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BLOGART(LA COMTESSE)
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31 juillet 2013

Le discret départ de J.J.

                                         Don' wait for J.J.Cale no more! Parti le 26 juillet sur les terres promises où toutes les formes de blues ont droit de cité.Entre autres, Cocaine, ou After midnight, c'était lui.Des titres en pagaille,repris par Eric Clapton, Carlos Santana, Tony Joe White, Johnny Cash, and so on...
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30 juillet 2013

Scènes de la vie de Bohème

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                              Athalie A les lire  m'avait rappelé ce livre dont je ne connaissais que le nom,et vaguement cette notion d'humour tchèque déjà rencontré chez Bohumil Hrabal et chez certains cinéastes.Jiri Weil,juif tchèque,sait ce dont il parle:les prémices de l'horreur,déjà une horreur en soi.Si le ridicule avait tué le monde aurait échappé à bien des carnages.Car c'est avec le sens de l'absurde et un humour solide que Jiri Weil nous balade dans la Prague de 1942.L'épisode historique est connu, notamment grâce aux films de Fritz Lang, Les bourreaux meurent aussi, et de Douglas Sirk, Hitler's madman. Heydrich, sympathique Reichsprotector adjoint en Bohème-Moravie,est assassiné et c'est un enchaînement de répressions qui s'abat sur la Tchécoslovaquie. Attention,Heydrich n'était pas un second couteau,fût-il long. Ses ambitions étaient grandes et il fut l'un des plus méthodiques instigateurs de la Shoah.La mort de Heydrich n'est qu'un catalyseur dans Mendelssohn est sur le toit.L'important du roman est ailleurs.

                        Deux modestes fonctionnaires sont réquisitionnés pour enlever la statue de Mendelssohn du toit du Palais des Arts.On ne va quand même pas laisser ce compositeur d'origine juive parader dans la nouvelle Prague.Seul souci,aucun nom marqué,comment reconnaître l'auteur du Songe d'une nuit d'été? Au nez,pardi! Oui mais le nez le plus sémite,sur ce foutu toit,semble être celui de Wagner.Je vous laisse imaginer la théorie des dominos pour trouver un responsable et c'est toute la grandeur de l'écrivain Jiri Weil de nous donner à voir par le petit bout de la lorgnette les facultés d'adaptation de tout ce petit monde pour,un,ne pas trop se faire repérer,deux,sauver sa peau,objectif somme toute relativement compréhensible.

                      Donc,et Athalie le note très justement,pas forcément de grandes bassesses chez tous ces gens,mais des faiblesses,des accommodements. Et nous,qu'aurions-nous fait? Ballade du dérisoire et de l'absurde,à la lisière de la tragédie imminente et toute proche,à Theresienstadt par exemple,où mourut  Desnos ("Je pense à toi Robert qui partis de Compiègne" *),  Mendelssohn est sur le toit  jongle avec la drôlerie pour mieux désespérer.A Prague pour cela on en connait un rayon, de Franz Kafka au brave soldat Chveik,en passant par Ian Palach en ce printemps raté de 68.

http://aleslire.hautetfort.com/archive/2013/07/06/mendelson-est-sur-le-toit-jiri-weil.html

* Robert le Diable,poème de Louis Aragon,mis en musique par Jean Ferrat

 

27 juillet 2013

De mots et de masques

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                                Sandor Marai progresse toujours dans la pile de mes lectures.Et puis Casanova m'a toujours passionné,aussi bien le fringant jouvenceau de Casanova,un adolescent à Venise,le très beau film de Luigi Comencini,que l'hurluberlu pathétique ridicule et émouvant Casanova de Fellini.En littérature aussi j'ai un bon souvenir du Retour de Casanova d'Arthur Schnizler,mais il est vrai que Schnitzler figure dans mon panthéon.Le paneuropéen Sandor Marai, qui vécut un peu partout sur le vieux continent et mourut en Amérique,à qui rien n'échappe ni de l'esprit des lumières,ni des jeux de la séduction,a fait de La conversation de Bolzano un texte d'une grande richesse et dont toute la deuxième partie est composée des très longs monologues successifs du vieux Comte de Parme qui blessa jadis Casanova en duel,de sa très jeune femme Francesca exaltée de sa passion,et de la réponse du Cavaliere.

