lente certes.

    Maurice(87) avec James Wilby et un tout nouveau,Hugh Grant,est un film plus grave et aborde le carcan social sur un versant plus noir que Forster connaissait bien.Si l'on aime les raccourcis on pourrait dire que Maurice est un hybride de L'amant de Lady Chatterley et de The servant.Du roman de D.H.Lawrence le thème de la mésalliance avec le garde-chasse pour ce jeune bourgeois.Du film de Losey d'après Pinter l'attirance et l'influence grandissante du serviteur et les rapports maître-serviteurs qui tournent à la relation inversée esclaves-maîtres.

     J'ai une préférence pour Retour à Howards End(92) où l'on voit que les auteurs ont tout compris de l'univers de Forster.L'interprétation Hopkins-Thompson y est pour beaucoup car ces acteurs là sont à l'évidence les personnages de cette croisée des chemins avec la prise de conscience sociale encore timide et féministe(le personnage de la soeur cadette,Helena Bonham-Carter).Il fallait pour ce film un écrin et c'est la maison Howards End car c'est cela Retour à Howards End,un film-maison comme il y a des films-fleuves.Le lieu est très important chez Forster comme chez Ivory.Déjà dans Chambre avec vue et Maurice les demeures patriciennes étaient des personnages à part entière.Ici Howards End est une sorte de maison jonction des deux siècles et des classes se rapprochant dans la douleur.On y accède en voiture,on n'est pas loin de Londres,on s'y ressource.Le capitalisme y est parfois brutal.Comme ce monde a mal,comme ce pays est douloureux,sous le feutre et le chrome.

E. M. Forster

     Beaucoup de suppléments dans ce coffret,surtout les propos de Ivory et Merchant.Le travail sur les costumes et les décors aussi.Et une anecdote croustillante dans la bouche de James Ivory,que je rapporte en ces temps de démagogie bilatérale qui n'épargne pas la blogosphère:la grande Vanessa Redgrave, héritière d'une célèbre famille de grands comédiens et icône gauchisante,exigeant pour son rôle,court,le double du cachet avant d'en savoir le montant.Vous ai-je dit bilatérale?

1 mai 2007

Cher Maître

 

           La littérature irlandaise est si riche que cette rubrique deviendra récurrente car j'aimerais faire partager ma passion pour le pays de Joyce,Wilde,Becket,Yeats...En attendant voici Colm Toibin dont Le Maître vient de sortir chez Robert Laffont.C'est un ouvrage très riche,qui explore cinq années de la vie du grand écrivain américain Henry James(Le tour d'écrou,Washington Square,Portrait de femme),lors de sa vie en Angleterre.Toibin,admirateur du Maître,nous entraîne dans le trouble de la création littéraire chez Henry James avec entre autres un joli tableau de la vie des artistes anglo-américains sous les pins de Rome,au bon vieux temps où ne voyageaient que des aristocrates,des écrivains ou des sculpteurs.On y trouve aussi  une intéressante étude de la famille américaine,celle de la Nouvelle-Angleterre,de Boston,la seule authentique n'est-ce pas?On est là totalement dans le cinéma d'un James Ivory par exemple.

 

D'autres romans de Colm Toibin sont tout aussi réussis:Le bateau-phare de Blackwater,Désormais notre exil,et mon préféré,La bruyère incendiée.Mais l'Irlande nous offre bien d'autres auteurs dont on reparlera.

 

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