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BLOGART(LA COMTESSE)
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29 juillet 2006

Le mystérieux Mr.Traven(Benjamin,Bruno ou autre chose)

Le vaisseau des morts

Mon fidèle saint patron Humphrey Bogart m'a fait découvrir B.Traven, auteur du Trésor de la Sierra Madre. Mais comme Stevenson ou London cet écrivain était aussi un homme au destin pour le moins cahotique et actif. Action et écriture s'épousent dans le cas de ces diables d'hommes de plume et de mouvement.

Ce sont souvent les mots utopie et anarchisme qui viennent à l'esprit concernant Otto Wiennecke, Otto Feige, Torsvan Traven, Hal Coves, Ret Marut, respectivement vrai nom et pseudos divers de celui qui restera pour simplifier B.Traven. Ces deux mots ne m'intéressent guère.Ce qui me fascine est le destin de cet homme dont on a longtemps tout ignoré du parcours qu'il avait soigneusement embrumé lui-même.On l'a longtemps cru américain. On a même dit qu'il ne faisait qu'un  avec cet immense écrivain lui aussi méconnu, Ambrose Bierce, disparu bizarrement dans le désert du Mexique fin 1913. Il est vrai que le Mexique a toujours été le rendez-vous de la mort joyeuse avec ses cultes si bien montrés par Eisenstein(Que viva Mexico!) .Certains ont prétendu qu'il était fils naturel du Kaiser Guillaume II. Si c'était le cas il aura vraiment mal tourné.On en sait maintenant un peu plus.

Né en Allemagne en 1882 il a participé à la vie politique avec la très éphémère République des Conseils de Munich en 1919. Socialiste il doit fuir et c'est la longue errance,Suisse,Autriche,Pays-Bas,Canada,puis installation quasi-définitive au Mexique. J'oubliais un  peu de prison en Angleterre.Bref retour en Allemagne en 59.On se demande encore pourquoi. Traven est mort en 69 à Mexico City.

Coffret en 2 volumes : La révolte des pendus ; Le vaisseau des morts La révolte des pendus  dont le sous-commandant Marcos pourrait écrire une préface avec une belle démagogie et quelques accents de vérité raconte les rebellions indiennes au Mexique contre l'exploitation des hommes et de la nature.Traven se garde de tout sentimentalisme et les fleurs percent difficilement sous le fumier et la rapacité.Ironique et cinglant plus encore que revendicatif ce roman fut adapté au cinéma en 54 au Mexique.

La fièvre de l'or inonde Le trésor de la Sierra Madre, le plus connu des romans de Traven depuis la remarquable adaptationde John Huston avec Bogart, tous deux fins connaisseurs en parfums d'aventures et vapeurs d'alcool. L'humour caustique imprègne aussi le livre d'un halo picaresque sur le destin souvent tragique des chercheurs d'or.

Pour Le vaisseau des morts on peut évoquer Joseph Conrad au fil des péripéties de ce marin sans identité ni passeport, rayé du monde et que seul le capitaine d'un vaisseau fantôme peut engager pour un voyage pour le moins hasardeux mais qui fera le bonheur des amateurs de littérature plus proches des hallucinés de la ligne d'horizon que des auto-contemplateurs de nombril.

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24 juillet 2006

Paul is alive and well and lives in London


            Qu'on se le dise!Sir Paul McCartney,qui changea la face du disque(les deux faces,à l'époque) avec trois autres individus il y a 42 ans,est plus en forme que jamais.On retrouve avec Chaos and creation in the backyard une douzaine de perles du génial songwriter de Liverpool.Ces petits bijoux sont enfilés sur un collier confectionné par McCatrney,seul en studio ou presque.Devenu avec le temps multi-instrumentiste Paul nous offre de sublimes ballades,sans aucun titre faible,chose rare.


             Le climat,bien sûr,est post-beatlesien et assis confortablement  nous rêvons des sixties réenchantées par la grâce d'English tea,Jenny Wren,Too much rain,ou Riding to Vanity Fair(ma préférée pour l'instant).Un moelleux tapis de cordes soutient très bien certaines chansons et la voix ,léger falsetto parfois,fait merveille.Ouvrez vite cette fenêtre sur arrière-cour!Evidemment cela vous fera penser parfois à d'autres ballades,en des temps immémoriaux sur des disques d'une autre matière  dont les pochettes étaient parfois des oeuvres d'art.Allez Paul!The show must go on...

22 juillet 2006

A fable!

Nostalgique à souhait à l'époque de King Kong et de Harry Potter que j'aime beaucoup par ailleurs.Le Père Noël a apporté au grand enfant que je suis cette délicieuse réédition des Fables de La Fontaine avec les fameuses illustrations de Benjamin Rabier,cet immense dessinateur et publiciste(On lui doit entre autres le canard Gédéon et la Vache qui rit).Cet album,paru en 1906 chez Tallandier ressort,composé de 300 fables de l'illustre Monsieur Jean.Et c'est une merveille de replonger dans l'univers des animaux croqués par Rabier qui savait si bien donner vie au bestiaire de La Fontaine.