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                                 D'anecdotes croustillantes sur les conquêtes de Casanova,point.De picaresques détails sur l'évasion des Plombs de Venise,non plus,Sandor Marai n'a pas voulu écrire un roman d'aventures.Pas de rencontres sur le pré pour laver un honneur,pas de cape ni d'épée.Un poignard, toutefois, compagnon fidèle de Casanova, qui peut toujours servir.Il y a bien un complice,Balbi, moine paillard et défroqué,ce qui est fréquent en cette période où les ordres mineurs,voire majeurs,s'accommodent d'une chasteté relative.Mais le chevalier restera un homme seul.

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                                 La profondeur de La conversation de Bolzano prend sa signification dans la très longue scène où le vieux comte,face à Casanova, lui propose un contrat, richement doté, si ce dernier partage avec Francesca une unique nuit d'amour, "Réconforte-la,et blesse-la", toute l'ambiguité de ce beau roman se trouve ainsi résumée.Et que dire de l'entretien final entre les deux amants? Francesca,qui a réussi à lui griffonner quatre mots, trouve les accents les plus déchirants pour lui avouer son amour, entre don de soi, et colère. Giacomo Casanova de Seingalt, de la Venise d'or et de barreaux à sa mort,modeste bibliothécaire d'un obscur château de Bohême,en passant par Bolzano,cette bourgade du Tyrol italien, a trouvé en l'immense Sandor Marai,un (faux) biographe d'une insoutenable vérité.

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25 juillet 2013

Estivales senteurs

lavande4

http://youtu.be/2iGnS9x-TSc    Los Lobos    Kiko and the lavender moon

                                 Té,pas foulé,c'est l'été.Les cigales et la lavande,en avant les clichés,plutôt sympas.Et le retour des loups tex-mex à Bercy le mois dernier en première partie de Neil Young,vous savez,un de ces concerts quand on est à 90 mètres et qu'on aperçoit des silhouettes sur une scène là-bas,mais si,là-bas,là,regardez bien,vous y êtes. Allez Eeguab fais pas ta tête des mauvais jours,à Woodstock t'étais loin aussi? Oui,mais j'étais jeune.Sur la lavande sachez que c'est une plante aromatique méditerranéenne à fleurs bleues qui donne une huile essentielle très utilisée en parfumerie.Tant de connaissances vous laissent pantois,hein?

LosLobos

                                 Pour Los Lobos je connais un peu mieux.Certes ils ont pris quelque kilos.Certes moi aussi.Certes là n'est pas la question. Mais ils ont bien tort, ceux qui en sont restés à leur reprise ,très bonne de La bamba pour le film du même nom en 86 alors que la chanson de Ritchie Valens date de 52. Non,suivez s'il vous plait. Suivez ou je vous chante "Yo no soy marinero soy capitan soy capitan soy capitan".Bref "para bailar la bamba se necessita una poca de gracia" .Pardon ça me reprend. Los Lobos nous sert depuis 35 ans leur rock du sud du Sud avec un égal bonheur. Ole Kiko, "arriba y arriba". Au coeur de la lavande sous la lune.

22 juillet 2013

Pasionaria romaine

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                         Beaucoup de sympathie pour Liberté,mon amour! de Mauro Bolognini, réalisé en 1973 et que je n'avais jamais vu.Je m'en veux de ne pas aimer davantage cette ode à la femme,en une période,l'Italie des années trente où son statut était celui d'une "mère à gosses", comme à peu près partout ailleurs.Alors bien sûr Bolognini l'esthète,le lui a-t-on souvent fait remarquer avec un zeste de condescendance,a tant d'empathie pour son héroîne modestement prénommée Libera Amore Anarchia qu'il a fini par en faire un personnage de légende balayant toute vraisemblance.Ce qui est gênant pour un film à connotation morale certes mais aussi historique.En ce sens le choix de Claudia Cardinale,flamboyante de rouge vêtue en un symbole pas léger léger,peut s'avérer erroné.Elle a tant d'élégance,un petit quelque chose d'aristocratique que j'ai peiné à l'identifier comme la fille d'un révolutionnaire de condition modeste.

                        Liberté,mon amour! jouit cependant de pas mal de qualités.D'abord le ton très comédie italienne avec sa dose de truculence et son verbe haut,la fantaisie qui règne encore dans le petit peuple romain malgré les exils forcés d'opposants dont le propre père de Libera. La musique de Morricone a quelque chose de primesautier. L'antifascisme est ainsi traité sur un mode léger du moins dans les deux premiers tiers du film.A ce propos j'aimerais que la cinéphilie italienne puisse s'enorgueillir de diffuser aussi les films un peu moins "du bon côté" mais c'est un autre débat.