Et surtout que personne ne croie qu'il s'agit là d'un auteur pour enfants sages,complètement dépassé.La Fontaine n'est pas,n'a jamais été un auteur pour enfants.Quant aux plus célèbres de ses fables que beaucoup ont anonnées besogneusement,je suis sûr qu'elles ont donné à certains le gôut de lire,du théâtre et même pour quelques-uns un penchant pour le cabotinage,cet exquis avatar de l'art dramatique.Sérieusement si l'on connaît tous Le loup et l'agneau ou Le corbeau et le renard,que celui qui a lu,et compris Daphnis et Alcimadure ou Du thésauriseur et du singe me fasse signe.Car voilà:les Fables de La Fontaine est un joyau exigeant avec structures de phrases inversées,nécessité d'un dictionnaire de permanence,allusions mythologiques.Il faudrait avoir fait ses Humanités pour en saisir toute l'essence et ce n'est pas mon cas.Mais diable!On peut faire un effort.Notre si belle langue mérite bien ça.Cette leçon vaut bien un fromage.


17 juillet 2006

L'enfer de la corruption

      Vu l'un des trois seuls films d'Abraham Polonsky en DVD,l'Enfer de la corruption(Force of evil) de 1948.Ce film ne dure que 1h20 mais en dit long sur la nature de l'homme et la corruption inhérente.Je vous parle d'un temps où les metteurs en scène ne se croyaient pas obligés de force ralentis,ni de 2h15 de projection,pour faire entendre leur propos.Polonsky fut l'un des metteurs en scène les plus écartés par le maccarthysme et Bertrand Tavernier et Pierre Rissient nous expliquent parfaitement les déboires de Polonsky.


                   John Garfield est saisissant dans une composition d'avocat véreux bouleversé par la mort de son frère à cause du "système" qui décide enfin de se ranger du côté de la justice.Attention le cinéma de Polonsky n'est pas celui de Cayatte.Ni manichéen ni simpliste il nous fait pénétrer dans cet univers de corruption sans grandes tirades ni leçons,modeste mais percutant.



11 juillet 2006

Est-il possible de ne pas aimer?

       Est-il permis de ne pas aimer Ken Loach?Allez!Vous me permettrez bien une entorse aux dithyrambes sous lesquels croule ce monsieur. Attention j'aime plusieurs de ses films dont Family life, Kes, qui sont des films déchirants d'humanité.Plus récemment j'aime le punch de Ladybird, Raining stones ou My name is Joe.

     Mais j'en ai un peu assez maintenant de la peinture du Royaume Uni vu par Loach. Sa critique post-thatchérienneSweet Sixteen a fini par me lasser. Sweet sixteen est sûrement un film honnête et qui traduit une certaine vérité. Je n'ai jamais dit que tout était rose outre-Manche. Simplement je n'ai plus très envie de voir ça. Si cela fait de moi un odieux suppôt du grand capital, tant pis. Je crois que le regard de Ken Loach approche dangereusement de la ligne pâle de la démagogie où j'essaie de ne pas me laisser enfermer. Is n't it a fucking human right to say No? (Pour employer la langue vernaculaire du film) . C'est vrai que récemment j'ai préféré lire Balzac, écouter les Zombies ou découvrir Les bas-fonds newyorkais de Samuel Fuller.

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6 juillet 2006

Une chanson:Vincent

   Don McLean est un songwriter magnifique autant que méconnu. Auteur d'un tube planétaire en 70, American Pie, très belle chanson fleuve de 8 minutes qui raconte le rêve et le cauchemar américains. Mais cette brève note souhaite faire coup double:vous faire découvrir peut-être une autre chanson, sublime ballade, et revoir la magie des toiles du pauvre Vincent. Je vous laisse dans la nuit étoilée(Starry night) du duo McLean-Van Gogh.

http://www.youtube.com/watch?v=3MfqrLF5waM Ecoutez et regardez!

Starry, starry night
Paint your palette blue and gray
Look out on a summer's day
With eyes that know the darkness in my soul
Shadows on the hills
Sketch the trees and the daffodils
Catch the breeze and the winter chills
In colors on the snowy linen land

Now I understand
What you tried to say to me
How you suffered for your sanity
How you tried to set them free
They would not listen they did not know how
Perhaps they'll listen now

Starry, starry night
Flaming flowers that brightly blaze
Swirling clouds in violet haze
Reflecting Vincent's eyes of china blue
Colors changing hue
Morning fields of amber grain
Weathered faces lined in pain
Are soothed beneath the artist's loving hands

Now I understand
What you tried to say to me
How you suffered for your sanity
How you tried to set them free
They would not listen they did not know how
Perhaps they'll listen now

For they could not love you
But still your love was true
And when no hope was left inside
On that starry, starry night
You took your life as lovers often do
But I could have told you Vincent
This world was never meant for one as
beautiful as you

Starry, starry night
Portraits hung in empty halls
Frameless heads on nameless walls
With eyes that watch the world and can't forget
Like the strangers that you've met
The ragged men in ragged clothes
A silver thorn on a bloody rose
Lie crushed and broken on the virgin snow

Now I think I know
What you tried to say to me
How you suffered for your sanity
How you tried to set them free
They would not listen they're not listening still
Perhaps they never will

Paroles et musique de Don McLean

Ces mots seront imédiatement retirés en cas de préjudice.