                      En butte aux tracasseries de l'administration en tant qu'égérie locale de l'opposition Libera et son mari,qui tient un atelier de confection,vont quitter Rome pour Padoue, Modene, puis Livourne et cette mobilité géographique s'accompagne d'une inquiétude grandissante. Les nuages s'amoncellent sur Libera et sur l'Italie.Beau personnage que son mari,brave type un peu dépassé et hésitant mais qui l'aime profondément. Le père, lui, anarchiste banni, jouit d'un rôle finalement plus facile.Incrusté de quelques documents d'époque Liberté,mon amour!, à mesure que la chronologie de l'avant-guerre puis de la chute du Duce s'avance,va tourner au drame,au drame d'autant plus stupide que la réconciliation devra bien se faire.C'est un film que je découvre, intéressant,mais qui pour moi ne vaut ni Metello ni Le bel Antonio, mes oeuvres préférées de Mauro Bolognini.

Il viaggio

http://youtu.be/RxMnYdoFnSU    La robe rouge de Claudia/Libera

 

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20 juillet 2013

Les plumes...by Asphodèle: De l'usage des mots

                         Chez Asphodèle cette semaine il nous faut nous accomoder du vocabulaire suivant: liberté-sens-découverte-régime-déraison-pantois-hasardeux -obligation-privé-barrière-demeurer-tabou-aventure-inceste (facultatif)-rouge-honte-hallucinant-hangar.

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                              De l'usage des mots il n'est certes pas innocent et chaque texte de chaque auteur demeure une aventure. Parfois l'idée nous séduit et l'on s'engouffre pour quelques lignes qui ne sont jamais faciles mais toujours enrichissantes.Parfois,et selon les fantaisies quelque peu hasardeuses des plumiers et plumières ça semble filer un coton qui plaît moins.Foin de polémique j'ai estimé que le format court de ces hebdomadaires imaginaires n'autorisait qu'un régime léger,sans pour autant que l'ensemble soit privé d'émotion.La question n'est pas dénuée de sens car ce bel exercice semainier, estival qui plus est,n'est en rien anodin de par le choix du vocabulaire.Or,cette semaine,et sachant qu'il est interdit d'interdire,la tournure risquait d'osciller entre l'insupportable et la démagogie libertairissime.Les barrières d'un côté comme de l'autre m'ont un moment mis sur la voie de garage,enfin de hangar, pour cette fois.Et puis j'ai changé d'avis et me suis cru dans l'obligation de revenir sur ma décision.

                                La liberté règne sur ces chroniques si diverses mais elle n'exclut pas certaines options.La mienne,d'option,est que certains mots sont effectivement de plomb et laissent un peu pantois quant à leur usage sur un texte qui ne peut qu'être bref,même si nombre de ces écrits explorent parfois le rouge sang ou certaines affres de la déraison. Mais ceci toujours dans un cadre qui se veut créatif,ou recréatif,ou récréatif,à la découverte des différents et réels talents des auteurs du samedi.J'ai bien conscience que risquent de pleuvoir gentiment quelques accusations de censure,qu'il n'y a pas de sujets tabous,qu'il est hallucinant de s'octroyer un tel pouvoir et que la honte devrait me submerger.Mais après tout,une fois n'est pas coutume.Et la posture du martyre est parfois confortable.

16 juillet 2013

Heurts du thé

     

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                       Les couvertures sont parfois trompeuses.Ne dirait-on pas que Les seigneurs du thé est un magnifique roman d'une collection fleur bleue? A propos et en aparté lire "fleur bleue" c'est encore lire.La grande romancière néerlandaise Hella Haasse,plusieurs fois favorite du Nobel et souvent évoquée comme une Yourcenar batave,m'avait convaincu de la classer dans mes écrivains de référence avec un seul livre lu,mais quel livre, En la forêt de Longue Attente.Ce livre phare date de 1949 mais ne fut traduit en français qu'en 91.C'est bien plus tard dans sa longue vie que Madame Haasse a publié, en 1992, Les seigneurs du thé,beau roman dans le cadre colonial des Indes Néerlandaises,actuelle Indonésie,quatrième plus grand pays au monde.Hella Haasse a toute légitimité pour cette histoire.Née en 1916 à Batavia (Djakarta) elle vécut là-bas une bonne partie de sa jeunesse et Le lac noir,sa première nouvelle abordait déjà un thème important dans son oeuvre,les rapports entre autochtones et colons.Important mais pas unique sujet de la littérature chez Hella Haasse.Cette grande dame des lettres,terme classique dans les notes sur H.H.,fut aussi très francophile et vécut en France une dizaine d'années à la fin du siècle dernier.

                      Les années 1870, absents en Afrique les Pays-Bas disposent par contre en Asie de la pléthore d'îles qui devait devenir l'Insulinde puis l'Indonésie.Rudolf Kerkoeven rejoint ses parents déjà établis dans l'île de Java après ses études en métropole. D'immenses domaines,des collines entières sont consacrées au thé puis au quinquina. C'est cinquante ans de cette histoire que nous raconte Hella Haasse dans un récit fort documenté qui n'élude pas les difficultés d'adaptation,particulièrement celles des femmes pas toujours très bien considérées par leurs hommes d'affaires de maris .Les grossesses répétées par exemple et l'ennui de la vie en brousse conduiront la femme de Rudolf à la dépression la plus grave. Les relations avec les enfants baignent dans le rigorisme batave mais aussi dans le volontarisme et une certaine abnégation.Les riches descriptions de la nature de Java ne sont pas non plus le moindre attrait des Seigneurs du thé,mêlées de considérations économiques qui nous font un peu mieux comprendre l'aventure coloniale hollandaise,certes exotique mais aussi laborieuse.

                    L'Histoire ne repasse pas les plats.Il y a eu conquête et colonisation aux Indes Néerlandaises comme ailleurs.Madame Hella Haasse en parle mieux que personne,femme issue d'un milieu cultivé mais qui peut figurer à sa manière dans une anthologie parmi celles qui auront contribué à changer les choses et les idées.On semble la redécouvrir enfin,les Nobel l'avaient ratée.Nul besoin de colifichet honorifique,l'écrivaine H.H. est (h)immense et j'aurai le plaisir d'y revenir prochainement en compagnie de Valentyne La jument verte de Val  pour La source cachée.Notre lecture commune sera commentée fin août.Si cela vous tente...

14 juillet 2013

Citation m'était contée

 La mélancolie

C'est revoir Garbo dans La Reine Christine

C'est revoir Charlot à l'âge de Chaplin

C'est Victor Hugo et Léopoldine                        

La mélancolie

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 Léo Ferré,La mélancolie

13 juillet 2013

Les plumes...by Asphodèle: Le lai de Dolce Marie de Vermandois

                Asphodèle  a récolté cette semaine pour notre plaisir laborieux et notre labeur plaisant les mots suivants: aube-fontaine-débit-grand-fraîcheur-cascade-baignade-chute-flux-dérive-trésor-noyade-trouble-goutte-glisser-gorge-grain. Assez peu inspiré au demeurant j'ai cependant eu un petit déclic, terminant en ce moment un roman de Patrick Besson qui évoque les croisades.Oyez si le voulez!

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                         Que grande frayeur mon vaillant chevalier me fit

                     A l'aube verte du retour d'Orient

                     Quand la gente rivière affola son débit

                     Que son corps glissa au long du pas d'avant

                     Trouble est un mot bien peu disant

                     Pour dire ma ma gorge étreinte

                     Et chagrin,peine au flux malfaisant

                     M'occirent presque,dérive et longue plainte

                     Et de ma vie firent fontaine obscure

                     Cascades de larmes en ce lit torrentiel

                     La baignade, malemort, Dieu qui n'a guère cure

                     De la fraîcheur à toujours perdue,ô tendre jouvencelle

                     Que j'étais,de chute et de tréfonds

                     Que jamais nulle extase n'effleura mon trésor

                     Oncques ne connaîtrai le grain au ventre fécond

                     Ni l'enfant  aux gouttes lactées d'or

                     Que noyade un jour d'été mon doux sein dessécha.

 

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9 juillet 2013

Et le wombat cessa...