4 juillet 2006

Du travail de pros

Richard Brooks n'est pas un spécialiste du western.D'ailleurs ses trois films relevant du genre sont plutôt des westerns tardifs quant à l'action qui s'y déroule,que ce soit La dernière chasse,La chevauchée sauvage ou Les professionnels que je viens de revoir dans une jolie copie DVD.Brooks est avant tout un écrivain et scénariste et l'idée du film repose sur une arnaque astucieuse et une fausse demande de rançon.C'est donc un western assez southern(au Mexique) et contemporain(on y voit une automobile).C'est aussi un western pyrotechnique ou l'arme principale s'avère la dynamite,ce qui nous vaut un feu d'artifice d'anthologie dans l'hacienda.

      On sent bien la sympathie de Brooks pour la Révolution mexicaine et on n'en est pas surpris quand on connaît ses opinions.Mais c'est aussi un excellent film d'action avec chevauchées,attaque de train et guet-apens dans les rochers.Du travail de pros évidemment avec Lee Marvin dans un de ses meilleurs rôles,Burt Lancaster qui n'a pas oublié qu'il a débuté au cirque,Robert Ryan vieillissant et au visage si marqué,Woody Strode discret et efficace en face d'un Jack Palance héros de la Revolucion,Senor.Claudia Cardinale est l'objet de la transaction et Brooks égratigne les Yankees à travers Ralph Bellamy,vieille baderne,fossoyeur du Mexique.

     Ce n'est pas un film à thèse et l'humour y est aussi bien présent:Les professionnels demeure un spectacle cinématographique d'une facture classique,narrative et fluide qui vaut le coup.

3 juillet 2006

Des films beaux comme des camions

Les bas-fonds de Frisco(Jules Dassin,49),cinéaste très fécond en ces années m'ont inspiré ces réflexions d'importance sur la cinégénie des camions.Un ou plusieurs tours de manivelle et en route.

  Les camions du film de Dassin,bringuebalant comme la plupart des camions de cinéma dignes de ce nom,transportent des pommes.Ce film décrit les halles de San Francisco. Je regrette ce temps car le trafic de fruits,même coiffé par le toujours inquiétant Lee J.Cobb,me paraît bien inoffensif. D'autres camions me viennent à l'esprit conduits par Bogart et George Raft(Une femme dangereuse de Walsh,1940) même si les véhicules s'avèrent moins risqués que la femme du patron. Le camion épuisé de la famille Joad des Raisins de la colère est aussi un grand souvenir.Nombre de road-movies utilisent le camion,notamment le terrifiant Duel d'un certain Spielberg,au chauffeur fantôme.Mais bien d'autres engins ont sillonné les routes américaines et pas toujours bien intentionnés:c'est le syndrome d'Easy Rider où les camionneurs n'aiment guère les motards.   

En France les routiers sont plutôt sympas mais fatigués et ont le visage de Gabin(Des gens sans importance,Gas-oil),Ventura ou Belmondo(Cent mille dollars au soleil),Montand ou Vanel(Le salaire de la peur) et c'est souvent leur cargaison qui est explosive ou très recherchée.Il existe aussi Le camion,d'une certaine Marguerite,mais il y a longtemps que je me suis déraciné du durassisme et que j'adhère à la lutte contre le durasssisme,responsable de tant d'assoupissements devant l'écran ayant entraîné des chutes de fauteuil dramatiques.

C'étaient les informations routières de la Comtesse,non exhaustives en attendant une thèse sur l'auto-stop au cinéma et l'importance du panier à salade,historique,dans l'oeuvre de Chaplin. Pour la critique de L'homme à l'Hispano,L'homme à la Buick,L'homme à la Ferrari,La Rolls-Royce jaune,Une Cadillac en or massif se munir du permis B.Enfin pour ce qui est de Prends ta Rolls et va pointer contacter le Garage de mon ami le  Dr.Orlof.

2 juillet 2006

Une histoire de violence

A History of Violence - Edition Prestige    

Il faudra m'expliquer pourquoi il n'y a pas de titre français.Le nouveau film de David Cronenberg est assez loin des interrogations vertigineuses de La Mouche,M.Butterfly ou Faux semblants.Il est exact que ces références sont anciennes.C'est cependant un film intéressant sur les engrenages et les raisons de la violence dans cette Amérique cathartique qui nous fait peur parfois.Sans vouloir être réducteur A history of violence se présente comme un thriller de bonne facture avec quelques gueules de cinéma comme on les aime,Ed Harris,inquiétant à souhait ou William Hurt,pour la première fois vieillissant à mon avis,hallucinant parrain expéditif.La thématique est d'une Amérique éternelle,westernienne,contant la difficulté de la réinsertion dans un monde armé jusqu'aux dents.Viggo Mortensen ne me paraît pas l'acteur idéal mais c'est un avis personnel.Je trouve aussi que la famille n'est pas étudiée au mieux Cronenberg ayant cédé à des facilités(les fantasmes,la relation père-fils).

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