La vengeance du wombat

                       Kenneth Cook,Ce vieux briscard des antipodes est décidément infréquentable.Je le sais depuis Cinq matins de trop et A coups redoublés. Mais qu'est-ce qu'on se marre avec lui. D'accord,pour le foie,c'est pas trop recommandé et la modération n'est pas le fort des gars du crû,le déodorant non plus,ni la galanterie.Une quinzaine de nouvelles australes qui nous dépaysent et nous laissent le cheveu raide.Moi,j'aime bien,de temps en temps.Mais comme on en sort épuisé on a tendance à glander et à laisser la parole à quelqu'un de tout à fait autorisé qui pense comme soi-même et qui l'a fort bien écrit.J'ai nommé Le Bison. Allez à toi cher Buffalo! http://leranchsansnom.free.fr/?p=5287

7 juillet 2013

Quatre vieux Italiens

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                                Non pas quatre vieux messieurs transalpins attablés à la Trattoria del Tevere.Ceux qui me suivent un peu savent ma passion pour l'Italie et entre autres,son cinéma.J'ai toujours grand plaisir à découvrir des films inconnus ou pour le moins délaissés.L'antédiluvien Cinéma de minuit de France 3 pourvoit souvent à mes besoins.Et puis parfois quelques trésors ressortent en DVD.Retour sur quelques raretés d'un intérêt variable,partant du postulat que la plupart du temps un film italien moyen est plus intéressant qu'un bon film français.Assertion parfaitement de mauvaise foi.

                               Le mariage de minuit,traduction littérale de Piccolo mondo antico,est un mélodrame de 1941 de l'écrivain Mario Soldati,qui réalisa quelques films.Situé dans une période qui inspira notamment Visconti,le Risorgimento qui devait secouer la tutelle autrichienne,Le mariage de minuit met en scènes querelles de familles et de fortunes et drame de l'enfance,son principal intérêt étant Alida Valli,qui semble préparer là le rôle de sa vie,celui de la Comtesse dans Senso.A voir essentiellement pour la partie historique,les films de Mario Soldati étant de toute façon à peu près invisibles.

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                              L'homme aux cent visages (1959)  est le premier film de Dino Risi  avec Vittorio Gassman.Ce n'est certes pas un chef d'oeuvre comme La marche sur Rome ou Le fanfaron,deux,trois ans plus tard.Bâti un peu comme un film à sketches mais utilisant jusqu'à plus soif l'acteur cabotinant déjà,pas encore génialement,mais tellement à l'italienne  qu'on lui pardonne ses excès,le film est une comédie  où Gassman se déguise,escroquant à qui mieux mieux dans une Italie  qui s'est à peu près remise du passé,et qui sait si bien se moquer d'elle-même.                           

 

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                           La Mafia,ici la Camorra,est un personnage récurrent du cinéma italien.En voici une version originelle,dans la Napoli du XIXème Siècle.Pasquale Squitieri dont je ne connais aucun autre film fait de Cardinale une  putain au coeur noble dans ce film de 1973 qui retrace un épisode mettant en scène les guapi,voyous napolitains,chatouilleux sur l'honneur.Pas mal démago sur les bords Lucia et les gouapes, avec ce portrait de mauvais garçons ,pétris malgré tout de valeurs morales,à leur sauce passablement rance,nous présente deux superbes moustachus des années soixante-dix,FabioTesti et Franco Nero,dont les carrières furent par la suite plutôt décevantes.Amis,presque frères,l'un parrain local,l'autre avocat sorti du ruisseau de Spaccanapoli,tout cela n'est pas bouleversant d'originalié.

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                      Datant de 1960 voici de très loin le meilleur film de ce quarteron de vieilles pellicules sans intérêt sauf pour fossiles attardés.Elio Petri est un peu connu pour ses films politiques Enquête sur un citoyen au dessus de tout soupçon et La classe ouvrière va au paradis, Palme d'Or Cannes 72.Il faut dire que  l'acteur Gian Maria Volonte était alors très en vogue L'assassin date de dix ans plus tôt.Elio Petri, comme tout le monde ayant touché au cinéma en Italie à cette époque,a un peu participé à la fin du Néoréalisme,avec Giuseppe de Santis puis s'est tourné vers un cinéma plus proche d'un Francesco Rosi.Son premier film, L'assassin,est un remarquable simili polar où l'erreur judiciaire est abordée de biais à travers les déboires d'un antiquaire romain soupçonné du meurtre de son ancienne maîtresse.Un commissaire teigneux incarne une bureaucratie tatillonne,un peu héritière du régime précédant la relève de l'Italie.Cette relève  économique ne se fait pas sans dérapages dans une société pas mal serrée encore et qui trouve assez vite le coupable idéal.Marcello Mastroianni,nonchalant et désenchanté pour l'un de ses premiers grand rôles,y est génial,innocent sur qui le poids de la responsabilité s'abat rudement ,ce qui n'exclut pas l'humour.Et puis sommes-nous jamais vraiment innocents,après tout?Ce gars-là,à qui tout réussissait jusqu'ici,mérite bien une leçon.

Il viaggio

                     Composé assez Nouvelle Vague,L'assassin avec ses flashbacks  et son ambiance romaine jazzy est vraiment un film à découvrir.Dans ce DVD très bien fait Jean A.Gili,le très grand connaisseur du cinéma italien,éclaire notre lanterne et c'est bien agréable d'apprendre encore et toujours sur ce pays que j'aime tant. 

5 juillet 2013

Géographie: St Paul, Minnesota

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                  La statue de Knute Nelson,émigrant norvégien qui finit sénateur et gouverneur du Minnesota,orne le capitole de St Paul,capitale d'état.Ca me semble un parfait symbole de l'histoire américaine car ce sont essentiellement les Scandinaves qui peuplèrent cet état du Nord,froid comme chez eux.C'est à pied que nous arrivons de Minneapolis,la cité jumelle,notre précédente étape.St Paul vit naître Scott Fitzgerald en 1896.

 Southern in my soul (2003)                

                Big George Jackson nous présente sa Northside woman,sa St Paul woman,sur des rythmes très Chicago blues.Envcore actuellement il travaille dans une raffinerie de Minneapolis depuis 26 ans. Sa journée terminée, il joue un blues profondément enraciné dans le delta du Mississippi avec des relents nordistes. Sa voix rappelle celle de John Lee Hooker à ses débuts et son jeu à l'harmonica, celui du légendaire Sonny Boy Williamson.J'ai honteusement piqué ces informations sur le Festival de Montreal. Maudit!

http://www.deezer.com/track/10850452    St Paul woman  Big George Jackson

 

2 juillet 2013

Méfiez-vous des contrats que vous passerez à Bourg-Tapage

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                     Deuxième livre de François Garde et deuxième réussite avec ce roman d'aventures et d'enquêtes et de  voyages. Cet homme là est un sacré raconteur. Karen Blixen puis au cinéma Orson Welles ont utilisé avant lui cette légende de tout temps, appelée d'ailleurs Une histoire immortelle,du marin qui,pour trois couronnes, accepte de suppléer à la stérilité d'un mari vieillissant.Dans un port mal identifié mais qui prête à la légende,tourné plutôt vers l'Asie,ce matelot disparaîtra. Des années après Philippe Zafar,lui même franco-libanais est nommé curateur aux affaires privées d'un riche homme d'affaires franco-américain qui vient de mourir. Dans ses archives,une mystérieuse lettre manuscrite évoque en trois pages cet épisode de la vie d'un matelot.

               Il mène ainsi l'enquête sur les secrets de Thomas Colbert et de fil en aiguille essaie de percer la vérité sur le passé de cet homme.La piste ira se perdre dans une île lointaine, probablement dans l'Océan Indien,cela reste indéfini.Entre temps les insulaires se sont révoltés,en grande partie sous la houlette de Benjamin Tobias, qui pourrait bien être l'enfant de la curieuse  transaction de 1949,sur le port de Bourg-Tapage.Zafar va patiemment renouer les fils de ce contrat,rencontrer les rares témoins indirects,interroger les lieux et les archives insulaires.Ce travail est assez ingrat,rien de spectaculaire. Mais le plus passionnant est probablement la réflexion,très fine,sur la décolonisation,qui évite de donner les sempiternelles leçons,discrète,comme je les aime et qui laisse le lecteur à ses interrogations.

            De père libanais mais lui-même n'ayant jamais vu le pays du cèdre Philippe Zafar trouvera sur cette quête d'un fils l'occasion de se réapproprier sa propre filiation  à travers le destin de son propre père mort accidentellement,ou pas,alors que lui-même n'avait qu'une dizaine d'années.Il envisagera alors son propre voyage au Proche-Orient,dans un modeste village des Monts du Liban.Mais avant il lui faudra décider ou non de dévoiler la vérité apprise,avec de multiples risques. François Garde sait disséminer les petits cailloux sur une piste très littéraire et qui nous amène immanquablement à nous prendre au jeu.Parions quelques sols que vous aimerez Pour trois couronnes.

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